A Venise, il y a deux camps. Dans l'un comme dans l'autre, on s'y retrouve le plus souvent sans l'avoir voulu. Par quelle magie, quel coup du sort devient-on un jour proche des vénitiens, admis dans le cercle rapproché des citoyens de la Sérénissime ? Pourquoi d'autres demeurent-ils à tout jamais exclus de cette communauté avenante et chaleureuse ? Question idiote et inutile peut-être, mais qui méritait d'être posée. Après les avoir tenus à distance pendant de nombreux siècles, le vénitien est envahi par les barbares. Depuis longtemps déjà. Il fallait bien qu'ils se vengent d'une manière ou d'une autre. Envahie donc, mais pas occupée, notre chère Venise.
Même les nazis durant les dernières années de la seconde guerre mondiale n'avaient pu venir à bout de l'art de vivre des vénitiens. Aucun Mc Donald's même avec un décor ultra-vénitien (un peu façon vulgarité Las Vegas ou Miami), n'a pu remplacer à ce jour les ostarie traditionnelles. Le Coca Cola est toléré, apprécié même, mais le spritz et les ombre de vino bianco sont loin devant en terme de statistiques (et d'art de vivre !). C'est par l'aptitude à faire sien cet art de vivre justement que l'on devient "bon vénitien" et qu'on se retrouve un jour dans le camp des initiés. Dangereuse appartenance qui peut mener loin tant on boit facilement à Venise... Mais on y mange aussi et ce cercle d'élus est fait d'épicuriens et de sybarites. Comme les vénitiens...
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