Comme
toutes les villes du monde, Venise est la proie de biens des maux nés
des temps modernes. Il en est un qui est particulièrement insoutenable,
inadmissible et sacrilège : partout des vandales taguent les murs,
couvrant chaque espace disponible de graffitis la plupart du temps
laids et minables (voir Tramezzinimag du 18/06/2012 : ICI).
Ces
imbéciles iconoclastes ne prennent même pas la peine de laisser sur les
murs historiques de la Sérénissime des tentatives de création
artistique esthétique. Ce ne sont que des "signatures", histoire de montrer qu'ils sont passés par là, comme les chiens qui pissent pour marquer leur territoire. Pourtant, à la suite de Giorgione et de Carpaccio, le Street Art peut être beau et s'inscrire parfaitement, avec son côté éphémère, dans le paysage urbain des sites historiques. Ernest Pignon-Ernest, Miss Tic ou Bansky
ont ainsi créé des œuvres sur papier ou au pochoir qui n'endommagent ni
n’enlaidissent les murs où elles sont apposées. Beaux toujours, drôles
souvent et facilement détachables des murs sans risquer de les
endommager, ces créations sont de vraies œuvres picturales.
Hélas
ce qu'on voit partout à Venise, comme à Berlin, à Londres ou à Paris,
n'est qu'éructation et flatulences pseudo-artistiques de jeunes dévoyés
mal lavés et un peu trop astiqués à la marijuana et à la bière. Ces No
Future traînent leur bêtise et leur désespérance le long des calle et des fondamente, et le moindre sottoportego attire
leur soif de déjection. Des vénitiens - et souvent des étrangers
amoureux de Venise - se mettent au travail pour nettoyer ces déjections
immondes.
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