Quand une mouette un rien narcisse
prend la pose sur le Grand Canal.
posted by lorenzo at 09:43
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
"Chers enfants et chers amis de la Maison Pettenello, c'est un devoir pour moi comme pour ma maman Lilli de nous adresser à vous. Même si le magasin ne fermera pas tout de suite et que nous vous accompagnerons pour Noël, l'Epiphanie et le prochain carnaval, nous voulions vous dire un adieu amical et sincère. Nous vous remercions pour l'affection et la sympathie que vous ne cessez de nous démontrer ces jours-ci comme vous l'avez fait pendant toutes ces années. Nous voulons saluer particulièrement tous nos petits clients, ceux d'hier et ceux d'aujourd'hui. J'aimerai leur raconter tellement d'histoires dont ils ont été les vrais protagonistes mais il n'y aurait pas assez de pages dans les journaux pour tout dire. Sachez simplement que vous, tous nos clients, et surtout vous les enfants, demeurerez nos plus chers souvenirs. C'est en 1899 que mon grand-père débuta cette merveilleuse histoire dont vous avez toujours été partie prenante : en achetant, en pleurant, en riant, en jouant chez nous et en grandissant. Certains d'entre vous n'hésitaient pas à venir travailler avec nous derrière le vieux comptoir, d'autres revenaient avec leurs enfants, leurs petits-enfants. Voilà que maintenant cette belle histoire va se terminer non pas parce que des méchants ont gagné ou parce que l'auteur est fatigué de l'écrire. Mais parce que, comme toutes les belles histoires il faut conclure avec la formule "ils vécurent heureux et satisfaits" et c'est là que commence une nouvelle histoire. La mienne."
"...Il semble vraiment que depuis l'antiquité grecque, nulle civilisation n'ait lié avec autant de bonheur l'art et le quotidien. La plupart des grandes œuvres – le plus souvent à dominante religieuse – œuvres de commande de Carpaccio, du Titien, du Tintoret, du Véronese, sont à la gloire de Venise, elles manifestent la toute puissance financière, économique, politique et militaire de la sérénissime. Pourtant, et c'est vrai surtout pour le Titien et Veronese, les plus grands chefs-d’œuvre naissent en une merveilleuse apothéose de couleur et de lumière au moment même où la puissance vénitienne agonise..."Mais vous voulez mon sentiment, il y a pour moi trois noms qui expriment vraiment Venise, sa lumière, l'air qu'on y respire encore aujourd'hui, loin de la foule, des hordes de touristes : Bellini, Mantegna, Carpaccio. Le Bellini dont je parle, c'est bien sûr Giovanni, fils de Jacopo, dont les vierges encore imprégnées de l'or des icônes, se voilent dans une mélancolie délicat ; frère de Gentile, dont les paysages évoquent le vrai visage de la cité. Il apparaît comme l'incarnation même du cinquecento vénitien. Un précurseur, un inventeur. Un génie. Son art s'apparente à la musique. Il est tout entier rythme et vibrations. En regardant ses toiles, et vous trouverez certainement ce rapprochement hasardeux, paradoxal, voire outré, mais j'entends les nocturnes de Chopin. Vous savez par exemple la première sonate de l'opus 37 interprétée par Maurizio Pollini... Pas d'arabesques, de volutes décoratives, mais une composition simple, sans rien de dramatique ni d'ampoulé, basée sur un accord secret des nuances. Comme chez Chopin.