09 janvier 2013

L'hiver européen : déjà, il neige sur Athènes...


Athènes - 08/01/2013 - © Panagiotis Grigoriou

Une fois n'est pas coutume mais ne devrait-ce pas devenir l'usage ? Tramezzinimag est un lieu où l'esthétique et la beauté, la joie de vivre et le bonheur animent une passion commune. Venise est pour la majeure partie d'entre nous un lieu où nous nous rendons, plus ou moins souvent, selon le temps dont nous disposons, selon nos moyens. Un lieu de "villégiature et d'épanouissement culturel" comme l'écrit un de mes lecteurs luxembourgeois. Tramezzinimag tente d'accompagner et de traduire cet état d'âme commun à tous les Fous de Venise que nous sommes. Pourtant, à quelques centaines de kilomètres de la lagune il y a des grincements de dent et des larmes de deuil. On n'aime pas trop évoquer le malheur des autres. Surtout quand on devine qu'il pourrait être contagieux. C'est pourquoi Tramezzinimag soutient et parraine désormais le blog de l'anthropologue et historien Panagiotis Grigoriou et vous invite à le soutenir par vos encouragements sur son blog mais aussi par vos dons. C'est de survie dont il s'agit.
 
L'hiver règne sur l'Europe. Affaire de saison me direz-vous. J'ai envie d'écrire que cet hiver là est un peu plus rude, un peu plus sale que celui que nous impose chaque année la nature. Il neige à Athènes. Une fine poudreuse qui crée des embarras aux abords de la capitale hellène. La pollution du ciel pénètre les maisons et les poumons, même en Thessalie. Ceux qui dorment dans la rue ont encore plus froid qu'avant. Les grands feux qu'allument chaque jour le peuple en colère ne réchauffe que les cuirasses des forces spéciales en permanence sur le qui-vive. Atmosphère de guerre civile et surréaliste train train habituel dans les rues des grandes villes. Embouteillages, foules sur les trottoirs et dans les cafés... Et pourtant.
 
Nous vivons bien en France en dépit de cette crise qui ronge depuis des mois une partie des pays frères, ceux pour qui l'Europe s'avère désormais impitoyable et qui perdent leur âme dans un grondement de plus en plus audible. Bien qu'éloignée encore, la tempête qui les emporte et sème la ruine et la désolation, est pourtant à nos portes et nous continuons de ne rien voir. Mais en Grèce ? J'y ai des amis autrefois parangons de sérénité et de bonne humeur, dont l'hospitalité était toujours joyeuse et pleine de surprises. Ils n'ont plus rien aujourd'hui. Plus de retraite, plus de sécurité sociale, plus d'économie ou presque. Leur grande maison ancienne dans le beau et pittoresque quartier de la Plaka d'Athènes n'est plus chauffée en hiver, les volets ne sont pas repeints et il leur faudra peut-être bientôt la vendre. Ils envisagent de se réfugier à Lindos, dans une petite bâtisse toute blanche où ils allaient l'été, recevant des amis d'amis. Mais la maison dans l'île de Rhodes sera peut-être vendue. La banque réclame des intérêts de prêt, ils croulent sous les impayés. Ce n'étaient pourtant pas les premiers venus. Ils ont travaillé toute leur vie. Jeunes retraités, ils peuvent avec satisfaction voir le parcours de leurs enfants, tous universitaires brillants mais sans salaire depuis des mois ou presque. Alors, ils vont dans la rue. Chaque jour. Aider et consoler ceux qui sont encore plus mal lotis qu'eux. Ils partagent la fureur de tous les grecs face à cette situation qui rappelle aux plus vieux de bien tristes souvenirs. 

La police est partout, et partout les violences se multiplient comme aussi les actes de désespoir. Et nous, à Venise, en France, en suisse, en Belgique, au Canada, ailleurs aussi, on ne sait pas ou on ne veut pas savoir. On écoute sagement  ce que disent nos dirigeants, et prenons pour parole d'évangile ce que relaie la presse. "C'est leur faute, ils n'ont que ce qu'ils méritent", "la Grèce vivait au-dessus de ses moyens", "ils paient maintenant pour avoir été malhonnêtes avec les institutions européennes"... Mais de la souffrance quotidienne de la population, des faits divers suscités par cette désespérance qui se multiplient, personne ne parle chez nous. Et ce qui pouvait rester de dignité à notre presse s'efface sous les effets d'une pensée unique. Totalitaire déjà. Qui a parlé au printemps dernier du suicide de ce vieil homme, pharmacien à la retraite qui se sachant destiné à finir dans la rue, en dépit de trente cinq ans de cotisation pour une retraite confortable n'avait plus rien et qui ne voulait pas faire violence aux autres. Il s'est suicidé sur la place publique. Par désespoir. parce qu'il lui semblait revivre les pires années collaborationnistes du temps de l'occupation allemande. La première, celle des nazis (cf. Greek Crisis)

Les plus anciens lecteurs de Tramezzinimag se souviennent de mon obsessionnelle opposition au Traité constitutionnel européen, ce combat pour le non qui m'a valu menaces, injures, fâcheries, vexations de tous ordres. Combien d'amis ai-je perdu qui me jugeaient rétrograde et buté, voire stupide quand je faisais campagne contre ce traité en brandissant des arguments dont j'espérais pourtant que jamais nous aurions à en vérifier la véracité. Parce que j'étais, je suis, je demeure, un fervent partisan de l'Europe. La souffrance et le malheur des grecs, sera bientôt celle de tous les peuples qui composent l'Union. Il est encore temps de réagir. il est encore temps d'ouvrir les yeux et de se battre pour une Europe solidaire, une Europe des Nations, des peuples. pas une Europe des banques et des technocrates. Patrie de la démocratie, la Grèce s'enfonce dans un totalitarisme déguisé où la haine peu à peu s'empare de tous les cœurs, où la liberté s'étiole et le désespoir grandit heure par heure. Nous avions donc hélas raison, nous les partisans du non sur qui tous ont craché, les médias, les politiques de droite comme de gauche, les Églises mêmes parfois... 

Si vous avez lu ces lignes jusque là, n'est-ce pas par empathie pour ces peuples si proches, hier encore riches comme nous le sommes, insouciants de ce qui se tramait comme nous le sommes ? Vous n'êtes pas dupes des discours qui nous sont assénés depuis des mois sans pour autant hurler avec les tristes loups des extrêmes qui se servent de cette situation presque apocalyptique pour vendre leurs mauvais remèdes. A la peste ultralibérale ne répondons pas une fois encore par cette autre peste, d'une triste couleur brune dont les générations avant nous ont tristement fait les frais. Et si on s'éloignait de cette Europe-là ?

   
Les liens vers les principaux articles et éditoriaux de Tramezzinimag 
traitant de l'Europe que nous aimons et que nous souhaitons :

04 janvier 2013

COUPS DE CŒUR (HORS-SÉRIE 34) : Un petit moment de paradis comme on les aime

Cela n'a pas été tourné à Venise, cela n'est pas interprété par un contre-ténor vénitien et le compositeur non plus n'est pas vénitien, mais c'est tellement beau et décalé que ce petit film a trouvé naturellement sa place sur TraMeZziniMag en ce temps de Noël et de fêtes qu'il faut faire durer le plus longtemps possible, histoire de prendre suffisamment de force pour aborder l'an neuf. Bon weekend à tous : Andreas Scholl interprète l'Ave Maria de Franz Schubert, accompagné au piano par Tamar Halperin. Installez-vous confortablement, le chat sur vos genoux et le chien à vos pieds. Fermez les yeux et écoutez avec chaque fibre de votre corps :
 


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Un petit moment de paradis comme on les aime

Cela n'a pas été tourné à Venise, cela n'est pas interprété par un contre-ténor vénitien et le compositeur non plus n'est pas vénitien, mais c'est tellement beau et décalé que ce petit film a trouvé naturellement sa place sur TramezziniMag en ce temps de Noël et des fêtes qu'il faut faire durer le plus longtemps possible, histoire de prendre suffisamment de force pour aborder l'an neuf. Bon premier weekend de l'année à tous : Andreas Scholl interprète l'Ave Maria de Franz Schubert, accompagné au piano par Tamar Halperin :


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03 janvier 2013

Les vénitiens souhaitent une bonne année au monde


La vidéo réalisée chaque année par Luca et Daniela à l'occasion du nouvel an mérite qu'on en parle. Pour ceux qui ne le sauraient pas, ces deux vénitiens étaient il y a encore cinq ans des français comme vous et moi, et comme vous et moi, ce sont des Fous de Venise. Comme certains d'entre nous, ils ont un jour pris la décision de tout quitter ou presque et sont venus s'installer sur les bords de la lagune, où ils sont devenus très vite des figures locales. La technique moderne leur permettant de continuer à travailler pour leur clientèle française à distance - ah le bonheur du télé-travail ! - ils vivent comme les vénitiens, au même rythme et sont aujourd'hui aussi intégrés que j'ai pu l'être dans les années 80, quand ma vie, mon âme et mes jours étaient totalement dévolus à la Sérénissime. 

C'est pourquoi, parmi tous les excellents sites et les blogs qui ont fleuris depuis sept ou huit ans, e-venise.com est un de mes sites préférés. Comme la version quotidienne du magazine que je voudrais que soit TraMeZziniMag

Alors Bonne année à e-venise.com et à ses sympathiques inventeurs ! Comme il n'est pas possible de mettre la vidéo directement en ligne sur blogger, en voici le lien direct :  http://vimeo.com/56097626

Bien sur, ce petit film sympathique qui fait le tour de Venise comme chaque année est visible sur le site de nos amis. Buon Anno a tutti di nuovo ! 

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01 janvier 2013

Bonne Année à tous !

 
2012 s'en est allé.Voilà 2013 !  
Que cette nouvelle année vous apporte, à vous et à tous les vôtres plein de très bonnes choses : Santé, Paix, Bonheur, Sérénité, et mille autres choses encore, mes chers lecteurs !

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31 décembre 2012

L'hiver est à Venise


"Que j’aime le premier frisson d’hiver !" 
Alfred de Musset

Nous y sommes en cette fin d'année. Les jours très courts, le vent glacé, la lumière plus blanche... On a commencé par de belles acque alte, si l'adjectif peut-être associé à ce phénomène parfois pénible quand on doit sortir de chez soi et se rendre à un rendez-vous. Puis ces derniers jours, le brouillard est tombé, froid, humide mais tellement poétique. 


Les gens se hâtent dans les rues mouillées par la brume salée qui nous vient de si loin. Le silence dans la ville s'est fait mystère. Par endroits des lampions s'essayent à la joie. Quelques enseignes leur répondent, nimbant l'épais brouillard de tâches de couleurs qu'on se surprend à trouver incongru tant la ville semble désormais vidée de toute sa polychromie. C'est si beau Venise en hiver. Bruits et senteurs, tout devient étranger comme en rêve.

Puis après d'autres journées de pluie, de bourrasques et de brume, la neige arrivera. Elle est déjà tombée sur la Terre ferme, du côté de Padoue et de Vérone. Déjà les montagnes sont couvertes de ce merveilleux manteau immaculé qui tout embellit. Si par bonheur la neige se met à tomber, pour le bonheur des cœurs simples et des voyageurs ébahis, Venise sera plus féérique que jamais. Un poème, un tour de magie, et le rire des enfants. cela durait plusieurs semaines autrefois. La lagune gelait bloquait les bateaux sur les rives aux pavés glissants. La ville désertée sentait bon la tourbe et l'air semblait aussi pur qu'en pleine montagne. Le plus beau décor pour nourrir avec délice notre mélancolie. Évoquer l'hiver à Venise me fait penser à chaque fois à cette musique que certains trouveront sirupeuse mais qui illustre tellement bien ce temps si particulier : The Very Thought Of You par Jerry Vale, ou Vera Lynn, The Day AfterTomorrow, mais aussi Moonlight in Vermont dans la très belle version de Tutti Camarata, presque impossible à trouver aujourd'hui. 

Merci à tous les contributeurs bénévoles de Tramezzinimag pour leurs clichés.

28 décembre 2012

Les Brèves

Bonne nouvelle pour nos amis belges : 
Vol quotidien low-cost Bruxelles-Venise 
La compagnie aérienne Air One a annoncé la prochaine ouverture (prévue le 4 mai prochain) d'une base à Venise, sa troisième en Italie après Milan et Pise. A la clé le lancement de onze nouvelles liaisons. La filiale low cost d’Alitalia va ainsi baser deux Airbus A320 sur l’aéroport de Venise-Marco Polo, et y lancera ses quatre premières routes. Bruxelles sera desservie quotidiennement avec un départ de Venise à 7h50 et un retour de Belgique à 10h25. ligne créée pour concurrencer la compagnie Brussels Airlines. Air One desservira aussi Barcelone chaque jour. Venise sera également reliée à Prague et à Tirana. Enfin, dès le 15 juin 2012, la low cost lancera d'autres lignes : Athènes, Bucarest, Istanbul, Sofia et Varsovie. Venise sera ensuite reliée à Mahon dans l’île de Minorque et Palma de Majorque, faisant de l'aéroport de Venise une véritable plate-forme européenne. Cela voudra dire encore plus de visiteurs sur la lagune, mais permettra aussi à l'aéroport Marco Polo de devenir une place de transit ce qui présente de nombreux avantages. A noter que la France n'est pas desservie par cette compagnie. . 

La Saint Sylvestre 2012 
sous haute surveillance à Venise 
La mode est au sécuritaire même à Venise. Cette année, prévoyant que le traditionnel Love kiss de minuit au pîed du campanile de San Marco animé par la charmante Betty Senatore, attirera du monde, le Commandant Marini, chef de la police municipale a pris des mesures draconiennes. Les habitants sont prévenus que la circulation pédestre pourra être déviée si besoin et que certains axes seront à sens unique. En cas d'une affluence trop massive de véhicules, le stationnement sera interdit Piazzale Roma et les automobilistes déviés vers le Tronchetto. Cela ne devrait pas décourager les 100.000 personnes attendues sur la piazza où sont prévues cette année encore de nombreuses attractions : concerts, théâtre, bal avec le célèbre DJ vénitien Maci, et brindisi avec le Bellini dans sa fameuse bouteille rose et argent de la société Canella, en attendant le compte à rebours et le feu d'artifice sur le Bacino di san Marco. Bonne soirée à tous ceux qui se rendront sur la piazza le 31 décembre ! . 


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Dialecte vénitien et leçon de sciences naturelles

C'est vrai qu'on ne dit plus Sciences Nat, mais SVT pour Sciences et Vie de la Terre (toujours cette bêtise de vouloir être moderne, à tout crin) ... Mais on dit toujours brouillard et brume, ce qui se traduit en vénitien par le mot très imagé de Caìgo et quand il est assez dense pour sembler se matérialiser devant nous on rajoute le mot "fisso".

Caìgo fisso donc à Venise ces jours-ci. Rien à voir avec le Smog londonien qui du temps de ma jeunesse anglaise collait à la peau et suintait la tourbe et le charbon. Sur la lagune, il est comme un épais rideau de toile, comme mille couches superposées de mousseline blanche, presque argentées. Il sublime tout, le moindre poteau, une simple barque et amplifie les bruits, les odeurs... Quand il  se taja col corteo (se taille au couteau), il recouvre toute la ville et rend Venise encore plus mystérieuse, féérique. Se promener dans le brouillard, être surpris à l'angle d'une rue par un passant qui surgit de nulle part, percevoir le son des cloches au loin par bribes, ne plus voir que les dalles du sol qui brillent et à certains moments ne plus entendre que le bruit de ses pas et les battements de son cœur. expérience unique quand on la vit pour la première fois. Un régal toujours.

27 décembre 2012

A Venise aussi, la misère pour certains...




Le temps de Noël est pour la grande majorité d'entre nous un temps de joie et d'allégresse. On met les petits plats dans les grands, les yeux des enfants s'écarquillent devant les décorations et les lumières. le sapin, les cadeaux joliment enveloppés, les chants, les bonnes odeurs et partout la profusion. Partout ? Hélas non, chez certains ce temps est le plus triste de l'année. C'est cette jeune femme sans un sou qui a été surprise en train de voler dans un supermarché. Sous son manteau, elle cachait un paquet de pâtes et un pot de sauce tomate, pour nourrir ses deux enfants le jour de Noël. C'est aussi ce drame poignant que nous ne devrions plus trouver que dans les romans du XIXe siècle. La mort en plein centre historique d'un jeune clochard qui s'était réfugié pour la nuit dans un bancomat de la Banco di San Marco.
Il a fait tellement froid le jour de Noël à Venise. L'homme, apparemment à peine âgé de trente ans, a été retrouvé à l'intérieur d'un de ces guichets automatiques où il s'était réfugié pour la nuit. C'est un vigile qui l'a découvert hier au petit matin  Près du corps une couverture et les restes d'un repas. L'information a beaucoup choqué la population. S'il est vrai que depuis des années de nombreux mendiants ont fait leur apparition redonnant à la ville cet aspect triste du temps où la misère était partout et que la richesse de la Sérénissime attirait des pauvres de partout. Il y a toujours eu des clochards à Venise mais jamais personne n'avait été laissé ainsi à l'abandon jusqu'à mourir de froid, seul et abandonné, et puis ce vieux monsieur de 80 ans retrouvé mort aux Giardini reale, à deux pas des cafés et des restaurants remplis de monde de San Marco. Il s'était construit un abri de fortune pour se protéger du froid... Comme ce jeune homme, le soir de Noël... 
Un passant a déposé un lumignon à l'entrée du Bancomat. D'autres ont porté des fleurs. Jolis gestes qui ne peuvent effacer le sentiment d'injustice et de responsabilité devant un tel évènement. Comment sommes-nous aussi aveuglés par notre bien-être quand tout près de nous des tas de gens souffrent dans leur corps comme dans leur cœur ? Bien sur, aucun d'entre nous n'est directement responsable de la mort de ces hommes et nous ne pouvons porter toute la misère du monde. Mais la compassion suffit-elle ?

Sandro Simonato, maire-adjoint, a trouvé les mots justes quand il rappelle que ce décès "démontre combien la crise aggrave la situation des gens dans la rue, qui sont de plus en plus nombreux". Les employés municipaux affectés à l'action sociale d'urgence interviennent en moyenne 60 fois chaque nuit pour le seul centre historique ! S'il faut noter que la plupart des interventions sont liées à l'abus d'alcool, on ne peut oublier que si ces pauvres hères boivent c'est pour se prémunir du froid et de la faim. L'euphorie qu'ils recherchent les coupent au moins pendant un temps de la conscience qu'ils ont de leur misère et les éloignent du désespoir... Cette misère est inacceptable, bouleversante et nous pourrions tous un jour y être confrontés... Cette population démunie qui grossit de mois en mois vient de l'est de l'Europe. Souvent ces femmes et ces hommes ont un métier, un savoir-faire et seulement le désir de vivre décemment là où ils pensent pouvoir trouver un toit et un travail. Dans les centres urbains il est en général relativement facile de secourir toutes ces personnes. Le Samu social s'est généralisé dans tout l'occident. A Venise la topographie de la ville rend les choses plus délicates. Si personne ne l'aperçoit, un SDF peut rester des jours dans une ruelle retirée, dans un cortile abandonné et le risque est grand quand, comme en ce moment, le froid fait rage au milieu de la nuit. Il est impossible aux équipes de circuler partout tant il y a de ruelles et de campielli éloignés. On a même trouvé des gens installés dans des barques, sous les bâches de plastique. C'est pourquoi la solidarité de tous est nécessaire. Un bol de soupe chaude, un sandwich, du lait, une pomme, une couverture, de la compagnie, et un sourire en attendant qu'interviennent les services municipaux. A Venise, le numéro d'intervention d'urgence - 24 h sur 24 - est le 041 927 471.
Quand on sait que dans le sud-ouest de la France - mais les journaux parisiens n'en parlent pas - des espagnols affluent, tout comme dans les années 30, entassant dans leur voiture tout ce qu'ils avaient de valeur et s'arrêtent lorsqu'ils n'ont plus d'argent pour acheter de l'essence. Des familles entières vivent ainsi dans leur voiture, aidés par les services sociaux qui tentent de leur trouver des logements temporaires et les nourrissent. Une assistante sociale des environs de Bordeaux nous racontait l'autre jour en pleurant, son impuissance à les aider. "Des espagnols affamés, dans toute ma longue carrière, je n'avais jamais vu ça ! " Citoyens européens, venant d'un pays a priori riche et évolué, ils n'ont plus rien. 
 
Je connais un jeune infirmier passionné par son métier qui a traversé les Pyrénées pour trouver du travail en France. Il ne trouve rien en dépit d'un excellent CV et d'une belle expérience professionnelle. Chaque jour, il voit son petit pécule diminuer. Peut-être pourra-t-il se faire embaucher pour faire la plonge... Comment en sommes-nous arrivés là ? Et le temps de Noël se déploie, les enfants ravis s'amusent avec leurs jouets, partout les églises ont fait le plein pour la traditionnelle messe de minuit. La journée de Noël pour la majeure partie d'entre nous a été un moment de bonheur et de joie. Pendant que nous étions en train de digérer, un homme seul mourait de froid à deux pas de la plus belle place du monde. C'est hélas ce dont je me souviendrai en premier de ce Noël 2012. Si la mauvaise conscience - diabolique - ne sert de rien, rappeler ces tristes évènements et les raisons qui président à cette situation de plus en plus poignante pour trop de gens m'a paru important en ce temps où il nous est donné à nous, les nantis, joie et bonheur à profusion.

24 décembre 2012

In media res

A Baptiste.

J'ai découvert il y a quelques années le poète new-yorkais Frank O'Hara. A l'époque, comme il n'existait pas de traduction, j'avais entrepris de transcrire quelques uns de ses textes en français. Redonner dans notre langue l'atmosphère si particulière de ces poèmes, notamment ceux de Lunch Poems, que j'avais trouvé à Venise, dans la belle édition des City Lights Books, crée en 1955 à San Francisco par Lawrence Ferlinghetti. Sacrément difficile.


Olivier Brossard, qui maîtrise parfaitement l’œuvre de l'écrivain, a sorti une traduction de cet opus. Sa version est bien meilleure que la mienne, on ne s'improvise pas bon traducteur avec seulement de la passion. Cependant, si la version publiée, augmentée d'un appareil critique tout à fait passionnant, surpasse largement mes tentatives, mes mots correspondent davantage à la perception ressentie quand j'ai lu Frank O'Hara pour la première fois. A la lecture du tout premier poème du livre (écrit en 1953), j'avais en tête des images de l'Amérique des fifties, les carrosseries rondes et solides des voitures, les jupes moulantes des filles, leurs chapeaux, les costumes droits et sombres des garçons, leurs cheveux gominés et leurs dents très blanches ; les épaules larges des gamins vendeurs de journaux et du policier d'origine irlandaise au coin de la rue. Le cinéma de Cassavettes était passé par là autant que les comédies de Frank Capra
..
Je n'étais pas assis derrière la vitrine d'un drugstore, mais à la terrasse du Paradiso, ce café perdu et comme abandonné, sous la voûte des grands arbres des Giardini, à Castello. J'aimais particulièrement ce café, d'abord parce qu'il était éloigné des lieux fréquentés par les autres étudiants tous agglutinés aux abords de la Ca'Foscari, sur le campo Santa Margherita ou à San Barnaba. Ensuite la paix qui y régnait (les groupes de touristes venaient rarement jusque-là à l'époque sauf quand il y avait la Biennale), me permettait d'écrire et de bouquiner tranquillement. J'utilisais à l'époque une petite Remington offerte par ma mère. Elle tenait dans une élégante petite mallette blanche et je la transportais avec moi quand je décidais de passer un long moment à écrire. Le joli bruit des tiges de métal sur le papier et la petite sonnette qui retentissait quand on arrivait en bout de ligne, sont associés dans ma mémoire au parfum de la glycine qui décore ce café. 

Quel meilleur endroit pour écrire ? Le bassin de Saint Marc en toile de fond, avec la basilique de San Giorgio et la Pointe de la Douane, les reflets d'argent sur l'eau verte entre les grappes de fleurs roses qui retombent vers le sol et embaument. Quand en mai il commençait de faire chaud et que nous prenions de plus en plus souvent le bateau pour les plages du Lido, la terrasse du Paradiso demeurait fraîche et ombragée. De plus, le cappuccino y a toujours été très bon. J'y déjeunais le plus souvent d'un croque-monsieur (souvenir délicieux) et d'une tarte aux amandes. Ne croyez-pas que je m'éloigne de mon propos, les poèmes de l'américain ont tous un rapport avec le repas de midi...

"Une véritable ouverture et une mise en appétit", c'est ainsi qu'est présenté le premier texte du livre. On comprend que le déjeuner est le repas préféré du poète mais qu'il n'est pas du genre à décrire des pages durant, les plats qu'il a aimé et les vins qu'il aura bu. Lunch Poems – titre que je n'aurai pas traduit tant son équivalent en français sonne plat et insipide - "n'est pas le livre d'un seul homme, mais le dessin d'une vie collective, d'un commerce incessant avec les autres", tout à fait comme on l'avait imaginé dans ce milieu intellectuel new-yorkais. Il y a du Pierre Reverdy autant qu'Appolinaire dans ce type :
.."Si je me repose un moment à côté de The Equestrian / m'arrêtant au mayflower shoppe pour un sandwich saucisse de foie / alors cet ange semble mener le cheval droit chez Bergsdorf / et je suis nu comme une nappe, mes nerfs fredonnent."
Venise n'est pas New York. On n'y vit pas de la même manière et si les liens qui unissent et rapprochent les deux villes sont nombreux, l'ambiance n'est pas la même. Pourtant à la lecture de Lunch Poems écrit par un new-yorkais, on retrouve dans la nonchalance du poète le rythme de notre vie vénitienne, du moins celle que nous vivions mes camarades et moi lorsque nous étions étudiants, absorbant avec un émerveillement et une joie sans pareille tout ce qui nous était donné de voir, d'entendre, d'apprendre et de comprendre. La poésie de Frank O'Hara a le goût de toutes nos premières fois. 

 Frank O'Hara
Poèmes déjeuner
Trad. O. Brossard et R. Padgett
Editions Joca Seria, Nantes.

23 décembre 2012

Les pères Noël en régate sur le Grand Canal.

© Marco Sabadin/Vision
C'était hier samedi 22 décembre la IIIe Régate des pères Noël - et aussi des mères Noël - sur le Grand Canal en mascarete à la valesana (le rameur debout fait avancer son embarcation avec deux rames croisées), organisée à l'initiative de nos amis du Circolo Ca' Foscari. Commencée dans la matinée, au départ de la Pietà à San Zaccaria, les concurrents se sont affrontés sur le bassin de Saint Marc puis le long du Grand Canal jusqu'à la Ca' Foscari, siège de l'Université de Venise. Cette année, le brouillard qui recouvrait la ville donna à la manifestation un côté mystérieux.
 

 



20 décembre 2012

La Galerie de TramezziniMag : Pierre Alivon

J'aime beaucoup cet instantané de la vie ordinaire à Venise. Comme partout ailleurs dans le monde, la foule dans les transports est une des caractéristiques de l'univers urbain. Les gens qui attendent que le vaporetto accoste, le jeune collégien plongé dans sa revue, la dame élégante dans le traditionnel manteau de fourrure que portent souvent les vénitiennes l'hiver... On est plongé dans le quotidien de la Sérénissime par la magie de ce cliché plein de poésie. Mais les silhouettes qu'on voit de dos en gros plan sont presque menaçantes. Comme l'attente avent un assaut de deux troupes adverses qui vont s'affronter. Qui a pris le vaporetto à Venise sait combien cela peut s'avérer similaire à un combat, surtout quand les touristes se mêlent aux autochtones...












17 décembre 2012

Venise et le pacte de stabilité : rien ne va plus

Décidément la crise est partout. L'argent manque là où il devrait se trouver pour aider les gens à vivre mieux ou du moins à continuer à vivre bien. Question de fond, peut-être faudrait-il vraiment écouter ce que les indignés et autres "anonimi" ont à nous dire ;  peut-être que le système est vraiment en train de crouler sous le poids de toutes les inepties qui motivent l'action de nos gouvernants ; peut-être le système libéral arrive-t-il à son terme ultime avec tous les risques de déflagration que cela pourrait susciter...  Au-delà de nos sensibilités politiques, il faudrait être bien malhonnête pour refuser de voir que notre monde est exsangue et que la souffrance des corps et des esprits redevient le lot commun de trop, de bien trop de monde. Venise comme toujours est un observatoire fort utile. 
Les 21 millions de touristes qui débarquent chaque année, se répandent dans la ville, la pousse à des transformations qui la dénaturent et font fuir ses habitants naturels. Ce furent d'abord les chats, puis les pigeons, et surtout les vénitiens eux-mêmes. On se rend compte que depuis la déportation forcée des félins, les rats et les souris pullulent de nouveau, l'éradication des pigeons de Saint-Marc a détruit un cliché et le ciel de la piazza est parfois bien vide. 

Quant aux vénitiens qui s'exilent contraints et forcés par les prix prohibitifs de l'habitat, la fermeture des commerces de proximité et des services, leur départ transforme radicalement le paysage urbain. La crise atteint aussi le domaine du luxe, carte que la région et certains élus s'entêtent à vouloir favoriser, là comme ailleurs, il ne favorise que les plus fortunés, une infime partie de la population qui peu à peu s'apprête à reprendre le rôle des courtisans infatués de leurs privilèges qui dansaient à Versailles quand le peuple de Paris grondait et que le monde changeait...  

Depuis trois ans les comptes du fameux Harry's bar sont dans le rouge, avec un bilan tellement mauvais que les banques deviennent très frileuses. Arrigo Cipriani a beaucoup de mal à faire accepter la renégociation de sa dette estimée à près de six millions d'euros. Une restructuration draconienne s'impose pour satisfaire les banques, forçant le boss octogénaire à  déléguer une partie de son omnipotence à deux directeurs qu'il n'a pas choisi, Gianluca D’Avanzo et Salvatore Cerchione, rentrés au conseil d'administration de l'entreprise pour le compte de Blue Sky Investment, la société luxembourgeoise qui contrôle le célèbre groupe Cipriani. Certes le fameux restaurant n'est pas prêt de disparaître mais la firme est au bord du précipice. Qui aurait pu penser cela au prix du Bellini même quand il est servi au bar. "Mauvais temps pour les happy few !" me disait un ami gondolier au téléphone ce matin. Eux en tout cas n'ont pas vraiment à se plaindre pour eux-mêmes... 

Cette restructuration signifie comme pour les pays de la zone euro acculés par un système glouton et impitoyable ( dont nous avions montré du doigt les dangers dès les débuts de ce blog...) une réduction draconienne des coûts. Ce qu'il faut traduire non pas par des verres en plastique et des serviettes en papier, mais par d'importantes réductions de salaire sans réduction du temps de travail. Le restaurant emploie 70 personnes. Toutes les précédentes tentatives de la direction pour réduire les charges se sont soldées à chaque fois par une grève des serveurs dont tout Venise avait entendu parler. Il faudra bien arriver à un accord pour éviter des licenciements. Le groupe Cipriani est présent à New-York, Moscou,  Hong- Kong, Monte Carlo et Abu Dhabi, mais il n'a de problème qu'avec le restaurant de la calle Vallaresso. La preuve que Venise n'a pas forcément fait les bons choix en se laissant peu à peu transformer en Luna-park... Arrigo Cipriani explique que le niveau de fréquentation de son établissement est redevenu celui d'il y a dix ans. 
"Les riches américains ne viennent plus qui garantissaient une fréquentation pendant  toute l'année. Ils sont remplacés par une catégorie plus modeste qui arrive avec les Maxi Navi où tout est compris et qui ne s'aventurent jusqu'au restaurant que pour faire une photo de la façade". Cette baisse de fréquentation n'a pas été compensée par les nouveaux riches chinois ou russes qui n'ont pas la culture du lieu. Peut-être prendront-ils un jour la suite des américains,mais c'est loin d'être le cas aujourd'hui."

Mais s'il n'y avait que les problèmes de Cipriani et de son restaurant historique. La municipalité et la région sont eux-aussi dans une situation périlleuse qui met en danger le portefeuille des vénitiens avec la menace d'une levée d'impôts digne des percepteurs du roi d'Angleterre du temps de Robin des Bois. A moins de sortir comme par magie 130 millions d'euros avant la fin de l'année, les vénitiens violeront le pacte de stabilité qui impose à la région des économies draconiennes et une participation financière colossale. Sans argent, il faudra vendre et dans l'urgence on ne gagnerait rien d'autre qu'un appauvrissement des ménages vénitiens déjà bien amochés par la crise. 

Vous ne devinerez jamais qui est à l'origine de cette grave crise ? Pierre Cardin dont le projet pharaonique du Palais Lumière qui devait voir le jour à Marghera, fait l'objet d'une opposition de plus en plus structurée de la part des riverains et des associations de protection de l'environnement, comme d'un nombre croissant de politiques et de personnalités locales. La commune réclame un versement anticipé de 40.000.000 d'euros avant de débloquer toutes les autorisations qui permettront de lancer les travaux d'édification de cette nouvelle tour de Babel qui n'a d'autre utilité - les masques tombent - que de créer ( temporairement ) des emplois et de générer de l'argent frais pour les caisses de l'administration. Son projet mis en danger, le vieux  milliardaire a faits avoir qu'il ne se sentait aucunement solidaire des difficultés de Venise et  de sa région. Chantage de financiers ou plutôt de requins de la finance, car en l'occurrence, il ne s'agit pas d'intérêts publics. plus personne ne parle des retombées sociales et économiques pour les vénitiens de la Terre ferme. Le "pognon" toujours et l'appétit insatiable de l'hydre Europe. 
La ville réclamait initialement  au couturier 80 millions pour aller plus avant dans le projet. Rodrigo Basilicati, le neveu du milliardaire a fait savoir qu'il fallait avant tout donner un feu vert sans conditions au projet de son oncle. Pour le maire Giorgio Orsini, Venise ne fait qu'appliquer la loi ce que conteste bien évidemment le couturier. Plus le temps passe, moins il est envisageable, même en cas d'un accord entre les parties, de rendre liquide la somme demandée par le biais du circuit bancaire... 

Ainsi, sans l'argent de Cardin, le pacte de stabilité est mort même en obtenant de la majorité du conseil municipal la vente en urgence d'un paquet d'actions d'une valeur de 50 millions. Là encore, quelque soit l'issue, c'est la population qui fera les frais de la situation : augmentation des tarifs, hausse des impôts, diminution des services, etc... Quand on vous dit que faire se serrer la ceinture aux populations qui n'ont comme responsabilité d'avoir eu la faiblesse de porter au pouvoir depuis une génération des voyous, des requins  et des vautours. Dans les cafés de la Sérénissime, on ne parle que de ça et de l'incroyable augmentation autoproclamée par le président Napoletano de ses émoluments. 
Image devenue habituelle des happy few en smoking et sur un Riva saluant le peuple, mêmes attitudes de Las Vegas à Moscou, de Vancouver à Abou-Dhabi, de Hong-Kong à Paris. La liste est longue de ces capitaines d'industrie décomplexés. Partout ces faux-dieux qui s'offrent à l'adoration des peuples et contribuent à confisquer libertés et acquis sociaux, et pillent à leur profit les ressources de la planète Dans l'idifférence de tous. Hélas.
Tout le monde en parle ici. Un projet mégalomaniaque pour satisfaire l'égo démesuré de Cardin et une tripotée de fonctionnaires à oeillères en Italie comme à Bruxelles ! "C'est un scandale, Pertini avait fait le contraire en temps de crise, ils s'engraissent sur notre dos quand tout devient de plus en plus difficile pour nous et nos familles."  La rogne de ce vénitien devenu tout rouge, qui s'en étouffe presque avec son café, ressemble comme deux gouttes d'eau à celle des grecs, des espagnols, des portugais que l'Europe que nous avons laissée s'installer met à genoux. Tous sentent qu'il y a quelque part quelque chose de pourri même si Mario Monti clame haut et fort que l'Italie est sortie d'affaire. Peut-être faudrait-il traduire ses paroles par "le système libéral et la finance internationale, la spéculation sont sortis d'affaire et les banques continuent de s'enrichir impunément." Parfois à Tramezzinimag, et de plus en plus, on voit rouge... Un comble en s'inquiétant du Harry's Bar réservé aux portefeuilles bien garnis. Face à l'ineptie de notre monde, on n'est pas à une contradiuction près. Après tout les plus grands révolutionnaires et de saints, ne viennent-ils pas pour bon nombre d'entre eux des milieux aristocratiques et grands bourgeois ? Le problème est que la ploutocratie est faite de gens de rien, plein de hargne et de soif de revanche. On est loin du libéralisme social et humain de Guizot quand il criait aux français de la Monarchie de Juillet son fameux "Enrichissez-vous !". Les grands d'aujourd'hui crient plutôt à leurs semblables et à leurs sbires un méprisant "Appauvrissez-les !"

Espérons que le propriétaire du Harry's Bar ne jettera pas l'éponge et que ce lieu mythique demeurera de longues années encore et ne deviendra jamais un fastfood ou une banque ! Il faut désormais s'attendre à tout avec cette ploutocratie imbécile qui n'a d'autre vision que la croissance, la concurrence et le profit ! Mais encore une fois, cela n'engage que votre serviteur et ça fait tellement du bien de crier sa colère !

COUPS DE CŒUR (HORS-SÉRIE 33) : Le cadeau d'anniversaire, ou vivre à Venise avec louer-appartement-venise.com

Se loger à Venise est une question souvent abordée dans TramezziniMag. Lorsqu'on a passé l'âge des lits superposés des auberges de jeunesse et les dortoirs des couvents, quand le budget ne permet pas l'accès aux somptueuses suites du Cipriani ou du Danieli, quand on n'a pas non plus envie d'une chambre de 8 m² à l'unique fenêtre ouvrant sur une bouche d'aération plus vraiment aérée depuis le dernier doge (ce qui devient rare heureusement), la solution la plus intéressante et la plus engagée, s'avère la location d'un appartement. 
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Non seulement on est libre de s'organiser comme on le souhaite, mais on aborde Venise de la meilleure manière possible : en vivant au rythme de ses habitants, en s'installant dans une vie vénitienne le temps d'un séjour. Et puis, avoir dans sa poche les clés d'une maison vénitienne fait se sentir déjà «bon vénitien» comme l'écrivait Henri de Régnier. C'est ce que raconte les lignes qui suivent.
Anne et Philippe n’étaient pas revenus à Venise depuis leur voyage de noces. Vingt ans ensemble, trois beaux enfants, cela mérite une fête un peu spéciale. Les amis complotèrent quelques semaines pour leur offrir une soirée mémorable. Mais quel cadeau leur faire ? Les enfants, complices suggérèrent un voyage à Venise en famille. Tout le monde participa. Train de nuit au départ de la gare de Lyon. Dîner dans le train, spumante et romantisme. L’inoubliable arrivée sur la lagune au petit matin, ces senteurs si particulières, la lumière soudain différente, les reflets du soleil sur l’eau, le son des cloches. Venise le matin, par une de ces journées pleines de promesses. La promesse d'une page blanche.

Dans l'enveloppe qu'on leur avait solennellement remis après le gigantesque gâteau d'anniversaire, les instructions. Philippe déplia le deuxième feuillet : Votre résidence à Venise. Le document expliquait comment se rendre à l'adresse réservée auprès de http://louer-appartement-venise.com. Le choix s'était porté sur cette agence spécialisée dans ce type de location sur la recommandation de l'un des amis de la famille qui gardait un souvenir radieux de son séjour. Le site, très didactique, simple, sobre et élégant, présente en images et avec force détail les 72 appartements mis à la disposition des touristes du monde entier, douze mois sur douze, à des tarifs vraiment compétitifs. Les enfants d'Anne et Philippe hésitèrent entre un appartement situé au premier étage d'un vieil immeuble non loin du ghetto, et un autre situé dans le sestiere de Dorsoduro. Les deux logements montraient des intérieurs soignés, clairs et joliment décorés. Que choisir ?

Finalement, ils se décidèrent à appeler l'agence. Aucun des enfants d'Anne et Philippe ne parlant assez bien l'italien, ils avaient été soulagés d'entendre quelqu'un s'exprimant en français à l'autre bout du fil. En quelques heures tout avait été réglé : le choix de l'appartement qui conviendrait le mieux aux parents et où (autre surprise faite à leurs parents) les enfants les rejoindraient avec des fleurs et des croissants deux jours plus tard. Eugenia, la jeune femme qui répondit au téléphone, s'occupa de leur réservation. Attentive et professionnelle, elle leur donna vite l'impression d'être une amie de toujours. Tout se mit en place avec une incroyable simplicité. Une fois la disponibilité de l'appartement vérifiée, ils versèrent un acompte correspondant à 20% du prix total de la location. Carte de crédit ou Paypal. En toute sécurité. Dès réception du paiement, l'agence leur envoya un coupon de réservation. Tout y était confirmé : les lieux, les dates, le nombre de personnes. C'est ce coupon qui sert de sésame pour l'installation le matin du grand jour. Il suffit alors de s'acquitter du solde. 
 
Pierre, le cadet des enfants d'Anne et Philippe, futur magistrat étant toujours très précis, avait pris le temps de parcourir le site en long et en large. La page consacrée aux commentaires des visiteurs ayant utilisés les services de louer-appartement-venise.com confirme bien la qualité des prestations fournies et la satisfaction des clients. Il apprit ainsi que le site géré par une agence ayant pignon sur rue à Trévise et à Bologne (où se trouve le siège social de la ditta) depuis longtemps, était d'une conception récente et qu'il rassemblait les appartements de vénitiens désireux de satisfaire au mieux la demande des touristes. Joliment meublés de style vénitien typique ou avec une décoration très contemporaine, ils accueillent de deux à huit personnes avec tout le confort qu'on puisse désirer. La philosophie de la société Doppiadori est claire et transparait dans le descriptif du site : rassembler des appartements bien situés et confortables à des prix compétitifs en veillant à une qualité de service de haut niveau. Sans prétention mais efficace, l'agence met tout en œuvre pour la satisfaction de ses clients et contribue à rendre leur séjour le plus agréable possible.
 
Mais revenons à Anne et Philippe que nous avions laissé à la gare. Les explications détaillées fournies par Eugenia les menèrent sans encombre vers la calle où se situe leur résidence vénitienne. Sur place une jeune femme les attendait, avec un large sourire. Tour du propriétaire, explications sur le fonctionnement de la machine à laver, conseils de ménagère sur le meilleur endroit pour faire les courses. Sur le coupon figure d'ailleurs le numéro de la personne chargée du check-in (comme du check-out). A tout moment, elle peut être jointe. Anne et Philippe n'en eurent pas besoin. Les enfants avaient choisi un grand appartement situé au premier étage d'un l'église San Cancian. Vaste logis de plus de 100 m² meublé comme autrefois auquel on accède par un escalier extérieur au milieu d'une ravissante cour jardin. Avec leurs enfants, ils passèrent un séjour inoubliable dans cet appartement signorile. Marie, la plus artiste des trois enfants aurait préféré celui situé sous les toits du côté de San Marco, parce qu'il était très design et possédait une terrasse.La semaine se déroula comme un enchantement. Tous en parlent encore et veulent bientôt revenir avec leurs amis...


Avec 72 logements mis à disposition, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets sur ce site. TramezziniMag n'a de cesse de recommander ce mode de séjour plus authentique, permettant le maximum d'indépendance et de liberté de mouvements et qui s'avère souvent le plus économique et très fiable. C'est aussi un mode de séjour qui s'inscrit totalement dans la logique du développement soutenable. La location temporaire permet de participer à la restauration d'immeubles qui sans cela seraient à l'abandon où détournés de leur fonction originale. Le coût très élevé des travaux à Venise oblige très souvent les propriétaires à vendre leurs biens, choisir ce mode de vacances est une réponse efficace et durable aux problématiques de la Sérénissime. 
 
La passion des animateurs de louer-appartement-venise.com pour Venise et leur intérêt pour sa protection s'inscrivent totalement dans cette logique. Les gens qui font appel à eux peuvent tous en témoigner, vivre à Venise à la vénitienne est un bonheur à portée de toutes les bourses. La prochaine fois que vous vous rendrez dans la cité des doges, essayez-donc de vivre à la vénitienne, Eugenia et ses collègues vous trouveront le logis qu'il vous faut ! Nous attendons vos retours.