Publié
pour la première fois en mai 2005, de retour d'un énième voyage à
Venise avec mes enfants, ce blog présentait en quelques lignes le
pourquoi de son titre. Comme on continue de me demander ce qu'il
signifie, et en dépit de l'évolution de son contenu, tout d'abord moins
exclusivement vénitien qu'aujourd'hui, j'ai repris mes explications que
je vous livre à nouveau.
..Ceux
qui vont à Venise connaissent sans aucun doute ces sandwiches en forme
de triangle, que l'on trouve dans tous les bars pour un peu plus d'un
euro : tonno-uova, prosciutto-funghi... On les appelle des tramezzini.
Les vénitiens les consomment debout au comptoir, avec un verre de blanc
ou un prosecco, ce délicieux vin pétillant. Les meilleurs sont servis
depuis des années dans un petit bar des environs de l'Arsenal, mais dans
chaque quartier, il y en a de très bons. Ils sont un peu le symbole
d'un art de vivre comme le spritz, le Bellini, ou le gianduiotto de chez Nico...(cf. TraMeZziniMag du 16/08/2005, ICI).
..
C'est
parce que j'avais envie de parler de tout cela que j'ai créé ce blog et
que j'ai choisi ce nom. Raconter à ceux qui ne savent pas, les délices
d'une ville unique au monde, mal connue et pourtant si célèbre. Rappeler
à ceux qui la connaissent, les délices que Venise apporte à nos cœurs. Mais aussi, parce que je voudrais aussi, modestement, contribuer à la mieux
faire apprécier, au-delà des clichés qui l'encombrent depuis 150 ans et
l'empêchent de vivre, en l'étouffant peu à peu. Car, c'est un paradoxe,
Venise crève du tourisme. Il n'enrichit que les boutiquiers et les
marchands de soupe et appauvrit les vrais vénitiens, rongeant l'âme de
la ville comme la pollution en ronge les pierres. Là est le vrai mal qui
tue Venise peu à peu, transformant les commerces de proximité en pièges à touristes, obligeant les habitants à quitter le centre
historique pour la terre ferme et en rendant la vie presque aussi chère
qu'à New-York ou à Londres. J'espère montrer une Venise différente au
fil des pages et de mes humeurs. Aider le voyageur à sortir des sentiers
battus - c'est bien ici le cas de le dire - et lui apprendre à voir
autre chose et à devenir, à son tour, un "bon vénitien"pour paraphraser Henri de Régnier.
...
Peu à peu au fil des jours, des rencontres, des commentaires, s'est dessinée comme une ligne éditoriale. Modestement. Dans quelques heures, quelques jours, TraMeZziniMag atteindra son 55.000e lecteur !
A celui-là, s'il vient pour la première fois, je souhaite que ces
quelques textes et les images qui les accompagnent, apportent du plaisir
et lui donnent envie de se précipiter à Venise. Mais qu'importe les
nombres et les statistiques : depuis plus de deux ans, ce rendez-vous
quotidien m'est un vrai plaisir. Grâce à vous, lecteurs.
.
S'il
est parfois difficile de trouver l'inspiration, si les textes trop
souvent manquent de rigueur et ne sont pas assez travaillés, les
illustrations un peu trop courantes et les sujets peu originaux, mon
bonheur vient de la satisfaction de mes lecteurs. N'y voyez aucune
prétention. Écrire comme à beaucoup m'est un besoin. Vital. Savoir que,
par la grâce de la technique (Ah ! cher Jacques Ellul mon maître !), je contribue un peu à la défense de Venise, justifie ces longues heures
passées devant mon clavier.
Mais n'est-ce pas déjà trop prétendre que
de vouloir simplement écrire sur Venise, après tous ceux qui l'on fait
avec tellement plus de talent que moi ? J'essaie simplement, jour après
jour de laisser les mots exprimer mon amour pour la Sérénissime.
J'espère n'être point trop bavard. En fait, je voudrais seulement pouvoir montrer montrer Venise telle qu'elle est : une symphonie de
couleurs, de sons, de parfums, mais aussi un lieu où l'on vit comme partout ailleurs avec un supplément d'âme qui fait la différence. Entrouvrir une porte sur la magie de la
ville et laisser l'alchimie de nos cœurs faire le reste. Sans
commentaire ni fioriture.
Illustration : "remorqueur", huile de Zoran Music.
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