14 février 2018

Une âme et des ailes...

© Damien Colligon - Tous Droits Réservés
Je ne sais plus qui a écrit que lorsque nous sommes sur n'importe quelle place en Italie, c'est comme si un orchestre se mettait à jouer. J'ai toujours cette sensation lorsque j'arpente les rues de Venise. Monteverdi, Vivaldi, Caldarà, Marcello bien sûr,  mais d'autres musiques encore surgissent au détour du chemin, surtout la nuit ou le matin tôt...

La musique illustre ou oriente ma rêverie selon mon humeur mais avant tout selon les lieux. A l'inverse, je ne puis entendre certains airs sans penser aussitôt à Venise. L'encouragement et le réconfort de la musique renforcent l'exaltation qui me prend quand je vais à travers la ville, que mon pas soit celui du promeneur, ou d'un homme pressé. "La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée" a écrit Platon. Elle habite et embellit l'errance.

La voix de l'anglais Tim Mead et les instrumentistes de l'ensemble Nuova Musica qui interprétent l'aria Vergnügte Ruh de la Cantate 170 de Johan Sebastian Bach est un de ces morceaux qui accompagnent mes pérégrinations vénitiennes. 

Si vous en avez un jour la possibilité, écoutez cet enregistrement en bateau. Mieux qu'avec des écouteurs, une de ces petites enceintes sans fil répandra l'aria dans l'air de la lagune. Grande émotion esthétique garantie !  Autre chose que les sons dissonants et tonitruants qui rugissent des hors-bords des jeunes quéqués vénitiens et font s'enfuir mouettes et goélands sur leur passage.