Devant
les récents évènements qui ont fait se tourner les regards du monde
entier vers les banlieues françaises, je ne résiste pas à l'envie de
vous communiquer cet excellent éditorial de Bertrand Renouvin
dont les réflexions et les commentaires s'avèrent terriblement justes
et efficaces, paru dans "Royaliste", le 3 octobre dernier. Ce journal de réflexion, totalement indépendant, est lu par des gens de tout bords.
Je vous en recommande la lecture, roborative et tonifiante. Médication
vraiment nécessaire devant tant de journaux
langue-de-bois-et-leur propagande parisianiste...

"Dans le métro parisien, de grandes affiches nous informent de la publication d’un livre dont les médias disent grand bien : « La société de la peur », d’un certain Christophe Lambert. Renseignement pris, cet auteur massivement promu est président de Publicis Conseil France et ami de Nicolas Sarkozy.
Comme nous sommes dans le champ de la communication politique, il me paraît de bonne méthode de ne pas lire d’emblée l’ouvrage et de prendre son titre comme slogan ou, au mieux, comme symptôme des représentations mentales de l’oligarchie.
Le thème d’une France apeurée par les « réformes », repliée sur son modèle social, ennemie du risque et affolée par la mondialisation est inscrit depuis belle lurette sur les fiches argumentaires de la classe dirigeante.
Avec d’autres, nous avons dénoncé cette tentative d’intimidation du peuple français, d’autant plus abjecte qu’elle émane de hauts fonctionnaires protégés par leur statut, de capitalistes jouissant de leur fortune, de politiciens plus ou moins corrompus et entourés de gardes du corps, de riches journalistes vivant avec les riches. C’est sans doute faire preuve d’un populisme vulgaire que de rappeler que la promotion de la précarité par le « contrat nouvelles embauches » est faite par Jean-Louis Borloo, propriétaire d’un palais à Marrakech, et que les émoluments du président de Publicis Conseil le mettent à l’abri du besoin.
Inutile d’insister cependant. Le cynisme des oligarques est de notoriété publique, leur luxe s’étale dans les gazettes spécialisées, leurs techniques de manipulation provoquent de franches rigolades.
Ils croient que nous sommes trop bêtes pour saisir la subtilité de leurs manœuvres et la férocité de leurs appétits. Tragique erreur – de celles qui vous conduisent droit au réverbère ! Les faits et gestes des dirigeants sont scrutés chaque jour, et d’autant plus facilement que ces messieurs et ces dames adorent se produire sur les écrans de télévision.
Les publicitaires et les journalistes de cour ne comprennent pas qu’ils montent chaque jour des spectacles obscènes – dont ils font partie. Ils ne voient pas que notre problème – celui des « gens », celui des « beaufs » - ce n’est plus la peur mais la haine qui menace de nous emporter et qui ferait échouer la révolution démocratique à accomplir.
La classe dirigeante ne voit rien, ne comprend rien mais elle sent le danger. Sa peur est encore diffuse, elle la refoule lorsqu’elle se laisse surprendre par un vote de rejet, par un mouvement de colère, par l’effet d’un scandale qu’elle n’a pas su camoufler.
La peur a changé de camp. Le phénomène est manifeste depuis le soir du 29 mai dernier. La violence inouïe de la réaction des partisans de la « Constitution », succédant aux folles insultes dont ils nous ont accablés pendant la campagne, ne tient pas à l’échec d’un projet de traité qui n’avait pas passionné l’oligarchie pendant les discussions préparatoires. L’échec du référendum a été ressenti comme le signe d’une remise en cause radicale d’une classe dirigeante désormais privée de ses alibis. Lorsque Jean-Marie Le Pen servait d’instrument grossier et inefficace à la protestation populaire, les oligarques pouvaient se nimber de morale démocratique. Ils sont maintenant confrontés à un rejet politique, durci par la lutte de la classe des salariés contre la caste possédante. Celle-ci devine qu’elle ne doit pas se préparer à une alternance tranquille, avec pertes provisoires de postes et de prébendes heureusement compensées par de confortables situations dans le secteur privé : c’est l’ensemble du système oligarchique qui est menacé. Non seulement la direction de l’UMP, les chiraquiens, François Hollande et sa fraction, mais aussi les patrons du Medef, les éditorialistes et les experts médiatiques, les féodalités régionales et municipales, diverses clientèles organisées en maintes officines…
La peur de perdre, de tout perdre, gagne le petit monde de privilégiés. Elle va paralyser les esprits, déjà en proie au déni de réalité, et nouer les ventres. Pour l’insurrection qui se prépare, sachons raison garder."
Bertrand Renouvin
Avec l'aimable courtoisie du journal Royaliste



ancêtre du mouvement Slowfood
dont je vous reparlerai. Nous avons publié un très joli portfolio en
très petit tirage aujourd'hui rarissime, où la Camerino présentait une
douzaine de croquis ornés de son célèbre R pour
Roberta. La maison continue sans elle, dans le même esprit, avec
beaucoup de panache et un peu plus de modestie peut-être, après quelques
années sombres. Son logo est présent aux quatre coins du monde mais
reste peu en vogue en France.

Le muscat ne vient ni d'Espagne ni des rives orientales de la Méditerranée, il arrive souvent de Macau ou de Parempuyre. Bien sûr beaucoup de stands s'approvisionnent au Marché de Brienne, le centre d'approvisionnement en gros et leur marchandise arrive d'Israël ou du Brésil.
Mais il y a encore et pour combien de temps de vrais cultivateurs qui
arrivent dès 5 heures du matin et déballent leur marchandise souvent
pleine de terre et de paille. La marchande de volaille termine de peler
les lapins, on pèse les dindons et les poules avec des balances à la
romaine.
Un
vieux monsieur édenté vend uniquement des oignons, des noix, de la
menthe et du persil. Tiens, cette semaine il a des carottes. Elles sont
énormes. Pas une n'a la même taille. Elles sentent bon. Non loin de là,
de l'autre côté de la Flèche (nom donné ici au campanile
qui fut longtemps le clocher le plus haut de tout le sud de la Loire et
que Louis XIV rabaissa comme il voulait rabaisser l'arrogance des
bordelais), ce sont les "textiles" : camelots du roi et
marchands de tissu, de bimbeloterie, de vêtements, d'articles de
vaisselle, mercerie... On y trouve de tout.
Quand
j'étais adolescent, on ne parlait sur ce marché que portugais ou
espagnol. Aujourd'hui, la plupart des chalands sont arabes et les cafés
autour de la place servent du thé à la menthe. Je me souviens de femmes
très brunes, en jupons très colorés qui portaient les paniers sur leur
tête, des stands avec des chevreaux vivants, des chatons et des chiots.
Il y avait aussi un fromager qui nous faisait goûter chaque samedi un
cantal onctueux comme je n'en ai jamais plus retrouvé... La rumeur dit
que la Municipalité veut chasser les marchands parce qu'à cinq cent
mètres les halles ont été confiées à une société privée qui doit
rentabiliser son espace. Ainsi, deux marchés se confrontent et se
tournent le dos au lieu de se développer de concert.
Déjà
les emplacements qui se libèrent suite à un décès ou un départ à la
retraite ne sont pas reproposés en dépit des demandes. La ville il est
vrai a ouvert ces dernières années plusieurs nouveaux marches de plein
air : le jeudi, il y a le marché biologique né sur la jolie petite place
Saint Pierre et qui s'y trouvait trop à l'étroit. Il a rejoint
l'emplacement d'un autre marché devenu célèbre ici, le marché du Colbert. Situé en face du croiseur "le Colbert" (désarmé et devenu un musée flottant qui fait couler beaucoup d'encre à défaut d'être coulé par ses détracteurs...).
C'est un marché du dimanche où se retrouve tout le monde : étudiants et
bourgeois, intellectuels et nouveaux-riches, snobs et artistes. On peut
y déjeuner d'huitres et de viandes rôties (la daube de taureau au
moment des corridas est un monument), on vient y boire le verre du
dimanche et savourer d'excellents cannelés...
Les habitants de la périphérie ont aussi leurs marchés et puis il reste
quelques vestiges des marchés couverts de quartier : aux Chartrons, derrière le Palais Gallien, celui du cours Victor Hugo, non loin de Saint Paul...
Rien ne remplacera l'atmosphère incomparable de ces lieux de vie où
tout le monde se retrouve, tous réunis par la joie de bien manger, par
le goût des bonnes choses, un appétit d'authenticité et d'humanité...
Allez ressentir tout cela dans un hypermarché Carrefour ou Auchan...

Lorsque
vous habitez de l'autre côté du grand canal, le meilleur moyen d'y
arrivere st de prendre le
Les
ruelles sont remplies de monde et les marchands de fruits, de légumes,
les bouchers, les poissonniers, les charcutiers rivalisent d'ingéniosité
pour présenter leur marchandise aux vénitiennes tirant leur chariot.
Mais d'autres lieux plus paisibles abritent aussi de petits marchés : le
Un
univers vivant, pittoresque où l'on trouve une marchandise qui échappe
encore aux règlements imbéciles établis par les fonctionnaires obtus du
Parlement européen. 
Les plus exotiques étaient les oranges de
uelquefois, il avait de beaux œufs énormes, provenant d'une ferme de 








