Quand
 le beau temps revient et que les terrasses de nouveau fleurissent le 
long des fondamenta, quand les jupes des femmes se font plus courtes et 
que les garçons remontent leurs manches, la veste sur l'épaule, il 
redevient agréable de prendre le temps. Siroter un spritz (prononcez 
toutes les lettres) au bar de l'horloge, au pied de la maison du 
vainqueur de Lépante, à Sta Maria Formosa, au Margaret Duchamp de Sta 
Margherita, au Florian ou au bar de l'Arsenal, près de san Martino, 
debout parmi les autres clients ou assis à une table sous le soleil de 
mai, le journal devant soi, c'est boire l'âme de venise. C'est communier
 au quotidien immuable des vénitiens. Alors, il est naturel que de 
retour chez soi on souhaite, nostalgie oblige, retrouver les sensations 
qui ont fait palpiter notre petit coeur émotionné par temps de volupté. 
En voici donc la recette. Tout est dans le dosage et dans les 
ingrédients, pas toujours faciles à se procurer de par chez nous.
.
Tout d'abord il faut savoir qu'il existe quatre variétés de Spritz : au Select (Select Pilla), à l'Aperol, au Bitter (avec du Campari) et enfin avec du Cynar (liqueur à base d'artichaut très à la mode dans les années 50). Le barman ne manque jamais de vous demander votre préférence. Pour ma part, je le prend toujours à l'Aperol. C'est un apéritif né à Vérone en 1919, fait à base de rhubarbe, de gentiane et d'oranges amères. Comme les vénitiens, ma préférence va au Select
.
La recette :Dans un verre, mettre deux doigts de vin blanc sec ou de prosecco, un doigt de l'apéritif choisi (Select, Aperol, Campari, ou Cynar),
 remplir le verre d'eau minerale gazeuse. Une rondelle de citron ou 
d'orange, une olive sur une pique, parfois un glaçon quand il fait très 
chaud, et la magie est entre vos mains prête à illuminer votre gosier. 
Quand vous vous en préparerez un, fermez les yeux en le buvant. Vous 
retrouverez en un instant toutes les sensations qui furent les vôtres 
quand vous étiez à Venise : les bruits, les odeurs, la lumière... A la 
bonne vôtre!tabilité : rien ne va plus
__________
5 commentaires:
- Voila un sujet d'actualité en ce dimanche matin.... l'heure de l'apéritif approchant....
 J'ai découvert le spritz avec un ami vénitien dans un bacaro de Canareggio, debout au comptoir en dégustant quelques cichetti..Hmmmm... J'ai adoré.... Mais une autre fois,on ne m'a rien demandé et celui qu'on m'a servi était beaucoup trop amer à mon goût! Je ne suis pas spécialiste en la matière, alors si je veux un spritz "dolce"....que dois-je acheter, du Campari, de l'Apérol???? Merci Lorenzo et salute...
- caro Lorenzo... lascia che io brinda con te alla primavera.. (io lo prendo al select di solito)
- J'ai trouvé APEROL chez MONOPRIX et NICOLAS!!! SPRITZ TIME!!!
- Bravo, voilà une bonne nouvelle pour les amateurs de spritz. A Bordeaux, le restaurant italo-newyorkais "Le Vanzetti" rue des Lauriers a mis le spritz à sa carte. fait avec de l'Americano, il n'est pas mauvais ! Avis aux amateurs.
- Bonjour Lorenzo, je me suis permis de faire un lien vers votre blog pour la recette du spritz, dans un billet que je publie demain, je tenais à vous en informer, par courtoisie. Si vous désirez que je retire le lien, pas de problème !


 
 
 







 
   C'est  celle-là qu'il a peinte, mais dont il ne parle jamais. Les mois et les  mois qu'il y a passés ont-ils donc disparu de son souvenir ? Jamais il  ne prononce le nom de la ville quand nous sommes ensemble, quoique nous  pensions l'un et l'autre à elle. Nulle part elle n'est plus présente que  dans cet atelier. Elle est dans ces toiles retournées et que j'imagine à  ma guise, tout en regardant dans une vitrine quelqu'une de ces fioles  transparentes rapportées de là-bas et qui semblent toujours contenir de  l'eau de la lagune, tandis que, sur le parquet, se roule un chat qui  porte au cou un de ces colliers en boules de verre coloré qu'on fabrique  à Murano, – un chat trapu, rond et baroque, qui a l'air de ces animaux  un peu diaboliques dont Carpaccio animait ses compositions et dont il  ornait ses terrains semés de fleurettes délicates, sous les pas de ses  San Giorgio et de ses Santa Orsala.
C'est  celle-là qu'il a peinte, mais dont il ne parle jamais. Les mois et les  mois qu'il y a passés ont-ils donc disparu de son souvenir ? Jamais il  ne prononce le nom de la ville quand nous sommes ensemble, quoique nous  pensions l'un et l'autre à elle. Nulle part elle n'est plus présente que  dans cet atelier. Elle est dans ces toiles retournées et que j'imagine à  ma guise, tout en regardant dans une vitrine quelqu'une de ces fioles  transparentes rapportées de là-bas et qui semblent toujours contenir de  l'eau de la lagune, tandis que, sur le parquet, se roule un chat qui  porte au cou un de ces colliers en boules de verre coloré qu'on fabrique  à Murano, – un chat trapu, rond et baroque, qui a l'air de ces animaux  un peu diaboliques dont Carpaccio animait ses compositions et dont il  ornait ses terrains semés de fleurettes délicates, sous les pas de ses  San Giorgio et de ses Santa Orsala.


 Je  suis presque certain que le même lieu pris en photo une heure après,  montrerait les leoncini (la petite place surélevée qui est devant le  palais patriarcal, où on déposait autrefois les noyés pour qu'on vienne  les reconnaitre) garnis de papiers gras et de bouteilles vides, comme  souvent dès que la bonne saison revient... Bien entendu, s'il y avait  davantage de lieux adaptés aux touristes peu argentés, des espaces verts  avec des bancs et des tables, des toilettes publiques, des corbeilles  plus nombreuses et des "stewards" ou des "hôtesses" pour rappeler les usages à tout ce monde, les choses seraient différentes. mais Venise n'est pas
Je  suis presque certain que le même lieu pris en photo une heure après,  montrerait les leoncini (la petite place surélevée qui est devant le  palais patriarcal, où on déposait autrefois les noyés pour qu'on vienne  les reconnaitre) garnis de papiers gras et de bouteilles vides, comme  souvent dès que la bonne saison revient... Bien entendu, s'il y avait  davantage de lieux adaptés aux touristes peu argentés, des espaces verts  avec des bancs et des tables, des toilettes publiques, des corbeilles  plus nombreuses et des "stewards" ou des "hôtesses" pour rappeler les usages à tout ce monde, les choses seraient différentes. mais Venise n'est pas 

 Avant tout, vivez comme vous le feriez n'importe où ailleurs :
Avant tout, vivez comme vous le feriez n'importe où ailleurs :  en  regardant les enfants courir après les mouettes. Entendre les cloches  de l'église répondre à celles des églises voisines et rentrer chez soi  préparer le repas. Les tulipes dans un vase sur la belle nappe bleue, le  rayon de soleil qui illumine le pavement de la cuisine, l'odeur des  glycines partout dans la ville et bientôt, les cris des enfants qui  sortent de l'école... Ailleurs, les cris des barcaroï qui  chahutent et plaisantent en livrant leur marchandise au marché, les  gondoliers qui sortent du bar entourés de l'odeur du café qu'ils  viennent de boire, le livreur de brioches qui s'en va par les calli,  le  panier sur la tête comme autrefois. Les ouvriers qui poussent leur  chariot; les carabiniers, toujours grands, toujours impeccables qui se  donnent un air sévère, surtout devant les filles
en  regardant les enfants courir après les mouettes. Entendre les cloches  de l'église répondre à celles des églises voisines et rentrer chez soi  préparer le repas. Les tulipes dans un vase sur la belle nappe bleue, le  rayon de soleil qui illumine le pavement de la cuisine, l'odeur des  glycines partout dans la ville et bientôt, les cris des enfants qui  sortent de l'école... Ailleurs, les cris des barcaroï qui  chahutent et plaisantent en livrant leur marchandise au marché, les  gondoliers qui sortent du bar entourés de l'odeur du café qu'ils  viennent de boire, le livreur de brioches qui s'en va par les calli,  le  panier sur la tête comme autrefois. Les ouvriers qui poussent leur  chariot; les carabiniers, toujours grands, toujours impeccables qui se  donnent un air sévère, surtout devant les filles (et devant les vitrines où ils aiment se contempler)... Tout ce monde  est le même qu'ailleurs, mais ici il y a quelque chose de plus. La  lumière, les odeurs, le décor ? Tout cela à la fois sans doute. C'est  Venise au quotidien. C'est la Venise que j'aime. La prochaine fois que  vous y allez, humez cet air unique, ouvrez grand vos yeux à Castello, à  Dorsoduro comme à Canareggio. Vous verrez, une heure de quotidien  ordinaire vous fera plus de bien qu'une nuit de sommeil. Vous reviendrez  réjoui, affamé et heureux ! Essayez.
  (et devant les vitrines où ils aiment se contempler)... Tout ce monde  est le même qu'ailleurs, mais ici il y a quelque chose de plus. La  lumière, les odeurs, le décor ? Tout cela à la fois sans doute. C'est  Venise au quotidien. C'est la Venise que j'aime. La prochaine fois que  vous y allez, humez cet air unique, ouvrez grand vos yeux à Castello, à  Dorsoduro comme à Canareggio. Vous verrez, une heure de quotidien  ordinaire vous fera plus de bien qu'une nuit de sommeil. Vous reviendrez  réjoui, affamé et heureux ! Essayez.








 les Filets de Saint Pierre à la Carlina, les pâtes aux écrevisses et aux courgettes. A la carte des desserts, un merveilleux gâteau au chocolat, des sabayons... Les enfants sont reçus comme des princes et, en été, lorsque les parents dégustent leur Bellini, les enfants seront très fiers de boire aussi leur cocktail, la même chose  sans alcool, (jus de pêche fraîche et limonade). Les prix sont bien  plus raisonnables que chez le grand frère légendaire de San Marco ! Dès  les premiers rayons du soleil, il devient prudent de réserver. Si vous  ne connaissez pas allez y déjeuner (dîner en été) et vous ne regretterez  pas le déplacement.
 les Filets de Saint Pierre à la Carlina, les pâtes aux écrevisses et aux courgettes. A la carte des desserts, un merveilleux gâteau au chocolat, des sabayons... Les enfants sont reçus comme des princes et, en été, lorsque les parents dégustent leur Bellini, les enfants seront très fiers de boire aussi leur cocktail, la même chose  sans alcool, (jus de pêche fraîche et limonade). Les prix sont bien  plus raisonnables que chez le grand frère légendaire de San Marco ! Dès  les premiers rayons du soleil, il devient prudent de réserver. Si vous  ne connaissez pas allez y déjeuner (dîner en été) et vous ne regretterez  pas le déplacement. 


 
 



