04 décembre 2019

Ils s'en sont allés et Venise est un peu moins riche


Deux figures de ma vie et de ma jeunesse vénitiennes viennent de nous quitter et si la disparition de ceux des générations précédentes fait partie de l'ordre des choses, c'est toujours avec un pincement au cœur qu'on envisage la vie désormais sans eux. Ceux que nous avons aimé passent  simplement de l'autre côté. Il nous appartient de les garder en vie et présents en nous, avec le souvenir de ceux qu'ils furent de leur vivant, de ce que nous avons reçu d'eux et de continuer à rendre grâce pour ces rencontres et ce qu'elles nous ont apportèrent... Lucio Pelizzato était un grand libraire, amoureux du livre et des mots, commerçant avisé, il avait appris le métier juste adolescent avec son frère auprès de leur père. TraMeZziniMag a parlé de cette fameuse librairie de la Toletta qui est l'un des dernières librairies de la Venise de ma jeunesse. Toutes ou presque ont fermé leur porte, d'autres certes sont nées, mais la disparition de ces temples de la culture marque bien un changement d'époque. Toute mon amitié à sa famille et en particulier à son neveu Giovanni qui dirige aujourd'hui la librairie avec la même compétence et la même passion.

Disparu aussi, le sénateur Mario Rigo qui fut maire de Venise à la fin des années 80 à qui je dois en partie la réussite de la Première Semaine de Venise à Bordeaux que l'étudiant pauvre de vingt ans organisa en octobre 1985 sans une seule subvention et sans réseau aucun. Juste avec la détermination de la jeunesse et et une équipe d'amis conquis par mon projet et mon enthousiasme, en France comme à Bordeaux. Ses obsèques ont eu lieu il y a quelques jours à Caorle d'où il était originaire. Je le pleure aussi. Nous avons longtemps poursuivi nos échanges épistolaires et je l'avais rencontré à plusieurs reprises à Venise. Il regrettait de n'avoir pu venir à Bordeaux rencontré son homologue Jacques - Chaban-Delmas. C'est parmi les assesseurs qui avaient fait le déplacement, l'avocat Augusto Salvadori qui le représenta avec panache. Une autre histoire, racontée aussi sur le blog.