 Toutes
 les saisons ont leur charme. Le temps de Noël à Venise comme ailleurs 
est un moment magique. L'hiver se fait rude, le ciel est bas, la brume 
se répand souvent sur la lagune et les paysages prennent un aspect 
parfois effrayant. A la tombée de la nuit surtout. Il m'est arrivé de 
voguer du côté de San'Erasmo par un soir de décembre il y a bien 
longtemps. Nous étions cinq amis, partis sur deux barques rejoindre un 
groupe installé pour le weekend dans une de ces vieilles bicoques de 
bois construites autour d'une cheminée comme des yourtes. L'odeur de la 
lagune ne ressemblait à rien de ce que nous connaissions. Des blocs de 
brume ça et là donnaient au paysage un aspect lunaire. La lumière qui 
diminuait se faisait métallique. Il n'y a avait pas un bruit, pas un 
seul cri d'oiseau. Rien que le glissement de nos rames dans l'eau.
Toutes
 les saisons ont leur charme. Le temps de Noël à Venise comme ailleurs 
est un moment magique. L'hiver se fait rude, le ciel est bas, la brume 
se répand souvent sur la lagune et les paysages prennent un aspect 
parfois effrayant. A la tombée de la nuit surtout. Il m'est arrivé de 
voguer du côté de San'Erasmo par un soir de décembre il y a bien 
longtemps. Nous étions cinq amis, partis sur deux barques rejoindre un 
groupe installé pour le weekend dans une de ces vieilles bicoques de 
bois construites autour d'une cheminée comme des yourtes. L'odeur de la 
lagune ne ressemblait à rien de ce que nous connaissions. Des blocs de 
brume ça et là donnaient au paysage un aspect lunaire. La lumière qui 
diminuait se faisait métallique. Il n'y a avait pas un bruit, pas un 
seul cri d'oiseau. Rien que le glissement de nos rames dans l'eau. Peu à peu l'angoisse montait. Personne ne disait rien. Nous savions bien sûr qu'il n'y avait aucun danger mais cette brume, ce silence, la nuit qui venait... Tout contribuait à faire palpiter nos cœurs. La lampe torche éclairait le chenal devant nous. Un corbeau qui serait passé trop près de nous, nous aurait fait hurler de terreur... Quand nous avons franchi les derniers palli et que les masses sombres des palais décatis de la Misericordia prirent forme, nous nous sommes sentis soulagés : La ville était toujours là, silencieuse, mais présente, palpitante. Nous allions enfin retrouver nos repères.
Jamais le retour d'une promenade en barque à travers la lagune ne fut aussi précipité. Le temps de sortir de l'eau les deux barques, de ranger les avirons et de fermer le hangar, nous étions déjà bien au chaud dans la cuisine de la calle Navarro, assis devant une grande tasse de thé fumé. Dehors, le brouillard s'était répandu, dense et froid. Le chat ronronnait près de la cuisinière. Par la fenêtre, on ne voyait ça et là que des points lumineux que nous savions être les réverbères. Il n'y avait pas un bruit. Une fois encore Venise semblait flotter hors du temps et hors du monde...
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1 commentaire:
- Doux billet dans la brume, le silence... hors du temps...
 M.17
 
 

 

 
  

 
  
 15 Décembre 1982
15 Décembre 1982



 
   
  





 
  

 
   
  
 
  

 
  

 Venise  étaient colorés à la main par Blatas que j’assistais. J’étais ensuite  chargé de numéroter les feuillets que vendait ensuite la galerie  Graziussi dans des portfolios magnifiques au tirage extrêmement limité.  Arbit laissa aussi des portraits touchants d’humanité et de profondeur :
Venise  étaient colorés à la main par Blatas que j’assistais. J’étais ensuite  chargé de numéroter les feuillets que vendait ensuite la galerie  Graziussi dans des portfolios magnifiques au tirage extrêmement limité.  Arbit laissa aussi des portraits touchants d’humanité et de profondeur :  



