Une fois encore mille mercis à mes lecteurs et longue vie aux nombreux blogs qui nous ont rejoint depuis 2005. Evviva Venezia !
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
08 septembre 2012
5072 commentaires à ce jour sur le blog !
Pour sacrifier à la mode qui porte à mettre en avant statistiques et résultats, Tramezzinimag
qui fêtera au printemps prochain ses huit ans, a recueilli depuis sa
création 5.072 commentaires pour un total à ce jour de 1910 billets
publiés.
Acerbes ou moqueurs parfois au
début - le blog se mêlait alors de politique puisque c'était la triste
période du référendum sur la constitution européenne, (celle-là même qui
a nous a précipité dans la situation d'aujourd'hui et que les français
rejetèrent en masse au grand dam de la caste dirigeante, de droite à
gauche, des médias et des élites parisiennes), les commentaires
arrivèrent très vite. La preuve qu'aucun des sujets abordés sur le site
ne laissaient indifférents. Même la conception de l'Europe. Mais fi de
la politique, contrairement à ce qu'Albert Camus prêcha dans son Discours de Stockholm, Tramezzinimag est dévolu à la beauté, à l'art, à la poésie puisque qu'il est dédié à Venise.
Dans
le monde difficile et qui change - sans que nous sachions rien encore
de sa consistance à venir - dans lequel nous vivons, il est bon se
réjouir plutôt que de se lamenter. Alors, réjouissons-nous de tous ces
blogs, frères ou cousins de Tramezzinimag,
éclos au fil des années et qui tous expriment le même amour pour la
Sérénissime. Mais, chers lecteurs, ne vous méprenez pas, je ne
revendique aucunement la première place avec ce blog. Je voudrais
simplement souligner que sa naissance en 2005 a été suivie de l'arrivée
de bon nombre de sites originaux, tous différents et parfaitement
complémentaires, qui donnent aux Fous de Venise que nous sommes
de quoi alimenter notre passion. Si ce blog a vraiment donné à d'autres
l'envie de se lancer, c'est un grand honneur !
Avec les nouveautés du net (Facebook, Tumblr, Twitter,
...), Venise dispose ainsi de mercenaires désintéressés et totalement
dévoués qui, pour la plupart, dispensent un discours durable au service
de la ville et de ses habitants. Car qui aime Venise sait combien elle
est en danger et combien il est urgent de participer à sa défense. Cela
commence par le respect de sa spécificité, par la prise de conscience
des dangers que représentent là plus qu'ailleurs les débordements de la
vulgarité yankee, la pire expression de cet ultra-libéralisme qui risque
d'emporter l'humanité entière et la démocratie.
Une fois encore mille mercis à mes lecteurs et longue vie aux nombreux blogs qui nous ont rejoint depuis 2005. Evviva Venezia !
Une fois encore mille mercis à mes lecteurs et longue vie aux nombreux blogs qui nous ont rejoint depuis 2005. Evviva Venezia !
06 septembre 2012
Drôle de Redentore cette année
Un
ami vénitien me disait ce matin au téléphone qu'il n'avait jamais vu
une nuit du Rédempteur aussi décharnée que celle de cette année. Cette venezianità qui
fait les délices des vénitiens, de sang ou de cœur - et le régal des
voyageurs qui savent combien s'imprégner des us et des coutumes d'un
lieu a d'importance - a été bien malmenée.
D'abord par notre concitoyen, le milliardaire Pinault
qui avait fait interdire la Pointe de la Douane au public ce soir-là ( !
) parce qu'une fête privée était organisée dans les locaux dévolus à sa
Fondation d'Art contemporain. La Pointe de la Douane, vous imaginez ?
Un lieu mythique où il est depuis toujours d'usage de s'installer pour
admirer le feu d'artifice (lieu favori des enfants, comme sur le cliché
de Graziano Arici ci-dessus) pour ceux qui n'ont n'a pas la chance de
pouvoir passer la soirée sur une des barques décorées qui envahissent
tout le Bassin de San Marco cette nuit-là.
Les barques décorées, parlons-en aussi, car à cette aberrante confiscation de l'espace public s'ajoutait l'interdiction formelle, édictée par la Capitainerie du Port, de décorer les embarcations à moteur et de les doter de tables. Sanctions pénales lourdes pour ceux qui utilisaient des mototopi et autres petites barques pour transporter des gens. On n'avait jamais vu autant d'interdictions pour une nuit du Rédempteur. «Scandaleux» crièrent bon nombre d'habitants de la Sérénissime. «A quand la suppression du pont votif au nom du principe de précaution ? » criait mon ami très remonté à l'autre bout de la ligne.
Heureusement, tout le monde garde le souvenir des nuits du Redentore d'autrefois, quand la fête était joyeuse, sans débordements, sans vulgarité, sans incidents et sans restrictions. Mais les temps changent et la barbarie s'immisce partout.
© Photographie de Graziano Arici
05 septembre 2012
Aux maxi navi, moi je préfère les mininavi
Aller en sandolo ou en pupparin
et ramer à la vénitienne est un moyen plus habituel pour se promener
sur la lagune. Il y a les canots à moteur et autres hors-bords furibonds
ou nonchalants, selon que l'on veuille impressionner sa passagère ou
qu'on aille à la pêche. La plupart des gens empruntent les vaporetti, motoscafi et les motonave pour
voyager entre les îles autour de Venise. La voile est moins habituelle.
Bien que très pratiquée dans les clubs nautiques de la Sérénissime.
Ces
plaisanciers sont bien heureux, ils filent vent debout vers le milieu
de la lagune, longeant l'île de San Michele. Un rythme nonchalant au gré
de la houle. Comme un optimist, la petite embarcation a fière allure. Mini nave vaut bien mieux que maxi monstre ! Bon
weekend à tous, particulièrement à ceux qui, comme nous, auront la
chance d'aller sur l'eau sous un soleil bienveillant. Si le temps reste
aussi clément qu'aujourd'hui !
Et à tous ceux qui sont à Venise ce
dimanche, je recommande de participer sur l'eau ou depuis les Fondamente, sur les Zattere, à la Giudecca ou à San Giorgio et sur la piazzetta,
à la grande manifestation des vénitiens contre les paquebots monstres
qui envahissent les eaux de la lagune au risque de provoquer une
catastrophe.
Liens : Blog de Philippe Sollers
Petit jardin à Venise

On dit souvent que Venise est une ville très minérale où les espaces verts sont peu nombreux. Quelques jardins publics, d'autres privés le plus souvent cachés aux regards des passants, des arbres sur les campi et des pots de fleurs sur le rebord des fenêtres. Depuis quelques années, les vénitiens ont pris l'habitude d'orner les entrées de maison de plantes. Il suffit de quelques pots de géranium, d'un arbuste ou deux, pour rendre un cortile accueillant et transformer une simple cour en jardin comme celle-ci.
04 septembre 2012
03 septembre 2012
Regata Storica 2012 : un Grand Cru !
Encore eux ! Pour la 11e fois, les cousins Vignotto, vénitiens de San Erasmo ont défrayé la chronique de la traditionnelle Regata storica. Une nouvelle victoire après un suspense digne des films américains assortie d'une énième polémique comme ils nous y ont habitué depuis longtemps. Pas de bagarre, une poignée de main au contraire au sortir de la course, quand les équipages, encore essoufflés se rapprochaient de la Macchina, le ponton d'honneur où devait leur être remis les bandiere, ces fanions de couleurs qui sont à la régate vénitienne ce que furent les couronnes de laurier aux athlètes d'Olympie. "On ne peut pas régater de cette manière" a déclaré l'un des vainqueurs, "Tout le monde sait que celui qui est le plus près du piquet doit tourner en premier. Ils ont voulu nous pousser, et finalement nous avons passé le virage en second !" Mais passée cette attaque directe aux méthodes de l'équipage de Gianpaolo d'Este avec qui le duel fut rude et magnifique, ces deux-là, s'ils sont de vrais râleurs - comme leurs deux challengers - ont un coeur d'or et c'est avec de l'émotion dans la voix qu'ils sont dédié leur victoire à Michele Bozzato, le gondolier chantant, disparu le 23 août dernier d'une maladie fulgurante, devenu ces dernières années une véritable institution et dont la mort a vraiment affligé tout le monde à Venise.
Regata Storica di Venezia 2012: vincitori e risultati
„“
Belle journée donc, qui fait dire à certains chroniqueurs vénitiens que la Sérénissime a vécu un pur et grand moment de venezianità, se prouvant - et prouvant au monde qu'elle n'est pas un musée ou un parc de loisirs, mais bien un lieu de vie et d'innovation. La Régate historique n'est pas une des ces inventions folkloriques artificielles pour gogos en mal d'émotion. C'est un évènement culturel lié à la tradition historique mais aussi très implantée dans le quotidien des vénitiens d'aujourd'hui. Cette course fait le lien entre un passé extraordinairement riche (le succès du défilé historique dépasse le pittoresque des costumes en faisant découvrir des métiers et des usages oubliés) et les vénitiens du XXIe siècle. Chacun a ses favoris et nombreux parmi le public local sont ceux qui pratique la remiera dans un des nombreux clubs de la lagune.
„“
Belle journée donc, qui fait dire à certains chroniqueurs vénitiens que la Sérénissime a vécu un pur et grand moment de venezianità, se prouvant - et prouvant au monde qu'elle n'est pas un musée ou un parc de loisirs, mais bien un lieu de vie et d'innovation. La Régate historique n'est pas une des ces inventions folkloriques artificielles pour gogos en mal d'émotion. C'est un évènement culturel lié à la tradition historique mais aussi très implantée dans le quotidien des vénitiens d'aujourd'hui. Cette course fait le lien entre un passé extraordinairement riche (le succès du défilé historique dépasse le pittoresque des costumes en faisant découvrir des métiers et des usages oubliés) et les vénitiens du XXIe siècle. Chacun a ses favoris et nombreux parmi le public local sont ceux qui pratique la remiera dans un des nombreux clubs de la lagune.
Avec un ciel redevenu clément, sans les pluies que tout le monde redoutait, Venise s'est contemplée sans faux-semblants, telle qu'elle est vraiment : attirante et authentique. Parmi les milliers de visiteurs qui avaient envahi le centro storico, beaucoup étaient vénitiens, Venus de toute la lagune, des îles comme de terraferma, ils ont rappelé au monde leur attachement à la Sérénissime. L'évènement s'ajoutant à la Biennale d'architecture et à la Mostra du Cinéma, qui se déroulent en ce moment, faisant de Venise la capitale culturelle de l'Italie. Des journalistes parlaient même de capitale politique ce dimanche, puisque on notait la présence d'un nombre impressionnant de membres du gouvernement et de parlementaires dans la tribune d'honneur, la Machina, simplifiée cette année, avec un accès central bien plus pratique, qui accueillait autour du Patriarche de Venise et du Maire Orsoni, près de 800 invités.
Commencée à 16 heures avec le cortège historique, traditionnel défilé de bateaux reproduisant l'entrée triomphale organisée par la Sérénissime pour le retour de Caterina Cornaro, avec à sa tête le doge et dans le rôle de la fameuse reine de Chypre, la splendide Margot Groia, de Mestre qui remplace dans le rôle une autre vénitienne partie faire ses études en Angleterre. Toutes les embarcations étaient là, parmi lesquellles la Bissone, la Dogaressa, la Serenissima. Il ne manquait que la Bisantina et Neptuno qui sont cette année en restauration. Manquait aussi le Bucentaure dont on devrait voir flotter d'ici quelques années la réplique exacte. Puis après le long cérémonial du défilé nautique, ce fut le début des compétitions.

Quatre régates au total, celle des giovanissimi (catégorie des plus jeunes rameurs) sur des pupparin, remportée cette année par les brillants Nicolà Ballarin et Andrea Rosada, puis le mascarete réservées aux filles, remportées par Risultati Regata storica Venezia 2012, i vincitori
„Luisella Schiavon et Giorgia Ragazzi, celle des caorline (barques à six rames) gagnée par l'équipage de Burano en 37'48"08, et la course la plus attendue, celle des gondolini. Celle où se défiaient une fois de plus les cousins Vignotto et Gianpaolo d'Este et son équipier Ivo Redolfi Tezzat, les vainqueurs de 2011 qui ne sont arrivés que troisième, devancés par deux plus jeuens gondoliers, Roberto Angelin et Fabio Barzaghi. Bataille et résultats très commentés par le public.
D'autres évènements contribuèrent à l'extraordinaire animation de cette journée avec la régate des bisse du Lac de Garda, course traditionnelle véronèse, des maciarelle, celle des Atenei Veneti, réservée aux étudiants - vénitiens et étrangers- et la compétition des 8-14 ans, espoirs du nautisme vénitien. L'occasion de rappeler à nos lecteurs que le mot régate est un mot d'origine vénitienne qui est utilisé dans le monde entier et qui dérive du vénitien regatar (mettre en ligne). Au moment du départ, les embarcations sont toutes regroupées côte à côte sur une même ligne pour ne faire qu'un bloc et retenues par un câble appelé spageto attaché à la poupe de chaque embarcation.
Potrebbe interessarti: http://www.veneziatoday.it/cronaca/regata-storica-venezia-2012-vincitori-risultati.html
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02 septembre 2012
Regata storica : c'est aujourd'hui et en ce moment !

Pendant que j'écris sur l'histoire de la manifestation, la compétition fait rage entre les cousins Rudi et Igor Vignotto (gondoliers qui font partie de l'équipe du traghetto de la Pescheria) qui sur leur gondolino bleu profitent de leur position à l'intérieur de la boucle du grand canal pour dépasser les autres favoris, les vainqueurs de l'année précédente, Ivo Rodolfi Tezzat et Gianpaolo d'Este (ceux du traghetto de la Riva del Carbon) sur la barque rouge. Le gondolino jaune dont l'un des équipiers, Luca Ballarin est le plus jeune de la course, vient d'arrêter suite à un incident inattendu. La foule est au comble de l'excitation. c'est le moment le plus important de la régate. Les deux équipes favorites sont au coude à coude. Partout les tifosi brandissent des ballons aux couleurs de leur équipe. C'est magique, même à distance !
Impressionnante cette course comme chaque année, avec ces athlètes d'une force incroyable, grands -Gianpaolo d'Este mesure deux mètres ! - et musclés, ils démontrent une incroyable endurance et leur course est vraiment le clou de la manifestation. Mais quelle surprise, la barque violette, de Roberto Angelin et Fabio Barzaghi semble en première position, largement devant les deux équipes favorites. Quel suspense ! Les Vignotto dépassent le gondolino violet, bloquant les rouges. Beaucoup de mains levées, ce qui annonce pas mal de discussions et de débats avec les juges à l'arrivée. Le cri des tifosi se fait hurlements de joie : L'équipage celeste (bleu ciel) des Vignotto est le vainqueur de la 116e Régate Historique devant l'équipe de la terraferma (une première), la barque violette d'Angelin et Barzaghi de la Remiera Mestrina, avec qui il faudra désormais compter. Evviva Venezia !

Le retour
Un mois, un long mois de farniente sans internet, sans les bruits de la ville, sans la pollution et le stress d'un quotidien trop souvent déterminé malgré soi. Un mois pour appliquer un vrai "lâcher prise" et rester en dehors des tensions et des préoccupations du monde. Promenades dans les dunes, baignades dans les énormes rouleaux des grandes marées, balades à vélo dans les chemins creux à l'ombre des noisetiers, mais aussi longues heures passées dans le jardin, parmi les hortensias et les rosiers, à lire... Un rythme paisible partagé en famille, loin du monde, du petit-déjeuner préparé et pris en commun jusqu'au dernier verre devant un feu de cheminée. Tout cela est terminé et déjà la rentrée est là. Sans regret ni nostalgie, une page se tourne. Dès demain, les plus jeunes reprendront le chemin de l'école... La douceur de l'air, la lumière rendent la transition plus douce. J'aime cette période de l'année, ou aux étals des boutiques, pêches, melons et abricots se mêlent aux poires, prunes et raisins et qu'on traîne encore volontiers le soir dans la douceur du couchant.
C'est aujourd'hui dimanche, le premier en ville depuis plus d'un mois. Les rues inondées de soleil sont encore presque vides. Au loin, une cloche sonne qui rappelle Venise. Les odeurs marines de la rivière voisine qui se faufilent par la fenêtre ouverte porteraient-elles à nos oreilles la musique de Vivaldi qui à cette heure inonde le Grand Canal à l'occasion de la 116e Regata Storica ? Pas de miracle sinon celui de la technique : des amis vénitiens ont branché la caméra de leur ordinateur et grâce à Skype, je suis un peu avec eux. Si j'entends les applaudissements (ils sont fournis au passage du Corteo historique) et la musique, il manque la chaleureuse ambiance de la barque, le vin blanc frais et les ciccheti. Être à Venise ce premier dimanche de septembre sera pour une prochaine fois, quand les enfants seront grands. Dieu voulant ! Bonne rentrée à tous.

28 juillet 2012
Tramezzinimag prend quelques jours de vacances

Vous l'aurez remarqué, ça ne turbine plus beaucoup à TraMeZziniMag.
Cela sent les vacances ! En effet, votre serviteur prend quelques
semaines de repos (mérité) sur ses lointaines terres normandes. Le temps
de bien s'oxygéner et de retrouver un rythme paisible et bienheureux :
promenades en famille dans les dunes, balades en vélo, confitures et
pâtisseries comme autrefois, lectures et farniente dans le jardin ou sur
la plage - si le temps le permet - ou devant la grande vieille cheminée (c'est le Cotentin avec le climat qui va avec !).
Le temps de reprendre des forces pour affronter la rentrée, l'automne
puis l'hiver.
Bonnes vacances à tous nos lecteurs et à bientôt.
19 juillet 2012
Fête de San Giacomo dell'Orio : A Venexia se divertimo ancora cussì...
Pour
ceux qui sont à Venise en ce moment, touristes ou vénitiens, une
manifestation devenue une tradition, se déroule jusqu'au 21 juillet :
c'est la fête de San Giacomo dell’Orio. Pendant dix jours, le campo
accueille chaque soir des stands gastronomiques et des concerts. La fête
comme on sait la faire à Venise. Musique et bal comme autrefois, avec
une musique d'aujourd'hui. Sur la scène se succéderont des groupes
vénitiens dont certains commencent à se tailler une bonne réputation
comme par exemple le groupe Ska-J, les Pitura Stail pour les amateurs de reggae et la Salsa du groupe Batisto Coco, rythme des Balkans avec le Rimmonnim Klezmer Band, on pourra aussi entendre La Ghenga Fuoriposto de Marghera. Toutes les informations ICI.
17 juillet 2012
Les chats de Venise : quelques rescapés
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Un grand remerciement aux auteurs de ces superbes photos
et aux chats qui acceptent que leur image soit diffusée.
Pour ceux de nos lecteurs qui ne le connaissent pas encore, Tramezzinimag vous recommande « Chats de Venise », le merveilleux album publié chez Casterman en 1991 par l'écrivain et fondateur des éditions La Tour verte, l'ami Robert de Laroche. Un bel hommage aux chats de la Sérénissime. En vente dans toutes les bonnes librairies et toujours aussi agréable à feuilleter, il n'a pas pris une ride, contrairement à certains ouvrages de photographie qui vieillissent mal.
Délices à la vénitienne : la poêlée d'anguilles
"Magna e bevi che la vita xe un lampo"
..
Quand vient l'été, le temps des vacances et du farniente, on a souvent envie de changer un peu ses habitudes. Le train-train quotidien, qui laisse peu de place à la fantaisie, est loin derrière nous pour de longues semaines. C'est souvent le désarroi au début. On ne sait plus très bien où on en est. Autre rythme, autres lieux, il faut tout réinventer mais bien vite le corps et l'esprit s'adaptent au nouveau décor. Finies les contraintes, les coups d’œil nerveux à la montre, le stress. C'est enfin le temps pour soi, pour ceux qu'on aime. L'occasion de concocter de bons petits plats et de les savourer. Bien que le temps jusqu'ici n'est pas été des plus cléments, un repas en famille sous la tonnelle, dans le jardin ou un pique-nique sur la plage, quoi de plus sympathique ? Pour nous ce soir, c'était un festin de doge. Jugez vous-même : un gargantuesque plat de polenta fumante couverte d'une épaisse couche de bon beurre fondu et de parmesan frais pour accompagner des Bisati in teglia(anguilles à la poêle) comme on les savourait déjà du temps de Casanova. La recette - qui diverge un peu de la mienne - est d'ailleurs citée dans l'excellent ouvrage "Casanova, un Vénitien gourmand".
Il vous faut : 1 kg d'anguilles préparées et coupées en tranches, des gousses d'ail, un bouquet de ciboulette et un de persil, du romarin frais, et de la sauge (fraîche aussi), huile d'olive, beurre frais, vin blanc, sel et poivre, polenta.
Bien nettoyer les tronçons de poisson, les faire dorer à feu vif dans l'huile d'olive mélangée au beurre. Ajouter ensuite l'ail et les herbes finement ciselées et après avoir bien mélangé le tout, ajouter les feuilles de sauge. Remuer puis ajouter peu à peu le vin blanc en prenant soin de déglacer complètement la poêle pour avoir une sauce très dense. Saler et poivrer. Servir aussitôt sur de la polenta fumante couverte de beurre et de parmesan. Une autre possibilité est de servir les anguilles avec des grandes tranches pain blanc, genre Ciabatta (à faire à la maison, c'est meilleur) que l'on imbibera de sauce. C'est un plat divin.
..Comme je disposais d'oignons et de poireaux frais coupés du jardin des voisins, j'avais garni les assiettes avec une fondue de poireaux et d'oignons cuite doucement avec du poivre dans de l'huile d'olive et du beurre avec un peu d'ail haché . Cette compotée allége parfaitement la polenta et les anguilles couvertes de leur onctueuse sauce. N'ayant plus de polenta sous la main, j'ai servi cette poêlée avec des pâtes simplement juste agrémentées de jeunes tomates bien mûres, d'ail et de romarin frais du jardin. Un délice.
11 juillet 2012
Venise, le sénateur et les paquebots géants

Il est réjouissant de voir que parfois certains de nos combats, ces coups de gueule qui agacent plus d'un lecteur, en rapport avec des faits qui nous désolent tous, sont repris par les grands médias internationaux et peuvent ainsi atteindre enfin le grand public. C'est le cas de l'actuelle polémique sur les Grandi Navi, dont Tramezzinimag dénonce les dangers depuis longtemps et qui fait l'objet d'un excellent article dans Le Monde daté du mardi 10 juillet. Avec pertinence, le papier d'Evelyne Evin expose les faits et donne l'essentiel des éléments qui manquent la plupart du temps aux commentaires sur l'actualité de la Sérénissime. Cela nous réjouit et nous félicitons l'envoyée spéciale du journal pour avoir su traduire avec exactitude et précision la situation actuelle à venise !
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Un sénateur italien veut mettre Venise et sa lagune à l'abri des paquebots géants par Florence Evin
Le trafic aux abords de la cité des Doges est de plus en plus intense en dépit d'interdictions prises par le gouvernement
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Lundi 9 juillet, Felice Casson, sénateur de Venise, devait présenter son projet de loi "Pour la sauvegarde de Venise et sa lagune" aux
habitants de la cité. Ce projet, actuellement en discussion devant la
Commission pour l'environnement du Sénat, prévoit de confier au maire
de Venise la pleine autorité sur la gestion de la ville et de sa
lagune. Et représente, s'il est adopté, l'espoir d'un vrai changement.
Car si, au lendemain du naufrage du Costa Concordia sur l'île de Giglio, l'injonction de l'Unesco
visant à interdire l'accès du bassin de Saint-Marc et du canal de la
Giudecca aux grands paquebots a été entendue par l’État italien, rien
n'a changé sur le terrain. L'arrêté ministériel pris le 2 mars
interdit bien aux navires de plus de 40 000 tonneaux de croiser au plus
près du palais des Doges... Mais il ne sera appliqué qu'après la mise en
place d'une solution alternative. "Toutes les autorités, aux compétences très variées, se renvoient la balle, précise le sénateur Casson, ancien procureur de la République à Venise, la
capitainerie du port, le ministère des travaux publics, l'autorité
portuaire, la province, la commune, le magistrat des eaux, organisme
créé au XVIe siècle et qui aujourd'hui dépend de l’État..."
Comme le résume avec humour Francesco Bandarin, directeur général de la culture à l'Unesco, vénitien lui-même, "la situation est "pilatesque".
Tous se lavent les mains. Et le problème du stationnement de ces
monstres des mers tarde à être résolu : ils sont de plus en plus
nombreux à mouiller dans le port de Venise, à l'extrémité du Grand
Canal. "Les deux ou trois grandes compagnies de croisières qui
contrôlent le trafic mondial ont une puissance de feu remarquable.
C'est le business le plus spectaculaire de la planète" constate M. Bandarin.
Ainsi, le Divina de la compagnie MSC Croisières, baptisé le 26 mai à Marseille avec Sofia Loren
pour marraine - 333 mètres de long, 67 de haut, 38 de large, 18 ponts,
4.365 passagers, jaugeant 140.000 tonneaux - programme toutes ses
croisières au départ de Venise. Ces paquebots de luxe, trois fois plus
hauts que les édifices multicentenaires, font des ronds dans l'eau
jusqu'à frôler l'île. Une vision qui pétrifie, tant leur masse
impressionne.
Le maire de Venise, Giorgio Orsoni s'inquiète "des
dégâts provoqués sur les fondations de la cité par le passage des
bateaux dans le canal de la Giudecca, profond de dix mètres seulement.
Leur déplacement sous l'eau a un effet de pompe sur les vases, jusqu'à
faire trembler la basilique Saint-Marc". Sans compter l'air vicié : "En une seule journée, chaque paquebot libère une pollution égale à 14.000 voitures", prévient le comité No Grandi Navi Venezia, qui ne rate pas une occasion de protester à bord de barques traditionnelles.
Désabusé, le maire enfonce le clou : "nous
sommes victimes de l’État. Le bassin de Saint-Marc, la grande place
d'eau de la ville, appartient à l’État. C'est comme si le maire de
Paris n'avait pas son mot à dire sur la place Vendôme. Les grands
paquebots traitent avec les autorités portuaires qui dépendent de
l’État. Ils versent 40.000 euros à chaque mouillage. Il y a 3 500
passages par an. Cela ne rapporte rien à Venise. Les deux millions de
passagers qui débarquent ne dépensent rien, tout juste une boisson".
La fragilité de la lagune inquiète. "Les
vagues profondes créées par le passage des bateaux creusent les fonds
et transforment peu à peu la lagune en bras de la mer Adriatique. Ce
phénomène d'érosion est particulièrement grave dans sa partie sud", précise le professeur Angelo Marzollo, auteur pour l'Unesco du rapport "Écosystème lagunaire vénitien". Quelle option retenir ? Le sénateur Casson se montre radical : "Il
faut positionner les bateaux de plus de 30.000 tonneaux hors de la
lagune. Soit au port de Malamocco, soit dans un port offshore créé
exprès près du MOSE, (système d'écluses, en
chantier, qui fermera la lagune pendant les hautes eaux). Et en
attendant, le port de Marghera, desservi dans la lagune par l'ancien
canal des pétroliers, pourrait faire l'affaire".
Au final, c'est la sauvegarde de Venise, patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1987 et lieu de vie, qui est en jeu. "Les Vénitiens n'habitent plus Venise, devenue trop chère, déplore le sénateur. Les
canaux sont bouchés, il faut les nettoyer et ne pas réserver les
financements disponibles à la seule construction du MOSE. Le tissu
urbain est très délicat. 60 000 habitants ne peuvent accepter vingt
millions de touristes par an" sur six kilomètres carrés. Il faut
favoriser "un tourisme intelligent."
"Le point de vue doit être patrimonial avant tout, résume Francesco Bandarin. La ville est une icône, elle doit l'assumer complètement. Il faut avoir une vision stratégique pour les dix ans à venir." La loi Casson, si elle est votée, devrait donner à Venise les clefs de son propre destin.
Florence Evin
© Journal Le Monde
Pour lire l'article sur le site du journal, cliquer ICI
10 juillet 2012
Un chat par un après-midi d'été à Venise...
Ne
serait le décor et les accessoires qui montrent bien combien notre
époque est dénuée de sens esthétique, favorisant depuis des lustres le
pratique plutôt que la beauté, cette image pourrait être de tout temps.
Un chat, au soleil, sur le rebord de sa fenêtre qui observe des moineaux
sur le toit voisin. L'ocre de la façade, l'intensité du soleil et la
douceur de l'air, tout cela respire la sérénité d'un jour de juillet
quand le vent ne souffle pas encore les étouffantes effluves qu'il
ramène des lointaines contrées africaines...
02 juillet 2012
Venise et les peintres (I)

Ce miroitement qu'il est tellement difficile de traduire. Et les perspectives, la beauté altière des palais, la fascinante profondeur des ciels changeants... Beaucoup ont échoué à traduire ce miracle de beauté. Certains y parviennent à tel point que leur œuvre est définitivement associée à tout cela qui fait Venise et le regard qu'on pose sur elle, même à distance.

Bon nombre de voyageurs ont avec eux un carnet à dessin où ils tentent d'immortaliser toute la beauté des lieux qu'ils arpentent. Simples ébauches, dessins achevés, crayon, encre, aquarelle, ces croquis ont toujours une âme et sont la plupart du temps remplis de poésie. Ils traduisent, parfois maladroitement l'amour de leurs auteurs pour Venise.
01 juillet 2012
Premier dimanche de juillet, l'été enfin !

C'est à chaque fois comme le deuxième allegro du concerto en La mineur de Vivaldi (RV418) dont on retrouva une copie dans l'ancien monastère de Cosmo e Damiano, à la Giudecca, ce bel édifice encore debout aujourd'hui et qui fut tour à tour un entrepôt, une usine de textiles, un hospice pour déshérités. L'église y abritait des trésors dont certains sont aujourd'hui conservés à l'Accademia. Mes lecteurs vont finir par penser que cela tourne à l'obsession pathologique, mais je ne sais aborder un sujet sans évoquer rapidement le lien qui se fait en moi avec la Sérénissime. Mais si c'est de démence dont il s'agit, je veux bien m'y vautrer avec joie et détermination Et à tout jamais ! Bon dimanche à tous.
29 juin 2012
Pour une fois qu'une guerre ne tuera personne !
Beaucoup de mes lecteurs s'insurgent parfois du caractère négatif de certains des billets de TraMeZziniMag.
Le constat quotidien de la perte d'âme est douloureux pour ceux qui,
vivant à Venise ou la considérant comme leur patrie de cœur. cependant,
il ne fait pas de nous des réactionnaires aigris. Au contraire.
Seulement, lorsque la plupart des médias - cela dure depuis des siècles -
tendent à véhiculer une vision orientée des événements où tout n'est
pas bon à dire, j'estime que nous devons dire la vérité. C'est une chose
vitale pour la liberté. La phrase de monsieur de Beaumarchais,
"Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres" devrait être le
serment prononcé par tous ceux qui font profession d'informer.
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Dire que les tagueurs sont
des iconoclastes dangereux fait ricaner. Avoir dépassé le demi-siècle et
dire cela de jeunes gens vigoureux qui inventent le monde de demain est
pour beaucoup un crime de lèse-majesté. Surtout ne critiquons pas notre
belle jeunesse. Pourtant ces writers comme on les a baptisé,
commettent par la laideur de leurs graffitis un crime contre la beauté.
Leurs graffitis n'ont rien à voir avec l'Art Urbain, le street art,
qui s'il investit les mêmes supports dans les villes, est avant tout
une démarche esthétique, une posture artistique qui le plus souvent
s'intègre bien aux lieux où il est apposé, ne les défigure ni les
endommage et constitue une forme reconnue d'activité artistique. Ces
pochoirs et autres collages ont une durée de vie volontairement limitée.
Ils expriment, souvent avec beaucoup d'humour, un message, personnel ou
générique, où l'humour et la beauté sont toujours présents. Ce n'est
hélas jamais le cas de ces tags sauvages. Rien à voir avec le sympathique collage ci-dessous qui ne nuit en rien à l'harmonie des lieux.
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Photographie : © Eric Ségelle - Tous Droits Réservés. |
En attendant, le Gazzettino s'en faisait l'écho hier ou avant-hier : la guerre aux murs souillés est déclarée et Tout l'arsenal répressif est en route, mais s'il est satisfaisant de savoir que l'autorité publique a enfin pris la mesure du défi, ce n'est pas le plus important. Ce qui compte c'est qu'on permette enfin aux visiteurs comme aux quelques vénitiens qui restent de ne pas être partout et à tout moment, confrontés à ces tags hideux, signatures hiéroglyphiques bizarroïdes qui servent à marquer le territoire de ces ersatz de révoltés comme en usent les canidés avec leur urine. Retrouver une ville certes décatie dans bien trop d'endroits, mais qui demeure le vivant manifeste de l'amour des hommes pour la beauté, leur participation à la transcendance.
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28 juin 2012
San Gregorio au temps des Habsbourg

Le cloître de San Gregorio par Antonietta Brandeis (1849-1920)
25 juin 2012
Mes lieux secrets : les bibliothèques de Venise

Ils n'ont rien de bien original, ces lieux où j'aime m'installer à Venise pour travailler, enrichir ma connaissance de la ville et de son histoire, écrire aussi. Les lecteurs de Tramezzinimag ont compris depuis longtemps que lire et écrire sont le moteur de mes jours. Si j'écris n'importe où, j'ai besoin pour lire et réfléchir à ce que je lis, de lieux spécifiques. La Querini le soir, la Fondation Cini, les Archives d’État aux Frari, la petite bibliothèque de l'institut d'études orientales de l'Université... Autant de lieux qui ne seront jamais envahis par les foules et demeurent des endroits merveilleux, tant par leur cadre, que leur emplacement, leur histoire et... leur odeur, faite de poussière et de ce mélange d'huile de lin et de térébenthine qu'on utilise ici pour faire briller les sols en terrazzo comme les boiseries des murs.
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Dans les belles salles de la Fondation Cini, la lumière pénètre par de grandes baies vitrées et joue avec chaque forme, égayant le silence recueilli qu'elle anime soudain d'une farandole muette où des milliers de grains de poussière dansent joyeusement... Il y a aussi les salles de l'Ateneo Veneto, et bien sur la Marciana...
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