“Mi  mancherai se te ne vai” chante le ténor Josh Groban. C’est un peu ce  que je ressens en lisant cet article de Roberto Bianchin paru dans la  Repubblica en août dernier. S’il devait arriver le pire que certains  prédisent à la Venise que nous connaissons aujourd’hui, l’humanité  perdrait à tout jamais une des plus importantes parties d’elle-même. Son  âme. Ce qui fait que notre civilisation, en dépit des monstruosités que  l’homme moderne n’a pas su éviter, est restée jusqu’à aujourd’hui autre  chose qu’un simple agglomérat de besoins primaires et de satisfactions  matérielles immédiates. Nous sommes responsables de l’avenir de Venise ! 
Un  cri d’alarme encore une fois diront certains. Il restera certainement  sans écho ou produira les sempiternelles déclarations d’intention.  Constat dramatique et déprimant. Faisons mentir les prospectives et les  statistiques. Révoltons nous contre un état de fait qui n’a rien  d’irréductible. C’est en tout cas me semble-t-il ce que cherche à faire  Massimo Cacciari. 
Son commentaire de l’œuvre de Bettini dans une récente interview parue dans Libération (9/11/2006) montre  combien il a assimilé les particularismes de la ville et l’urgence de  solutions innovantes. Mais qui lui en donnera les moyens quand on  s’aperçoit que l’administration Prodi agit peu ou prou comme Berlusconi  avec le projet Mose… Voici une traduction de l’excellent texte de  Bianchin que vous pouvez retrouver en intégralité et en italien sur le  site d’Eddyburg :
Son commentaire de l’œuvre de Bettini dans une récente interview parue dans Libération (9/11/2006) montre  combien il a assimilé les particularismes de la ville et l’urgence de  solutions innovantes. Mais qui lui en donnera les moyens quand on  s’aperçoit que l’administration Prodi agit peu ou prou comme Berlusconi  avec le projet Mose… Voici une traduction de l’excellent texte de  Bianchin que vous pouvez retrouver en intégralité et en italien sur le  site d’Eddyburg :
Les soirs d’été, les vaporetti  qui ramènent les touristes vers la gare sont bondés. Ils glissent le  long du Grand Canal. Peu de façades sont éclairées et de plus en plus de  fenêtres demeurent fermées et les grands lustres éteints. Le compte à  rebours dans ce qui fut la cité des doges a malheureusement commencé et  on sait aujourd’hui qu’en 2030 en pénétrant dans la cité on pénétrera  dans une ville fantôme. En 24 ans, si l’exode qui n’a jamais pu être  freiné continue au même rythme que ces 40 dernières années, Venise  n’aura plus un seul habitant. Seulement des hordes touristes. Il en  vient déjà 18 millions par an, 50.000 en moyenne par jour.
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Et  d’ici vingt ans, ce chiffre risque de doubler. Zéro résidents, cent  mille touristes. Et alors, la menace redoutée depuis toujours de devenir  le Disneyland d’Italie deviendra réalité. On ouvrira les  portes le matin et on les refermera le soir, et l’idée de faire payer  l’entrée ne sera plus un scandale, ce sera même normal. Mais la Venise  de l’année zéro, sans plus aucun des siens, la cantilène de son  dialecte, ne sera plus une ville. Seulement les vestiges d’un antique  théâtre de marbre et de dentelles abandonné sur l’eau pour servir de  passe-temps aux légions de touristes du monde entier.
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Le  désastre annoncé et raconté par la voix glaciale des chiffres issus des  tableurs des services municipaux de l’anagraphe. Depuis 1966, année de a  terrible l’inondation dont on vient de fêter le quarantième  anniversaire, le centre historique de Venise a perdu la moitié de ses  habitants. Ils étaient 121.000 en 1966, ils sont 62.000 aujourd’hui et  parmi eux 3.000 étrangers. La tendance est constante depuis quarante  ans, comme est constante l’augmentation du niveau de la mer : 5  centimètres de plus depuis 5 ans et tout cela ne s’est jamais arrêté  depuis 1966 : 102.000 habitants en 76, 84.000 en 1986, 69.000 en 1996.  Mille habitants par an sont ainsi partis avec des pointes à 1.500. 
L'année dernière, 1.918 habitants ont quitté la cité lagunaire. Une nouvelle et inquiétante sonnette d’alarme. "Nous sommes au-delà du niveau admissible" dit l’assesseur à l’habitat, Mara Rumiz, "au-delà  de ces chiffres, Venise ne sera plus une cité normale mais se  transformera en une sorte de magma touristique qui perdra toute  attraction aux yeux des touristes eux-mêmes".
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Les  experts en démographie prévoient que cet exode continuera et que les  chiffres vont augmenter : la dépopulation pourrait se stabiliser dans  les prochaines années sur un chiffre légèrement supérieur à aujourd’hui,  avec une perte moyenne de 2.000 à 2.500 habitants l’année. S’il en est  ainsi (et rien ne permet de penser qu’il en soit autrement car on n'entrevoit aucun signal précis d’une inversion de la tendance), 
le  dépeuplement sera complète en 2030, et Venise sera désertée. Mieux,  elle sera vide d’habitants mais plein de touristes. Les chiffres globaux  ne tempèrent aucunement ces résultats car la diminution de la  population est en augmentation sur tout le territoire : les îles de  l’estuaire se vident aussi (51.000 en 1966, 31.000 aujourd’hui),  pareil pour Mestre et la Terre Ferme passés de 193.000 à 176.000. En  quarante ans, l’entière Commune a perdu 100.000 habitants, passant de  365.000 à 269.000. "C’est peu de monde pour la métropole de la  Vénétie qui se veut une référence nationale et internationale pour la  qualité des services et l’offre culturelle" poursuit l’assesseur.
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Cet exode massif est devenu le mal le plus grave de Venise, l’urgence la plus criante, bien avant l’invasion touristique, l’acqua alta  et le danger imminent de nouvelles inondations, et ce à cause du  problème de l’habitat. Non seulement parce que l’inondation de 66 a  rendu impraticable 16.000 logements situés en rez-de-chaussée qui ont  ainsi dû être abandonnés, mais parce que le prix des maisons est devenu  inabordable pour les résidents. Aujourd’hui, une maison à Venise, dans  un marché dominé par des étrangers aux moyens économiques élevés, se  vend entre 6.000 et 8.000 euros le m² et il faut compter pour un  appartement de 80 m² situé dans le centre historique, un loyer mensuel 
dépassant souvent les 2.000 euros.
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De plus, "i sfrattai", les personnes expulsées sont nombreuses et beaucoup de maisons deviennent des pensions ou des bed & breakfast. Selon l’Observatoire vénitien de l’habitat,  il s’agit d’une véritable invasion : 706 appartements du centre  historique ont été transformées en logements pour touristes. La  Municipalité qui est propriétaire de 4.839 appartements, a reçu cette  année 2.835 nouvelles demandes de relogement social. 
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Pour  accroître les difficultés de ceux qui sont déterminés à rester dans  Venise, vient s’ajouter la rapide dégradation des bâtiments, le coût  très élevé des travaux dans ces immeubles la plupart du temps très  anciens, le plus souvent mal entretenus, rongés par l’humidité et les  désagréments provoqués par les hordes de touristes : depuis la  difficulté qu’il y a pour monter sur un vaporetto surchargé jusqu’à celle de trouver un restaurant "normal" pratiquant des prix normaux. Si l’exode a dépeuplé et vieilli la ville (un quart de la population a plus de 64 ans), l’excès de tourisme a transformé le quotidien. 
Il  suffit pour s’en persuader de voir le nombre de magasins qui ferment  obérant la vie de tous les jours : boulangeries, boucheries, fruits et  légumes, coiffeurs, drogueries, cordonniers, serruriers, menuisiers,  tailleurs, merceries… Jusqu’aux bars-caves de quartier. A leur place  s’ouvrent des enseignes internationales de prestige, des multinationales  du fast-food, des boutiques de pacotilles, des stands de masques de  Taïwan, de dentelles de Burano 
fabriquées en Chine, de verres de Murano made in Roumanie. Et la ville, toujours plus encombrée et invivable, est maintenant dominée par le clan des "affitacamere" (loueurs de chambres)  plus ou moins clandestins, des entremetteurs et des rabatteurs sans  autorisation ni scrupules, du gang des taxis, des corporations de  gondoliers avides et des marchands ambulants voleurs. 
Il  suffit pour s’en persuader de voir le nombre de magasins qui ferment  obérant la vie de tous les jours : boulangeries, boucheries, fruits et  légumes, coiffeurs, drogueries, cordonniers, serruriers, menuisiers,  tailleurs, merceries… Jusqu’aux bars-caves de quartier. A leur place  s’ouvrent des enseignes internationales de prestige, des multinationales  du fast-food, des boutiques de pacotilles, des stands de masques de  Taïwan, de dentelles de Burano 
fabriquées en Chine, de verres de Murano made in Roumanie. Et la ville, toujours plus encombrée et invivable, est maintenant dominée par le clan des "affitacamere" (loueurs de chambres)  plus ou moins clandestins, des entremetteurs et des rabatteurs sans  autorisation ni scrupules, du gang des taxis, des corporations de  gondoliers avides et des marchands ambulants voleurs. 
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Cris  et Hurlements, protestations, plaintes, manifestations, rien n’y fait.  Chaque soir il y a une lumière qui s’éteint et une fenêtre qui se ferme...  






Avec  l'invasion des armées de Napoléon et le pillage systématique à peine  camouflé par des velléités d'organisation et de classement rationnel au  bénéfice de l'humanité (surtout l'humanité proche, famille et amis du  corse), l'appropriation de ces beaux objets nés du savoir-faire des  artisans vénitiens s'accéléra. C'est ainsi qu'on retrouve régulièrement  chez les antiquaires, sous le marteau des commissaires-priseurs et dans  les successions, dations et donations de la vieille Europe comme aux  Amériques de très beaux objets qui au fil des temps deviennent de plus  en plus côtés parce que de plus en plus rares.



J'ai  raconté en son temps dans je ne sais plus quel périodique cette soirée.  Il mouillait au large à l'époque. Sa beauté était saisissante ;  rutilant, abordant le grand pavois avec San Giorgio auréolé d'un superbe coucher de soleil à sa droite et le Lido dont les réverbères allumés donnaient une image irréelle de scène de théâtre...
La musique, le décor (il  y avait ce soir là je l'ai dit, un coucher de soleil des plus  majestueux et le spectacle des vedettes amenant les invités, les  sifflets incessants pour les accueillir, les marins en grande tenue et  dans un garde à vous impeccable, les jeunes filles ravissantes dans  leurs robes fleuries). 



Je n'ai pas encore défait les valises que déjà les enfants sont sortis. le CD de 
Une  bonne tasse de thé et je pars retrouver les enfants sur le campo. Il  faut faire les courses. Fruits et légumes chez le marchand flottant de  San Barnaba. Le reste chez Billa. Une tarte aux amandes achetées au  restaurant des Zattere en rentrant et ce sera un festin. Il faut bien  fêter nos retrouvailles avec la Sérénissime. 
et 
Et  puis je dois écrire, recopier mes notes, trier, corriger, élaguer,  dépouiller. Lire bien sûr : une dizaine de livres attend dans ma valise.  Ah ! quelques jours à Venise. Loin de tout et pourtant au milieu de  tout. Non, au centre du monde, puisque Venise pour nous est le point de  départ et le point d'arrivée, l'épicentre de nos préoccupations, de nos  désirs et de nos vies.





 
 
 




Faire
 dessaler au moins deux jours 500 g de morue dans un mélange d'eau et de
 lait. Cuire au moins 20 minutes. enlever les arêtes et émietter le 
poisson à la main ce qui est mieux qu'au mixer (il faut éviter d'obtenir
 une purée). Travailler ensuite longuement avec de l'huile d'olive au 
pilon dans un mortier en ajoutant sel et poivre jusqu'à obtention d'une 
pâte. Au dernier moment ajouter du persil, de l'ail et de la ciboulette 
hachés finement. Consommer froid avec de la polenta grillée.Au Pays 
basque, on ajoute du piment d'Espelette et on mange cette bacalà avec 
des pommes de terre. D'ailleurs si vous ajoutez à la crème 