En rangeant mes cartons remplis de vieux papiers du temps de ma jeunesse vénitienne, j'ai retrouvé mille souvenirs. Des adresses griffonnées sur des bouts de nappes en papîer, des cartons d'invitation, des petits mots, des photographies, des lettres. Certains noms me sont encore familiers, d'autres inconnus. L'oubli prend le pas sur la mémoire. Tout un quotidien qui peut à peu s'efface. Parmi mes amis de Venise, étudiants aux Beaux Arts, en Architecture, au Conservatoire ou comme moi en Lettres, beaucoup sont demeurés proches et nous veillissons ensemble ou à proximité. D'autres ont quitté ma vie et je ne sais plus ce qu'ils sont devenus.
C'est le cas de Pippo. Giuseppe de son vrai prénom. Palermitain exilé à Bologne avec ses parents, il voulait devenir architecte. Il dessinait à merveille et nous n'étions jamais d'accord sauf devant les tableaux de Bellini et de Carpaccio et au moment de plonger dans les vagues de l'Adriatique. Nous passions l'été sur les Murazzi du côté de Malamocco où j'ai habité un été, juste à côté de chez Hugo Pratt. Peut-être lira-t-il ces lignes et me donnera-t-il enfin de ses nouvelles ? Il a quitté Venise après moi. Nous nous sommes écrit deux ou trois fois puis plus rien. Un long silence rempli de beaux souvenirs...
posted by lorenzo at 22:50
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