Jamais  aucun endroit au monde n'a su, en des temps reculés encore proches de  la barbarie et de l'ignorance, allier le sens du confort et celui de la  magnificence. A Venise, dès que la communauté  rassurée devant l'invincibilité de la lagune, rempart naturel contre  les barbares, se sentit capable de poursuivre la construction d'un  nouveau monde, les patriciens ont aimé s'entourer de belles choses. 
Ils  auraient pu développer un goût de nouveaux riches et se contenter  d'amasser, d'entasser, de collectionner mais la beauté des matières, la  qualité du travail inventé par tous les artistes qui édifièrent l'art de  vivre vénitien, ont fait de cette société un paradis pour les yeux. 
Alors que les nobles français, mal lavés, mal installés dans leurs donjons sombres et insalubres,  savaient à peine lire et encore moins écrire, les riches princes de ce  jeune empire appelé à gouverner les mers pendant plusieurs siècles,  fondaient par leur goût du beau, par leur culture  - et leur or - une  nouvelle Athènes. 
Derrière la décrépitude des  temps modernes, derrière ces façades usées et comme inquiètes d'un avenir incertain, demeure  pour notre plus grand bonheur, les vestiges d'un monde unique et  resplendissant...
posted by lorenzo at 22:33
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