Apprendre l'italien à Venise. On me pose souvent la question. Si vous ne parlez pas ou si vous parlez peu ou mal l'italien, pourquoi ne pas en profiter pour reprendre le chemin de l'école. Inscrivez-vous depuis chez vous à des cours de langue ou à des séances de conversation, selon votre niveau et partez à Venise parfaire votre cursus ! N'est-ce pas joindre l'utile à l'agréable d'une manière absolue et joyeuse ? Emmenez avec vous des livres utiles autant que passionnants, voilà les thèmes de notre coups de cœur du mois.
Società Dante Alighieri
presso Ateneo Veneto San Marco 1887
30122 Venezia
00 39 041 523 45 90
On m'a souvent posé la question. En tout premier lieu, je recommande évidemment notre bonne Association Dante Alighieri, j'en veux pour témoignage ma propre expérience, cet institut demeure l'un des meilleurs lieux pour l'apprentissage ou le perfectionnement de la langue. Il y en a dans pratiquement toutes les grandes villes de France et de Belgique. Celle de Venise longtemps très dynamique a beaucoup bougé et ses activités se sont longtemps ralenties. Aujourd'hui, la sociéta de Venise repart d'un pied allègre dans de somptueux locaux, situés à Sant'Elena, tout au bout de Venise, dans l'ancien monastère franciscain située dans le quartier de Santa Croce était autrefois installée dans de confortables locaux à l'arsenal, près de l'église San Martino. C'est le professeur Rosella Mamoli Zorzi qui en est la présidente (l'écrivain et historien Alvise Zorzi en est le président d'honneur). Le site internet sera bientôt opérationnel. je suis à votre disposition pour vous envoyer de la documentation en attendant par mail.
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Istituto Venezia
Campo Sta Margherita 3116/a
Dorsoduro, 30123 Venezia
0039 041 522 43 31 / fax 528 56 28
Situé sur le campo Sta Margherita de loin le préféré des étudiants et des habitants de Dorsoduro, l'Istituto Venezia propose tout au long de l'année des sessions de cours avec 5 niveaux de programmes d'étude, de l'initiation au perfectionnement et à la préparation de concours et d'examens. Les groupes sont composés de 12 étudiants au maximum. Tout est fourni à l'étudiant et il est possible d'être logé par l'école, soit en résidence étudiante, soit dans des familles. Il existe aussi des cours individuels intensifs. Deux catégories de prix sont proposées : les cours intensifs avec programme d'activités culturelles et sportives, 220 euros la semaine (tarifs dégressifs selon la durée) et une version "petit budget" pour seulement 160 euros. 4 heures de cours par jour du lundi au vendredi. Une annexe existe aussi à Trieste. Pour ce qui est du prix demandé pour une chambre individuelle en résidence, il faut compter 210 euros pour une semaine et 190 euros chez l'habitant. Il est possible la plupart du temps d'utiliser la cuisine de la maison. Ils organisent aussi des stages Italien et art qui combinent l'apprentissage de la langue et l'histoire de l'art et de l'architecture.
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Lectures vénitiennes. Dans le paysage éditorial francophone, de nombreux ouvrages consacrés à Venise paraissent chaque année. En voici un de grande qualité.
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Sergio Bettini
Venise. Naissance d'une ville
Traduit de l'italien par Patrizia Farazzi
Editions de l'Eclat.Coll. Philosophie imaginaire
320 pp. - Octobre 2006
Considéré par les italiens comme un classique, cet ouvrage tient une place particulière en ce qu'il adopte dès l'abord une position qui veut concevoir Venise comme obéissant, à travers les siècles, à une intention artistique propre, faisant de la ville une seule et unique oeuvre d'art, vivante et cohérente. Tout entière construite dans une relation à la lumière et au rythme, obéissant à un tempo pleinement humain. Venise est "la ville, la plus ville qui soit, écrit Bettini. Non seulement les places et les rues, les maisons et les églises ont été, comme partout, construites par la main de l’homme, mais le terrain lui-même a été fait par l’homme. Les Vénitiens ont dû fixer et “amarrer” leur sol, consolider le fond boueux et instable des îles avec des pylônes, relever et renforcer les grèves contre les marées, imposer aux canaux des cours moins hasardeux. Construire enfin la base elle-même de la ville, pour affirmer leur volonté de vivre, et donner à cette vie une forme et un destin". C'est l'histoire de cette forme et de ce destin que Sergio Bettini raconte ici, dessinant la mosaïque d'une ville depuis ses origines jusqu'à l'apogée de son aventure architecturale. Mort il y a tout juste vingt ans, il fut professeur d’esthétique à l’université de Padoue. Il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels: Pittura delle origine cristiane (1942), L’Arte alla fine del mondo antico (1948), Il Gotico internazionale (1996). Quelques-uns de ses plus importants essais ont été rassemblés par Andrea Cavalletti dans le volume Tempo e forma. Scritti 1935-1977 (1996). Malheureusement aucun de ces ouvrages de référence n'est encore traduit en français. Mais je reviendrai sur cet auteur et sur son oeuvre dans un prochain texte.
posted by lorenzo at 13:03
Ils sont rugissants. Les plus jeunes n'ont pas douze ans. Ce sont les membres du club de 




"La très noble cité de Venise, nul ne l'ignore, se trouve admirablement sise à l'extrémité de la mer Adriatique. Venise n'est entourée d'autres remparts, gardée par d'autres forteresses ni ceinte par d'autres portes que cette même mer qui lui sert aussi de fondation. En se ramifiant et divisant en divers canaux qui passent au travers de ses maisons, cette mer fait office de route et permet de transiter commodément de lieu en lieu, au moyen de petites embarcations. Pour Venise, la mer est une voie publique, une campagne ouverte à travers laquelle vont et viennent toutes sortes de trafics et marchandises de diverses provenances. Elle fournit et procure fot diligemment tout ce qui est nécessaire au ravitaillement et à l'entretien d'une telle patrie. Outre la profusion infinie de poissons qu'elle lui offre de jour en jour, Venise, sans rien produire d'elle-même, est pourvue en très grande abondance de tout ce qui est nécessaire à la vie humaine, de par le concours incessant des bateaux qui arrivent ici avec toutes sortes de provisions opportunes. Cette ville est toutefois très différente des autres - œuvre inédite et merveilleuse, faite de la main de Dieu.
La pompe et la grandeur de cette ville sont inestimables, ses richesses sont infinies. La somptuosité de ses édifices, la splendeur de l'habillement, la liberté du mode de vie et l'affabilité des personnes sont rares et prisées à un degré qu'on ne saurait imaginer ni décrire. Mais Venise, chérie et estimée, n'est pas moins crainte qu'aimée. On ne peut qu'être frappé de voir comme tous veulent y habiter, comme toute personne de quelque provenance qu'elle soit, semble ne plus savoir la quitter, dès qu'elle a goûté à sa douceur de vivre. De là vient qu'on y trouve des personnes originaires de tous les pays et, de même que tous les membres et artères de notre corps correspondent avec le coeur, de même toutes les villes et parties du monde correspondent avec Venise. Ici, l'argent court plus qu'en tout autre lieu et c'est une ville libre, à l'instar de la mer qui, sans subir aucune loi, légifère pour les autres. Chose plus remarquable encore et digne d'émerveillement : la paix incroyable et l'équité qui y règnent, malgré une telle diversité de sangs et de coutumes. Cela procède de la prévoyance, de la vigilance et de la valeur de ceux qui la gouvernent. Les esprits les plus choisis dans tous les arts et les professions rivalisent pour vivre ici. Toutes les vertus y triomphent, on y goûte délices et plaisirs. Les vices sont extirpés et les bonnes mœurs fleurissent. Les hommes se signalent par leur vaillance, jugement et courtoisie; les femmes se distinguent par leur beauté, prudence et chasteté. En somme, Dieu à accordé tous les bienfaits qui se puissent désirer à cette ville bénie, craintive de sa divine majesté, fort religieuse et reconnaissante des dons célestes. Et, après Dieu, elle est très dévouée et très obéissante à son prince, lequel, afin que rien ne manque à une république si heureuse et si bien ordonnée, ne sauriat être égalée en bonté, prudence et justice.
Dans cette ville donc, véritablement divine, résidence de toutes les grâces et excellences surnaturelles, vivaient récemment et vivent encore plusieurs femmes nobles et valeureuses. Issues des familles les plus illustres et réputées, leur âge et leur état différaient, contrairement à leurs origines et mœurs. Distinguées, vertueuses et d'esprit élevé, elles se voyaient souvent et, ayant contracté une amitié pleine d'affection et de discernement, prenaient souvent le temps et trouvaient l'occasion de se rencontrer pour converser en toute simplicité et sans se soucier d'hommes qui pussent les réprimander ou les en empêcher. Elles conversaient de ce qui leur agréait le plus, traitant tantôt de leurs occupations de femmes, tantôt d'honnêtes distractions. et parfois l'une d'entre elles qui aimait la musique, prenant un luth en main ou bien accompagnant sa très belle voix d'une harpe bien accordée, offrait un passe-temps fort agréable à elle-même et à ses compagnes. Une autre qui goûtait la poésie, en récitant quelques vers inédits et gracieux, offrait une manière nouvelle et plaisante de s'attarder à cette compagnie aussi judicieuse qu'avertie".

















Comme en France, l’État (ou la collectivité territoriale concernée) peut faire valoir son droit de préemption en cas de mise en vente de locaux privés. A une époque où partout dans le monde la philosophie ultra-libérale pousse les collectivités à vendre des bribes de leur parc immobilier, la Ca'Farsetti vient de créer la surprise en préemptant un appartement de 100 m² à San Marco mis en vente pour seulement 100.000 euros (!).
Mais finalement, la ville est l'heureuse propriétaire d'un bel appartement acquis pour un prix vingt fois plus bas que les tarifs en vigueur. Elle va mettre à disposition d'une famille vénitienne qui n'aurait pas eu les moyens d'être aussi bien logée en passant par des agences immobilières. 
Nous logions avec mes parents au 
Un autre campo, puis un autre encore, un sottoportego un peu sombre qui vous fait frissonner trente secondes, de longues ruelles prises entre de hauts murs qui semblent être le corridor silencieux et humide d'une maison abandonnée, puis une église, un puits, des marches encore qui s'ouvrent sur une grande salle déserte : le campo du théâtre. Une treille, le péristyle de la
Soudain un cul de sac. "Aqua, aqua" vous aurait crié une vieille femme du haut de son balcon. Là, le silence amplifie votre surprise. Personne. Peut-être un chat effrayé qui vous toisera avant de se glisser entre les grilles d'un magazzino.
Un autre bonheur - un des miens en tout cas - c'est le brouillard, l'incroyable brouillard qui les soirs d'hiver se répand parfois sur la ville. Il transforme tout et se frayer un chemin, même sur les lieux habituels connus par coeur, devient presque impossible. Parfois même votre seul mouvement crée une sorte de tunnel qui demeure ainsi ouvert jusqu'à ce que vous repassiez au même endroit. J'ai le souvenir d'un matin à 
Bonne promenade.

Je me souviens du jour qui suivit l'accident. Les gens partout ne parlaient que de ça. Il y avait une pleine page dans le 
Illusion, cauchemar mal interprété, vision extra-lucide ? Une vieille vénitienne à qui j'en parlais me dit calmement : "...à Venise, tout est possible. L'eau des canaux transporte bien des secrets et bien des images. On est tous un peu voyants ici... Il est simplement venu vous dire au-revoir"... Une légende vénitienne de plus dont le souvenir me trouble encore. 
