VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
29 juillet 2016
L'émotion à Venise : hommage au jeune Filippo....
28 juillet 2016
Théo, célèbre chat vénitien, client du bar Ai Artisti
Theo vivait dans le sestiere de Dorsoduro dans les années 70-80. C'était un drôle de félin. Indépendant, parfois câlin, souvent joueur mais aussi taciturne à ses heures. Il fréquentait assidument le bar Ai Artisti, sur le campo San Barnaba, un authentique bar de quartier ouvert... en 1897. Le matou avait une particularité : il se mettait à ronronner dès qu'il entendait de la musique baroque . Et on dit que les violons de Vivaldi le mettaient quasiment en transe. C'était une personnalité connue du quartier et appréciée de tous.
Pendant des années, il y avait cette lithographie de Franco Gelli (*) publiée en 1979 par les Edizioni Ghen, dans le bar qui est resté longtemps un bar de quartier où se retrouvaient chaque jour des habitués. Aujourd'hui rénové, l'établissement a conservé son nom mais le cadre a disparu emportant avec lui le souvenir de Theo. C'est ainsi que s'efface la mémoire des gens. Aucun des serveurs de ce petit estaminet sympathique ne l'a connu ni n'en a même entendu parler. Dommage, c'était quelqu'un ce chat ! Un vrai vénitien !
Notes :
* Franco Gelli, né en 1930, arrivé à Venise à vingt ans. Étudiant en architecture, il se tourne rapidement vers la peinture sous la direction de Mario De Luigi. Il expose son premier tableau à la Bevilacqua la Masa - années vénitiennes 1950/55. Il rejoint plus tard le mouvement artistique Genetic Art Movement (GHEN), fondé par Francesco Saverio Dòdaro en 1976 et en devient le numéro deux. Il crée, entre autres œuvres, « Genetic hypothesis of the city, 1984 », qui explore la relation viscérale entre l'art, la vie urbaine et l'évolution sociale des villes. Le portrait de Theo est à inclure dans ce corpus. Il meurt en 1997.
27 juillet 2016
En attendant des nouvelles de Google...
Reproduction d'un billet paru dans le blog de substitution Tramezzinimag.over-blog.com créé en urgence après l'aspiration-disparition soudaine du blog originel. Pour information.
Chers lecteurs,
Tout d'abord merci d'avoir été aussi nombreux à vous manifester quand la nouvelle s'est répandue de la suppression de Tramezzinimag, l'original, par la plateforme blogger, qui appartient à Google. Tweets, mails, textos, (même un gentil petit mot avec un joli dessin d'un ami vénitien ce matin dans ma boîte aux lettres), messages sur Facebook et diverses propositions de pétition, collecte pour un encart dans la presse ou une action en justice... Avec au passage pas mal de malédictions lancées par certains d'entre vous contre le méchant Goliath qui décide unilatéralement de suspendre un compte sans raison apparente et en tout cas sans s'expliquer ni se justifier.
Mais Tramezzinimag, fort de ses onze ans d'existence, ses plusieurs centaines de milliers de lecteurs depuis sa création, avec une moyenne de 800 personnes chaque jour, ne va se laisser abattre. Certes, si Google ne retrouve pas la raison (mais Google est américain et l'Amérique va bien mal et marche un peu sur la tête alors il ne faut pas trop se faire d'illusion), c'est un trait que je devrais tirer sur plus d'un millier d'articles, des centaines de photographies, des vidéos et des sons dont l'archivage a bien été fait pour l'essentiel... Sur Google en qui j'avais, apparemment à tort, une confiance aveugle !
Alors hauts-les-cœurs, il y a longtemps que j'envisageais la mutation vers Overblog. Profitons de la situation et tirons les marrons du feu : Tramezzinimag ne doit pas, ne peut pas mourir ainsi, sous les coups de l'inculture et de la bêtise modernes que semble vouloir personnaliser Google désormais.
Alors faites passer le message autour de vous : après cet incident inattendu et stupide, Tramezzinimag, encore et toujours Work In Progress, chantier merveilleux et réjouissant à la gloire de Venise, la vraie, pas celle de la quincaillerie grotesque des croisiéristes, de la bimbeloterie genre Disneyland et Las Vegas, est en ligne. Prévenez vos amis, dites-leur bien que le découragement et le dépit n'auront durer que le temps de l'orage minable qui a tonné sur Venise cet après-midi.
Nouveau départ ou hébergement provisoire chez des amis bienveillants ? Chi Lo sa ? Que ceux qui étaient jusqu'à présent régulièrement sur Tramezzinimag « comme on se rend dans une bibliothèque » pour glaner des informations et « respirer cet air unique delà Venise authentique » (jolis propos de lecteurs reçus aujourd'hui parmi tous vos messages de soutien) ne soient pas tristes. Nous aurons gain de cause. Ensemble. Dussé-je me lancer dans une procédure juridique ou ameuter la presse où je ne sais quoi qui puisse faire rendre raison au géant californien qui se moque des petits comme nous, à l'image de cette société libérale malade et agonisante. Parce que c'est de Venise dont il s'agit, de sa survie, de son rôle de laboratoire d'innovation, de son mode de vie unique qu'il nous revient de contribuer à défendre et à protéger !
A Venise au fil des jours. Journal.
12 juillet 2016.
Délices du petit matin à Venise. La grande majorité des touristes n'est pas levée ou pas encore en train de se répandre dans les rues. Tout est calme. Serein. Les éboueurs passent avec leurs grands chariots, les livreurs vont et viennent. Seul bruit rémanent, le cri des hirondelles qui se mêle à celui des mouettes affamées qui dépècent les sacs d'immondices devant les maisons endormies. Des gens qui se rendent à leur travail, d'autres qui promènent leur chien. Rien que de très banal et qu'on peut observer dans toutes les villes du monde, mais ici, il règne une tranquillité comme à la campagne et pourtant on ne peut pas ne pas avoir la sensation d'être au milieu d'un centre urbain, certes aujourd'hui dépeuplé, mais tout rempli de siècles d'activité humaine.
J'ai ressenti cela un jour à Pompéi. C'était comme aujourd'hui, par un matin. Tôt. Il y avait peu de monde et je devais été le seul visiteur. Des employés, très jeunes, balayaient le forum, des chiens errants allaient et venaient. Tout était silencieux. Mais d'un silence rempli d'une sorte de ferveur. Soudain je ressentis comme une fièvre. Cette ambiance dans l'air qu'on retrouve partout les jours de foire ou de marché... Seul ou presque dans ces ruines, j'avais l'impression très nette d'être au milieu d'une foule de citadins, de camelots, d'artistes et d'ouvriers. C'était comme si mon esprit traverse le temps et que l'esprit de ceux qui vécurent la venait à sa rencontre. Nulle angoisse, nulle terreur. Il y avait dans l'air les remugles du monde d'avant. C'est une peu la même chose ici à Venise sauf que l'activité humaine ne s'est jamais interrompue et que tout continue comme autrefois. Les vénitiens, comme leurs ancêtres vaquent aux mêmes occupations dans les mêmes lieux, avec les mêmes contraintes et les mêmes usages. Et puis, ce qui fait la particularité de l'atmosphère ici dans la cité des doges, c'est l'absence de véhicules automobiles.
Il y a bien le bruit des barques à moteur sur les canaux, mais nulle part ces pétarades qui ailleurs troublent nos sens et que nous ne remarquons plus tant nous y sommes habitués. Nos villes modernes sont envahies depuis longtemps par le bruit. L'absence ici de cette rumeur permanente qui couvre tout autre son est ce qui rend Venise unique, presqu'autant que son architecture, ses trésors d'art et son emplacement au milieu de la lagune. C'est un tout certes, d'autres l'ont dit bien mieux que moi. Mais ce tout unique rend tellement heureux, paisible, serein. Il y a un rythme particulier auquel on s'adapte naturellement et qui rend toute activité joyeuse...
En plein été, ces matins calmes sont aussi remplis de fraicheur. La marée et le vent qui l'accompagne à refroidi l'air pendant la nuit. Souvent, jusqu'à une ou deux heures du matin, l'air est suffocant. Hier soir, même sur les Fondamente Nove, qui se situent pourtant au nord de la ville et où il fait souvent tes froid avec des vents qui viennent du fond de la lagune et rebondissent vers la façade nord de la ville, il régnait une chaleur étouffante. Puis soudain, avec le changement de marée, une brise lointaine, douce et odorante s'est répandue comme le fait l'air brasse par un ventilateur dans une pièce chauffée par le soleil et tout devint plus doux.
Et la lumière, cette lumière unique qui danse sur les façades des et jaillit tout autant des reflets sur l'eau que de ceux que renvoient les fenêtres des maisons. Les couleurs des maisons, du jaune pâle à l'ocre le plus sombre, souvent soulignées par le blanc de la pierre d´Istrie qui encadre les ouvertures et décore les balcons, et le vert profond des volets de bois, sont un bonheur pour les yeux. La moindre façade, même la plus lépreuse, la plus insignifiante se donne de beaux airs sous la lumière du matin...
Le marchand de journaux range son étal en sifflotant. En face, un bengali installe ses colifichets à trois sous qui feront le bonheur des enfants des touristes. Ils ne s'adressent jamais la parole. Le restaurant Acqua Pazza n'ouvre pas le lundi. La terrasse restera vide. Ceux qui travaillent son temps déjà passés. Il est presque neuf heures. Dans quelques minutes, les cloches vont répandre leur humeur joyeuse sur la ville. Un nouveau jour, semblable à tous les autres jours, mais avec davantage de goût que nulle part ailleurs...
Pour moi, une semaine après mon arrivée, c'est aussi un commencement. J'avais décidé de passer la première semaine à dormir; me reposer, me détendre en ne faisant rien de particulier. Ranger et ordonner à mon goût la maison, prendre nos marques Mitsou et moi. Cuisiner aussi - l'un des moyens que j'emploie pour retrouver calme et sérénité mais aussi les kilos perdus avec le stress et la précipitation de ma vie ces derniers mois - écouter de la musique, bouquiner des livres insignifiants ou sérieux... Bref, le farniente complet. Je m'y entends assez bien contrairement à ce que peuvent penser les gens qui me voient toujours actif et sur la brèche. Nos vacances d'avant, les pieds dans l'eau du Bassin d'Arcachon ou à la Moignerie, notre chère maison du Cotentin, commençaient toujours ainsi pour moi : réajuster le décor souvent malmené par des mois d'hivernage et les mains maladroites de ceux qui restaient ; fleurir à nouveau les vases; ranger les livres; aérer et parfumer les pièces; remplir les armoires de provisions glanées au marché ou chez les producteurs du coin. Puis sortir les transats et s'affaler pendant plusieurs jours d'affilée entre les repas, passant joyeusement du lit à la chaise longue dans le jardin et du jardin à la plage.
Quelques jours de ce régime draconien et la pleine forme retrouvée, je pouvais attaquer les inévitables travaux à faire dans la maison? Mais aussi me mettre à écrire et à lire sérieusement. J'avais la chance de pouvoir le plus souvent disposer de quatre à six semaines de vacances, voire huit parfois. À ma discrétion. Une huitaine de jours pour le régime reprise de forme, une bonne semaine de réadaptation aux lieux, puis de deux à quatre semaines de vraies vacances et une dernière semaine pour se faire à l'idée de quitter bientôt un rythme parfaitement heureux et totalement en adéquation avec ma nature profonde. Non pas de la paresse, plutôt de l'authenticité. Être enfin, totalement, soi-même. Au moins une fois l'an. Je sais que certains de mes lecteurs ne comprendront pas, portés par les usages modernes qui nous font considérer qu'on n'existe que dans le vacarme et l'action trépidante... J'en suis bien triste pour eux et souhaite qu'ils puissent un jour expérimenter ce bonheur par eux-mêmes.
Commentaires initialement publiés sur Overblog :
Je crois comprendre que vous avez de nouveau une maison "là haut". J'en suis heureuse pour vous.
Tous les éléments de la lagune et de sa cité ouvrent les écoutilles des sens. L'œil plus vif, qui observe la pierre et apprécie sa couleur, l’écoute attentive qui capte très tôt le matin le moindre frémissement des vibrations, le moindre souffle ponctué au loin par des bribes de mots dans ce dialecte si particulier, le toucher qui mène la main à caresser la pierre fraiche, frôlant une écorce d'arbre, la balustre métallique d’un vieux pont, l'odeur si particulière de Venessia, à la fois maritime par ses effluves salées, parfois légèrement putride, et florifère par la présence cachée d’une végétation luxuriante, les vénitiens sont d'excellents jardiniers ; le goût quant à lui sera magnifié à cette heure si matinale par la récompense d'un bon caffè, particulièrement bienvenu après toutes ces gourmandises.
Le temps, on ne le perd pas, on le prend, on le savoure, on le sent glisser dans ses pores, il nous pénètre languissamment et c’est là toute la généreuse offrande de cette si grande et si précieuse Amie.
L’éducation à la Vie, la vraie !
25 juillet 2016
"Si trovemo al maregrafo" : une énigme à Venise...
S'il est vrai que les progrès de la technologie permettent de remplacer les anciens systèmes de détection des marées par des systèmes modernes informatisés, directement gérés par l'ISPRA (ex-APAT), le le gruppo WSM a dénoncé cette disparition auprès des autorités compétentes et demande que l’appareil reprenne sa place "dove gera come gera". Attendons les réponses de l'administration...
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23 juillet 2016
Les marchands de rêves : considérations dilettantes & autres souvenirs sur les librairies à Venise (1)
Chaque époque à ses usages et ses mœurs. En passant ce matin devant la magnifique affiche de l'exposition consacrée au libraire imprimeur et typographe de la renaissance vénitienne, Alde Manuce, je repensais à cet enfant immortalisé par un ami photographe sur le vaporetto alors qu'il était en train de lire un gros roman quand tout autour de lui des dizaines d'adultes tapotaient nerveusement sur leur smartphone ou leur tablette. On devine combien l'enfant est loin, perdu dans les douces brumes de l'imaginaire, le gros livre à peine commencé, posé sur ses genoux. Vision qui m'émeut toujours que celle de ces jeunes lecteurs gourmands de mots et d'idées pour qui le livre est un compagnon fidèle, un ami, un consolateur parfois...
Les livres, combien sommes-nous à avoir été un jour d'enfance pris par leur magie sans jamais plus ne s'en être détachés ?
Je pourrais parler aussi de l'émotion qui s'empara de moi lorsque je pénétrais seul, un peu tremblant, pour la première fois de ma vie, dans une librairie. C'était un des premiers jeudis où ma mère me laissait aller en ville seul... L'odeur mêlée de cire et de papier, les hauts rayonnages remplis d'ouvrages jusqu'au plafond, les vendeurs en blouse blanche, la caissière derrière son haut guichet de bois, le silence des lieux comme un appel au recueillement...
Mais je m'emporte en d'ineffables digressions et certains diront qu'une fois encore je le laisse prendre par la nostalgie d'un temps largement périmé. Nostalgie ? Mélancolie plutôt, dont une dose légère en parfumant le quotidien de senteurs précieuses, le rend supportable au vieil homme que je deviens. Il est entendu que nous parlons des vraies librairies, pas des supermarchés discount qui proposent des livres comme ils pourraient offrir au chaland des poires ou des caleçons... Venons-en à notre sujet : Des vraies librairies donc et en particulier de celles de Venise.
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"Io non so perché venni al mondo; né come; né cosa sia il mondo; né cosa io stesso mi sia. E s'io corro ad investigarlo, mi ritorno confuso di una ignoranza sempre più spaventosa. Non so cosa sia il mio corpo, i miei sensi, l'anima mia; e questa stessa parte di me che pensa ciò ch'io scrivo, e che medita sopra di tutto e sopra se stessa, non può conoscersi mai. Invano io penso di misurare con la mente questi immensi spazi dell'universo che mi circondano. Mi trovo come attaccato a un piccolo angolo di uno spazio incomprensibile, senza sapere perché sono collocato piuttosto qui che altrove; o perché questo breve tempo della mia esistenza sia assegnato piuttosto a questo momento dell'eternità che a tutti quelli che precedevano, e che seguiranno. Io non vedo da tutte le parti altro che infinità le quali mi assorbono come un atomo." (1)

Venise autrement chez Détours : l'émision de la RTS s'intéresse à Tramezzinimag
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© Détours - Radio Télévision Suisse - Photographie Antoine-Lalanne-Desmet - 2016. Tous Droits Réservés. |
C'était un projet assez ancien. L'idée en était venue à Antoine Lalanne-Desmet - dont Tramezzinimag a déjà souvent cité dans ces colonnes - lors d'un voyage d'agrément il y a trois ans avec comme troisième larron mon filleul Jacques Comby, pianiste de talent mais aussi l'un des camarades de virées parisiennes d'Antoine. Guider les auditeurs dans la Venise de Tramezzinimag, ou pour être plus près de l'idée de départ, dans la Venise où j'ai vécu avec les gens que j'y connais tout en présentant la vision que j'en ai et qui évolue avec les années. Ce fut le prétexte de mon voyage de mai dernier dont la chronique a été publiée sur le blog. Des heures de prise de son, de nombreux entretiens avec des amis, des détails revenus au fil des discussions entre Antoine et moi et l'idée de montrer une Venise différente de celle qu'on voit dans les documentaires des télévisions du monde entier. Parler de la lagune, de ses habitants, des gens qui se battent pour que le monde unique de la cité lagunaire perdure et ne se transforme ni en réserve d'indiens ni en parc d'attraction. Cela a donné deux heures d'émission. Il y avait de la matière pour quatre ou cinq heures supplémentaires d'émission...