posted by lorenzo at 19:38VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
En écoutant ce matin, dans l'excellente émission de mon ami Stéphane Grant (et oui, il y a des bordelais de qualité à Paris) sur France Musique, "certains l'aiment tôt", la suite "luciférienne" pour piano de Carl Nielsen, magistralement interprétée par le pianiste norvégien Leiv Ove Andsnes (dont le disque, Horizons, est une merveille !), je songeais aux concerts organisés dans les années 80, chaque mois, à l'Albergo Métropole, sur les Schiavoni. Lorsque les américains ont envahi l'Irak, bien que beaucoup sentaient qu'il fallait en finir avec le régime de Saddam Hussein, une majorité d'hommes et de femmes se sont opposés à ce conflit inégal, injuste et basé sur un mensonge. Le Président Chirac avait joué son rôle en disant non au Président américain. Partout en Italie fleurissait des fanions aux couleurs de l'arc en ciel avec en lettres blanches le mot "PACE". Avec le mot LIBERTÉ, ce mot, PACE, PAIX, PEACE, SHALOM, ASSALAAM, PAX est l'un des plus beaux du vocabulaire humain.
Combien faudra-t-il de familles dévastées, d'innocents massacrés, d'enfants abandonnés, de terres violées pour que l'homme, qu'il soit américain, israélien, syrien, russe ou tchadien comprenne que, partout, à tout moment de l'histoire de l'Humanité, les guerres n'ont jamais servi que l'intérêt de quelques uns déjà nantis, à l'abri et sans scrupule. Comment continuer de tolérer les larmes des enfants devant le cadavre de leur père, les cris d'une mère devant les restes déchiquetés de ses fils, les vieillards devant leurs maisons et leurs terres dévastées ?
Qui se lèvera pour maudire ces états-majors qui décident de transformer le monde en enfer ? Qui se lèvera pour que les enfants partout sur cette terre retrouvent le goût de rire et la joie de vivre ? Quand le "plus jamais ça" répété par les leaders du monde en 1945 retentira-t-il comme un leitmotiv universel, une loi incontournable ? Quand ? Si seulement nous étions certains que le Hezbollah va être écrasé et avec lui ce terrorisme aveugle et sans espoir, si seulement nous étions sûrs que Tsahal est le bras de Dieu pour étouffer à tout jamais ces remugles de bestialités et de barbarismes... Mais la haine que soulève ces affrontements s'estompera-t-elle un jour ? La colombe de Noé reviendra-t-elle un jour se poser sur l'arche de la paix en Terre d'Orient ?
Publié par Lorenzo
La musique... ne change pas. Mais l'orchestre trop "bruyant"
du Cafè Lavena sur la piazza est plus vivant que jamais. Le verdict
est tombé, la loi appliquée mais s'il n'a plus le droit de jouer à
l'emplacement précédent clos par des scellés, personne ne lui a interdit
de jouer...
A Venise aussi les services publics sont sur les dents, l'alerte a été donnée ce matin : plus de 40° attendus au plus chaud du jour. Une aubaine pour les vendeurs d'eau glacée, de granita et de fruits frais ! Mais les dalles des rues seront bouillantes et la ville une étuve. Il restera pour ceux qui peuvent se déplacer à se ruer au Lido. Les monotave et les vaporetti vont être pris d'assaut !
Plus d'orchestre pour le Lavena
Pierre Cardin au secours de Venise
Pauly reste à Saint Marc
Un Gianduiotto chez Nico, une visite à mes amis encore à Venise et ce sera le temps de la passeggiata à Santa Margherita (une halte au Margaret Duchamps) puis à Santo Stefano, San Luca et Campo S Fantin pour me souvenir du bon vieux temps. Je terminerai certainement ma promenade à San Bartolomeo. Un œil à la vitrine de Bastianello, le bijoutier-antiquaire qui expose toujours des merveilles, sa vitrine comme un musée ouvert dans la rue.
Comme chaque année depuis des siècles, le troisième samedi de juillet est consacré à la dévotion du Rédempteur. Cette fête, l'une des plus belles et des plus suivies par les vénitiens, tous milieux confondus, avec son magnifique feu d'artifice et ces centaines d'embarcations décorées de fleurs et de lampions où les familles et les groupes d'amis ripaillent après avoir suivi la procession qui traverse le canal de la Giudecca sur un pont de bateaux, à la suite des corps constitués et de tout le clergé, le patriarche de Venise en tête. Mais d'où vient cette tradition ? C'est l'une des plus anciennes cérémonies que les changements d'époque, de régime et de mentalité n'ont guère atteint. La peste et ses ravages en sont à l'origine. En 1576, le Gouvernement, ou bien était-ce seulement le Sénat, fit vœu de bâtir une église si le Christ chassait cette horrible maladie de la ville.
Rien n'est plus agréable que de déambuler dans les ruelles et sur les ponts, l'été, loin des touristes. Au hasard d'un chemin, c'est un campo inconnu qui s'offre au promeneur, avec les chats endormis à l'ombre des puits ou sous les arbres. Sur le canal voisin, les reflets ondulants et brillants de lumière sont parfois transformés par le sillage que laisse une barque.
Des bruits, des odeurs descendent des maisons par les fenêtres ouvertes. Une poulie qui grince avec le linge qu'une main étend tout la haut, une radio, un rideau de bambou qui crisse. Le temps qui passe doucement, c'est Venise en juillet... Peu à peu, quand la fraîcheur reviendra, les maisons s'ouvriront, laissant sortir des petites vieilles qui iront papoter entre voisines sur des chaises qu'elle sortiront devant leurs portes, les enfants iront courir ou jouer à la balle, les chiens feront leur promenade de fin de journée. Puis ce sera la passegiatta... 

Je reviens du Bassin d'Arcachon - retour toujours difficile vers la ville étouffante de moiteur, polluée et sale - après deux semaines de farniente, baignades, sorties en bateau et longues siestes à l'ombre du grand pin rescapé de la tempête de 1999. Le retour dans un Bordeaux caniculaire infesté de touristes rendus hagards par la chaleur, est toujours pénible.
Mais tout ce verbiage pour souligner des ressemblances entre la Lagune vénitienne et le Bassin d'Arcachon. En me promenant l'autre soir près de l'Ile aux oiseaux, la lumière qui semblait jaillir de l'eau éclairait les cabanes tchanquées et leur ressemblance avec les constructions lacustres de la lagune de Grado ou de Torcello me parut évidente. Le parfum du soir sur la plage est le même que celui qui embaume la promenade des murazzi et, dernier élément de comparaison, les étals des poissonniers sont aussi riches - les espadons en moins - que nos étals de la pescheria du Rialto... Les arcachonnais ont la pinasse qui joue le même rôle que les péottes de l'Adriatique...
Tenez, laissez-moi vous donner un autre exemple : il y a une rue de la ville d'Automne que nous prenons pour aller vers le centre d'Arcachon (que des générations de promoteurs avides et sans aucun goût défigurent depuis cinquante ans) : la rue Thomas Illyricus. C'est le nom d'un moine qui aurait échoué il y a bien longtemps sur une plage entre le Moulleau et Arcachon, après une tempête. Seul survivant, on raconte qu'il fut sauvé du naufrage par une statue de la vierge amenée dans ses bagages... La sculpture passe depuis pour miraculeuse. On peut toujours la voir dans une très ancienne chapelle décorée de fresques et dorée à souhait. Plusieurs fois détruite par le feu, l'oratoire a toujours été reconstruit et la statue jamais détruite. Dde nombreux ex-votos manifestent la dévotion des marins d'ici et de leurs familles, comme dans les iles de Venise.
"Méfiez-vous des apparences... Mise en garde délivrée aux jeunes filles des couvents quand passe dans les parages le débauché Casanova, mais que l'on pourrait appliquer au public s'attendant à une nouvelle chronique des exploits du plus célèbre tombeur de ces dames - a fortiori avec Heath Ledger, tout juste magnifié par Brokeback Moutain, dans le rôle titre", c’est ainsi que la Libre Belgique présentait au printemps ce film encore inédit en France (il sort le 26 juillet sur nos écrans ! du moins c'est ce qui est annoncé).
Ce qui à l'heur de plaire à sa mère (Lena Olin), qui veut la marier au plantureux et riche marchand Paprizzio (Oliver Platt), seul moyen de sauver la famille de la ruine imminente... Classique, classique.
son final inattendu, entre le cinéma de Richard Lester et celui de Philippe de Broca, comme un plaisir estival. … Le soir, je sortais seul, au milieu de la ville enchantée où je me trouvais au milieu de quartiers nouveaux comme un personnage des Mille et Une Nuits. Il était bien rare que je ne découvrisse pas au hasard de mes promenades quelque place inconnue et spacieuse dont aucun guide, aucun voyageur ne m'avaient parlé. Je m'étais engagé dans un réseau de petites ruelles, de calli divisant en tous sens, de leurs rainures, le morceau de Venise découpé entre un canal et la lagune, comme s'il avait cristallisé suivant ces formes innombrables, ténues et minutieuses. Tout à coup, au bout d'une de ces petites rues, il semblait que dans la matière cristallisée se fût produite une distension. Un vaste et somptueux campo à qui je n'eusse assurément pas, dans ce réseau de petites rues pu deviner cette importance, ni même trouver une place, s'étendait devant moi entouré de charmants palais pâles de clair de lune. C'était un de ces ensembles architecturaux vers lesquels, dans une autre ville, les rues se dirigent, vous conduisent et le désignent. Ici, il semblait exprès caché dans un entrecroisement de ruelles comme ces palais de contes orientaux où on mène la nuit un personnage qui, ramené chez lui avant le jour, ne doit pas pouvoir retrouver la demeure magique où il finit par croire qu'il n'est allé qu'en rêve..
Le lendemain je partais à la recherche de ma belle place nocturne, je suivais des calli qui se ressemblaient toutes et se refusaient à me donner le moindre renseignement, sauf pour m'égarer mieux. Parfois un vague indice que je croyais reconnaître me faisait supposer que j'allais voir apparaître, dans sa claustration, sa solitude et son silence, la belle place exilée. À ce moment, quelque mauvais génie qui avait pris l'apparence d'une nouvelle calle me faisait rebrousser chemin malgré moi et je me trouvais brusquement ramené au Grand Canal. Et comme il n'y a pas, entre le souvenir d'un rêve et le souvenir d'une réalité de grandes différences, je finissais par me demander si ce n'était pas pendant mon sommeil que s'était produit dans un sombre morceau de cristallisation vénitienne cet étrange flottement qui offrait une vaste place, entourée de palais romantiques à la méditation du clair de lune.
Quand j'appris, le jour même où nous allions rentrer à Paris, que Mme Putbus, et par conséquent sa femme de chambre, venaient d'arriver à Venise, je demandai à ma mère de remettre notre départ de quelques jours ; l'air qu'elle eut de ne pas prendre ma prière en considération ni même au sérieux, réveilla dans mes nerfs excités par le printemps vénitien ce vieux désir de résistance à un complot imaginaire tramé contre moi par mes parents (qui se figuraient que je serais bien forcé d'obéir), - cette volonté de lutte, désir qui me poussait jadis à imposer brusquement ma volonté à ceux que j'aimais le plus, quitte à me conformer à la leur, après que j'avais réussi à les faire céder. Je dis à ma mère que je ne partirais pas, mais elle, croyant plus habile de ne pas avoir l'air de penser que je disais cela sérieusement ne me répondit même pas. Je repris qu'elle verrait bien si c'était sérieux ou non. Et quand fut venue l'heure où, suivie de toutes mes affaires, elle partit pour la gare, je me fis apporter une consommation sur la terrasse, devant le canal, et m'y installai, regardant se coucher le soleil tandis que sur une barque arrêtée en face de l'hôtel, un musicien chantait "sole mio"…
Marcel Proust
Extraits de « à Venise »
in Feuillets d'Art , n°4, 15 décembre 1919, pp. 1-12



On vient d'annoncer officiellement ce que les rumeurs laissaient
entendre depuis un certain temps (on en parlait déjà au banquet offert
par Christian Pinault l'autre jour à l'Arsenal) : Catherine Deneuve sera la présidente de la 63e Mostra de Venise,
qui se déroulera du 30 août au 9 septembre prochains.
Jean Lorrain disait de Venise : "Autrefois auberge de rois, maintenant auberge de fous". Venise est un mystère, sa puissance, son architecture, sa politique, son déclin...