Irène, une
vieille amie autrichienne qui vit en Belgique, m'écrit pour me demander
ce que je proposerai à un petit groupe qui désire se rendre à Venise
pour la première fois dans les prochaines semaines. Mettre sur pied un
programme de quatre à cinq jours pour qu'ils puissent voir ce qu'il y a
de mieux tout en sortant des sentiers battus. Difficile comme toujours
surtout quand on se réfère au proverbe qui dit qu'à Venise... on ne peut
séjourner "que trois jours ou trois ans" !
...
Tout d'abord, j'ai logé mes visiteurs inconnus (encore que je sache maintenant qu'ils sont quatre enseignants de l'Université Libre de Bruxelles et deux d'entre eux mèdecins) à la Pensione Accademia, pour faire classique et pratique. J'avais aussi la possibilité de les installer à la Locanda Montin, classique encore. Dommage que la Ca'Frollo n'ait jamais rouvert ses portes ( je vous ai parlé du prix de fou auquel elle s'est vendue ).
Le
petit groupe arrive donc par le train du matin. Il est un peu plus de
8h45. Pour les accueillir à Sta Lucia, un pétit déjeuner a été commandé à
la buvette de la gare. On y trouve un délicieux cappuccino et de bons
croissants toujours très frais. Une spremuta d'orange bien
fraîche égaiera le tout. Un conseil au passage, ne vous laissez pas
tenter par la colazione proposée sur la carte. Si les boissons chaudes
sont bonnes, le reste n'est pas digne de votre arrivée triomphale à
Venise. On se croirait dans ces misérables voitures-bars qu'on nous
inflige sur les trains français : pain blanc industriel sous cellophane,
beurre et confitures industrielles. Bref rien de passionnant. Un bon
cappuccino agrémenté d'une "brioche" comme disent les vieux vénitiens, et vous êtes prêts à affronter le choc esthétique qui vous attend sur le parvis de la gare.
Après
les présentations, le temps pour nos hôtes de se remettre des vingt
deux heures de roulis et de tangage, ce petit déjeuner est toujours le
bienvenu. Comme toujours, pleins d'impatience, il y en aura qui se
seront déjà levés, qui seront partis à la découverte des alentours de la
gare. Abasourdis, ébahis, la plupart du temps ils reviennent vers le
groupe avec un sourire niais aux lèvres comme s'ils avaient aperçu un
autre monde. Peu demeurent insensibles au spectacle qui s'offre à eux.
Départ en vaporetto car à Venise il faut faire comme les vénitiens
pour paraphraser un proverbe anglais. Le taxi est pratique mais
coûteux. Il faut le prendre ne serait ce que pour le plaisir d'aller sur
la lagune avec l'impression d'être dans une Rolls. Le vaporetto donc
pour se mêler tout de suite à la foule. Arrêt Accademia.
Quelques centaines de mètres à pied et voilà la pensione. Accueil.
Présentations. Tout ce petit monde part à la découverte des chambres..
Rendez-vous dans le hall ou dans le jardin, selon le temps dans une
heure. Cela me laisse le temps de repartir à la maison pour nourrir le
chat et sortir le chien si personne n'est encore réveillé.
Premier jour : Promenade à pied vers San Marco. En passant par Sto Stefano, la Fenice, la calle del XXII Marzo, San Moïse. Déjeuner dans une trattoria ou un petit restaurant casalinga des environs. J'aime bien par exemple l'Osteria ai Assassini ou à la Trattoria Da Carla. Rythme de sénateur aux champs pour commencer en douceur et permettre à nos hôtes de s'imbiber de l'atmosphère de la ville.
.
(à suivre.)
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