Il aura fallu plus de dix ans pour que soit restaurée la superbe tour de l’horloge vieille de 500 ans. Pérégrinations en tout genre, procès et recours administratifs, incidents, conflits, grèves et rumeurs jusqu’à ce que, miracle digne de l’Evangéliste Saint Marc, patron de la ville, le monument puisse se montrer de nouveau au public venu nombreux le 27 mai dernier pour l’admirer dans sa splendeur originelle retrouvée.
Les travaux avaient pourtant été décidés en février 97. L’état pitoyable de la tour jamais rénové depuis l’occupation autrichienne nécessitait une intervention musclée. C’est sur un projet des architectes vénitiens Giorgio Gianighian, Matteo Pandolfo et Alberto Torsello que la municipalité se décida. Malheureusement, les méandres administratifs ne permirent l’attribution du chantier à l’entreprise Brandolin Dottor Group qu’en… juillet 2004 ! Pour compliquer la sauce, il faut savoir que la tour ayant plusieurs propriétaires, cette indivision a nécessité un certain nombre de réunions de copropriétés pour que tous les co-propriétaires puissent se mettre d’accord. Il y a eu ensuite une quantité incroyable de recours déposés par des artisans éconduits qui contestaient l’appel d’offre simplifié (sept ans pour que la décision soit rendue officiellement !) qui attribua les travaux à la société pressentie par les maîtres d’œuvre… Passons sur les nombreux contentieux entre les corps de métiers intervenant, les délais non respectés, les devis dépassés ou les matériaux non livrés.
Finalement, sous la férule de l’architecte Roberto Benvenuti, les travaux ont pu être menés à bien près de dix ans après la décision de la municipalité. L’horloge, réparée par Piaget depuis 1999, attendait bien sagement au Palais des Doges où elle fut exposée pendant quelques mois pour fêter le 500e anniversaire de son installation. On pu voir ainsi le mouvement restauré, ainsi que la cloche et les automates. Une polémique sur cette restauration anima quelque temps les conversations dans les bars vénitiens et amena le maire Massimo Cacciari à faire devant la presse une mise au point musclée qui fit taire les esprits chagrins toujours prompts à critiquer – parfois avec raison d’ailleurs – les initiatives des pouvoirs publics en matière de restauration et de protection de la cité des doges.
Mais tout semble bien s’être terminé comme le plus souvent ici. Giandomenico Romanelli, l’actuel directeur des Musées Civiques de la ville, se disait très satisfait du résultat et la foule des vénitiens présents le 27 mai dernier pour l’inauguration du monument. C’est Marco Balich, le chorégraphe vénitien qui organisa l’ouverture des Jeux Olympiques de Turin, qui mit en scène les retrouvailles de Venise avec sa tour, ses rois mages et ses maures resplendissants.
Car tout a été refait le plus possible à l’identique selon les plans, schémas, croquis, peintures et descriptions conservées dans les archives et les musées. Il a fallu revenir sur la restauration du XIXe qui avait voulu accentuer le côté renaissance du bâtiment en utilisant de lourds matériaux modernes, notamment pour la façade des briques vernissées d’un rouge Véronèse très théâtral mais totalement éloigné de l’esprit et de la technique d’origine. Exit donc les lourdes briques rouges. Des fondations à la toiture, en passant par les escaliers, les pavements, les encadrements de fenêtres, les pierres de la voûte, les encorbellements, tout a été refait. On s’est ainsi aperçu que les poutres qui soutenaient la voûte ne reposaient pratiquement plus sur rien et menaçaient vraiment de s’écrouler, risquant de faire s’effondrer le bâtiment, ce qui aurait pu coûter la vie à de nombreuses personnes et entraîner une partie des Procuratie par terre !
Un miracle que cela ait tenu jusqu’au bout. Mais Saint Marc n’est pas loin. Feu d’artifice, discours officiels, spectacle musical et chorégraphique, grand bal et festin, tout y était pour fêter ce magnifique travail mais beaucoup reste à faire : la piazzetta, consommée par les hordes de touriste est dans un état lamentable, l’ensemble des bâtiments de la piazza sont d’année en année défigurés par les déjections des pigeons, la zinguerie des façades et des toitures s’écroulent rognés par la rouille et les fientes et les nombreuses acque alte endommagent les fondations des bâtiments comme le pavement de la place. Mais nous en reparlerons avec le peu orthodoxe Ludovico de Luigi et son idée de Piazza San Parco.
Les travaux avaient pourtant été décidés en février 97. L’état pitoyable de la tour jamais rénové depuis l’occupation autrichienne nécessitait une intervention musclée. C’est sur un projet des architectes vénitiens Giorgio Gianighian, Matteo Pandolfo et Alberto Torsello que la municipalité se décida. Malheureusement, les méandres administratifs ne permirent l’attribution du chantier à l’entreprise Brandolin Dottor Group qu’en… juillet 2004 ! Pour compliquer la sauce, il faut savoir que la tour ayant plusieurs propriétaires, cette indivision a nécessité un certain nombre de réunions de copropriétés pour que tous les co-propriétaires puissent se mettre d’accord. Il y a eu ensuite une quantité incroyable de recours déposés par des artisans éconduits qui contestaient l’appel d’offre simplifié (sept ans pour que la décision soit rendue officiellement !) qui attribua les travaux à la société pressentie par les maîtres d’œuvre… Passons sur les nombreux contentieux entre les corps de métiers intervenant, les délais non respectés, les devis dépassés ou les matériaux non livrés.Finalement, sous la férule de l’architecte Roberto Benvenuti, les travaux ont pu être menés à bien près de dix ans après la décision de la municipalité. L’horloge, réparée par Piaget depuis 1999, attendait bien sagement au Palais des Doges où elle fut exposée pendant quelques mois pour fêter le 500e anniversaire de son installation. On pu voir ainsi le mouvement restauré, ainsi que la cloche et les automates. Une polémique sur cette restauration anima quelque temps les conversations dans les bars vénitiens et amena le maire Massimo Cacciari à faire devant la presse une mise au point musclée qui fit taire les esprits chagrins toujours prompts à critiquer – parfois avec raison d’ailleurs – les initiatives des pouvoirs publics en matière de restauration et de protection de la cité des doges.
Mais tout semble bien s’être terminé comme le plus souvent ici. Giandomenico Romanelli, l’actuel directeur des Musées Civiques de la ville, se disait très satisfait du résultat et la foule des vénitiens présents le 27 mai dernier pour l’inauguration du monument. C’est Marco Balich, le chorégraphe vénitien qui organisa l’ouverture des Jeux Olympiques de Turin, qui mit en scène les retrouvailles de Venise avec sa tour, ses rois mages et ses maures resplendissants.
Car tout a été refait le plus possible à l’identique selon les plans, schémas, croquis, peintures et descriptions conservées dans les archives et les musées. Il a fallu revenir sur la restauration du XIXe qui avait voulu accentuer le côté renaissance du bâtiment en utilisant de lourds matériaux modernes, notamment pour la façade des briques vernissées d’un rouge Véronèse très théâtral mais totalement éloigné de l’esprit et de la technique d’origine. Exit donc les lourdes briques rouges. Des fondations à la toiture, en passant par les escaliers, les pavements, les encadrements de fenêtres, les pierres de la voûte, les encorbellements, tout a été refait. On s’est ainsi aperçu que les poutres qui soutenaient la voûte ne reposaient pratiquement plus sur rien et menaçaient vraiment de s’écrouler, risquant de faire s’effondrer le bâtiment, ce qui aurait pu coûter la vie à de nombreuses personnes et entraîner une partie des Procuratie par terre !
Un miracle que cela ait tenu jusqu’au bout. Mais Saint Marc n’est pas loin. Feu d’artifice, discours officiels, spectacle musical et chorégraphique, grand bal et festin, tout y était pour fêter ce magnifique travail mais beaucoup reste à faire : la piazzetta, consommée par les hordes de touriste est dans un état lamentable, l’ensemble des bâtiments de la piazza sont d’année en année défigurés par les déjections des pigeons, la zinguerie des façades et des toitures s’écroulent rognés par la rouille et les fientes et les nombreuses acque alte endommagent les fondations des bâtiments comme le pavement de la place. Mais nous en reparlerons avec le peu orthodoxe Ludovico de Luigi et son idée de Piazza San Parco.
posted by lorenzo at 14:37



je remercie au passage l'assiduité), le chat à cajoler - il faut le préparer psychologiquement à notre absence - et mille choses à ranger. Sur un air de guitare de John William ou un air de flûte d'un concerto guilleret de
















Bancogiro, Osteria da Andrea
raffinés pour accompagner votre verre et finalement, on se laisse séduire par le lieu et on se retrouve vite, devant autant de raffinement et de bon goût, avec l'envie de manger assis... Les prix sont très corrects. Et puis dites-leur que vous venez de la part de
B&B Al Teatro
B & B Venezia







Il demeurait avec ses parents et ses sœurs au Londra, sur la Riva dei Schiavoni, courte étape avant de se rendre en Turquie. Il n’avait pas voulu accompagner sa famille à un concert. Il préférait se promener. Sorti en même temps qu’eux, il choisit d’aller dans l’autre direction, vers les Giardini Reali, derrière la Piazza, le long de cette promenade qui borde le bassin de San Marco, avec les gondoles et les taxis bien alignés devant les balustres en pierre blanche. Le soir toute une foule cosmopolite et élégante s’y rencontre. De mauvais peintres y proposent des portraits à trois sous, des camelots se mêlent aux touristes sous le regard indifférent des nombreux chats qui vivent là depuis toujours. Il avait toujours aimé les chats et
surtout ceux de Venise, tantôt faméliques, tantôt plantureux. Ses sœurs se moquaient de lui : il voulait un chaton vénitien comme à Rhodes il voudra un chaton grec. Ce n’était plus un enfant mais ce jeune adolescent restait très jeune dans sa tête. Poète, il rêvait chaque instant de sa vie et sa rencontre avec Venise fut un miracle, une révélation. Il ne devait plus s’en guérir. Jamais.
Et toujours, depuis plus de trente ans, il écoute le même enregistrement (celui de Riccardo Mutti qu'il préfère à toutes les éditions plus récentes ) en errant sur les ponts, dans les rues et les campi de sa ville. Aujourd'hui, lorsqu'il revient à Venise, il se coiffe de ses écouteurs et repart à la conquête de sa ville. A la conquête de ses rêves. Il n'a plus la même énergie qu'autrefois et la fatigue vient plus vite, mais le plaisir demeure comme au premier jour quand, la nuit venue, il se faufile dans le dédale des raccourcis autour du Rialto, derrière le ghetto, derrière l'arsenal ou près de la cathédrale San Pietro avec le cum sancto spiritu. Il termine souvent par le campo San Fantin, sur ce magnifique palcoscenico où, avec le fronton de la Fenice, la tonnelle de la Taverne, les deux puits et les deux églises très noires, on a vite la sensation, surtout tard dans la nuit, quand il n'y a plus personne, d'être sur la scène d'un théatre abandonné. Assis sur les marches du théatre reconstruit, il écoute le hautbois de Gordon Hunt accompagner le merveilleux Domine Deus du Gloria.
