VENISE,UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION MAIS CELLE DES NATIONS DES PEUPLES DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE REINE DU MONDE
16 décembre 2005
Venise : reine et esclave des eaux...
Venise est une ville magique certes et presque un mythe mais c'est aussi, sans jeu de mot, un "état": Etat d'esprit, état au sens géo-politique autrefois, culturel aujourd'hui, et état pitoyable du point de vue de sa conservation, de ses chances de survie et, ce que les touristes oublient, de ses perspectives d'évolution. Ni sanctuaire, ni parc de loisirs, la merveilleuse cité des doges affronte aujourd'hui une situation unique. Ce n'est pas "romantiquement" de vivre ou de mourir qu'il s'agit directement, mais de renaître et de survivre.
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Le très intéressant site de l'architecte Edoardo Salzano, doyen de l'Université de Venise (cf. le lien de cet article) a mis en ligne son intervention au Grand Lyon, dans le cadre du "Juin du développement soutenable 2004", sous le titre "Vers une ville plus soutenable, Sagesse d’antan et risques d’aujourd’hui dans une ville durable depuis mille ans". C'est avec beaucoup de respect que je le livre à votre réflexion dans son intégralité.
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Venise est née avec l’eau, elle a eu grâce à l’eau l’alimentation de son peuple, sa défense, le développement économique, la puissance politique. Sans les eaux (les eaux de la Lagune elle-même, l’eau des fleuves qu’y portent la terre et les eaux douces, l’eau des océans qui lui apportent les rythmes des marées et les eaux salées) on ne saurait imaginer Venise. Les eaux déterminent la forme même de ses espaces et le dessin de ses architectures. Mais Venise et sa Lagune n’auraient pas été possibles, elles n’eurent pas duré mille ans sans l’emploi d’une extraordinaire sagesse scientifique et politique, technique et administrative: car aucune lagune au monde n’est restée intacte après mille ans de vie, car aucun centre historique n’a gardé ses formes et sa vitalité comme la ville historique de Venise. Depuis mille ans, Venise est une ville durable. Aujourd’hui la durabilité de Venise - telle que nos ancêtres nous l’ont transmise - est en grave péril. La cause générale est un renversement de la politique d’aménagement : l’abandon de la maintenance continuelle et systématique de l’environnement lagunaire, qui en à garanti la survivance jusqu’à aujourd’hui, et sa substitution par une politique lourde, de grands ouvrages indifférents au site et a ses règles. Pour comprendre les risques qu’on court, il faut auparavant comprendre ce qu’est une lagune telle que celle de Venise. Les fleuves portent à la mer les eaux et la terre qu’ils ont arrachée. La terre se dépose sur le front des bouches. Des longues barres se forment, et finalement émergent. Un bassin se forme donc entre la ligne du ressac et la ligne de la terre : un bassin que quelques bouches (pertuis) lient à la mer. Avec les rythmes lunaires, les marées mêlent l’eau de la mer et les eaux des fleuves. Une nouvelle eau est née, ni douce ni salée: saumâtre. Dans cette eau, une flore et une faune se forment, extraordinairement différentes, dans leur association, les unes des autres. Mais la lagune n’est pas un système qui puisse atteindre, selon les lois de la nature, un état de paroxysme: un état stable. C’est, selon les lois de la nature, un système dynamique. Il peut évoluer en deux directions, et toutes les lagunes se sont transformées dans l’une ou l’autre direction. Les flux des fleuves portent la terre, les courants de la mer rongent les littoraux. Si les fleuves l’emportent, la terre se dépose, le bassin devient un marais, le marais se transforme en terrain solide. Si l’apport des fleuves s’affaiblit, la mer l’emporte, la lagune devient une baie. La République Sérénissime avait décidé, à partir de début du deuxième millénaire, de maintenir la Lagune telle qu’elle était. Cela exigea la mise à point d’une instrumentation technique et administrative tout à fait unique, fondée sur le contrôle systématique et l’intervention quotidienne, sur un système de surveillance et de garanties juridiques très rigide, et surtout sur trois principes, qui furent plus tard résumés en trois mots : expérimentation, progressivité, réversibilité. Pour utiliser les lois de la nature et en corriger les effets, il fallait expérimenter d’abord la transformation qu’on voulait apporter, il fallait ensuite la conduire avec une progressivité permettant d’en évaluer les conséquences, il fallait enfin qu’on puisse à chaque moment revenir sur ses pas et rétablir la situation antérieure. Une approche tout a fait moderne, qu’il à été indispensable d’inventer et d’adopter car on avait affaire à un écosystème extraordinairement délicat et vif, qu’on ne pouvait pas laisser à son évolution naturelle, et qu’on ne voulait pas arracher au lois naturelles qui l’avaient crée et qui - si elles étaient savamment guidées - pouvaient aider l’homme a conserver dynamiquement l’équilibre.
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Les choses changèrent à partir du XIXème siècle. D’un coté, localement, à cause de la chute de la République Sérénissime, qui eu lieu à la fin du XVIIIème siècle, quand elle fut écrasée entre les empires de France et d’Autriche. De l’autre coté, globalement, à cause des nouvelles techniques et des nouvelles conceptions qui s’affirmèrent dans le domaine de l’aménagement et de l’équipement, et de l’emploi des patrimoine communs. En effet, les civilisations précédentes (et en particulier la Vénitienne) considéraient l’environnement comme une ressource qui devait être protégée pour pouvoir être utilisée durablement. Au contraire, la civilisation basée sur la production industrielle massive considère le sol comme une grande extension neutre, sur laquelle les techniques peuvent provoquer sans aucune conséquence toutes les transformations voulues. Un sol, d’autre part, soustrait aux règles sévères et durables de la soumission à l’intérêt commun, car il était devenu une marchandise disponible pour tout avantage économique de particuliers plus malins et plus agressifs. La privatisation des terrains, l’introduction de techniques modernes hard pour la réalisation des infrastructures, la formation d’équipement industriels provoquèrent des transformation soustraites au trois principes d’expérimentation,de progressivité, de réversibilité, qui avaient guidé le gouvernement vénitien. En conséquence, le bassin de la Lagune s’est rétréci, à cause des remblaiements. Les canaux sont devenus plus profonds, à cause des navires toujours plus grands, et ça a augmenté l’afflux de l’eau marine. La terre s’est abaissée, à cause des puits ouverts pour les exigences de l’industrie. À côté de ça, le niveau de l’eau de la mer est devenu plus haut, à cause des changements du climat et de la réduction des glaciers qui en résultait. En 1966, à cause d’une marée exceptionnellement haute et d’un apport également extraordinaire d’eau par les fleuves, la ville fut inondée à des niveaux jamais atteint auparavant. Le gouvernement italien pris la question en charge. Une loi nationale de 1973 définit les grandes lignes et les outils nécessaires à la restauration physique et sociale du bassin lagunaire et des habitats. Pour les problèmes spécifiquement hydrauliques, un appel d’offre international fut lancé. Des commissions furent constituées. En 1980, un consortium d’entreprises privées (le consortium Venezia Nuova) fut constitué. En 1984 le Ministre des Travaux publics lui confia la mission d’étudier, de projeter et de réaliser les ouvrages nécessaires à la sauvegarde de la Lagune. La même année, le Parlement, poussé par le Conseil Municipal de Venise (le plus important de la dizaine de communes qui sont baignées par les eaux de la Lagune), avait précisé, par une nouvelle loi, les orientations directrices fondamentales des interventions pour la sauvegarde de la Lagune, en reprenant les trois grands principes de la République Sérénissime: expérimentation, agir avec progressivité, et surtout appliquer des solutions qui soient réversibles. Ça aurait signifié donc avant tout réduire la taille (et surtout la profondeur) des canaux qui apportent à la Lagune l’eau de la mer, régulariser les fleuves qui coulent dans le territoire bordant la Lagune, transformer les zones de pêche fermées en bassins ouverts au passage de l’eau, rouvrir les parties de Lagune remblayée en prévision de l’expansion de l’industrie, abandonner l’extraction de l’eau souterraine (ce qui, pour alimenter la zone industrielle, avait provoqué l’abaissement du terrain). Enfin, faire tous les travaux de réhabilitation du réseau des canaux que l’abandon plus que centenaire de l’entretien systématique rendait nécessaire. On avança dans la direction opposée. Si l’extraction de l’eau souterraine a été interrompue, on est en train de forer le sous-sol de la Haute Adriatique pour en extraire du pétrole. Mais le risque le plus important vient d’un projet qui est en cours d’exécution. En deux mots, il est un revival de l’idéologie qui avait dominé le XIXème et XXème siècle: la nature n’est pas une entité avec laquelle il faut cohabiter sur la planète, mais un ennemi a battre. Le nom de ce projet est MOSE : Modulo Sperimentale Elettromeccanico C’est-à-dire Module Expérimental Électromécanique.
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MoSE, simulazioni l est constitué de 79 grands caissons d’acier, la surface qui s’oppose à l’eau mesurant 20x20 mètres. Ils sont plein d’eau lorsqu’ils sont au repos sur le fond. Ils sont remplis d’air comprimé lorsqu’ils doivent se soulever face à la marée entrante et l’arrêter. Une imposante œuvre sous-marine en béton armé porte les caissons ; à l’intérieur se trouvent les mécanismes de commande très complexes et les faisceaux de tuyaux amenant l’air comprimé et les autres éléments nécessaires pour le fonctionnement du système. Une île artificielle, créée à côté d’un des pertuis de la Lagune, d’une superficie de 135.000 m2, accueille les autres appareillages nécessaires. L’entrée en fonction du système est prévu lorsque les prévisions laisseront envisager que la marée dépassera les 110 cm sur le niveau moyen de marée. En 2003 il y à eu plusieurs dizaines de marées hautes : aucune a dépasse cette mesure. C’est un énorme projet. La totalité des matériaux prélevés dans la Lagune ou enlevé des ouvrages existants est de 5 millions de mètres cubes. Douze mille pieux de ciment, chacun de 10 à 20 mètres de long, 6.000 éléments d’acier de 10 à 28 mètres de long, 157 caissons de béton armé, 560.000 m2 de pavés de pierre. Enfin, un coût de construction qu’on estime proche de 7-8 millions de Euro : mais personne n’a encore estimé les coûts de gestion et de maintenance, qui sera certainement très élevé. On formule trois critiques principales contre le projet MoSE :
• de ne pas être efficace et, à la limite, d’être dangereux ;
• d’être trop coûteux, et en fait d’absorber tant de ressources qu’il n’en resterait aucune pour les œuvres certainement nécessaires (celle que le Parlement avait demandés) ;
• de ravager l’environnement, et de finalement détruire cette Lagune qu’il aurait pour mission de sauvegarder.
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Mais au-delà de ces excellentes critiques, je veux souligner un aspect à mon avis très grave du point de vue de l’exercice du pouvoir et de la démocratie. Le projet est illégal à plusieurs points de vue: il n’a jamais eu d’évaluation d’impact environnemental positive (le dossier à été au contraire profondément critique sur tout le points essentiels); il est réalisé par le biais d’une concession qui est contraire aux principes de la concurrence. À ce propos, il suffit de savoir qu’un groupement unique a été chargé de faire les études préliminaires, concevoir le projet, et de réaliser les travaux. Le fait que ce groupement soit composé en grande majorité d’entreprises de bâtiment, donc intéressées à ce type de travaux, aide à comprendre pourquoi on a refusé de prendre en considération des solutions beaucoup plus sures, moins chères, plus proches des trois principes d’expérimentation,de progressivité, de réversibilité, que les sages gouvernants de la République Sérénissime, et à nos jours le Parlement national, avaient posé comme critères directeurs de toute solution.
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Je suis vivement préoccupé par le silence de l’opinion publique nationale et internationale. Rara avis, vien de sortir un numero de la revue Cahiers Science&Vie, entièrement dediée à Venise, qui rend compte aussi des critiques. Le fait est que le monopole de l’information appartient au richissime consortium Venezia Nuova, qui à reçu des fleuves d’argent de l’État et en a employé une grande partie pour sa propagande. La lobby que s’est formé autour du Consortium est très puissant, s’opposant seulement aux faibles associations pour la protection du patrimoine et de la nature (tels Italia Nostra et WWF), et une partie des force politiques locales. Et la question est très complexe, et pas facile à comprendre : dans l’opinion courante, une lagune est tout à fait équivalente a un fleuve ou à un lac, alors qu’il s’agit en fait d’un écosystème tout à fait différent. Mais on ne prête pas grande attention aux différences dans un monde qui court vers l’homogénéisation.
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Je serai heureux de faire parvenir de plus amples informations à quiconque m’enverra son adresse de courrier électronique : eddysal@tin.it (note de l'auteur).
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Dans le site www.eddyburg.it vous trouverez des textes et des informations sur Venise et sa Lagune, dans le dossier dedié à Venise et sa lagune. Sur le thème traité dans le texte, lire l'article "la laguna di Venezia e gli interventi proposti" disponible aussi en anglais.
15 décembre 2005
Les derniers fastes...
Avez-vous déjà entendu parler de ce milliardaire excentrique comme on en trouve dans les albums de Tintin, Charles de Bereistegui. Sud-américain d'origine basque, grand esthète et mécène, fou de grandeur et de beauté, qui mourut dans les années 70 ? Il acheta juste après la guerre le Palais Labia, ce somptueux bâtiment situé près de l'église San Geremia et se mirant au bord du canal de Cannareggio. Ce bâtiment, aujourd'hui propriété de la RAI, qui abrite les plus monumentales fresques de Tiepolo, montrant la gloire et le triomphe de Cléopâtre. En septembre 1951, il donna dans ce palais à peine restauré et remeublé la plus gigantesque fête jamais donnée au XXème siècle à Venise. Le monde entier y participa : milliardaires, stars du cinéma, artistes célèbres, écrivains, politiques, rois, princes et émirs, tous se précipitèrent en gondole vers les ors et les lumières du palazzo.
Je poursuis mes recherches iconographiques et je vous présenterai cette soirée mémorable que j'ai parfois l'impression d'avoir vécu ( je n'étais pas né !) tant la comtesse Marcello et une de ses amies, dont j'ai oublié le nom, me la décrivit en détails, un jour où je prenais le thé chez elle, rio terra degli assassini, dans sa merveilleuse maison remplie de souvenirs et de témoignages d'histoire (avec un grand H).
Je publierai sur ce blog le résultat de mes recherches iconographiques et je fais appel à tous ceux qui auraient des pistes : photos, souvenirs, magazines ayant relaté l'évènement en Italie, à Paris, en Angleterre ou aux États-Unis.
Coups d'œil
Scène d'hiver sur les Zattere,
envoyé par Cécile sur le site de Gérard, "lapanse.com"
envoyé par Cécile sur le site de Gérard, "lapanse.com"
posted by lorenzo at 13:27
Les yeux morts mais l'esprit vif.
Il y a 800 ans cette année, mourait à Constantinople le 39e doge de Venise, le Noble Enrico Dandolo, presque centenaire, le vainqueur de l'Empire byzantin.
Tombeau du Doge à Saint-Sophie. |
La tradition familiale établit que nos ancêtres seraient arrivés à sa suite en Turquie et qu'après la mort du vieux doge, ils se seraient définitivement installés à Galata où ils firent souche, jusqu'à l'expulsion par Mustapha Kemal des occidentaux, dans les années 1920. Marchands et militaires ? Où est la part de la légende et celle de la vérité ?
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La vie du vieux potentat est passionnante. Aveugle, il sut, avec un art très abouti de la diplomatie et un sens commercial avéré, détourner la quatrième croisade de son objectif pour s'emparer de Byzance et devenir ainsi, au nom de Venise, le maître incontesté de la Méditerranée. Venise eut ainsi le choix - et la tentation- de prendre la couronne impériale et d'en ceindre le front de son doge. Avisés, les vieux sages du Conseil ont préféré demeurer marchands plutôt que devenir soldats. Ils renoncèrent vite à cet Empire d'Orient qui les aurait inexorablement entraîné avec lui dans sa chute. Ce choix judicieux, bien qu'il puisse sembler modeste et manquer de panache, a permis à Venise de demeurer forte, prospère et puissante pendant les 500 années qui suivirent...
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Mais l'histoire - certainement améliorée par la propagande de l'époque et un goût marqué pour le merveilleux - du doge est incroyable. Succédant le 1er janvier 1192 à Sebastiano Zani qui venait d'abdiquer, N.H. Enrico Dandolo serait né vers 1105, Au moment de son élection, il bénéficiait d'une grande réputation, liée certes à son âge (plus de 85 ans !), mais surtout à ses talents de négociateur et de diplomate. Grand marchand, stratège politique et habile parleur, il fut envoyé par la République en 1171 auprès de l'empereur Manuel Comnène à Constantinople, pour réclamer des vaisseaux et des vénitiens emprisonnés dans les geôles byzantines. On dit que l'empereur, vexé du discours du plénipotentiaire fit placer devant l'ambassadeur des bassins enflammés qui lui brûlèrent les yeux et le rendirent à peu près aveugle. Il n'aurait conservé la vue qu'à sa capacité connue pour verser des larmes facilement. Revenu à Venise il resta très apprécié, Peu de temps après son élection, lors d'une fameuse bataille navale, il reprit la ville de Pola en Istrie aux Pisans qui s'en étaient emparés par surprise.
La fin de sa vie est intimement liée à l'histoire de la quatrième croisade qu'il sut faire détourner de sa mission originelle - la délivrance des lieux saints - depuis Zara, pour s'emparer de Byzance et s'emparer ainsi de l'ensemble de la Méditerranée et des revenus extraordinaires que cette main-mise signifiait. le chroniqueur Villehardouin, dans son célèbre ouvrage sur Venise conquérante, parle du Dandolo qu'il avait personnellement connu. Le doge mourut sans revoir Venise et fut enterré avec grande pompe dans la basilique Sainte Sophie où ses restes reposèrent jusqu'au XVIe siècle. Les archives conservent beaucoup de documents commerciaux mais aussi administratifs écrits ou signés par lui ou qui concernent sa famille, ses réseaux et son activité commerciale personnelle. Je vous en reparlerai.
14 décembre 2005
12 décembre 2005
Venise : Coffre-fort ou poubelle de l'Humanité ?
par Giulio Macchi,
responsable des Regards comparés sur Venise.
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Chaque bon musulman doit aller au moins une fois à la Mecque dans sa vie. Chaque habitant de la planète rêve de débarquer à Venise. Qu'y a-t-il derrière ce mirage lagunaire ? Il y a Venise toute entière: celle des voyages solitaires d'intellectuels venus du monde entier, celle des couples d'amoureux, celle des troupeaux de touristes agglutinés derrière leur appareil photo…
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Chacun cherche quelque chose dans cette ville dont les pierres sont chargées de mémoire. L'artiste espère rencontrer le Titien au coin d'une ruelle. Le musicien est persuadé que Vivaldi ne joue que pour lui. Le touriste fera des photos-cartes postales semblables à celles qu'il portait dans sa tête avant de s'embarquer pour le grand voyage. Derrière ces démarches, il y a, cachée, la recherche de soi dans un contexte différent du contexte quotidien.
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Chacun se hasarde à interpréter les signes infinis d'une très ancienne mémoire enfermée dans un espace urbain relativement restreint. Cette petite ville est semblable à de grandes archives vivantes où n'importe qui peut pénétrer dans les lacis d'un immense labyrinthe s'ouvrant sur d'innombrables campi pleins de lumière et de surprises.
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Si l'on s'arrête dans un grand bâtiment proche des Frari, on se retrouve plongé dans d'autres archives, des archives "papier" parmi les plus riches d'Italie : les Archives d’État où des historiens et des scientifiques de toutes disciplines peaufinent leurs recherches sur l'histoire de cette ville ou sur le reste du monde, car la petite Venise avait ses ambassadeurs diligents qui transcrivaient, en bon vénitien ou en codes secrets, ce qui se passait dans les pays voisins ou les contées lointaines.
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D'autres archives manquent pourtant à Venise, des archives que les autorités locales devraient constituer : ces archives audiovisuelles qui assembleraient l'infinie richesse d'une iconographie constituée de films, d'émissions de télévisions, de reportages photographiques … Tant d'interprétations diverses, dans des registres si variés, de capteurs d'images qui "découvrent", "déchiffrent", "raillent" la ville. De Luchino Visconti, avec Senso et Mort à Venise, jusqu'à l'hyperbole 007 From Russia with Love.
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Cette Iconothèque aiderait certainement à mieux saisir le rapport entre la ville et ses visiteurs modernes. L'accumulation d'Histoire et d'histoires, qui se déroulent légères devant les murs anciens des palais et des églises, contraste avec le manque de signes relatifs à notre époque. On a refusé les projets architecturaux de Le Corbusier, de Louis Khan, de Frank Lloyd Wright. Que restera-t-il pour témoigner de la créativité moderne ? Certainement pas les palais entièrement vidés et transformés en élégantes surfaces de vente des grandes marques à la mode, certainement pas non plus les petites boutiques d'artisans transformées en magasins de souvenirs. Le danger que Venise devienne une grande Fontaine de Trévi, où chacun viendrait jeter une pièce de monnaie pour réaliser ses vœux secrets, menace la ville. Il faut s'en défendre.
07 décembre 2005
04 décembre 2005
Aqua alta record à Venise : 1,32 mètre !
Un triste record samedi à Venise avec une montée des eaux de 132 cm du jamais vu depuis longtemps surtout à Murano qui pendant plusieurs heures a été envahie par des eaux boueuses et pestilentielles dues aux remontées d'égout certainement liées aux travaux de curetage des canaux actuellement en cours. Des milliers de touristes surpris par les eaux, les pontons de vaporetto accessible en montant, toute la vie commerciale de la cité paralysée sous un ciel très menaçant et par un vent soufflant avec force.
Bilan : une polémique entre le président de la Région, le Signor Basan, de la Liga Veneta et le maire-philosophe de Venise, Massimo Cacciari dont les journaux se sont fait écho, le premier mettant en cause l'inanité présumée des élus municipaux quant aux solutions prônées pour sauver Venise de cette menace permanente et la campagne pour l'abandon du projet pharaonique "Mose" dont on est presque sur aujourd'hui qu'il ne permettra pas de préserver Venise des inondations mais seulement de trois ou quatre grandes marées annuelles. L'idée se fait de plus en plus présente d'un long chantier de rehaussement de la ville avec les risques que cela peut présenter mais qui permettrait à terme de supprimer les risques d'effondrement et de pollution des fondations des immeubles de la cité des doges.
"Il y avait du soleil et soudain du brouillard. Une marée record de plus de 132 cm au-dessus du niveau zéro maréographique, et une ville qui a du vivre sous l'eau pendant quelques heures dans des conditions assez précaires." commentait le quotidien Il Gazzettino de ce dimanche : "Scènes d'urgence ordinaire, surtout vers 11 heures du matin hier avec une pointe rarement enregistrée. Pour résumer la matinée d'hier, deux images parlantes : les pontons de l'ACTV à la verticale tellement le grand canal était haut et les conteneurs d'ordure remplis de bottes en plastique transparents que l'on vend à un rythme incessant aux touristes sur la place Saint Marc. Pourtant annoncée à temps, la marée haute a trouvé des centaines de touristes non préparés à l'évènement, pataugeant dans des eaux saumâtres à la couleur effrayante..."
Les caractéristiques de l'aqua alta de samedi : de 10 h. 55 jusqu'à 11 h. 20 le coefficient est resté à 132. Il reflux s'est fait assez lentement à cause du vent du sud et au volume d'eau ayant pénétré dans le golfe. Les vents de sud ont soufflé sur toute l'Adriatique : on a enregistré 135 centimètres à Burano et 141 centimètre à Caorle. La municipalité, par l'intermédiaire du Centre des Prévisions et de Signalisation des Marées, a adressé les premiers messages d'alerte à 6 h. 56, tandis que les sirènes et les haut-parleurs de la Piazzale Roma ont été activés à 7 h. 08. Même chose pour les panneaux lumineux d'information. "Un'alta marea di 132 centimetri - afferma una nota di Ca'Farsetti - comporta l'allagamento di una superficie di circa il 70 per cento della città con una media di 50 centimetri in piazza San Marco". Sur la place et dans les zones touristiques limitrophes, de nombreux touristes n'ont pas hésiter a se promener dans les rues inondées et sur les ponts en dépit de quelques pigeons morts qui flottaient parfois et d'une eau à la couleur peu rassurante.
"I veneziani - a dit Cacciari - sanno che c'e l'acqua alta e sanno anche che il Mose non salverà Venezia dall'acqua alta, ma solo da due o tre acque alte l'anno" ("les vénitiens savent que c'est une marée haute et ils savent aussi que le Mose ne préservera pas Venise des inondations que deux ou trois fois l'année") en réponse à la polémique lancée hier par le président de la Région. Les critiques fusent en effet depuis quelques semaines sur l'incertitude qui caractérise les recherches faites depuis des années pour la mise au point du projet Mose qui semble aujourd'hui ne plus être aussi fiable qu'on a bien voulu le laisser croire dans les milieux gouvernementaux. Les spécialistes semblent de plus en plus pencher pour une autre solution, moins coûteuse bien que plus longue mais en tout cas moins hasardeuse. Comme cela a déjà été fait pour quelques zones urbaines, comme les alentours de Saint Marc, il s'agirait de rehausser la base de la cité évitant ainsi que les eaux hautes ne viennent altérer les fondations et perturber le fonctionnement quotidien de la ville. L'autre problème qui vient à peine de trouver sa solution était l'envasement des canaux urbains.
Depuis plus de cinquante ans les municipalités successives avaient abandonné le curetage des canaux, autrefois réalisé à la charge des riverains chaque année. Dans certaines zones, on a ainsi enlevé plus de 150 cm de vase et de détritus. De même dans la lagune, certains chenaux sont embourbés et ne mesurent plus que 30 à 40 cm de profondeur au lieu des 2 mètres d'avant. A l'inverse le chenal qui permet aux navires de gros tonnages (notamment cargos et pétroliers) de pénétrer dans le bassin de Saint Marc et de rejoindre, par le canal de la Giudecca, le port industriel de Marghera, a été tellement approfondi, qu'il a totalement modifié l'écosystème lagunaire en certains endroits. C'est une vision globale de la lagune qui est maintenant envisagée à juste titre par les scientifiques qui cherchent à renouer, autant que faire se peut, avec les traditions vénitiennes imposées pendant plus de mille ans par la nature. Ignorer ceux que les anciens vénitiens connaissaient a été une grande erreur, due à la prétention des modernes qui ont trop longtemps cru - et croient encore pour certains - que seule leur science peut apporter des solutions et oublient l'expérience du passé. Mais je ne suis ni océanologue, ni ingénieur des Eaux. Je crois simplement que si les hommes ont agi pendant des siècles d'une certaine manière et que leurs actes permettaient la sauvegarde et le maintien d'un système de vie, c'est que cette manière était bonne et que rien ne peut en justifier l'abandon.
Bilan : une polémique entre le président de la Région, le Signor Basan, de la Liga Veneta et le maire-philosophe de Venise, Massimo Cacciari dont les journaux se sont fait écho, le premier mettant en cause l'inanité présumée des élus municipaux quant aux solutions prônées pour sauver Venise de cette menace permanente et la campagne pour l'abandon du projet pharaonique "Mose" dont on est presque sur aujourd'hui qu'il ne permettra pas de préserver Venise des inondations mais seulement de trois ou quatre grandes marées annuelles. L'idée se fait de plus en plus présente d'un long chantier de rehaussement de la ville avec les risques que cela peut présenter mais qui permettrait à terme de supprimer les risques d'effondrement et de pollution des fondations des immeubles de la cité des doges.
"Il y avait du soleil et soudain du brouillard. Une marée record de plus de 132 cm au-dessus du niveau zéro maréographique, et une ville qui a du vivre sous l'eau pendant quelques heures dans des conditions assez précaires." commentait le quotidien Il Gazzettino de ce dimanche : "Scènes d'urgence ordinaire, surtout vers 11 heures du matin hier avec une pointe rarement enregistrée. Pour résumer la matinée d'hier, deux images parlantes : les pontons de l'ACTV à la verticale tellement le grand canal était haut et les conteneurs d'ordure remplis de bottes en plastique transparents que l'on vend à un rythme incessant aux touristes sur la place Saint Marc. Pourtant annoncée à temps, la marée haute a trouvé des centaines de touristes non préparés à l'évènement, pataugeant dans des eaux saumâtres à la couleur effrayante..."
Les caractéristiques de l'aqua alta de samedi : de 10 h. 55 jusqu'à 11 h. 20 le coefficient est resté à 132. Il reflux s'est fait assez lentement à cause du vent du sud et au volume d'eau ayant pénétré dans le golfe. Les vents de sud ont soufflé sur toute l'Adriatique : on a enregistré 135 centimètres à Burano et 141 centimètre à Caorle. La municipalité, par l'intermédiaire du Centre des Prévisions et de Signalisation des Marées, a adressé les premiers messages d'alerte à 6 h. 56, tandis que les sirènes et les haut-parleurs de la Piazzale Roma ont été activés à 7 h. 08. Même chose pour les panneaux lumineux d'information. "Un'alta marea di 132 centimetri - afferma una nota di Ca'Farsetti - comporta l'allagamento di una superficie di circa il 70 per cento della città con una media di 50 centimetri in piazza San Marco". Sur la place et dans les zones touristiques limitrophes, de nombreux touristes n'ont pas hésiter a se promener dans les rues inondées et sur les ponts en dépit de quelques pigeons morts qui flottaient parfois et d'une eau à la couleur peu rassurante.
"I veneziani - a dit Cacciari - sanno che c'e l'acqua alta e sanno anche che il Mose non salverà Venezia dall'acqua alta, ma solo da due o tre acque alte l'anno" ("les vénitiens savent que c'est une marée haute et ils savent aussi que le Mose ne préservera pas Venise des inondations que deux ou trois fois l'année") en réponse à la polémique lancée hier par le président de la Région. Les critiques fusent en effet depuis quelques semaines sur l'incertitude qui caractérise les recherches faites depuis des années pour la mise au point du projet Mose qui semble aujourd'hui ne plus être aussi fiable qu'on a bien voulu le laisser croire dans les milieux gouvernementaux. Les spécialistes semblent de plus en plus pencher pour une autre solution, moins coûteuse bien que plus longue mais en tout cas moins hasardeuse. Comme cela a déjà été fait pour quelques zones urbaines, comme les alentours de Saint Marc, il s'agirait de rehausser la base de la cité évitant ainsi que les eaux hautes ne viennent altérer les fondations et perturber le fonctionnement quotidien de la ville. L'autre problème qui vient à peine de trouver sa solution était l'envasement des canaux urbains.
Depuis plus de cinquante ans les municipalités successives avaient abandonné le curetage des canaux, autrefois réalisé à la charge des riverains chaque année. Dans certaines zones, on a ainsi enlevé plus de 150 cm de vase et de détritus. De même dans la lagune, certains chenaux sont embourbés et ne mesurent plus que 30 à 40 cm de profondeur au lieu des 2 mètres d'avant. A l'inverse le chenal qui permet aux navires de gros tonnages (notamment cargos et pétroliers) de pénétrer dans le bassin de Saint Marc et de rejoindre, par le canal de la Giudecca, le port industriel de Marghera, a été tellement approfondi, qu'il a totalement modifié l'écosystème lagunaire en certains endroits. C'est une vision globale de la lagune qui est maintenant envisagée à juste titre par les scientifiques qui cherchent à renouer, autant que faire se peut, avec les traditions vénitiennes imposées pendant plus de mille ans par la nature. Ignorer ceux que les anciens vénitiens connaissaient a été une grande erreur, due à la prétention des modernes qui ont trop longtemps cru - et croient encore pour certains - que seule leur science peut apporter des solutions et oublient l'expérience du passé. Mais je ne suis ni océanologue, ni ingénieur des Eaux. Je crois simplement que si les hommes ont agi pendant des siècles d'une certaine manière et que leurs actes permettaient la sauvegarde et le maintien d'un système de vie, c'est que cette manière était bonne et que rien ne peut en justifier l'abandon.
Farniente d'inverno...
Les
fins de semaine sont désormais plus tranquilles. la rentrée des classes
est loin, chacun a pris son rythme et la maisonnée s'enfonce doucement
dans l'hiver, les choses vont plus lentement et tout au long de la
semaine, il flotte dans l'air des envies de feu de cheminée et de longs
moments de farniente dans un bon fauteuil, des scones et une tasse de
thé fumant à portée, un bon livre, de la musique et les amis de toujours
avec qui le temps passe tranquillement. Un art de vivre heureusement
transmis de génération en génération... Ce
temps de l'Avent est traditionnellement réservé chez nous aux
préparatifs de la grande fête qui fait briller les yeux des enfants et
ravive en moi de douces réminiscences. Temps pour le bien manger. Je
passe donc mes heures de loisirs, la porte du cabinet refermée derrière
moi, à cuisiner. Voici deux recettes qui conviennent à nos soirées de
décembre. Simples et conviviales, elles nous aident à attendre les
délices de Noël. Bien entendu, elles sont italiennes.
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Risotto royal (ou risotto des enfants).
C'est
la recette préférée de mes enfants. Très goûteux, il est vraiment
facile à réaliser et fait toujours impression. Pour les grands soirs,
j'ajoute des morceaux de truffe blanche et je sers le même champagne en
boisson. Pour les enfants, je hache les oignons le plus fin possible.
Pour
6 personnes, il vous faut : 600 grammes de riz rond spécial risotto (je
préfère le superfino arborio), 1/2 litre de champagne (certains mettent
aussi de la bière), 1 litre de bouillon (j'utilise du bouillon cube
végétarien ou de poule), 200 ml de crème liquide, 150 g de parmesan
frais râpé, deux oignons blancs, huile d'olive, beurre.
.
.
Hachez
les oignons le plus finement possible et les mettre à blondir dans une
casserole avec 50 g. de beurre et deux cuillères à soupe d'huile.
Lorsque les oignons deviennent transparents, ajouter le riz en une seule
fois et la moitié de champagne (ou de bière), jusqu'à complète évaporation. Ajouter ensuite le reste de champagne (ou de bière).
Puis ajouter la crème et le bouillon chaud peu à peu Il sera peut-être
nécessaire d'ajouter un peu d'huile. Quand le risotto est à point, Salez
et poivrez. enlevez du feu et au moment de servir ajouter le parmesan.
Bien mélanger. Servir aussitôt, bien crémeux.
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Poulet savoureux de Lucia, recette de Lucia Fanton
Une recette née un jour où Lucia ne savait pas quoi cuisiner, et qui est vraiment délicieuse.
Une recette née un jour où Lucia ne savait pas quoi cuisiner, et qui est vraiment délicieuse.
Ingrédients :
un
poulet coupé en 8 morceaux auxquels on a retiré la peau. Un pot de
grosses olives noires, des anchois à l'huile, une gousse d'ail, huile
d'olive, beurre, sel et poivre.
Mettre
l'huile et le beurre sans une casserole et lorsque le mélange frémit,
ajouter les morceaux de poulet. Pendant que la viande rissole,
dénoyautez les olives, hachez les anchois et l'ail assez finement. Quand
le poulet semble bien saisi, ajouter olives et les anchois et l'ail.
Mélanger les ingrédients, poivrer. Ajoutez du sel si nécessaire. Ajouter
un peu d'eau ou de vin blanc et finir la cuisson. au moment de servir,
ajouter encore un peu d'eau. Servir très chaud en nappant le poulet de
la sauce obtenue.
C'est un délice. Je le sers avec de la polenta grillée
et parfois des petits légumes bouillis légèrement frits (courgettes, aubergines, et haricots verts).
03 décembre 2005
Libreria Venexiana
On me demande quel livre lire en se rendant à Venise. Le choix est vaste. Un train de nuit, le froid dehors et la cabine bien chaude avec le chocolat fumant servi à la demande...
Emportez-donc "Amoureux fous de Venise", une anthologie préfacée par René Huygues et (chez Olivier Orban). Elle date un peu mais contient une jolie somme de textes sur Venise écrits par quelques uns de nos écrivains actuels, des auteurs de talent, des classiques aussi. En avion, pendant que vous survolez les nuages au-dessus des Alpes ? Essayez le "Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise" de Alain Buisine, édité par Zulma. Mais comment être exhaustif ? Des livres sur Venise, il y en a des milliers. Des bons et des mauvais. Des grands qui laissent une émotion ineffaçable et des gros prétentieux qu'on voudrait oublier très vite. Il y a tellement d'amour chez celui qui ose encore écrire sur Venise qu'il en oublie souvent la fatuité d'ajouter son nom à la pléiade des grands qui depuis Cassiodore parle de la sérénissime !
Juste quelques coups de cœur et des passages obligés : "La bulle de Tiepolo" de Philippe Delerm, (Gallimard), est un petit joyau écrit visiblement avec beaucoup de plaisir par son auteur. Mais je vous en reparlerai et j'espère que ceux qui l'ont déjà lu viendront me donner leur avis. L'inévitable Philippe Sollers et son "Dictionnaire amoureux de Venise", (Plon). Une lectrice en a fait un excellent commentaire qu'elle m'a adressé. Je reparlerai de notre bordelais à propos d'une anecdote malheureuse (où comment naissent bêtement les inimitiés). Pour les anglophiles, j'ai lu il y a peu un ouvrage anglais très agréable à lire et passionnant, sur les couvents vénitiens au XVIe siècle, "Virgins of Venice" de Mary Laven (Penguin books).
Emportez-donc "Amoureux fous de Venise", une anthologie préfacée par René Huygues et (chez Olivier Orban). Elle date un peu mais contient une jolie somme de textes sur Venise écrits par quelques uns de nos écrivains actuels, des auteurs de talent, des classiques aussi. En avion, pendant que vous survolez les nuages au-dessus des Alpes ? Essayez le "Dictionnaire amoureux et savant des couleurs de Venise" de Alain Buisine, édité par Zulma. Mais comment être exhaustif ? Des livres sur Venise, il y en a des milliers. Des bons et des mauvais. Des grands qui laissent une émotion ineffaçable et des gros prétentieux qu'on voudrait oublier très vite. Il y a tellement d'amour chez celui qui ose encore écrire sur Venise qu'il en oublie souvent la fatuité d'ajouter son nom à la pléiade des grands qui depuis Cassiodore parle de la sérénissime !
Juste quelques coups de cœur et des passages obligés : "La bulle de Tiepolo" de Philippe Delerm, (Gallimard), est un petit joyau écrit visiblement avec beaucoup de plaisir par son auteur. Mais je vous en reparlerai et j'espère que ceux qui l'ont déjà lu viendront me donner leur avis. L'inévitable Philippe Sollers et son "Dictionnaire amoureux de Venise", (Plon). Une lectrice en a fait un excellent commentaire qu'elle m'a adressé. Je reparlerai de notre bordelais à propos d'une anecdote malheureuse (où comment naissent bêtement les inimitiés). Pour les anglophiles, j'ai lu il y a peu un ouvrage anglais très agréable à lire et passionnant, sur les couvents vénitiens au XVIe siècle, "Virgins of Venice" de Mary Laven (Penguin books).
02 décembre 2005
Idées reçues.
C'est fou comme les idées reçues ont la vie dure. Je discutais, lors d'un récent dîner en ville avec ma voisine de table, une charmante octogénaire reconnue ici pour son soutien aux artistes. Nous parlions de Venise, évidemment. Elle me dit soudain, avec beaucoup d'assurance dans la voix, "Venise est un délice mais c'est tellement morbide. Le paradis des déviants et des invertis. Une ville de tuberculeux romantiques"... Je ne répondis rien, bien entendu. Elle ajouta aussitôt "de toute façon elle s'effondre et s'enfonce, c'est délicieux à voir mais ça pue!". Cela fit beaucoup rire nos voisins. Il ne manquait que ces sales pigeons porteurs de maladie, la chaude-pisse de Casanova et Thomas Mann bénissant Adelsward Fersen marié à Barrès...
Non Venise n'est pas une cité de mort, elle est bien mal en point certes mais elle vit. Il suffit de quitter les hauts lieux envahis chaque jour par les hordes de barbares venus d'Asie, d'Amérique ou de chez nous, pour s'en rendre compte. Elle vit, elle tressaille, elle gigote, elle s'amuse. Et sa vitalité est comme un pied de nez à ces clichés rassis. Promenez-vous en hiver du côté de Santa Margherita, non loin des facultés. Vous verrez des centaines de jeunes passer, rire, plaisanter, boire un verre ou un café dans les nombreux bars de l'endroit. Le matin, autour du kiosque à journaux, on discute ferme des gesticulations de l'infâme Berlusconi, on commente les résultats sportifs. Les tavernes enfumées de Cannareggio, celles des fondamente qui entourent l'Anzolo Rafaele, San Sebastiano, sont pleines de monde. Il s'y fait de la très bonne musique. Dans les ateliers, les artistes créent, et les musiciens inventent dans leurs studios les musiques de demain. A l'école d'Architecture les élèves travaillent avec les meilleurs maîtres de toute l'Italie. Les collèges et les lycées sont remplis d'une jeunesse belle et pimpante.
Où est le mouroir décrit par cette néo-intellectuelle prétentieuse ? Voilà trente ans que j'entends ainsi parler de Venise : on l'associe aux amours troubles et délurées, à des sexualités déviantes ou à la mort avec ses cortèges de déliquescences et de corrosions en tout genre. Non, pour moi la Venise que je vois, celle où je vis c'est celle que le Président de Brosses sut décrire, celle que visitèrent Rousseau et Mozart, la cité lumineuse de Goldoni, de Guardi ; une fête joyeuse, un paysage clair et lumineux. Car Venise est toute de lumière et de reflets n'est-ce pas. Depuis quand la lumière rutilante et les reflets qui palpitent sont-ils les décors de la mort et du sordide ?
01 décembre 2005
Bonhomme Hiver est vénitien !
Comme dans presque toutes les villes d'Europe, et particulièrement celles qui n'ont pas de lacs naturellement gelés, les patinoires artificielles s'installent. Venise n'est pas en reste, pour le bonheur des enfants !
Un site pour voyager
Poursuivant mes pérégrinations nocturnes sur le net, je viens de découvrir un site magique. Au premier abord, une simple succession de photos, en noir et blanc ou parfois en couleurs, de gens dans des trains partout en Italie...
Les photos sont attachantes, l’œil du photographe particulièrement sensible. Le détail qu'il faut sentir et qui fait la différence, est souligné par un texte explicatif. Commentaire d'une vérité inventée ou traduction des sensations vécues par ceux dont on lit les portraits au fil des pages ? Allez savoir. Plongez-vous dans ce travail, c'est un beau voyage : Visioni Binarie de Alice Avallone...
Un livre au titre éponyme vient de paraître. A ma connaissance indisponible en France, il est publié par un éditeur spécialisé dans l'édition de Blogbooks à la demande, reprenant le contenu de pages des meilleurs blogs photos italiens ou d'albums de photos numériques, sur le thème du voyage le plus souvent,
Jumper blogbooks de Sapo Studio.
Prix d'achat en ligne : 7,00 €.
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