C'est vrai qu'on ne dit plus Sciences Nat, mais SVT
pour Sciences et Vie de la Terre (toujours cette bêtise de vouloir être
moderne, à tout crin) ... Mais on dit toujours brouillard et brume, ce
qui se traduit en vénitien par le mot très imagé de Caìgo et quand il
est assez dense pour sembler se matérialiser devant nous on rajoute le
mot "fisso".
Caìgo fisso donc à Venise ces jours-ci. Rien à voir avec le
Smog londonien qui du temps de ma jeunesse anglaise collait à la peau et
suintait la tourbe et le charbon. Sur la lagune, il est comme un épais
rideau de toile, comme mille couches superposées de mousseline blanche,
presque argentées. Il sublime tout, le moindre poteau, une simple barque
et amplifie les bruits, les odeurs... Quand il se taja col corteo
(se taille au couteau), il recouvre toute la ville et rend Venise
encore plus mystérieuse, féérique. Se promener dans le brouillard, être
surpris à l'angle d'une rue par un passant qui surgit de nulle part,
percevoir le son des cloches au loin par bribes, ne plus voir que les
dalles du sol qui brillent et à certains moments ne plus entendre que le
bruit de ses pas et les battements de son cœur. expérience unique quand
on la vit pour la première fois. Un régal toujours.
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