La
pluie et le ciel bas ce matin illustrent ce jour terrible où les
chrétiens pleurent la mort du Christ sur la croix. Dans les rues
désertes, les pavés luisent et quelques oiseaux s'essayent transperçant
par la joie de leur chant la pesanteur du jour. Temps orageux. Lumière
violente. La certitude qu'avec l'assistance les anges et l'âme des morts sont présents et chantent aussi. Il faut avoir assisté à ce rite très ancien pour comprendre combien les esprits les plus rétifs sont saisis, combien on est très vite placé face à une inextinguible vérité qui nous dépasse et, loin de nous écraser, nous soulève et nous grandit. En découle une envie de louange et une grande joie. Une grande paix aussi. Que ce soit à San Giovanni e Paolo, chez les bénédictins de San Giorgio où sur l'île de Saint François, au couvent des Arméniens ou bien chez les jésuites, le Triduum pascal est un temps très fort, immuable et profond, passerelle entre notre monde imparfait et la perfection de l'amour divin. La plus importante fête de la liturgie chrétienne est commencée. Elle débute par l'horreur d'un abandon, la douleur d'une mort pour s'enflammer dans l'incroyable joie de la Résurrection. Combien de peintres, de sculpteurs, de musiciens et de poètes ont fait de chefs-d’œuvres sur la Pâque chrétienne !
"Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu."

2 - la vieille dame
3 - Juifs vénitiens pendant
4 - Passeggiata automnale à San Barnaba
5 - San Girolamo au bout de la Fondamenta delle Capucine.
6 - Vie tranquille à San Alvise
7 - Jeu de garçons et ses inconvénients. On a tous eu ce petit problème...
8 - Méditation post-méridienne
9 - Sérénité.
10 - Chiachierata
11 - Les joueurs de carte et le caniche.
12 - Poésie de l'ordinaire.
13 - Cortile secret.
14 - Douce paix du jour.
15 - Petits riens du quotidien.
16 - Venise aussi a sa 


Les
urbains que nous sommes auraient cependant - pour la plupart - beaucoup
de mal à demeurer ainsi longtemps et le bonheur des premiers jours se
transformerait certainement en une hébétude insupportable. Cela m'a
toujours étonné, mais j'ai parfois rencontré des êtres de grande culture
et remplis de qualités humaines et intellectuelles, se morfondre très
vite au contact prolongé de la nature. Je me souviens en particulier de cet ami,
aujourd'hui écrivain notoire et homme politique très engagé, avec qui
j'étais allé réviser les examens de Sciences po dans une vallée perdue
des Pyrénées.
cette fameuse maison où
barbares et se mettre définitivement à l'abri tout en organisant une
vie sociale et commerciale performante), la cité des doges est, de par
ses liens avec l'eau, celle des fleuves, celle de la lagune, des marais
et de la mer, totalement naturelle. Nulle autre ville au monde n'est
construite sur cette dichotomie. C'est pourquoi, Venise, même envahie
par les hordes de touristes qui débarquent chaque jour, reste au même
titre que cette montagne qui fit fuir mon brillant camarade, les polders
du Cotentin où nous avons notre maison ou les plages de l'océan, un
endroit paisible et serein où je puis déclamer sans ridicule, les vers
de 












