09 mai 2007

Nouvelles scènes de la vie quotidienne

  

Sans commentaire, le quotidien ordinaire à Venise.




Les Zattere vus du vaporetto


Sur mes pas d'autrefois...


Cette photo empruntée au magnifique site Venice Daily Photo, montre le portique de la Corte del Sabion, qui permet de passer de la Fondamenta où se trouve aujourd'hui la boutique de la Guggenheim (à mon époque la galerie du peintre Bobo Ferruzzi où je travaillais) au campiello qui débouche sur la calle Navarro, où j'ai habité jusqu'à mon retour en France en 1986. Au bout de la corte vivait une vieille femme qui nourrissait (et abritait) une nombreuse colonie de chats. L'écrivain Dachine Rainer, aujourd'hui disparue, attendrie par ces chats abandonnés souvent faméliques, m'avait chargé de distribuer à la vieille femme une assez forte somme d'argent pour veiller à l'entretien des petits orphelins... Venise est ainsi remplie de lieux pittoresques qu'il faut apprendre à découvrir. Ouvrez l’œil, visiteurs, tant qu'il est encore temps !

Quand le Croiseur Colbert mouillait devant Saint Marc



Bordeaux accueillait depuis de nombreuses années le célèbre navire amiral de la Flotte de Méditerranée, le Croiseur Colbert sur lequel le Général de Gaulle se rendit au Canada pour pousser son fameux "Vive le Québec libre !". Devenu un musée flottant, passionnant témoignage de la vie des marins et rempli de souvenirs de nombreuses années au service de la Royale, ce bateau était à quai devant les façades XVIIIe de l'ancienne cité portuaire. Mais laminé par le temps, endommagé, il n'était plus que l'ombre de lui-même en dépit de la volonté et de l'énergie des bénévoles de l'association "Les amis du Colbert" que je tiens à saluer au passage.

Le maire de Bordeaux et le ministre des armées ont décidé de son sort. Le navire effectuera son ultime voyage le 29 mai prochain en direction de Brest où il restera jusqu'en 2010 puis il rejoindra au cimetière marin les autres fières dépouilles des navires de la Royale abandonnés. Le Colbert vint à plusieurs reprises à Venise : en 1960 (la photo de Pierre Le Quellec ci-dessus - Collection Les Amis du Colbert) puis lors de sa dernière mission avant son désarmement. 

En 1985, j'étais à bord. Souvenir très précis de notre arrivée avec la vedette du Consulat, les sifflets, les marins au garde-à-vous, le cocktail, puis le dîner à la table du Commandant, la visite de la chambre et de la salle de bains du Général, la fausse cheminée installée pour l'agrément de Madame de Gaulle qui n'aimait pas voyager en mer ! Puis le départ de la plupart des jeunes gens, les filles restant, comme le veut la tradition, pour danser avec les officiers et les marins. Un moyen facile pour eux d'éviter la concurrence ! Je garderai longtemps le souvenir de ce navire superbe, orgueilleux fleuron de notre marine. J'ai rencontré il y a deux ans un ancien quartier-Maître qui était à bord quand le navire reçut à son bord tout Venise. Il me raconta combien il fut ému de pouvoir arpenter de nouveau le pont et les coursives du navire, à Bordeaux et retrouver ainsi toutes les odeurs, toutes les sensations de sa jeunesse.