La quarantaine semble devoir s'éloigner et avec elle le devoir d'attendre pour revenir et retrouver la vie d'avant. Mais sera-t-elle comme avant la vie désormais ? Faut-il que nous remettions nos pas dans nos pas d'avant ? Aller en barque jusqu'au Lido, lentement, silencieusement. La lagune vide de ces horribles pachydermes flottants qui ne seront pas revenus et peut-être, grâce à Dieu, jamais ne reviendront... Il est permis de rêver. Nul besoin de remplir une attestation sur l'honneur. Rêver que tout va changer. Rêver qu'il y aura moins de monde, moins d'hystérie, moins de choses vaines et inutiles... Rêver en glissant sur les eaux vertes vers la mer... Égoïstement diront certains. Peut-être bien, mais comme il sera bon de reprendre son souffle dans une atmosphère lavée, sans plus aucun remugles du mode de vie qui nous tenait tous. De ne croiser que d'autres comme nous qui vont eux-aussi retrouver l'essentiel. Plus de pollution dans l'air, les eaux purifiées, le ciel lavé. Une invitation à reprendre le chemin de la plage, les promenades vers les murazzi et enfin retrouver cette sensation merveilleuse du premier contact la première fois de l'année du premier bain. L'Adriatique qui semble encore endormie et que nos mouvements en elle réveilleront en réveillant notre ardeur et notre joie. Puis sortir de l'eau, sentir l'eau couler le long de notre peau que le soleil caresse, marcher sur le sable lissé par le silence des jours passés, avec le cri des mouettes et le souffle d'une brise toujours parfumée se mêlant au chant des vagues comme unique bruit pour emplir nos oreilles. S'étendre sur la serviette et se laisser aller au rêve, à la douceur de l'instant. Oublier tout le reste, s'endormir un instant, sentir la lumière qui chante et se réjouir de pouvoir ensemble faire que tout change enfin... Bientôt peut-être.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires :