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Ils sont tous là, ces êtres brillants qui me fascinaient quand, jeune étudiant, j’étais reçu au Palais Clari ou chez le Duc Decazes : la vieille Comtesse Marcello avec sa béquille et ses cheveux blancs poudrés, Liselotte Höhs, Regina Reznik, Arbit Blatas, Hundertwasser, Santomaso, le Comte Targhetta d’Audiffret, le jeune Marquis Ivancich Biaggini que nous appelions tous Bobo, Silvana Scarpa, Matteo Lo Greco, Manfred Manera, Francesco Rappazzini, les patrons du Cherubin, ceux du Do Draghi et Antonio le serveur, Stefano et Betti, Parvis et Bijan, mes amis persans, Federico Biasin et Federico Allegri, l’avocat Salvadori, l’architecte Michel Regnault de la Mothe, Alvise Zorzi, Jacopo Foscari et sa grand-mère… Tant d'autres encore...
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J’ai terriblement mal aux pieds. Venise me fait souffrir d’une manière triviale ce soir ! Mais quelle joie ineffable. J’ai marché dans les rues toute la nuit, refaisant les trajets qui me portaient les nuits d’autrefois vers ma liberté de jeune homme, vers les découvertes et les triomphes de ma jeunesse… Ce lyrisme fera sourire. Douce nostalgie qui me reporte trente ans en arrière ou presque. Une vie. En passant devant des portes que j’ai bien souvent franchi la nuit, le soir, la journée, je retrouvais à chaque fois un peu de cette jeunesse, avec ses aspirations, ses désirs et ses rêves. En rentrant me coucher, l’air du magnificat de Vivaldi que j’écoutais toujours en marchant la nuit, résonnait clairement dans ma tête et je me suis couché avec la sensation d’avoir de nouveau vingt ans… Qui comprendra cette sensation merveilleuse ?
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Lorsque j’habitais calle de l’Aseo, à l’entrée du ghetto, je partais souvent la nuit après dîner à la recherche de l’inspiration ou sous le prétexte d’échapper à mes doutes, à mes frayeurs. Je marchais ainsi pendant des heures puis je rentrais, heureux, exténué et en me jetant sur mon lit, je ressentais une joie indescriptible qui pourrait sembler ridicule, avant de sombrer dans un profond sommeil. Mes pas me portaient tout d’abord vers San Alvise. Je remontais ensuite vers les Fondamente Nuove, puis j’arrivais à San Zanipolo, l’Arsenal, les jardins de la Biennale, San Elena, San pietro, puis le retour par les Schiavoni, San Marco, San Moïsé, Santo Stefano, l’Accademia, San Gregorio, la Salute et la Punta della Dogana, les Zattere, la gare maritime, Santa Margherita, San Pantalon, les jardins Papadopoli, la gare, la lista di Spagna et par la Fondamenta di Cannareggio, le ghetto nuovo, et le retour à la maison… Une promenade de plusieurs kilomètres dont je ne ressentais alors que très rarement la fatigue…
J’ai terriblement mal aux pieds. Venise me fait souffrir d’une manière triviale ce soir ! Mais quelle joie ineffable. J’ai marché dans les rues toute la nuit, refaisant les trajets qui me portaient les nuits d’autrefois vers ma liberté de jeune homme, vers les découvertes et les triomphes de ma jeunesse… Ce lyrisme fera sourire. Douce nostalgie qui me reporte trente ans en arrière ou presque. Une vie. En passant devant des portes que j’ai bien souvent franchi la nuit, le soir, la journée, je retrouvais à chaque fois un peu de cette jeunesse, avec ses aspirations, ses désirs et ses rêves. En rentrant me coucher, l’air du magnificat de Vivaldi que j’écoutais toujours en marchant la nuit, résonnait clairement dans ma tête et je me suis couché avec la sensation d’avoir de nouveau vingt ans… Qui comprendra cette sensation merveilleuse ?
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Lorsque j’habitais calle de l’Aseo, à l’entrée du ghetto, je partais souvent la nuit après dîner à la recherche de l’inspiration ou sous le prétexte d’échapper à mes doutes, à mes frayeurs. Je marchais ainsi pendant des heures puis je rentrais, heureux, exténué et en me jetant sur mon lit, je ressentais une joie indescriptible qui pourrait sembler ridicule, avant de sombrer dans un profond sommeil. Mes pas me portaient tout d’abord vers San Alvise. Je remontais ensuite vers les Fondamente Nuove, puis j’arrivais à San Zanipolo, l’Arsenal, les jardins de la Biennale, San Elena, San pietro, puis le retour par les Schiavoni, San Marco, San Moïsé, Santo Stefano, l’Accademia, San Gregorio, la Salute et la Punta della Dogana, les Zattere, la gare maritime, Santa Margherita, San Pantalon, les jardins Papadopoli, la gare, la lista di Spagna et par la Fondamenta di Cannareggio, le ghetto nuovo, et le retour à la maison… Une promenade de plusieurs kilomètres dont je ne ressentais alors que très rarement la fatigue…
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Écrit le 21/04/2006
posted by lorenzo at 07:58
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