23 juin 2006

Un monde

Jean Lorrain disait de Venise : "Autrefois auberge de rois, maintenant auberge de fous". Venise est un mystère, sa puissance, son architecture, sa politique, son déclin... 

Les haines qu'elle a suscité et, aujourd'hui encore, la fascination qu'elle exerce, tout procède de ce mystère. Mes cinq années d'apprentissage sur la lagune m'ont appris à vivre. 

Venise m'a enseigné l'amour du beau, le sens du silence, la valeur du temps et si la nécessaire pérennité des valeurs qui font les empires n'est nulle part ailleurs qu'ici mieux démontrée, j'y ai compris combien l'homme doit rester modeste et accepter de voir avec humilité l’œuvre de sa vie vaciller, voire s'effondrer, et reconstruire comme les vénitiens n'ont jamais cessé de le faire, avec leur ville et leur civilisation. 

C'est à ce prix qu'ils ont pu tant donner au monde. Pour notre plus grand bonheur.
posted by lorenzo at 06:44