Je lisais sur le forum du Guide du Routard un commentaire très négatif sur le voyage en train de nuit Paris-Venise avec Artesia
dont j'ai déjà souvent parlé. La personne y écrivait ses impressions et
ce n'était pas joyeux. Curieux comme embarqués dans le même train, au
même moment, deux personnes peuvent vivre deux choses complètement
différentes et en tirer une impression totalement opposée l'une de
l'autre. Ah ! la nature humaine dans toute sa diversité et sa
richesse...
"Train "Stendhal", n°221, Paris-Venise, départ 20h28 arrivée 9h28, quai n°1".
Depuis vingt ans, je me rends toujours à Venise par ce biais, mis à part quelques rares déplacements pressés, effectués par obligation en avion, sans charme ni plaisir particulier si ce n'est le plaisir que donne toujours un voyage aérien où tout semble luxueux et cosy. J'ai connu les heureux départs de la gare de Lyon où nous trompions notre impatience et la fébrilité des enfants au somptueux "Train bleu", le buffet de la gare.
J'aimais aussi -lorsque j'allais seul vers la Sérénissime - m'attarder à la terrasse du même établissement, regardant les voyageurs et cherchant à deviner qui seraient mes compagnons de route. J'y ai croisé des écrivains, des acteurs, des hommes politiques, des artistes de tous poils, tous plus ou moins célèbres. Tous aussi avec la même magie dans le regard...
Bercy c'est autre chose. Quelque chose de froid et de faussement fonctionnel où on se sent comme abandonné, loin de tout et en faute. Bercy c'est un lieu courant d'air. Mis à part le luxueux salon réservé aux passagers d'élite du paquebot Artesia où on vous dorlote jusqu'au moment du départ, il est difficile de ne pas penser à ces tristes gares de Roumanie ou de Tchécoslovaquie aux pires moments de la dictature communiste. Et ces longs quais vides où s'arrêtent parfois des wagons de marchandises... Cela fait froid dans le dos.
Mais passé ce triste moment, le départ fait tout oublier. Les stewards sont affables et souriants. Si vous n'êtes pas trop chargés (je me demande toujours comment on peut voyager chargé moi qui pourtant transporte toujours disques et livres, des provisions de thé, ma vieille théière anglaise en étain et mes indispensables biscuits - anglais eux-aussi), je n'ai jamais qu'un sac qui tient dans une main ou sur une épaule.
C'est que j'aime acheter mon dentifrice et ma mousse à raser sur place, faire nettoyer mon linge - ah le parfum qu'il a lorsqu'il revient de ma petite teinturerie de Cannaregio, impeccablement repassé et amidonné ! - quand je ne m'en occupe pas moi-même, lors des plus longs séjours avec la joie un peu infantile de l'étendre sur la corde tendue dans le jardin. Là aussi, je lui trouve après une odeur particulière qui me plaît beaucoup ! Quant au repassage, j'ai la chance d'avoir notre efficace Graziella qui est un as en la matière et nous ramène le lendemain matin ce qu'elle a vu traîner sur le lit le soir en partant.
Mais revenons à notre voyage. Les bagages installés dans le compartiment, billets et passeports entre les mains de l'homme souriant en uniforme qui va se charger de tout, nous voilà confortablement installés. Les portes des compartiments tardent à se fermer. Tout le monde cherche plus ou moins consciemment à s'approprier cet espace magique dans lequel nous allons passer les douze prochaines heures. Le steward, toujours aussi souriant, revient vite. Il offre à qui le désire un verre de prosecco. C'est déjà l'Italie. La moquette est épaisse, un peu usée, parfois tâchée aussi mais cela sent bon. Affalés sur la banquette, nous nous prenons tour à tour pour Hercule Poirot ou pour Blake et Mortimer...
Très vite l'effervescence se délite et tout redevient paisible. Les portes se ferment. L'atmosphère se fait plus feutrée. Nous déballons livres et revues. Pour ma part, surtout quand je suis tout seul, je branche mon petit lecteur portable. Le programme est souvent le même : Gloria et Magnificat de Vivaldi par Teresa Berganza et Riccardo Muti, du Bach et du Caldara, du Monteverdi aussi, James Bowman et Billie Holiday. C'est un réel plaisir que d'écouter de la bonne musique en s'assoupissant. Lorsque nous n'occupons pas à nous tous un compartiment ou une cabine et qu'il faut accepter une promiscuité qui n'est pas toujours heureuse, cette petite merveille de la technique est un excellent moyen pour s'isoler et supporter les petites manies, les borborygmes et les conversations du ou des voisins, tout en demeurant poli et patient...
Puis vient le temps d'aller dîner. Là c'est un plaisir qu'il faut savourer car il se fait de plus en plus rare. On parle aussi de le supprimer. Pas assez rentable je suppose ou trop raffiné pour notre monde de barbares. Imaginez un peu : un véritable wagon-restaurant, moderne et fonctionnel certes. Rien à voir avec les voitures du Simplon-Orient-Express, mais il s'agit là-aussi d'un vrai restaurant roulant, avec sa cuisine, son personnel en uniforme. Les tables sont recouvertes d'une vraie nappe blanche, un vase de (vraies) fleurs sur chacune d'elle et de vrais couverts. Pas de gobelets de carton et de cuillères en plastique. De la vaisselle blasonnée et des verres à pied. Pas de sandwiches caoutchouteux et de café jus de chaussette vendus à prix d'or. Non, c'est un authentique repas préparé sur place qui est proposé au menu. On est loin de la carte proposée dans le moindre wagon-restaurant des lignes intérieures de ma jeunesse (j'aimais beaucoup la purée de pommes de terre du Bordeaux-Paris et les pâtisseries du Paris-Nice, et la cloche que secouait énergiquement le garçon qui passait dans les couloirs en criant "premier service, premier service"...) Menu italien cela va s'en dire : antipasti, primo piatto, secondo piatto, contorni, dessert. Vin ou spumante. Le tout pour moins de 30€. Un délice que de se restaurer en bonne compagnie en regardant le paysage qui défile. J'ai toujours aimé ces repas qui loin d'être gastronomiques sont de vrais moments de plaisir. Dans un wagon-restaurant il n'y a plus ni première ni seconde classe. Tous les convives sont réunis dans la même communion et tout le monde est accueilli avec bonhomie. Un peu comme la joie de pénétrer dans un café enfumé et bien chauffé quand il pleut dehors. Sans connaître personne, on s'y sent chez soi et on n'a soudain plus du tout froid.
Souvent des groupes restent longtemps après que le dernier repas eut été servi. Les serveuses bavardent avec les convives, tout en préparant les tables du petit-déjeuner. Les enfants sont partis se coucher et il règne dans cette voiture une ambiance bon enfant. Comme une invitation à la joie. Un petit moment de bonheur. Le repas achevé, quand les passagers, la plupart du temps détendus et un peu bruyants, reviennent vers leurs cabines, les lits sont faits. Les lumières tamisées.
Le balancement rythmé des voitures donne de douces idées aux jeunes couples tandis que les autres sont déjà bercés par le tudum-tudum, tudum-tudum, tudum-tudum des roues qui glissent sur les rails. Le confortable petit lit aux draps bien tendus, le livre qui captive et la douce musique... Morphée nous invite. Quand au petit matin, la lueur du jour se faufile à travers les rideaux, une autre sensation nous prend. L'air n'est plus le même. Quelque chose de plus léger, de plus aérien se répand. Le convoi approche de la lagune.
Généralement à l'entrée du pont de la Liberté, la locomotive siffle avec énergie. Enfant, je croyais que c'était un salut, comme la corne de brume des navires qui approchent d'un port. Tous les passagers sont à leur fenêtre. La grande étendue d'eau tour à tour grise ou verte semble comme un océan tranquille. A droite, les usines de Marghera brillent comme des sculptures d'argent. En face, encore éloignée, Venise en majesté. Certains voyageurs entreront dans la cité des Doges tranquillement installés devant un copieux petit-déjeuner. D'autres en savourant leur café étendus sur leur lit.
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La plupart, très excités par l'arrivée très proche, piétinent dans les couloirs et se haussent sur la pointe des pieds pour mieux voir. Ce que j'aime le plus alors, c'est - surtout à la bonne saison - ouvrir la fenêtre de ma cabine en grand et tout en feuilletant un magazine et, en sirotant ma tasse de thé brûlant, attendre que le train s'immobilise. Tout le monde se précipite pour descendre. Le steward frappe à la porte, nous rend billets et papiers en saluant. Nous attendrons que tout le monde soit sorti et, tranquillement, très lentement, après avoir rangé toutes nos affaires, nous sortirons. Le temps de s'habiller le coeur en l'honneur du spectacle toujours renouvelé que la ville va nous offrir quelques instants plus tard. C'est un des privilèges de ces trains de nuit : on vous laissera achever votre collation ou votre toilette et il est bien doux de rester encore un peu dans cette cabine, surtout quand tout le monde est parti.
"Train "Stendhal", n°221, Paris-Venise, départ 20h28 arrivée 9h28, quai n°1".
Depuis vingt ans, je me rends toujours à Venise par ce biais, mis à part quelques rares déplacements pressés, effectués par obligation en avion, sans charme ni plaisir particulier si ce n'est le plaisir que donne toujours un voyage aérien où tout semble luxueux et cosy. J'ai connu les heureux départs de la gare de Lyon où nous trompions notre impatience et la fébrilité des enfants au somptueux "Train bleu", le buffet de la gare.
J'aimais aussi -lorsque j'allais seul vers la Sérénissime - m'attarder à la terrasse du même établissement, regardant les voyageurs et cherchant à deviner qui seraient mes compagnons de route. J'y ai croisé des écrivains, des acteurs, des hommes politiques, des artistes de tous poils, tous plus ou moins célèbres. Tous aussi avec la même magie dans le regard...
Bercy c'est autre chose. Quelque chose de froid et de faussement fonctionnel où on se sent comme abandonné, loin de tout et en faute. Bercy c'est un lieu courant d'air. Mis à part le luxueux salon réservé aux passagers d'élite du paquebot Artesia où on vous dorlote jusqu'au moment du départ, il est difficile de ne pas penser à ces tristes gares de Roumanie ou de Tchécoslovaquie aux pires moments de la dictature communiste. Et ces longs quais vides où s'arrêtent parfois des wagons de marchandises... Cela fait froid dans le dos.
Mais passé ce triste moment, le départ fait tout oublier. Les stewards sont affables et souriants. Si vous n'êtes pas trop chargés (je me demande toujours comment on peut voyager chargé moi qui pourtant transporte toujours disques et livres, des provisions de thé, ma vieille théière anglaise en étain et mes indispensables biscuits - anglais eux-aussi), je n'ai jamais qu'un sac qui tient dans une main ou sur une épaule.
C'est que j'aime acheter mon dentifrice et ma mousse à raser sur place, faire nettoyer mon linge - ah le parfum qu'il a lorsqu'il revient de ma petite teinturerie de Cannaregio, impeccablement repassé et amidonné ! - quand je ne m'en occupe pas moi-même, lors des plus longs séjours avec la joie un peu infantile de l'étendre sur la corde tendue dans le jardin. Là aussi, je lui trouve après une odeur particulière qui me plaît beaucoup ! Quant au repassage, j'ai la chance d'avoir notre efficace Graziella qui est un as en la matière et nous ramène le lendemain matin ce qu'elle a vu traîner sur le lit le soir en partant.
Mais revenons à notre voyage. Les bagages installés dans le compartiment, billets et passeports entre les mains de l'homme souriant en uniforme qui va se charger de tout, nous voilà confortablement installés. Les portes des compartiments tardent à se fermer. Tout le monde cherche plus ou moins consciemment à s'approprier cet espace magique dans lequel nous allons passer les douze prochaines heures. Le steward, toujours aussi souriant, revient vite. Il offre à qui le désire un verre de prosecco. C'est déjà l'Italie. La moquette est épaisse, un peu usée, parfois tâchée aussi mais cela sent bon. Affalés sur la banquette, nous nous prenons tour à tour pour Hercule Poirot ou pour Blake et Mortimer...
Très vite l'effervescence se délite et tout redevient paisible. Les portes se ferment. L'atmosphère se fait plus feutrée. Nous déballons livres et revues. Pour ma part, surtout quand je suis tout seul, je branche mon petit lecteur portable. Le programme est souvent le même : Gloria et Magnificat de Vivaldi par Teresa Berganza et Riccardo Muti, du Bach et du Caldara, du Monteverdi aussi, James Bowman et Billie Holiday. C'est un réel plaisir que d'écouter de la bonne musique en s'assoupissant. Lorsque nous n'occupons pas à nous tous un compartiment ou une cabine et qu'il faut accepter une promiscuité qui n'est pas toujours heureuse, cette petite merveille de la technique est un excellent moyen pour s'isoler et supporter les petites manies, les borborygmes et les conversations du ou des voisins, tout en demeurant poli et patient...
Puis vient le temps d'aller dîner. Là c'est un plaisir qu'il faut savourer car il se fait de plus en plus rare. On parle aussi de le supprimer. Pas assez rentable je suppose ou trop raffiné pour notre monde de barbares. Imaginez un peu : un véritable wagon-restaurant, moderne et fonctionnel certes. Rien à voir avec les voitures du Simplon-Orient-Express, mais il s'agit là-aussi d'un vrai restaurant roulant, avec sa cuisine, son personnel en uniforme. Les tables sont recouvertes d'une vraie nappe blanche, un vase de (vraies) fleurs sur chacune d'elle et de vrais couverts. Pas de gobelets de carton et de cuillères en plastique. De la vaisselle blasonnée et des verres à pied. Pas de sandwiches caoutchouteux et de café jus de chaussette vendus à prix d'or. Non, c'est un authentique repas préparé sur place qui est proposé au menu. On est loin de la carte proposée dans le moindre wagon-restaurant des lignes intérieures de ma jeunesse (j'aimais beaucoup la purée de pommes de terre du Bordeaux-Paris et les pâtisseries du Paris-Nice, et la cloche que secouait énergiquement le garçon qui passait dans les couloirs en criant "premier service, premier service"...) Menu italien cela va s'en dire : antipasti, primo piatto, secondo piatto, contorni, dessert. Vin ou spumante. Le tout pour moins de 30€. Un délice que de se restaurer en bonne compagnie en regardant le paysage qui défile. J'ai toujours aimé ces repas qui loin d'être gastronomiques sont de vrais moments de plaisir. Dans un wagon-restaurant il n'y a plus ni première ni seconde classe. Tous les convives sont réunis dans la même communion et tout le monde est accueilli avec bonhomie. Un peu comme la joie de pénétrer dans un café enfumé et bien chauffé quand il pleut dehors. Sans connaître personne, on s'y sent chez soi et on n'a soudain plus du tout froid.
Souvent des groupes restent longtemps après que le dernier repas eut été servi. Les serveuses bavardent avec les convives, tout en préparant les tables du petit-déjeuner. Les enfants sont partis se coucher et il règne dans cette voiture une ambiance bon enfant. Comme une invitation à la joie. Un petit moment de bonheur. Le repas achevé, quand les passagers, la plupart du temps détendus et un peu bruyants, reviennent vers leurs cabines, les lits sont faits. Les lumières tamisées.
Le balancement rythmé des voitures donne de douces idées aux jeunes couples tandis que les autres sont déjà bercés par le tudum-tudum, tudum-tudum, tudum-tudum des roues qui glissent sur les rails. Le confortable petit lit aux draps bien tendus, le livre qui captive et la douce musique... Morphée nous invite. Quand au petit matin, la lueur du jour se faufile à travers les rideaux, une autre sensation nous prend. L'air n'est plus le même. Quelque chose de plus léger, de plus aérien se répand. Le convoi approche de la lagune.
Généralement à l'entrée du pont de la Liberté, la locomotive siffle avec énergie. Enfant, je croyais que c'était un salut, comme la corne de brume des navires qui approchent d'un port. Tous les passagers sont à leur fenêtre. La grande étendue d'eau tour à tour grise ou verte semble comme un océan tranquille. A droite, les usines de Marghera brillent comme des sculptures d'argent. En face, encore éloignée, Venise en majesté. Certains voyageurs entreront dans la cité des Doges tranquillement installés devant un copieux petit-déjeuner. D'autres en savourant leur café étendus sur leur lit.
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La plupart, très excités par l'arrivée très proche, piétinent dans les couloirs et se haussent sur la pointe des pieds pour mieux voir. Ce que j'aime le plus alors, c'est - surtout à la bonne saison - ouvrir la fenêtre de ma cabine en grand et tout en feuilletant un magazine et, en sirotant ma tasse de thé brûlant, attendre que le train s'immobilise. Tout le monde se précipite pour descendre. Le steward frappe à la porte, nous rend billets et papiers en saluant. Nous attendrons que tout le monde soit sorti et, tranquillement, très lentement, après avoir rangé toutes nos affaires, nous sortirons. Le temps de s'habiller le coeur en l'honneur du spectacle toujours renouvelé que la ville va nous offrir quelques instants plus tard. C'est un des privilèges de ces trains de nuit : on vous laissera achever votre collation ou votre toilette et il est bien doux de rester encore un peu dans cette cabine, surtout quand tout le monde est parti.
Après,
nous nous adonnerons à l'un de nos rites favoris : le petit-déjeuner au
buffet de la gare. Dans la salle, mais le plus près possible du grand
canal ou bien sur la terrasse si le temps le permet, nous commanderons
leur cappuccino qui est très bon, avec une corbeille de croissants fourrés et des spremute d'arancia. Quand je viens seul, j'aime prendre un simple macchiato au bar avec une brioche, avant de me jeter dans la ferveur de la journée qui commence. Bon voyage.
.
.
__________
5 commentaires:
- une belle vision comparable a la nôtre de ce lieu magique
envie de continuer a vous lire
amicalement
Domi - C'était en 2004 .
Effectivement à Bercy , ancienne patrie parisienne des entrepôts vineux de notre village-capitale . Et aujourd'hui siège de nos Impôts . J'allais dire impôts de vin , mais c'est un peu facile !
Donc veille de Noël 2004 , départ pour Venise des joyeux Décembristes .
Froid glacial dans le hall-caserne après la montée des escaliers .
Mais dedans , y'avait , pas pour moi , le très célèbre Orient-Express .
Rutilant .
Le vieux 140 .
Km/h Pullman .
La teuf , teuf , en goguette , petite vitesse flemmarde .
Mais ,
La vieille ,
En grande tenue pour le départ .
Alors description vite fait : tapis rouge sur le quai , déroulé .
Un signe .
En haut , petit salon de réception pour voyageurs nostalgiques , vieux , ou jeunes-vieux et fortunés .
Garçons en livrée avec champagne sous l'bras . Va-et-vient permanent de ces encombrés . Quantité impressionnante de litrons chics . Puis descente des jolies dames en manteaux , jolies les pépés , en fête , et fête des diamantaires , sourire et diffractions multicolores des verres , direction ses places ma chérie avec musique d'orchestre , déjà sur tapis rouge .
Pas eu le temps de voir l'avitaillage . Suppose qu'il était du même tonneau .
Alors pour tous ces amoureux , my fair Lady : Champagne !
Nous n'arrivâmes que peu de temps avant tous ces rêveurs !
Et pour cause .
Ils passèrent par Salzbourg , ces noceurs à piano-bar .
C'est un plus . - Lorenzo,
Quelle belle chronologie de mes allers-retours Paris-Venise depuis ma naissance.
Quand j'étais enfant, au départ de Paris on serait cru déjà à Venise, les gens s'interpellaient en dialecte d'un compartiment à l'autre. Beaucoup de "nonne" toutes en noir rentraient après avoir rendu visite à leurs enfants emmigrés en France.
A mon arrivée à Santa Lucia, pour rien au monde je raterai ma prima colazione à la gare.
Merci pour tous ces récits..........Florence - Bonjour,
J'ai "atterri" sur votre blog par le biais de cet article, alors que je cherchais des photos de l'Artesia...
Ca m'a fait énormément plaisir de lire un tel article rédigé avec finesse et emprunt de nostalgie.
Je suis amoureux de Venise à en croire la fréquence à laquelle je repense à mon dernier voyage là-bas, en avril dernier.
Un voyage authentique, dans une vie quotidienne vénitienne, loin des cohues touristiques. Au Canareggio justement ;)
Votre article m'a touché dans le sens où j'identifie mes ressentis aux sentiments que vous décrivez.
Bref, je vous ai ajouté à mes favoris et j'essaierai, quand le temps me le permettra de venir lire par ici.
Revenons en à l'article en question. J'ai également lu sur Internet des commentaires négatifs.. Rassurez-vous, il y a des gens sur votre longueur d'onde, qui voyagent avec le coeur j'ai envie de dire, avec des images plein la tête.
Voyager, c'est avant tout le goût de la découverte, de la liberté, de l'authenticité.. Ca m'agace les gens qui multiplient les voyages de "confort". Ils passent sans voir. Ils critiquent sans ressentir. Ils claquent du fric. De l'argent sans odeur.
Votre description de Bercy est juste. Et semble t-il vous avez connu avant ça la magie d'un départ Gare de Lyon...
A mon arrivée dans cette gare, j'ai été vraiment surpris de voir une telle gare à Paris... En plus, l'accueil est quasi-néant. Seules quelques voix italiennes parmi les voyageurs nous rassurent sur le fait d'être dans la bonne gare. ^^
La différence avec vous est que je n'ai pas connu "Gare de Lyon" et j'ai apprivoisé naturellement le sentiment d'abandon pour en faire un outil d'introspection.
Dois-je dire que j'aime ces endroits singuliers, hors du temps.
Par exemple, trainer dans une friche industrielle, la nuit, seul, est quelque chose de flippant. Et le sentiment procuré est néanmoins intéressant. On donne à ce qui nous entoure une attention particulière.
Bref, la gare m'a marqué. J'en ai parlé autour de moi, de ces rondes militaires, des douanes, du vide.. vous avez raison ça évoque un peu les pays de l'Est, ça fait appel à quelques images, des références lointaines qui soudain vous apparaîssent et vous immerge dans une histoire. Ce n'est pourtant que la votre.^^
Voyage à bord de l'Artesia.
Seconde classe pour ma part.
J'étais heureux de pouvoir voyager à bas prix grâce aux prem's que j'avais eu sur internet. ;)
Vous avez dit :
"il faut accepter une promiscuité qui n'est pas toujours heureuse, cette petite merveille de la technique est un excellent moyen pour s'isoler et supporter les petites manies, les borborygmes et les conversations du ou des voisins, tout en demeurant poli et patient..." quand vous parliez de votre musique. Carrément !
Dommage que vous ne développiez pas le "pas toujours heureuse", car je trouve que c'est ça le plus interessant : l'expérience humaine!
Mauvaise comme bonne ;) Personnellement, j'ai cotoyé en un aller/retour une famille française type : parents et enfants, un brésilien avec qui j'ai baragouiné anglais, une femme d'une cinquantaine d'année qui allait voir sa soeur, une étudiante Erasmus qui revenait chez elle, une jeune femme qui était en vacances avec sa mère.. Riche expérience humaine que celle des transports en train où une vraie mixité sociale est assurée lol et où l'on peut partager, une fois contraints à être ensemble, nos sentiments, nos a-priori .. sur Venise par exemple^^. Sérieusement, ça fait plaisir de parler à des gens juste comme ça, alors qu'on ne se reverra plus jamais. Il y a des rencontres sympathiques.. C'est sûr que ce n'est pas dans le TGV -hop Paris-Le Mans : 1H, Paris-Strasbourg :2h- qu'on risque de s'attarder sur son voisin.
Vous parlez du restaurant, je ne l'ai pas "expérimenté"
Je suis resté avec mes sandwichs (presque caoutchouteux) mais préparés avec amour par ma mère lol.
Néanmoins j'ai eu la curiosité de traverser le train pour aller voir ça. J'ai adoré voir les talents d'équilibristes des serveurs dans un train qui tangue on ne peut plus ;) Quand je retournerai à Venise, j'irai au restaurant dans l'Artesia ;)
Vous dites "bercés par le tudum-tudum, tudum-tudum, tudum-tudum des roues qui glissent sur les rails" Avez-vous fumés quelque chose d'illicite le 5 novembre avant d'avoir rédiger cet article lol ? Pour le premier voyage, le badaud inhabitué est surpris, il n'a jamais vu de train secouant ainsi. Il n'est pas bercé mais secoué non pas par un tudum-tudum mais par un blam-blam sévère. Penserions nous encore à ce genre de carcasse brinquebalante au 21e siècle ? Je déconne mais en fait, je suis d'accord avec vous, car une fois la cabine fermée, le tudum-tudum nous berce et j'ai super bien dormi ! ;)
J'aurais encore envie de parler de pas mal de choses mais il me faut maintenant me reconnecter à la réalité car j'ai pas mal de choses à faire.
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