Dans tous les pays du monde, à la ville comme à la campagne, il y a des 
marchés. L'atmosphère y est souvent très roborative. Les plus chagrins 
se dérident au milieu des étals de fruits et de légumes, parmi cette 
foule bon enfant le plus souvent qui traîne, regarde les marchandises, 
compare, discute. Nulle agressivité sur un marché, ce n'est pas comme 
dans ces grandes surfaces impersonnelles ou derrière son caddie, la 
ménagère énervée part en guerre contre ceux qui hésitent dans les 
rayons, contre la caissière trop lente ou le produit qui manque bien sur
 quand on en a besoin. 
A Venise, plus encore 
qu'ailleurs, aller faire son marché est un réel plaisir. D'abord parce 
que on se retrouve vite hors du temps : pas de camion, d'odeur de tuyaux
 d'échappement, d'embouteillages. 
Lorsque
 vous habitez de l'autre côté du grand canal, le meilleur moyen d'y 
arrivere st de prendre le traghetto, ces gondoles avec deux gondoliers 
qui vous transportent d'une rive à l'autre pour quelques centimes depuis
 mille ans. Il y a aussi le pont du Rialto toujours gorgé de monde comme il l'était déjà au Moyen-âge. 
Les
 ruelles sont remplies de monde et les marchands de fruits, de légumes, 
les bouchers, les poissonniers, les charcutiers rivalisent d'ingéniosité
 pour présenter leur marchandise aux vénitiennes tirant leur chariot. 
Mais d'autres lieux plus paisibles abritent aussi de petits marchés : le
 campo santa Margarita avec un des meilleurs 
poissonniers de la ville et un fleuriste sympathique, la barque delle 
erbe à deux pas, près du pont des Pugni de San Barnabà, les marchands des quatre saisons de la Lista di Spagna, ceux du campo Santa Maria Formosa, ceux encore de Castello, sur la Via Garibaldi... 
Un
 univers vivant, pittoresque où l'on trouve une marchandise qui échappe 
encore aux règlements imbéciles établis par les fonctionnaires obtus du 
Parlement européen. 
Lorsque
 vous habitez de l'autre côté du grand canal, le meilleur moyen d'y 
arrivere st de prendre le traghetto, ces gondoles avec deux gondoliers 
qui vous transportent d'une rive à l'autre pour quelques centimes depuis
 mille ans. Il y a aussi le pont du Rialto toujours gorgé de monde comme il l'était déjà au Moyen-âge. 
Les
 ruelles sont remplies de monde et les marchands de fruits, de légumes, 
les bouchers, les poissonniers, les charcutiers rivalisent d'ingéniosité
 pour présenter leur marchandise aux vénitiennes tirant leur chariot. 
Mais d'autres lieux plus paisibles abritent aussi de petits marchés : le
 campo santa Margarita avec un des meilleurs 
poissonniers de la ville et un fleuriste sympathique, la barque delle 
erbe à deux pas, près du pont des Pugni de San Barnabà, les marchands des quatre saisons de la Lista di Spagna, ceux du campo Santa Maria Formosa, ceux encore de Castello, sur la Via Garibaldi... 
Un
 univers vivant, pittoresque où l'on trouve une marchandise qui échappe 
encore aux règlements imbéciles établis par les fonctionnaires obtus du 
Parlement européen. 
J'ai connu aussi lorsque je vivais là-bas un petit "fruttariol",
 en bas de chez moi. Son échoppe était pareille que celles des gravures 
d'autrefois, quelques mètres carrés où s'entassaient des caisses légumes
 et de fruits variant selon la saison. La provenance était repérable aux
 étiquettes sur les caisses : Mazzorbo, Padoue, Vicenza...
 Les pêches en été comme les poires en automne étaient toujours des 
délices. Elles arrivaient le matin en bateau de tous les ilôts 
maraîchers de la lagune et parfois de villages des environs sur le delta du Pô ou de la Brenta. 
Les plus exotiques étaient les oranges de Siçile ou les pommes de terre du Piémont. La chicorée venait de vérone, les choux et les carottes de Torcello
 ou d'une île-jardin du nord de la lagune... Rien à voir avec ces fruits
 insipides et ses légumes calibrés que l'on trouve dans nos supermarchés
 aseptisés ! Q
uelquefois, il avait de beaux œufs énormes, provenant d'une ferme de San'Erasmo.
 Deux jolies statuettes de pierre brillantes comme du fer luisaient de 
chaque côté de sa devanture comme deux hiératiques gardiens. Dans sa 
boutique se retrouvait les vieilles dames du quartier, les étrangers qui
 résidaient dans les beaux immeubles de Dorsoduro et les cuisiniers des 
trattorias du coin. Une famille en quelque sorte. Le marchand ne parlait que le vénitien et j'étais très fier quand il m'accueillait le matin me gratifiant d'un très sonore "Buon di, sior Lorenzo, xe cosa ti vuoi, oggi?"... 

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