Dix-neuvième année - Nouvelle édition. Les Hors-Textes de Tramezzinimag :

17 décembre 2012

Venise et le pacte de stabilité : rien ne va plus

Décidément la crise est partout. L'argent manque là où il devrait se trouver pour aider les gens à vivre mieux ou du moins à continuer à vivre bien. Question de fond, peut-être faudrait-il vraiment écouter ce que les indignés et autres "anonimi" ont à nous dire ;  peut-être que le système est vraiment en train de crouler sous le poids de toutes les inepties qui motivent l'action de nos gouvernants ; peut-être le système libéral arrive-t-il à son terme ultime avec tous les risques de déflagration que cela pourrait susciter...  Au-delà de nos sensibilités politiques, il faudrait être bien malhonnête pour refuser de voir que notre monde est exsangue et que la souffrance des corps et des esprits redevient le lot commun de trop, de bien trop de monde. Venise comme toujours est un observatoire fort utile. 
Les 21 millions de touristes qui débarquent chaque année, se répandent dans la ville, la pousse à des transformations qui la dénaturent et font fuir ses habitants naturels. Ce furent d'abord les chats, puis les pigeons, et surtout les vénitiens eux-mêmes. On se rend compte que depuis la déportation forcée des félins, les rats et les souris pullulent de nouveau, l'éradication des pigeons de Saint-Marc a détruit un cliché et le ciel de la piazza est parfois bien vide. 

Quant aux vénitiens qui s'exilent contraints et forcés par les prix prohibitifs de l'habitat, la fermeture des commerces de proximité et des services, leur départ transforme radicalement le paysage urbain. La crise atteint aussi le domaine du luxe, carte que la région et certains élus s'entêtent à vouloir favoriser, là comme ailleurs, il ne favorise que les plus fortunés, une infime partie de la population qui peu à peu s'apprête à reprendre le rôle des courtisans infatués de leurs privilèges qui dansaient à Versailles quand le peuple de Paris grondait et que le monde changeait...  

Depuis trois ans les comptes du fameux Harry's bar sont dans le rouge, avec un bilan tellement mauvais que les banques deviennent très frileuses. Arrigo Cipriani a beaucoup de mal à faire accepter la renégociation de sa dette estimée à près de six millions d'euros. Une restructuration draconienne s'impose pour satisfaire les banques, forçant le boss octogénaire à  déléguer une partie de son omnipotence à deux directeurs qu'il n'a pas choisi, Gianluca D’Avanzo et Salvatore Cerchione, rentrés au conseil d'administration de l'entreprise pour le compte de Blue Sky Investment, la société luxembourgeoise qui contrôle le célèbre groupe Cipriani. Certes le fameux restaurant n'est pas prêt de disparaître mais la firme est au bord du précipice. Qui aurait pu penser cela au prix du Bellini même quand il est servi au bar. "Mauvais temps pour les happy few !" me disait un ami gondolier au téléphone ce matin. Eux en tout cas n'ont pas vraiment à se plaindre pour eux-mêmes... 

Cette restructuration signifie comme pour les pays de la zone euro acculés par un système glouton et impitoyable ( dont nous avions montré du doigt les dangers dès les débuts de ce blog...) une réduction draconienne des coûts. Ce qu'il faut traduire non pas par des verres en plastique et des serviettes en papier, mais par d'importantes réductions de salaire sans réduction du temps de travail. Le restaurant emploie 70 personnes. Toutes les précédentes tentatives de la direction pour réduire les charges se sont soldées à chaque fois par une grève des serveurs dont tout Venise avait entendu parler. Il faudra bien arriver à un accord pour éviter des licenciements. Le groupe Cipriani est présent à New-York, Moscou,  Hong- Kong, Monte Carlo et Abu Dhabi, mais il n'a de problème qu'avec le restaurant de la calle Vallaresso. La preuve que Venise n'a pas forcément fait les bons choix en se laissant peu à peu transformer en Luna-park... Arrigo Cipriani explique que le niveau de fréquentation de son établissement est redevenu celui d'il y a dix ans. 
"Les riches américains ne viennent plus qui garantissaient une fréquentation pendant  toute l'année. Ils sont remplacés par une catégorie plus modeste qui arrive avec les Maxi Navi où tout est compris et qui ne s'aventurent jusqu'au restaurant que pour faire une photo de la façade". Cette baisse de fréquentation n'a pas été compensée par les nouveaux riches chinois ou russes qui n'ont pas la culture du lieu. Peut-être prendront-ils un jour la suite des américains,mais c'est loin d'être le cas aujourd'hui."

Mais s'il n'y avait que les problèmes de Cipriani et de son restaurant historique. La municipalité et la région sont eux-aussi dans une situation périlleuse qui met en danger le portefeuille des vénitiens avec la menace d'une levée d'impôts digne des percepteurs du roi d'Angleterre du temps de Robin des Bois. A moins de sortir comme par magie 130 millions d'euros avant la fin de l'année, les vénitiens violeront le pacte de stabilité qui impose à la région des économies draconiennes et une participation financière colossale. Sans argent, il faudra vendre et dans l'urgence on ne gagnerait rien d'autre qu'un appauvrissement des ménages vénitiens déjà bien amochés par la crise. 

Vous ne devinerez jamais qui est à l'origine de cette grave crise ? Pierre Cardin dont le projet pharaonique du Palais Lumière qui devait voir le jour à Marghera, fait l'objet d'une opposition de plus en plus structurée de la part des riverains et des associations de protection de l'environnement, comme d'un nombre croissant de politiques et de personnalités locales. La commune réclame un versement anticipé de 40.000.000 d'euros avant de débloquer toutes les autorisations qui permettront de lancer les travaux d'édification de cette nouvelle tour de Babel qui n'a d'autre utilité - les masques tombent - que de créer ( temporairement ) des emplois et de générer de l'argent frais pour les caisses de l'administration. Son projet mis en danger, le vieux  milliardaire a faits avoir qu'il ne se sentait aucunement solidaire des difficultés de Venise et  de sa région. Chantage de financiers ou plutôt de requins de la finance, car en l'occurrence, il ne s'agit pas d'intérêts publics. plus personne ne parle des retombées sociales et économiques pour les vénitiens de la Terre ferme. Le "pognon" toujours et l'appétit insatiable de l'hydre Europe. 
La ville réclamait initialement  au couturier 80 millions pour aller plus avant dans le projet. Rodrigo Basilicati, le neveu du milliardaire a fait savoir qu'il fallait avant tout donner un feu vert sans conditions au projet de son oncle. Pour le maire Giorgio Orsini, Venise ne fait qu'appliquer la loi ce que conteste bien évidemment le couturier. Plus le temps passe, moins il est envisageable, même en cas d'un accord entre les parties, de rendre liquide la somme demandée par le biais du circuit bancaire... 

Ainsi, sans l'argent de Cardin, le pacte de stabilité est mort même en obtenant de la majorité du conseil municipal la vente en urgence d'un paquet d'actions d'une valeur de 50 millions. Là encore, quelque soit l'issue, c'est la population qui fera les frais de la situation : augmentation des tarifs, hausse des impôts, diminution des services, etc... Quand on vous dit que faire se serrer la ceinture aux populations qui n'ont comme responsabilité d'avoir eu la faiblesse de porter au pouvoir depuis une génération des voyous, des requins  et des vautours. Dans les cafés de la Sérénissime, on ne parle que de ça et de l'incroyable augmentation autoproclamée par le président Napoletano de ses émoluments. 
Image devenue habituelle des happy few en smoking et sur un Riva saluant le peuple, mêmes attitudes de Las Vegas à Moscou, de Vancouver à Abou-Dhabi, de Hong-Kong à Paris. La liste est longue de ces capitaines d'industrie décomplexés. Partout ces faux-dieux qui s'offrent à l'adoration des peuples et contribuent à confisquer libertés et acquis sociaux, et pillent à leur profit les ressources de la planète Dans l'idifférence de tous. Hélas.
Tout le monde en parle ici. Un projet mégalomaniaque pour satisfaire l'égo démesuré de Cardin et une tripotée de fonctionnaires à oeillères en Italie comme à Bruxelles ! "C'est un scandale, Pertini avait fait le contraire en temps de crise, ils s'engraissent sur notre dos quand tout devient de plus en plus difficile pour nous et nos familles."  La rogne de ce vénitien devenu tout rouge, qui s'en étouffe presque avec son café, ressemble comme deux gouttes d'eau à celle des grecs, des espagnols, des portugais que l'Europe que nous avons laissée s'installer met à genoux. Tous sentent qu'il y a quelque part quelque chose de pourri même si Mario Monti clame haut et fort que l'Italie est sortie d'affaire. Peut-être faudrait-il traduire ses paroles par "le système libéral et la finance internationale, la spéculation sont sortis d'affaire et les banques continuent de s'enrichir impunément." Parfois à Tramezzinimag, et de plus en plus, on voit rouge... Un comble en s'inquiétant du Harry's Bar réservé aux portefeuilles bien garnis. Face à l'ineptie de notre monde, on n'est pas à une contradiuction près. Après tout les plus grands révolutionnaires et de saints, ne viennent-ils pas pour bon nombre d'entre eux des milieux aristocratiques et grands bourgeois ? Le problème est que la ploutocratie est faite de gens de rien, plein de hargne et de soif de revanche. On est loin du libéralisme social et humain de Guizot quand il criait aux français de la Monarchie de Juillet son fameux "Enrichissez-vous !". Les grands d'aujourd'hui crient plutôt à leurs semblables et à leurs sbires un méprisant "Appauvrissez-les !"

Espérons que le propriétaire du Harry's Bar ne jettera pas l'éponge et que ce lieu mythique demeurera de longues années encore et ne deviendra jamais un fastfood ou une banque ! Il faut désormais s'attendre à tout avec cette ploutocratie imbécile qui n'a d'autre vision que la croissance, la concurrence et le profit ! Mais encore une fois, cela n'engage que votre serviteur et ça fait tellement du bien de crier sa colère !

COUPS DE CŒUR (HORS-SÉRIE 33) : Le cadeau d'anniversaire, ou vivre à Venise avec louer-appartement-venise.com

Se loger à Venise est une question souvent abordée dans TramezziniMag. Lorsqu'on a passé l'âge des lits superposés des auberges de jeunesse et les dortoirs des couvents, quand le budget ne permet pas l'accès aux somptueuses suites du Cipriani ou du Danieli, quand on n'a pas non plus envie d'une chambre de 8 m² à l'unique fenêtre ouvrant sur une bouche d'aération plus vraiment aérée depuis le dernier doge (ce qui devient rare heureusement), la solution la plus intéressante et la plus engagée, s'avère la location d'un appartement. 
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Non seulement on est libre de s'organiser comme on le souhaite, mais on aborde Venise de la meilleure manière possible : en vivant au rythme de ses habitants, en s'installant dans une vie vénitienne le temps d'un séjour. Et puis, avoir dans sa poche les clés d'une maison vénitienne fait se sentir déjà «bon vénitien» comme l'écrivait Henri de Régnier. C'est ce que raconte les lignes qui suivent.
Anne et Philippe n’étaient pas revenus à Venise depuis leur voyage de noces. Vingt ans ensemble, trois beaux enfants, cela mérite une fête un peu spéciale. Les amis complotèrent quelques semaines pour leur offrir une soirée mémorable. Mais quel cadeau leur faire ? Les enfants, complices suggérèrent un voyage à Venise en famille. Tout le monde participa. Train de nuit au départ de la gare de Lyon. Dîner dans le train, spumante et romantisme. L’inoubliable arrivée sur la lagune au petit matin, ces senteurs si particulières, la lumière soudain différente, les reflets du soleil sur l’eau, le son des cloches. Venise le matin, par une de ces journées pleines de promesses. La promesse d'une page blanche.

Dans l'enveloppe qu'on leur avait solennellement remis après le gigantesque gâteau d'anniversaire, les instructions. Philippe déplia le deuxième feuillet : Votre résidence à Venise. Le document expliquait comment se rendre à l'adresse réservée auprès de http://louer-appartement-venise.com. Le choix s'était porté sur cette agence spécialisée dans ce type de location sur la recommandation de l'un des amis de la famille qui gardait un souvenir radieux de son séjour. Le site, très didactique, simple, sobre et élégant, présente en images et avec force détail les 72 appartements mis à la disposition des touristes du monde entier, douze mois sur douze, à des tarifs vraiment compétitifs. Les enfants d'Anne et Philippe hésitèrent entre un appartement situé au premier étage d'un vieil immeuble non loin du ghetto, et un autre situé dans le sestiere de Dorsoduro. Les deux logements montraient des intérieurs soignés, clairs et joliment décorés. Que choisir ?

Finalement, ils se décidèrent à appeler l'agence. Aucun des enfants d'Anne et Philippe ne parlant assez bien l'italien, ils avaient été soulagés d'entendre quelqu'un s'exprimant en français à l'autre bout du fil. En quelques heures tout avait été réglé : le choix de l'appartement qui conviendrait le mieux aux parents et où (autre surprise faite à leurs parents) les enfants les rejoindraient avec des fleurs et des croissants deux jours plus tard. Eugenia, la jeune femme qui répondit au téléphone, s'occupa de leur réservation. Attentive et professionnelle, elle leur donna vite l'impression d'être une amie de toujours. Tout se mit en place avec une incroyable simplicité. Une fois la disponibilité de l'appartement vérifiée, ils versèrent un acompte correspondant à 20% du prix total de la location. Carte de crédit ou Paypal. En toute sécurité. Dès réception du paiement, l'agence leur envoya un coupon de réservation. Tout y était confirmé : les lieux, les dates, le nombre de personnes. C'est ce coupon qui sert de sésame pour l'installation le matin du grand jour. Il suffit alors de s'acquitter du solde. 
 
Pierre, le cadet des enfants d'Anne et Philippe, futur magistrat étant toujours très précis, avait pris le temps de parcourir le site en long et en large. La page consacrée aux commentaires des visiteurs ayant utilisés les services de louer-appartement-venise.com confirme bien la qualité des prestations fournies et la satisfaction des clients. Il apprit ainsi que le site géré par une agence ayant pignon sur rue à Trévise et à Bologne (où se trouve le siège social de la ditta) depuis longtemps, était d'une conception récente et qu'il rassemblait les appartements de vénitiens désireux de satisfaire au mieux la demande des touristes. Joliment meublés de style vénitien typique ou avec une décoration très contemporaine, ils accueillent de deux à huit personnes avec tout le confort qu'on puisse désirer. La philosophie de la société Doppiadori est claire et transparait dans le descriptif du site : rassembler des appartements bien situés et confortables à des prix compétitifs en veillant à une qualité de service de haut niveau. Sans prétention mais efficace, l'agence met tout en œuvre pour la satisfaction de ses clients et contribue à rendre leur séjour le plus agréable possible.
 
Mais revenons à Anne et Philippe que nous avions laissé à la gare. Les explications détaillées fournies par Eugenia les menèrent sans encombre vers la calle où se situe leur résidence vénitienne. Sur place une jeune femme les attendait, avec un large sourire. Tour du propriétaire, explications sur le fonctionnement de la machine à laver, conseils de ménagère sur le meilleur endroit pour faire les courses. Sur le coupon figure d'ailleurs le numéro de la personne chargée du check-in (comme du check-out). A tout moment, elle peut être jointe. Anne et Philippe n'en eurent pas besoin. Les enfants avaient choisi un grand appartement situé au premier étage d'un l'église San Cancian. Vaste logis de plus de 100 m² meublé comme autrefois auquel on accède par un escalier extérieur au milieu d'une ravissante cour jardin. Avec leurs enfants, ils passèrent un séjour inoubliable dans cet appartement signorile. Marie, la plus artiste des trois enfants aurait préféré celui situé sous les toits du côté de San Marco, parce qu'il était très design et possédait une terrasse.La semaine se déroula comme un enchantement. Tous en parlent encore et veulent bientôt revenir avec leurs amis...


Avec 72 logements mis à disposition, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets sur ce site. TramezziniMag n'a de cesse de recommander ce mode de séjour plus authentique, permettant le maximum d'indépendance et de liberté de mouvements et qui s'avère souvent le plus économique et très fiable. C'est aussi un mode de séjour qui s'inscrit totalement dans la logique du développement soutenable. La location temporaire permet de participer à la restauration d'immeubles qui sans cela seraient à l'abandon où détournés de leur fonction originale. Le coût très élevé des travaux à Venise oblige très souvent les propriétaires à vendre leurs biens, choisir ce mode de vacances est une réponse efficace et durable aux problématiques de la Sérénissime. 
 
La passion des animateurs de louer-appartement-venise.com pour Venise et leur intérêt pour sa protection s'inscrivent totalement dans cette logique. Les gens qui font appel à eux peuvent tous en témoigner, vivre à Venise à la vénitienne est un bonheur à portée de toutes les bourses. La prochaine fois que vous vous rendrez dans la cité des doges, essayez-donc de vivre à la vénitienne, Eugenia et ses collègues vous trouveront le logis qu'il vous faut ! Nous attendons vos retours.