Petit événement franco-vénitien l'autre soir au Palazzo Grassi auquel je me suis rendu par un pur hasard. Je feuilletais la brochure du Teatrino Grassi quand j'ai lu dans le programme la présence à une présentation de bouquin de mon ami Francesco Rapazzini que je ne pensais pas voir ici, puisqu'il vit à Paris depuis une quinzaine d'années et que c'est là-bas que nous nous voyons depuis. Il était à Venise pour participer à la présentation d'un ouvrage, de la série Bouquins justement , dont j'avais entendu parlé il y a plusieurs années. L'un des avantages - et miracles - de Venise est de permettre des rencontres imprévues sans avoir pratiquement à les chercher. J'allais revoir mon ami Francesco et en même temps découvrir ce nouvel ouvrage dont le projet, initié il y a plus de cinq ans par une universitaire bordelaise, Delphine Gachet.
Venise, Histoire, promenades, anthologie et dictionnaire est donc le dernier ouvrage en date sur le thème de la Sérénissime publié dans cette magnifique collection Bouquins fondée il y a plus de trente ans je crois par le mari de Françoise Sagan et qui possède dans son catalogue des titres fondamentaux sur la Sérénissime comme de la République de Venise de Pierre Daru ou les Mémoires de Giacomo Casanova. Voilà maintenant cette anthologie-promenade-histoire de Venise, appelée à devenir un outil pour les étudiants mais aussi un guide autrement plus sérieux et utile que le devenu insupportable Guide des Routards - qui porte une grande part de responsabilité dans l'évolution des comportements des touristes. Fruit de l'énorme travail d'une équipe de spécialistes français et italiens, sous la direction de Delphine Gachet, maître de conférences à l'université de Bordeaux et d'Alessandro Scarsella, professeur de littérature comparée à la ca'Foscari, l'université de Venise, l'ouvrage était donc présenté en avant-première dans la surprenante salle du Teatrino du Palazzo Grassi, dont l'architecture ultra-contemporaine, froide et austère mais assez élégante est due au talent de l'architecte japonais Tadao Ando en 2009.
Ambiance détendue comme souvent ici. La salle d'abord presque vide à l'heure prévue pour le début de la présentation (tout le monde est toujours en retard à Venise !) s'est peu à peu remplie. Beaucoup de gens se connaissant et se reconnaissant. Un grand nombre de membres de la communauté française, faite de Happy Few un peu snobs, de charmantes vieilles dames aux yeux clairs, des intellectuels parisiens très propres sur eux et des vénitiens francophones et quelques figures de la ville, comme Rigo Cipriani, la marquise Vittoria Rapazzini de Buzzacarini, éditrice des somptueuses revues Charta et Enlumina et un de ses petits-fils étudiant ici, l'auteur Alain Vircondelet, la directrice de l'alliance Française, d'autres encore. Sur scène s'installèrent enfin, après les salutations et les congratulations entre tout ce petit monde content de se retrouver (parmi eux des gens que je n'avais plus vu ensemble depuis de nombreuses années !), Jean-Luc Barré, directeur de la collection Bouquins, les deux directeurs de l'ouvrage, la très solaire, passionnée autant que passionnante, Delphine Gachet, maître de conférences à l'Université de Bordeaux, spécialiste de Buzzati et le Dottore Alessandro Scarsella, le brillant universitaire mais hélas moins extraverti que sa consœur, et terriblement pontifiant comme le sont beaucoup d'enseignants ici (pourtant ce sont des gens de grande culture et de grande humanité, mais certainement pas des orateurs encor moins des conteurs...), le journaliste Thierry Clermont qui a publié il y a quelques années ce joli petit roman sur le cimetière de San Michele (cf Coups de Cœur N°48, cliquer ici), Christophe Ono-dit-Biot, journaliste au Point et sur Canal+ auteur de Plonger, Francesco Rapazzini, vénitien, écrivain vivant depuis quinze ans à Paris, auteur de plusieurs romans et biographies, Paolo Puppa, professeur à la Ca'Foscari. C'est Martin Berthenod, directeur du Palais Grassi qui fit les présentations avec la rondeur et la gentillesse qui le caractérisent, suivi d'un speech de Cécile Boyer-Runge, la présidente des Éditions Robert Laffont qui remercia la Fondation Pinault pour son soutien. De belles choses ont été dites, d'autres assez agaçantes pour les oreilles des Fous de Venise et des vénitiens et la présentation se termina par la lecture d'extraits - en italien - des textes écrits pour le livre par Francesco Rapazzini et par Paolo Puppa. Moment d'émotion tellement les mots sonnaient au diapason de l'amour que les deux auteurs et la majorité du public portent à la Sérénissime. Après les applaudissements nourris, tout le monde s'est retrouvé dans le hall de l'auditorium pour un petit cocktail servi par Rosa Salva. Amusant de voir le directeur du Grassi accompagné de l'indispensable et fringant Paul Loyrette qui me rappelait les réceptions du Palais Clari ou celles de la Signora Couvreux-Rouché qui régnait dans les années 80 sur l'Alliance Française dont la magnifique bibliothèque, tristement dispersée depuis, était dans le même palais que notre consulat général.
"5 anni di lavoro e voilà Venise Bouquins!" - Crédit Photographique © Omar Viel - mai 2016 |
1 commentaire :
Commencer par la fin : quand nous avons appris la mort d'Umberto Eco, nous étions en train de lire, à haute voix, comme d'habitude, L'Île du jour d'avant. Je crois que nous avons pleuré. À voir, plusieurs reportages sur Arte. Dona Leon : incontournable quand on n'est pas allé à Venise depuis quelques mois. Hersant : il est déjà sur notre liste d'achats prochains. Veinstein : tellement suivi sur France Culture, également dans une liste. Tartes aux pommes ? Un ovni ?
Lectures en cours : la septième fonction du langage, jouissif. Un déjanté : l'homme dé, Et puis Proust et encore Proust et toujours Proust....