
Quelqu'un (pas de signature sur le mèl) vient de m'envoyer cette photo. Elle décrit sans fioriture l'atmosphère de la ville, sa tranquille beauté, sa décrépitude aussi et rappelle que Venise n'est pas qu'un musée mais un lieu de vie quotidienne...
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE


Je n'ai pas encore défait les valises que déjà les enfants sont sortis. le CD de Pedrini est la première musique que j'écoute en rangeant nos affaires. La bouilloire chante aussi.
Une bonne tasse de thé et je pars retrouver les enfants sur le campo. Il faut faire les courses. Fruits et légumes chez le marchand flottant de San Barnaba. Le reste chez Billa. Une tarte aux amandes achetées au restaurant des Zattere en rentrant et ce sera un festin. Il faut bien fêter nos retrouvailles avec la Sérénissime.
et Margot n'a pas de temps à perdre. Son concours blanc est pour la rentrée. C'est décidé, elle sortira peu... Tiens, elle est partie avec les autres ! Venise ensorcelle mes enfants ! Ai-je bien fait de leur instiller dès le biberon ce poison délicieux qu'est notre amour pour la Cité des Doges ?
Et puis je dois écrire, recopier mes notes, trier, corriger, élaguer, dépouiller. Lire bien sûr : une dizaine de livres attend dans ma valise. Ah ! quelques jours à Venise. Loin de tout et pourtant au milieu de tout. Non, au centre du monde, puisque Venise pour nous est le point de départ et le point d'arrivée, l'épicentre de nos préoccupations, de nos désirs et de nos vies.
The Magic Numbers
Musique heureuse et paisible s’il en est. Un peu mélancolique parfois. Parfait pour un après-midi relax ou farniente rime avec copains.
Venise et l'Orient
Une saison à Venise
"Je sais, d’emblée, que je vais passer ma vie à tenter de coïncider avec cet espace ouvert, là, devant moi… C’est un mouvement bref de tout le corps violemment rejeté en arrière, comme s’il venait de mourir sur place et, en vérité, de rentrer chez soi."
"[...] Sa passion se contemple trop elle-même. Elle n’est pas assez incarnée, héroïque. La mienne repose sur le sacrifice, la sienne sur le plaisir - il a le sacrifice en horreur. Il lui manque quelque chose, un poids, du tragique, un rêve, son intelligence éclaire tout, elle ne respecte pas ces grands repaires d’ombre où notre mystère se tapit, il explique trop ; il n’inquiète pas. Il est lisse et lumineux, et on a l’impression que son bonheur ne cache pas de blessures, c’est un bonheur propre et sans charme, dur comme un bonheur d’enfant. J’aime mieux les êtres qui saignent. J’aime les forts, bien sûr, mais pas tout à fait les forts. J’aime les forts au regard tremblant tremblant d’amour..."
Faire
dessaler au moins deux jours 500 g de morue dans un mélange d'eau et de
lait. Cuire au moins 20 minutes. enlever les arêtes et émietter le
poisson à la main ce qui est mieux qu'au mixer (il faut éviter d'obtenir
une purée). Travailler ensuite longuement avec de l'huile d'olive au
pilon dans un mortier en ajoutant sel et poivre jusqu'à obtention d'une
pâte. Au dernier moment ajouter du persil, de l'ail et de la ciboulette
hachés finement. Consommer froid avec de la polenta grillée.Au Pays
basque, on ajoute du piment d'Espelette et on mange cette bacalà avec
des pommes de terre. D'ailleurs si vous ajoutez à la crème obtenu de la
purée aillée et écrasée à la fourchette, vous obtenez une délicieuse
brandade. Les vénitiennes que je connais mélangent des épinards hachés
et font une timbale qui se mange chaude en hiver. On fait aussi en
Vénétie un plat de morue à la tomate qui ressemble à s'y méprendre aux
plats traditionnels de Biscaye ou même du Portugal.
30 octobre.
Le maître venait de perdre quelques semaine plus tôt Anna-Maria son épouse, compagne fidèle et attentive. Il n'avait jamais cessé de peindre. Né en 1919, il est mort mercredi dernier dans sa maison des zattere. L'annonce de sa disparition a causé à Venise et dans le monde une immense émotion. L'histoire artistique et humaine de ce vénitien a traversé tout un siècle et sa vie est un véritable roman. Comme le rappelait le maire-philosophe Massimo Cacciari, "par son art et son engagement, il a contribué à écrire une des pages les plus importantes du XXeme siècle".
Associé au "Groupe des Huit" (1951), créé par Lionello Venturi dont il se dissociera deux ans plus tard lors d'une déclaration publique lors d'un congrès de haute culture à la Fondation Giorgio Cini. Il créé des collages et des "assemblages" . Son travail s'oriente ensuite sur l'échelle chromatqiue des noirs et des blancs, avec des insertions de rouge vif. Ce sera le "cycle de la protestation" puis le "cycle de la nature". En 1954, Vedova part pour le Brésil où il reçoit un prix qui lui permettra de rester trois mois en Amérique. La découverte de la réalité de l'Amérique du Sud et de son atmosphère va fortement le marquer.
Il créera ainsi des lampes en verre en collaboration avec la verrerie Venini de Murano puis vint le cycle "Lacérations et Fragments", les "disques et les cercles" . Il collabore avec Luigi Nono pour la scénographie de différentes œuvres comme "Intolleranza" ou "Prometeo".
En voici une partie dans une traduction approximative : ''[...]Et maintenant repose Emilio. Mais Emilio ne repose pas non plus dans cet ailleurs où il se trouve désormais parce qu'il est une inquiétude du coeur qui ne trouve pas non plus le repos dans l'au-delà. Si Dieu existe, ce Dieu aime les coeurs qui cherchent toujours"...''Il y avait un Vedova que tout le monde connaissait, dramatique et expressif, le Vedova des collisions de situation, des images prises comme un conflit, comme un cri ; mais il y avait en lui une opposition entre la volonté de parler de soi, d'intervenir, de s'exprimer et sa dimension intérieure lyrique, réfléchie, méditative de grand espace et de grand silence qui ne se voyait pas directement dans ses œuvres mais en était l'âme..."
Le maire a évoqué la petite pièce toujours dans un désordre apparemment chaotique dans laquelle Vedova se retirait pour travailler en silence sur toutes les petites choses qu'il avait ramassé et sauvé, débris de toutes sortes qu'il parvenait à faire revivre, leur redonnant une voix en les transformant en œuvre d'art. "Le geste de l'art est sauvegarde", a commenté le maire, "sauvegarde de nos misères, de nos malheurs, de nos contradictions, réussir perpétuellementà leur donner parole et voix, les préservant ainsi et les faisant renaître" . Cacciari a rappelé "la capacité de Vedova à risquer dans les limites des profondeurs, des lacérations et des contradictions, pour être en situation, pour pénétrer les rencontres et les oppositions, et de là, rebondir"... "Il existait un Vedova pudique" a continué le maire, "qui avait en lui une dimension ésotérique, qui assimilait les contradictions et les collisions, avec une seule forme d'intolérance : le refus de toute injustice. Il ne supportait pas que l'homme fasse du mal à l'homme. Alors Vedova se mettait à hurler. De l'Espagne au Vietnam ou à Sarajevo, il ne s'est jamais abstenu de dénoncer les exactions humaines, à sa manière, avec ses mots, les couleurs et les images. Parce que l'art est révolutionnaire quand il nous révolutionne nous-même et non pas quand il établit des manifestes politiques... Voilà ce que nous a enseigné Emilio Vedova." Émouvant discours en vérité.
lumières restées allumées dans les autres salles vides, j'ai l'impression de traverser les siècles et de n'être plus au XXIe siècle mais au temps des écrivains vénitiens dont j'étudie les textes. Étudiant, je venais déjà beaucoup ici. J'y ai découvert l'histoire de Venise, les écrits d'Henry de Règnier, de Jean Lorrain, les partitions de Marcello mais aussi celles de Debussy. Tant d'autres choses encore.
penchés sur des ouvrages de littérature, de sémantique ou d'histoire. Comme nous avant eux, ils restent là des heures, prenant des notes puis descendent dans le jardin ou sur le campo pour fumer une cigarette, boire un café et se détendre. Puis quand vient l'heure de la fermeture, tous se répandent dans les ruelles vides et disparaissent dans la nuit, tout enivrés des mots et des idées dont ils se sont nourris des heures durant..
La première , endormie négligée , faussement bas bleu , très effilée , se demande si Jane Avril n'a plus vingt ans .
Comme le temps passe !
La seconde , bibi Marie von Wägen , espiègle débarquée de Charleston , se méfie .
Ironise .
Nous défie .
Les cuivres sont bien faits .
Les accoudoirs serrés .
Son petit pied est trop parfait .
La troisième , directo sortie d'un Degas , rose de non confusion , fuira le pas des deux .
En lacets .
Les trois Voltaire , qui en ont tant vu , eux , sont assoupis .
Leurs formes sont arrondies .
Comme le temps passe .
Un vrai trésor !
La quatrième me semble trop incongrue .
Modulo 3 .
Venise , c'est une femme !
Ici !