Les
 enfants sont rentrés chez leur mère. Tout est calme ce soir. Il a fait 
un temps extraordinaire toute la journée. Un ami resté sur le bassin 
pour le mariage de son frère m'a dit tout à l'heure au téléphone que le 
temps était sublime. Comme en été.
Ne
 serait-ce pas l'été d'ailleurs qui reviendrait ? Ce temps incroyable 
qui redevient terriblement beau au début de l'automne et dont parle 
Jacques Mercanton dans son roman éponyme ? Mais je n'écris pas un 
article sur la météorologie ni sur les romans suisses contemporains. Et à
 Venise ? Le vent du matin a chassé les nuages. Le soleil là-bas brille 
aussi mais il ne fait plus très chaud me disait mon correspondant. La 
lumière doit être superbe. Quand il fait ainsi plus frais et que les 
nuages s'éloignent très haut, que le ciel retrouve son bleu dense, l'air
 des montagnes apporte à l'air une limpidité que l'eau démultiplie et 
réverbère sur les façades des maisons, sur les visages aussi.
C'est un 
temps que j'aime particulièrement. Souvenir de sorties de messe à San 
Giorgio, dans le déferlement des notes du grand-orgue que tenait alors Gian-Andrea Pauletta (dont je vous reparlerai) et des cloches sonnant à toute volée.
 Le vaporetto jusqu'aux Zattere. Le soleil lançant sur le bassin de 
Saint Marc des reflets d'argent. L'apéritif ou le café sur le quai. Une 
tarte aux amandes bien enveloppée dans sa boite blanche avec un ruban 
rouge. Le déjeuner au Palais Clari chez Agnès, la fille du consul. Puis le retour à pied vers la maison de S. Girolamo, par Santa Margherita, Santa Croce, le traghetto
 et enfin le ghetto. Cette atmosphère unique des dimanches d'automne. 
Quand le temps était encore beau. Qu'il commençait à faire froid. Les 
gens bavardant sur les places. L'odeur des plats mijotés pour le repas 
familial. peu de touristes dans ces ruelles difficiles à repérer. Quels 
moments heureux et paisibles nous avons vécu.
Ces
 impressions qui me reviennent dans un coin du cerveau me donnent envie 
de m'adonner à l'une de mes passions, la cuisine. J'ai acheté hier de 
belles sardines au marché. Je vais les préparer à la vénitienne, in saor. Je n'ai pas de pignons. Je vais les remplacer par des noix écrasées. Je vais faire aussi mes rillettes de thon et ma mousse de roquefort dont les enfants raffolent. L'occasion pour moi de vous donner des recettes. Et peut-être d'en recevoir !
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SARDE IN SAOR 
Il s'agit d'une recette traditionnelle. 
Pour
 1 kg de sardines, il faut entre 800 grammes et 1 kg d'oignons blancs, 3
 ou 4 cuillères à soupe de vinaigre blanc, de la farine, de l'huile 
d'olive, du sel. On peut prévoir aussi pour un plat plus raffiné, une ou
 deux cuillères à soupe de pignons et autant de raisins de Corinthe. Éventuellement des cerneaux de noix fraîches.
Il
 faut tout d'abord préparer les poissons. Nettoyez-les en grattant la 
peau à grande eau, enlevez la tête et les arêtes, videz-les. certains 
préfèrent les laisser entière mais la tête n'est jamais très tendre et 
cela ne plait pas à tout le monde. Tout d'abord, réduisez les oignons 
pour partie en hachis et pour partie en tranches très fines. Faites les 
blondir dans un peu d'huile d'olive à feu doux. Ajoutez le vinaigre et 
laissez mijoter jusqu'à obtention d'une sauce assez épaisse. Ajoutez 
alors des pignons ou des morceaux de noix, les raisins secs que vous 
aurez fait revenir auparavant dans du vin blanc. Une pincée de cannelle 
et de romarin. Préservez.
Dans
 une poêle, versez une assez grande quantité d'huile que vous ferez 
chauffer. Y faire frire les sardines en veillant à ce qu'elles soient 
bien
 dorées mais pas grillées, et ce des deux côtés. Lorsqu'elles sont 
fraîches, cette cuisson les attendrit tout en rendant la peau légèrement
 croustillante. Sortez-les et égouttez-les délicatement sur du papier 
absorbant. 
dans
 une terrine, disposez une couche d'oignons, puis des sardines que vous 
napperez d'oignons, puis une nouvelle couche de sardines et des oignons,
 jusqu'à épuisement des ingrédients. Les poissons doivent être 
entièrement recouverts. Couvrez et laissez reposer dans un endroit frais
 pendant au moins deux jours (l'idéal étant 4 à 5 jours). Cette marinade se conserve assez longtemps au frigo (dans la partie la plus basse) mais
 doit être sortie trente minutes avant d'être consommée. Je sers les 
sarde in saor avec des tranches de polenta grillées, des filets de 
poivrons marinés et des tomates cœur de bœuf juste coupées en tranches
 et recouvertes de lamelles de parmesan frais. C'est délicieux avec un 
Bardolino.
3 commentaires: (archivés par Google)
- coucou! today i went to Starbucks on campus with two other Japanese (a boy one year younger than me and a lady of 40s) and we talked for 4 hours. it was fun. i miss french dessert and bread!! i miss the morning market in bordeaux!! Les photos du jardin sont magnifique!
- aligato You're my farest reader ! Il fait beau ici et nous allons au cinéma voir le dernier Tim Burton at the Utopia. ce sont les vacances.
- do Starbuck's in HK have these delicious macchiato and mocaccino ? Have fun and come back soon.




 


















 
 



