07 septembre 2009

Regata Storica 2009, un cru particulier !

C'était hier dimanche, sous un soleil véritablement estival, que se déroulait la fameuse Regata Storica, l'un des évènements traditionnels qui réunit le long du Grand Canal la quasi totalité des vénitiens, toutes générations confondues. Fête authentiquement vénitienne mais aussi évènement très couru qui attire de nombreux visiteurs venus de toute l'Italie et du monde entier, sans que soit dénaturé pour cela le caractère typique de la manifestation.
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On voit ainsi coude à coude d'authentiques gondoliers et leurs familles ne parlant que le dialecte, de jeunes japonaises toutes excitées par l'ambiance, des parisiens très concentrés sur leur appareil numérique dernier cri, des matrones largement octogénaires sur leurs pliants, des associations en tous genres, handicapés, gymnastes, défenseurs des oiseaux, adeptes de la rame ou du kayak... Toute cette foule joyeuse et bon enfant, est là pour suivre une régate qui, une fois passé le toujours très apprécié cortège historique, au son de la musique de Vivaldi, est parfois surprise par la "lenteur" de l'évènement. C'est que tout est lié aux seuls mouvements des bras et des jambes des participants sur leurs barques. 
 
Rien ne se passe vraiment en dehors de la régate elle-même, chaque course voit la tension monter quelques minutes avant la ligne d'arrivée dans chacune des catégories. Et les commentaires vont bon train selon que l'on soutienne l'équipage gagnant ou son challenger. Chaque année apporte ensuite son lot de polémiques et tous les vénitiens gardent en mémoire le souvenir des dernières courses : la hargne devenue légendaire entre les deux meilleurs équipages qui se disputent depuis desannées la victoire et contestent presque toujours la décision des juges, allant jusqu'à l'échange de mots d'oiseaux sur la tribune officielle (la fameuse Machina) avec le maire, devant la presse et le public médusés ! Pas de contestation donc cette année, si ce n'est la plainte de l'équipage IUAV (l'université internationale de San Servolo) contre celui de la Ca'Foscari (l'université de Venise), mais deux ou trois couacs souvent très drôles. 
 
En tout premier, l'évènement le plus surprenant qui donne déjà lieu à de nombreux débats et à des échanges assez vifs dans les osterie de la ville, c'est le bain forcé de Ivo Redolfi Tezzat et Gianpaolo D'Este, les vainqueurs des quatre dernières années. Leur gondolino bleu a chaviré juste après le départ, devant San Marco. Envolé pour eux l'espoir de recevoir le titre de "rois de la rame"... Vous imaginez le choc pour les vénitiens : un gondolier à l'eau, c'est plutôt rare surtout quand il s'agit du fort en gueule Gianpaolo d'Este, légendaire héros pour de nombreux vénitiens !
 
Autre évènement qui s'avère en fait un non-évènement, mais plutôt l'illustration de ce qu'est devenu l'ex-service public italien d'information sous le régime berlusconiste : La RAI avait envoyé pour son reportage en direct, des journalistes vénitiens mais aussi des milanais. Retransmis sur des écrans géants, l'émission n'a été pendant toute la durée de la régate, qu'un tissu d'inepties, d'erreurs et de contre-vérités. 
 
 
Pas un mot sur le "naufrage" de l'équipage d'Este, des erreurs monumentales dans le commentaire du Corteo Storico, où l'embarcation de la reine de Chypre, Caterina Cornaro est devenue le bateau de la reine Corsaro (corsaire !?), une affiche du président Obama qui ornait le balcon d'un palais, a fait pérorer les journalistes pendant de longues minutes, alors que la pression montait juste avant la ligne d'arrivée, et j'en passe. Cela a fait rire la plupart des vénitiens mais d'autres sont très en colère. Surtout que l'émission avait été introduite par un reportage incroyablement plat débordant de clichés sur Venise qui s'enfonce et se dépeuple en conséquence, avec une musique du genre "que c'est triste Venise"... 
 
Pourtant, à voir la joyeuse animation qui règnait le long des berges du Grand Canal, sur les fondamente et sur les bateaux , la foule d'enfants et de jeunes vénitiens, les familles avec leurs pliants et leurs glacières, les groupes d'invités sur le campo près du Rialto (des jeunes handicapés très enthousiastes, les 40xVenezia qui proposaient spritz et grignotage, et des autres jeunes associations qui peu à peu ont décidé de prendre en main l'avenir de la ville). Sur la tribune officielle, la fameuse et somptueuse Machina, construite depuis toujours au même emplacement et de la même manière, autour des officiels, maire et patriarche en tête, se pressaient des tas de VIP dont je n'ai pas retenu la liste, vedettes et producteurs de cinéma venus du Lido où se déroule en ce moment la 66e Mostra, hommes politiques, chanteurs, écrivains, etc... 
 
C'est donc l'équipage marron des cousins Rudi et Igor Vignotto qui s'est vu remettre le fanion de la victoire. l'équipage bleu de Tezzat et d'Este a été disqualifié pour avoir chaviré. En deuxième place, c'est l'équipage vert d' Andrea Bertoldini et Martino Vianello, troisième place à l'équipage blanc de Guglielmo Marzi et Gaetano Bregantin.
 
 
La Régate des Dames sur Mascarete a vu la victoire du bateau jaune-canari de Luisella Schiavon et de Giorgia Ragazzi. Seconde place à l'équipage bleu de Gloria Rogliani et Debora Scarpa, troisième, le bateau orange de Rossana Scarpa et Romina Catanzaro
 
La course des jeunes sur Pupparini a été remportée par l'équipage marron de Alvise D'Este et Denis Zanella suivi par le bateau vert de Nicola Ballarin et Andrea Rosada, troisième place à l'équipage orange de Tobia Pagan et Alvise Gavagnin
 
Connaissant le caractère bouillonnant de Gianpaolo d'Este, on s'attendait à une contestation en bonne et due forme de l'équipage qui a chaviré, Mais l'incident n'ayant pas été provoqué par un choc avec une autre embarcation, il n'y avait malheureusement rien à redire.

06 septembre 2009

A Venise, la vie, les gens au quotidien

Galerie de petits riens. La fin de l'été. Instantanés de vie, sérénité du moment, bribes des jours ordinaires... L'esprit TramezziniMag résumé en quelques images. . Un caldo ringraziamento agli amici dei 40xVenezia e di Vanessia.com, in particolare mille grazie ad Enzo Pedrocco per le sue fotografie, piene di sollecitudine e di tenerezza per la gente nostra.

6 commentaires:

Anne a dit…

Félicitations pour cette série d'instantanés authentiques.
Anne

Anonyme a dit…

La vie, tout simplement !
Gabriella

Beppe a dit…

Ciao Lorenzo !

Aldo a dit…

Cette série de photos est tout simplement magnifique. Bravo Enzo Pedrocco !

Lorenzo a dit…

L'oeil d'Enzo Pedrocco, s'il est très critique et sait mettre en avant les défauts et les erreurs de la Venise d'aujourd'hui, est aussi plein de tendresse et d'affection pour sa ville et ses habitants. 

Ciao Beppe ! A presto carissimo, spero.

venise86 a dit…

L'esprit et le ton des articles de ces derniers jours chez vous me met un peu de brume aux yeux... Les explications seraient trop longues et personnelles, mais il est toujours cruel de vérifier que trop souvent choisir est renoncer.
Merci pour votre sensibilité Lorenzo, et surtout pour votre capacité à l'exprimer.

Les vieux vénitiens


«...Gosses, adolescents, vieillards, dans ce flot : je me revois gamin, au milieu des vieux : je me vois vieux au milieu des gamins. ombres de vieillards, partout, en nombre. Dans les autres villes on ne les voit pas, ils restent chez eux ; ceux qui le peuvent sortent en voiture. Ici, les voici dehors parmi nous, les vieux, ces étranges êtres invisibles dans la ville d'aujourd'hui. Mal assurés sur leurs jambes, pauvres ou non, droits, tordus, bancals, un peu fous. Dans la rue, à pied, à deux pas, à côté de vous. Je suis tellement impatient, mais l'un des vieux me sourit, celui-ce juste à côté voudrait me parler. L'un vous parle, vous parlez à un autre. Il y en a toujours un, plus d'un, qui parle tout seul : il parle et se répond. "Où sommes-nous, où sommes-nous...?", répète celui qui se traîne avec deux cannes, lentement, lentement sur le pont. Ça fait de la peine, les vieux souffrent, font souffrir, ils ne sont pas beaux, ils sont laids... Mais au moins, ils sont ici dehors, avec nous, avec les autres, ils essaient eux aussi de sortir ; s'ils peuvent - pour peu qu'ils le puissent - bouger. L'un arrive jusqu'au pont et s'arrête, c'est trop difficile à traverser : il s'arrête sur le banc à rêver, il regarde les gens, les pigeons, les enfants. Du moins il regarde, voit, observe : il est là un peu avec les autres. Regarder est important - toute la ville regarde et se regarde, bavarde, raconte.
On ne fait rien d'autre que regarder, observer, échanger quelques mots ou, qui sait, un millier de mots. A la maison, plus tard, tous recommencent à raconter et à se raconter, mais surtout eux, les vieux :" j'ai vu celui-ci, j'ai vu celui-là ; il était de bonne humeur, il était mal luné ; il m'a dit ça, il ne m'a pas dit ça... Nous qui sommes moins vieux, il y a une chose que nous ne nous disons pas : c'est que d'ici peu nous serons nous aussi comme eux, les estropiés de l'Évangile qui s'arrêtent au pont.»
Paolo Barbaro
Extrait du Petit guide sentimental de Venise
(Éditions du Seuil)


5 commentaires:

Enitram a dit…

Quelle émotion ce texte! Tout de suite il me fait penser à la très émouvante chanson de Jacques Brel, "les vieux" et un petit livre, "les encombrants" de Marie Sabine Roger, qui m'a interpellée jusqu'aux larmes...Car la vieillesse, ça n'arrive pas qu'aux autres!
Et que diable! Aimons nos anciens, ne les parquons pas dans des maisons de retraite ou autres mouroirs......
La vie de famille élargie a disparue avec à la clé une façon de vivre plus égoïste....
Cela paraît moins triste de vieillir à Venise???

maite a dit…

Tout paraît moins triste à Venise ; du moins on voudrait s'en persuader. Quand on lit "Il Gazzettino", il y a malheureusement les mêmes faits divers que partout ailleurs. Je crois cependant que les Italiens ont plus le sens de la famille que nous et qu'ils ont ainsi plus de considération pour leurs "anciens" .

Anonyme a dit…

Merci Lorenzo de nous transmettre ce texte très émouvant.
Non pas mourir à Venise, mais y vieillir !
Gabriella

Pascale Chapus a dit…

Ne pas dire :
Venise appartient aux touristes aux foresti...
Passons quelques heures Campo San Margherita, Campo Giacomo dell' Orio,regardons les enfants, les chiens, les vieux, les pigeons, les gens munis de leurs charettes pour la pescheria...Venise existe, Venise est vivante, Veniste est riche de son passé, de son présent et de tous ces jeunes qui préparent leurs études à l'Université...

Lorenzo a dit…

C'est tout à fait vrai, aussi.

La part du colibri


Dans la série des petites merveilles de la nature qu'il nous est donné d'apercevoir parfois, par chance, près des jardins 
suspendus et secrets de Venise...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

On l'appelle sphinx colibri, c'est le moro sphinx ou sphinx macroglossum, un lépidoptère, c'est à dire un papillon qui possède une très longue trompe pour butiner les fleurs en vol stationnaire, comme les oiseaux-mouches. Très rapide et précis, il n'est pas facile à photographier, bravo !

Diodato

Michelaise a dit…

Incroyable quelle chance...

AnnaLivia a dit…

Joli!

Venise86 a dit…

Quelle merveille !
Merci, et bon dimanche Lorenzo.

Enitram a dit…

Un colibri buvant le nectar d'une fleur de jasmin, bellissimo!!!!!!!!
et à Venise??? Merci Lorenzo de cette scène prise sur le vif!

Les Idées Heureuses a dit…

Chez nous on le surnomme "bonne nouvelle". Il faut faire un vœux à chaque fois qu'on voit cette délicieuse petite bête.

Lorenzo, comment ne pas avoir systématiquement la vidéo du 4 septembre qui se met en marche sans qu'on l'actionne?
Pour l'instant, je l'arrête, dès que je vais sur votre blog, mais quand on sera en octobre il faudra que je remonte le temps...en plus ce ne sera plus d'actualité car ils auront trouvé autre chose . Bref, help me!

Lorenzo a dit…

Je n'ai pas trouvé de solution sauf à supprimer la fameuse vidéo. Mais ne vous inquiétez-pas, dans quelques jours, elle sera automatiquement archivée et n'embêtera plus avec son déclenchement intempestif. 

Merci à notre lecteur anonyme pour la précision concernant l'identité de ce papillon qui ressemble à s'y méprendre au colibri , l'oiseau, de la famille des trochilidae.

04 septembre 2009

Vous acceptez, vous, qu'on nous prenne pour des imbéciles ?

Bon, c'est vrai, ce n'est pas le type de billet que le lecteur de Tramezzinimag s'attend à trouver sur le site, mais là, vraiment, difficile de ne pas réagir. Voici le lien avec un mien billet d'humeur (cliquez ici). Simple précaution me répondront les natures prudentes et les légitimistes. "Billevesées" hurleront les citoyens de base qui comme moi en ont de plus en plus souvent assez d'être pris pour des demeurés. Non seulement on ne tient pas compte de nos choix dans les urnes (je fais référence au référendum sur la constitution européenne), on nous impose des directions que nous ne voulons pas, on nous assène des vérités qui n'en sont pas et aujourd'hui, on se remet à vouloir nous faire peur avec la grippe. 
 
Tout site d'information se doit d'informer. Il n'est pas question de Venise en particulier ce matin, mais de partout où, l'air de rien, la démocratie, cette "belle chose du peuple" est à chaque instant bafouée et méprisée par quelques privilégiés qui seront un jour perçus pour ce qu'ils sont. Rien que des "delinquente". Bon c'est vrai, j'ai certainement dû me réveiller de méchante humeur !

Les italiens (et pour cause) ne sont pas mieux lotis que nous. Pour preuve, et si vous avez malgré tout, envie de rire un peu et que vous comprenez l'italien, regardez cet extrait du journal de la 7 italienne qui cite le (faux) cas de grippe décelé à Venise en début de semaine...
...
[[Vidéo désactivée]]

3 commentaires:

Michelaise a dit…

Réaction légitime, et coup de g... raisonnable !

Les Idées Heureuses a dit…

Je suis de plus en plus méfiante devant ces bourrages de crânes.
Cela cache quelque chose de pas génial, car pendant ce temps, en usant de nos angoisses, en nous abreuvant d'infos sur ce que tout bon citoyen doit faire , que trament-ils, les Autres?
Que se passe-t-il dans le monde du haut, celui de l'argent transparent?
Quelle tractation économique , quel transvasement de fric entre les éminences invisibles, par l'intermédiaire des coffres aux combinaisons truquées, les "je te donne cela en échange de ceci", toute cette actualité qui, elle, se planque, et nous enchaine à la marche inexorable du Monde, qu'en est-il?
"Mal informés, nous sommes, c'est une Volonté" dirait Yoda....
Je réagis d'une manière simpliste, j'ai peut-être tort, mais je ne peux m'empêcher de penser et à Mère Terre de demain ... et aux enfants d'après- demain!

Venise86 a dit…

Sourire... A voir chez moi, même la Mostra s'y met, c'est dire le degré de ras le bol général devant le cynisme et/ou l'inconscience et/ou l’imbécillité,et/ou le mépris de nos dirigeants... Quand à l'opportunité de ton billet, je n'ai qu'une chose à dire : j'aime bien quand tu es vivant et entier !!

03 septembre 2009

Crépuscule


«Dans Venise la rouge, pas un bateau ne bouge »...

14 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…

J'adore!

Agnès a dit…

Ah oui ... très très joli !
Est il possible de vous l'emprunter cette photo ? Je la travaillerais bien à l'aquarelle et à l'encre de chine.

Enitram a dit…

C'est tout simplement....... beau, merci!

Stephanie M a dit…

Ciao, Lorenzo... Retour de Venetie...et pour supporter la grise rentree je viens faire un tour sur Tramezzini Mag, un bonheur...

anita a dit…

...Baudelaire ...souvenir lointain de l'étudiante et tout proche de l'amoureuse passionnée de Venise ... rouge , bleue , grise , rose ....

anita

Gérard a dit…

Musset quand il parle de " Venise la rouge " parle-t-il effectivement d'un crépuscule , de la pourpre des étendards ou des tuiles de la ville ?
Personnellement , je n'en sais rien du tout .
Par contre , ce poème , somme toute assez banal , possède une caractéristique fondamentale . Lisez-le et relisez-le bien et vous aurez le secret de toute l’œuvre du grand Alfred , peut-être le plus grand auteur de théâtre du 19ième siècle. Son Lorenzaccio , corrigé par la George , est vraiment sublime .
En effet , son unité permanente et immanente repose sur deux éléments permanents : le mobile et ce qui ne l'est pas , son inévitable contraire , l'immobilité absolue .
Par touches très fortes .
Alfred de Musset , après avoir été rapidement à son sommet , eut un mal fou à aller encore plus loin .
Tragédie des Romantiques français .
Mais grande œuvre , quand même .

Lorenzo a dit…

Gérard je partage votre opinion. Dans la première mouture de Venise la Rouge, le jeune Musset parlait de chevaux à la place de bateaux. C'était bien aussi.

Gérard a dit…

J'ai complètement adoré ce film de Diane Kurys " Les enfants du siècle " , et c'est vraiment peu dire . La trop divine Juliette Binoche y joue une George Sand plus vraie que nature , et Benoît Magimel , encore un niveau au-dessus d'elle , un Musset admirable . Fou , désoeuvré , flamboyant , ténébreux , généreux , mais lucide . Admirable ! Ces Musset , c'était véritablement une grande famille ! Le film le suggère .

anita a dit…

....eh ! oui ....il fallait lire Musset !!! Décidément Venise me trouble à un point que je ne soupçonnais pas .....

anita

anita a dit…

....eh ! oui ....il fallait lire Musset !!! Décidément Venise me trouble à un point que je ne soupçonnais pas .....

anita

Lorenzo a dit…

Baudelaire aurait-il aimé Venise ? Mais peut-être y est il venu ? J'avoue que je ne sais pas grand chose de la vie de ce poète...

Anonyme a dit…

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : " Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse !
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
C.B
Pour vous Lorenzo, c'est un de mes préférés !
M.17

Anonyme a dit…

Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : " Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse !
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.
C.B
Pour vous Lorenzo, c'est un de mes préférés !
M.17

anita a dit…

est-ce de ma part , l'acte manqué ? "l'invitation au voyage " de Baudelaire peut évoquer Venise ... tout y est ...

anita