17 octobre 2006

Pour Hermès à Venise, pas un cheval ne bouge...

Paraphrasons Musset en exergue de ces quelques infos "People", dignes des magazine papier glacé qu'on feuillette chez le coiffeur ou le dentiste :
 
Pas de show équestre comme il était initialement prévu dans le programme des festivités organisées par Hermès pour célébrer l’ouverture de la nouvelle boutique de Venise et la restauration des chevaux de Saint Marc. Pas de pur-sang au galop, ni de ballets du Cadre Noir. Même 400 ans après la décision du Sénat de bannir les chevaux de la ville, l'interdiction se devait d'être respectée ! A la place, rien que des faisceaux de lumière mettant en valeur la copie des bronzes sur leur piédestal (tout le monde sait que les originaux sont à l’intérieur, ceux-là même qu’Hermès a fait restaurer, ceux de la façade sont en résine. Rien que la musique jouée simultanément par les orchestres de la Piazza. 

C’est ainsi que s’est déroulée la fête hier soir en l’honneur du Quadrige. Une fête très luxueuses pour les 700 invités de Patrick Thomas, entouré de toute la famille Hermès, qui s’est poursuivie dans le cortile du Palais des Doges où a été servi un repas terminé par un véritable festin de glaces : il n’a pas fallu moins de trente serveurs pour servir les convives…
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L’après-midi, le Président de la société Hermès avait rendu visite au Maire au Palais Farsetti, après avoir ouvert en avant-première la boutique à un public choisi parmi lequel Massimo Cacciari lui-même. A votre avis qu'est ce qu'il y a dans la boite qu'il tient à la main ? Un carré en twill de soie avec un nouveau motif inspiré de la Sérénissime ? En tout cas, au vu du format ce n'est pas une cravate ni un cendrier. Je vous en dirai davantage sur le modèle et si je peux sur le pourquoi de la moue du maire-philosophe dès que je saurai...
posted by lorenzo at 20:31

Un soir avant l'orage sur le Grand Canal



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Par un simple matin d'automne...

 

"[...] l'humaine chaleur de ces rues, qui ayant engendré la ville, paraissent encore, de leur réseau vivant, la sécréter. Étrangement, dans ces rues, on n'a jamais le sentiment d'être dehors : elles sont elles-mêmes l'intérieur vénitien."
Liliana Magrini
Carnet vénitien
 Posted by Picasa  posted by lorenzo at 13:49

La Galère Royale

Il y a dans l'un des grands hangars de l'Arsenal, parmi un fouillis de bateaux, de gondoles d'apparat, à côté d'un sous-marin, une somptueuse barque d'apparat toute d'or et de brocard qui fut construite dans ces lieux pour le premier roi d'Italie, Victor Emmanuel Ier. La forme de cette galère d'apparat s'apparente davantage à celle qui fut construite pour la Reine Victoria au début de son règne et qui fut utilisé pour des parades royales sur la Tamise.

Sorte de modèle réduit du Bucentaure que Buonaparte, vainqueur barbare de la République honnie par ce génois, avait fait brûler et dont on peut voir au Musée Correr comme au Musée Naval quelques vestiges, le navire royal fut commandé au milieu du XIXe siècle. Il servit plusieurs fois pour des cortèges solennels qui permirent au peuple de Venise d'honorer le nouveau monarque. En voici une illustration. Il me semble qu'on l'a utilisé quelquefois pour certaines manifestations comme la cérémonie du mariage de Venise avec la mer ou la Regata Storica.

Il existe aussi à un petit bucentaure, appelée la Peota di Savoia qui fut fabriqué à l'Arsenal de Venise pour le roi de Savoie, Charles-Emmanuel III, en 1730  et servit à promener les hôtes du roi sur le Pô. C'est l'unique navire de parade construit dans les chantiers navals d'où sortirent les différents modèles du Bucentaure, mais aussi des galères d'apparat comme celles qu'on voit dans les tableaux de Canaletto, qui reste au monde. La cabine et le pont de la péotte fut montée et décorée non pas à l'Arsenal où ne se fabriquaient que des navires de guerre et autres bâtiments officiels de la République, mais aux Mendicanti, en face de la Scuola du même nom, dans le squero (qui existe toujours) du padron Zuane, atelier réputé qui fabriqua de nombreuses galères de parade pour les cardinaux et les ambassadeurs. Nous reviendrons sur ce squero et sur ce vestige de l'art naval d'avant les barbares.
posted by lorenzo at 00:32

Le saviez-vous ? : Le Palais Royal de Venise

Le 26 avril 1875, le roi Victor-Emmanuel accorda à la Province de Venise l'autorisation d'utiliser son propre emblème au lieu et place des armes royales. Le lion de Saint Marc se retrouvait ainsi couronné par la volonté du monarque par qui l'Italie était enfin unifiée. Moins de 100 ans après la chute de la République, Venise "redorait" son blason par la volonté du roi d'Italie. Celui-ci se rendit plusieurs fois au Palais qui lui était dévolu. Le vieux Palais des Doges n'avait pas plu à Napoléon pas plus qu'à son vice-roi, le Prince Eugène de Beauharnais. les autrichiens ensuite préférèrent les salles modernes et aérées crées par l'imposteur corse dans ce qui est aujourd'hui le Musée Correr. 

E.V. Lucas décrit le palais Royal quelques mois avant le début de la Grande Guerre :"Les Nouvelles Procuraties sont maintenant le palais Royal et vous pouvez voir les laquais royaux qui bavardent avec les sentinelles sous le portique près du Florian... Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je crois que le Palais Royal de Venise est la seule demeure d'un roi européen qui possèdes des boutiques en-dessous. Les chambres à coucher et les appartements privés sont intelligemment situés sur le Grand Canal, avec un jardin en dessous. Il serait impossible de dormir du côté de la Place. Mais toutes les salles d'apparat donnent sur la Piazza. Le Palais est ouvert à jours fixes et on peut le visiter sous la férule d'un chambellan en chapeau melon"... 

De nos jours, la partie situé sur la place est occupée par les réserves du Musée Correr Il est question d'ouvrir bientôt cette aile au public. les appartements privés sont toujours plus ou moins dans l'état où ils étaient en 1921 quand le roi d'Italie remit les clés de son Palais au Conseil Municipal de Venise. Je crois que le chambellan au chapeau melon a disparu, son chapeau est resté longtemps accroché à une patère dans la penderie d'une antichambre...

Tags: Venise, Vittorio Emanuele II, Palace
posted by lorenzo at 00:22