Bonnes Vacances a tutti !
posted by lorenzo at 23:57
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
Je contemplais ce soir le petit faune de Augusto Murer que j'ai acheté en 1984, ma première œuvre d'art, à Venise. Je l'avais acheté sur les conseils d'Arbit Blatas à la galerie Graziussi où quelques mois plus tard je serai embauché. Toutes mes économies y étaient passées ! Devant cet élégant petit faune de bronze tiré à quelques exemplaires, c'est "The Day between" de John William, qu'il composa pour le film Stepmom (Ma Meilleure ennemie), qui me sauta à l'esprit. La délicatesse de la lumière sur les formes de ce merveilleux bronze me rappelait l'air du film. Une grande bouffée de nostalgie et en même temps une grande tendresse.
je remercie au passage l'assiduité), le chat à cajoler - il faut le préparer psychologiquement à notre absence - et mille choses à ranger. Sur un air de guitare de John William ou un air de flûte d'un concerto guilleret de Benedetto Marcello, car Venise dans cette maison n'est jamais loin.
posted by lorenzo at 22:02
En passant près de la rue Sainte Catherine, la rue la plus commerçante de Bordeaux où, à part une belle croix médiévale et une fontaine du XVIIIe adossée à une église très ancienne désaffectée, il n’y a absolument rien d’autre à voir que les sempiternelles enseignes présentes dans toutes les rues piétonnes de France et de Navarre, j’ai remarqué un groupe de touristes. Une famille avec une dizaine de personnes, du grand-père au bébé dans sa poussette. L’aïeul, la (jeune) soixantaine épanouie brandissait le guide vert Michelin. Venant de la Place de la Comédie, où notre théâtre trône maintenant sur unes esplanade livrée aux seuls piétons et bordée de terrasses très agréables, ils cherchaient la cathédrale. Le guide indiquant cette longue rue (elle fait plusieurs kilomètres de long) comme le meilleur moyen d’arpenter Bordeaux et d’aller vers ses monuments les plus significatifs.![]() |
| Constance dans le jardin de la Toletta |
Les enfants à la découverte de Venise
Bancogiro, Osteria da Andrea
raffinés pour accompagner votre verre et finalement, on se laisse séduire par le lieu et on se retrouve vite, devant autant de raffinement et de bon goût, avec l'envie de manger assis... Les prix sont très corrects. Et puis dites-leur que vous venez de la part de TraMezziniMag et de Eddyburg, ce sera encore moins cher ! Mais amis ou pas, il vaut mieux réserver !
B&B Al Teatro
B & B Venezia
C'est ainsi que le chroniqueur de la Nuova Venezia présenta une soirée organisée à l'occasion d'un vernissage à la galerie Graziussi où j'étais employé à l'époque. "Venise n'en finit pas de mourir, mais peut-être est-ce là son art de vivre. Une vie que poètes, peintres et cinéastes ont souvent teintée d'une romantique, voire morbide, mélancolie. Incomprehension ? L'esprit populaire lui-même ambigu quand il chante :O che festa. Oh ! che spectacoloChe presenta sta lagunaQuando tuto xé silenziosoQuando sluse in ciel la luna...Fête nocturne, hommage à la lune, mélopées des gondoliers qui inspirèrent peut-être l’une des plus belles mélodies du Tristan de Wagner, venu lui aussi mourir en ces lieux. L’une des grandes morts de Venise fut la naissance, sous les bottes d’un Bonaparte encore révolutionnaire, d’une éphémère République d’Italie. Point final de la Sérénissime, arrêt de mort aussi pour une part non négligeable du patrimoine immense de la cité : il fut décidé qu’une église suffisait à chaque district de la ville. Les autres, désormais surnuméraires, furent désaffectées, vidées de leurs œuvres d’art et bien souvent démolies. De ce vandalisme fut victime San Vio, une église fondée au Xe siècle et reconstruite au XIVe, connue à divers titres et notamment pour avoir abrité le tombeau de Rosalba Carriera, l’illustre pastelliste du XVIIIe siècle - on peut voir ses œuvres non loin de là, dans les salles de l’Accademia et dans les salons du Palazzo Rezzonico.
A vrai dire, San Vio n’avait pas totalement disparu : quelques éléments architecturaux épars furent récupérés. Et quand de pieux citoyens obtinrent du Vatican la permission d’élever, au fond du Campo San Vio, une petite chapelle de brique rouge en souvenir de la grande église, ces éléments furent réemployés. De style néo-byzantin, ce qui n’avait rien d’étonnant à l’époque (1865) et encore moins en cette ville – pour avoir fait mettre à sac Constantinople, Venise n’en a pas moins recueilli une bonne part de l’héritage de Byzance – cette chapelle connut récemment, comme jadis son aînée, le malheur d’être désaffectée. Mais les temps ont changé : elle ne fut pas détruite, seulement vendue.
Son acquéreur, Piero Pinto, passionné de Venise, s’est trouvé particulièrement heureux de pouvoir résider là, dans le Dorsoduro, entre l’Accademia et la Salute. Situation privilégiée, d’autant que la petite chapelle rouge ouvre côté abside sur un petit jardin secret et, côté porche, sur le noble espace du Campo San Vio. Au bout de ce Campo, le grand canal aligne ses palais fastueux mais aussi, presque en face de la chapelle, la petite maison rouge qui fut l’atelier de Canova avant de devenir le refuge de d’Annunzio. Restaurée, ses murs décapés pour retrouver la décoration de marbres anciens sauvés de San Vio, la maison de curé attenante réaménagée en chambres et salles de bains, la chapelle néo-byzantine est devenue confortable résidence. A l’intérieur se mêlent, en un subtil dosage, trois mondes qui furent complémentaires dans leurs oppositions : Venise bien sûr, mais aussi Byzance-Constantinople, sa rivale chrétienne qu’elle voulut supplanter, et la Turquie islamique de l’Empire ottoman, son ennemi de plusieurs siècles. Plus d’ailleurs par l’ambiance que par les objets. Né en Egypte, le maître des lieux a pourtant hérité de son père une belle collection d’art de l’Islam. Mais ici la "décoration" se fait discrète, par petite stouches. "Un peu de tout" dit modestement Piero Pinto".


Quand la douceur de l'air le permet, il n'y a rien de plus agréable que d'aller s'asseoir sur un banc, quelque part au bord de l'eau. Les Zattere, après le pont de San Trovaso, à la hauteur de l'ancien consulat de France (le palais Clari), sont un lieu idéal. Lorsque vous serez à Venise, faites donc comme elle. Prenez un livre captivant, promenez-vous le long des zattere, achetez une glace chez Nico. Un gianduiotto da passagio par exemple. dégustez-le en marchant le long des quais, remplissez vos yeux de toute l'animation du canal de la Giudecca. si vous avez de la chance, la lumière sur les façades en face sera magnifique, les arbres des nombreux jardins qui bordent vous dispenseront une agréable fraîcheur; des enfants vous bousculeront un peu, pris par leurs jeux, les passants vous salueront, quelques touristes regarderont avec envie cette glace que vous dévorez se demandant ce que c'est et comment l'obtenir du vendeur. Passées les arcades de la vieille banque, San Trovaso et son squero à votre droite, voilà la dernière partie des Zattere, le quai est maintenant plus large. Les dalles viennent en partie d'être refaites. Un banc libre. Installez-vous vite et maintenant, prenez le temps. Bonne lecture.
© Photographie Umberto Sartory - Droits Réservés.
Il marchait seul dans la nuit. Depuis toujours, il aimait arpenter Venise après le coucher du soleil. Un écouteur sur les oreilles, c’était chaque fois la même musique qui l’accompagnait : Vivaldi, le Magnificat et le Gloria. Un enregistrement sublime qu’il ne peut plus entendre sans que résonne dans sa tête le bruit de ses pas sur les dalles des ruelles, sans être pénétré de l’envoûtante odeur de la Cité endormie, ce mélange unique d’air marin, de salpêtre et de bois pourri. Il marchait seul dans la nuit en compagnie de ses rêves. Dans cette ville unique au monde, il savait qu’on ne risque pas de mauvaises rencontres.
Il demeurait avec ses parents et ses sœurs au Londra, sur la Riva dei Schiavoni, courte étape avant de se rendre en Turquie. Il n’avait pas voulu accompagner sa famille à un concert. Il préférait se promener. Sorti en même temps qu’eux, il choisit d’aller dans l’autre direction, vers les Giardini Reali, derrière la Piazza, le long de cette promenade qui borde le bassin de San Marco, avec les gondoles et les taxis bien alignés devant les balustres en pierre blanche. Le soir toute une foule cosmopolite et élégante s’y rencontre. De mauvais peintres y proposent des portraits à trois sous, des camelots se mêlent aux touristes sous le regard indifférent des nombreux chats qui vivent là depuis toujours. Il avait toujours aimé les chats et
surtout ceux de Venise, tantôt faméliques, tantôt plantureux. Ses sœurs se moquaient de lui : il voulait un chaton vénitien comme à Rhodes il voudra un chaton grec. Ce n’était plus un enfant mais ce jeune adolescent restait très jeune dans sa tête. Poète, il rêvait chaque instant de sa vie et sa rencontre avec Venise fut un miracle, une révélation. Il ne devait plus s’en guérir. Jamais.
Et toujours, depuis plus de trente ans, il écoute le même enregistrement (celui de Riccardo Mutti qu'il préfère à toutes les éditions plus récentes ) en errant sur les ponts, dans les rues et les campi de sa ville. Aujourd'hui, lorsqu'il revient à Venise, il se coiffe de ses écouteurs et repart à la conquête de sa ville. A la conquête de ses rêves. Il n'a plus la même énergie qu'autrefois et la fatigue vient plus vite, mais le plaisir demeure comme au premier jour quand, la nuit venue, il se faufile dans le dédale des raccourcis autour du Rialto, derrière le ghetto, derrière l'arsenal ou près de la cathédrale San Pietro avec le cum sancto spiritu. Il termine souvent par le campo San Fantin, sur ce magnifique palcoscenico où, avec le fronton de la Fenice, la tonnelle de la Taverne, les deux puits et les deux églises très noires, on a vite la sensation, surtout tard dans la nuit, quand il n'y a plus personne, d'être sur la scène d'un théatre abandonné. Assis sur les marches du théatre reconstruit, il écoute le hautbois de Gordon Hunt accompagner le merveilleux Domine Deus du Gloria.
En écoutant ce matin, dans l'excellente émission de mon ami Stéphane Grant (et oui, il y a des bordelais de qualité à Paris) sur France Musique, "certains l'aiment tôt", la suite "luciférienne" pour piano de Carl Nielsen, magistralement interprétée par le pianiste norvégien Leiv Ove Andsnes (dont le disque, Horizons, est une merveille !), je songeais aux concerts organisés dans les années 80, chaque mois, à l'Albergo Métropole, sur les Schiavoni. Lorsque les américains ont envahi l'Irak, bien que beaucoup sentaient qu'il fallait en finir avec le régime de Saddam Hussein, une majorité d'hommes et de femmes se sont opposés à ce conflit inégal, injuste et basé sur un mensonge. Le Président Chirac avait joué son rôle en disant non au Président américain. Partout en Italie fleurissait des fanions aux couleurs de l'arc en ciel avec en lettres blanches le mot "PACE". Avec le mot LIBERTÉ, ce mot, PACE, PAIX, PEACE, SHALOM, ASSALAAM, PAX est l'un des plus beaux du vocabulaire humain.
Combien faudra-t-il de familles dévastées, d'innocents massacrés, d'enfants abandonnés, de terres violées pour que l'homme, qu'il soit américain, israélien, syrien, russe ou tchadien comprenne que, partout, à tout moment de l'histoire de l'Humanité, les guerres n'ont jamais servi que l'intérêt de quelques uns déjà nantis, à l'abri et sans scrupule. Comment continuer de tolérer les larmes des enfants devant le cadavre de leur père, les cris d'une mère devant les restes déchiquetés de ses fils, les vieillards devant leurs maisons et leurs terres dévastées ?
Qui se lèvera pour maudire ces états-majors qui décident de transformer le monde en enfer ? Qui se lèvera pour que les enfants partout sur cette terre retrouvent le goût de rire et la joie de vivre ? Quand le "plus jamais ça" répété par les leaders du monde en 1945 retentira-t-il comme un leitmotiv universel, une loi incontournable ? Quand ? Si seulement nous étions certains que le Hezbollah va être écrasé et avec lui ce terrorisme aveugle et sans espoir, si seulement nous étions sûrs que Tsahal est le bras de Dieu pour étouffer à tout jamais ces remugles de bestialités et de barbarismes... Mais la haine que soulève ces affrontements s'estompera-t-elle un jour ? La colombe de Noé reviendra-t-elle un jour se poser sur l'arche de la paix en Terre d'Orient ?
Publié par Lorenzo