






VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
L'église renferme des trésors peu vus des touristes. Les cendres de Saint Théodore, premier patron protecteur de la ville, se trouvent dans l'abside droite. Sur le maître-autel se dresse un superbe retable d'argent, ciselé par des orfèvres vénitiens en 1290, et que l'on dévoile aux fidèles à l'occasion de certaines fêtes, notamment pour le 15 août. Les quatre évangélistes entourent le donateur dont on ne sait rien, la scène de la Transfiguration est entourée de dix saints dans des petites niches, puis, dans la partie la plus abîmée, la vierge trône entre deux anges. C'est un très beau travail. Au-dessus de l'autel, la Transfiguration du Titien. Très belle œuvre réalisée en même temps que l'Annonciation, haute de quatre mètres, transcription d'une vision où l'Archange Gabriel fait sa révélation à la Vierge dans une grande nuée d'angelots.
Les amateurs de musique ancienne pourront admirer à loisir le grand orgue, dû au maestro allemand Ahrend Jürgen, l'un des plus grands facteurs d'orgue contemporains qui possède à son actif la restauration comme la création de certains des plus beaux instruments de par le monde (pour la petite histoire, c'est lui qui a construit l'orgue de Taizé en 1974, à la demande de Frère Robert et de Frère Roger. Retraité depuis 2005, c'est son fils Hendrik qui a repris l'entreprise paternelle et qui a mené à bien la construction conçue par son père, en étroite collaboration avec l'actuel titulaire, Francesco Zanin.
L'instrument a pris place en haut de la cantoria, tribune réservée aux musiciens et chanteurs qui a été entièrement restaurée et a ainsi dévoilé des trésors que des siècles de crasse et d'usure avaient camouflés. Il a été conçu en partant des relevés qui ont été faits sur l'ancienne caisse. Les éléments d'origine qui ont pu être conservés constituent l'encadrement du nouvel instrument. Les matériaux utilisés ont été choisis pour correspondre le mieux possible à l'esprit de l'orgue d'origine : bois de noyer, de cèdre et de sapin, tuyaux en plomb et en étain. Cela donne un ensemble de très grande qualité esthétique. "Du neuf dans de l'ancien", selon les vœux de la direction des affaires culturelles, formule qui s'applique aussi à l'impeccable insertion acoustique du nouvel instrument dans l'église.
De
Venise, les nouvelles n'apportent rien de nouveau. Le temps est
couvert, la vieille dame qui servit longtemps chez mes tantes est partie
en maison de retraite près de sa fille à Gorizia ; une balustre de
marbre s'est détachée du pont du Rialto sur la fondamenta
près du palais des Camerlingues. Ce n'est pas la première fois. Ce qui
est tristement cocasse, c'est que le groupement des artisans
restaurateurs vénitiens a déjà proposé de restaurer le pont gratuitement
mais tout est bloqué car l'administration n'a jamais répondu aux
interrogations du syndicat et de la municipalité concernant la TVA :
aberration de notre époque, bien que les entreprises qui proposent les
travaux n'encaisseront pas un centime, elles devront payer de la TVA...
Personne n'est capable de modifier cela... Deux nouveaux commerces
viennent de fermer. L'un va être transformé en appartement et l'autre
sera une boutique de masques. Une de plus. La Ca'Foscari a organisé une
soirée au bénéfice du Japon qui a fait venir beaucoup de monde. Les
touristes arrivent par vague massive en ces derniers jours du Carême. Il
y aura du monde pour Pâques. Le chat vient de changer de place. Il
s'est installé entre le clavier et moi. Signe qu'il faut que je m'occupe
de remplir sa gamelle. Le ciel est très bleu, il fait très doux. Encore
une belle et bonne journée...
Andreas Scholl
Christian Bobin
Fiorella Giovanni
Recette :
Le pélerin parmi les ombresGrande lectrice de Primo Levi, je ne connais pas, en revanche, Boris Pahor. Merci Lorenzo, de corriger ce qui, à la lecture de votre article, apparait comme une véritable lacune. Je compte bien le lire à la première occasion.
Moi non plus, honte sur moi, je ne connaissais pas. Dès demain à la médiathèque! Merci Lorenzo
n ami vénitien me faisait découvrir il y a quelques semaines via Facebook, la merveilleuse musicienne danoise Agnès Obel. Elle n'a pas trente ans, connait la musique (elle est pianiste de formation), une voix qu'on croit tout d'abord façonnée sur le mode de toutes ces jeunes chanteuses anglo-saxonnes actuelles un peu jazzy,
à la mélancolie un peu rétro. Mais dès les premières secondes, quelque
chose se passe qui nous titille l'oreille et remplit le cœur d'une
agréable sensation. Agnès Obel est danoise, elle est belle, totalement
musicienne, intelligente et sa musique est à son image. Je venais de
télécharger plusieurs vidéos afin de choisir celle que je voulais
présenter aux lecteurs de Tramezzinimag, quand le facteur m'a apporté Télérama... En couverture le visage délicieux de la chanteuse, avec des yeux bleus
à se damner et un titre bien gênant pour votre serviteur : «La chanteuse Agnès Obel, Coup de foudre».
Inutile de me lancer dans des commentaires sur la musique et sur la
dame en question. Écoutez-là chanter et si vous en avez l'occasion,
lisez l'excellent article qui lui est consacré par Hugo Cassavetti que je salue au passage que vous connaissez certainement (in-les Enfants du Rock) et qui tient aussi une chronique dans l'émission de Bernard Lenoir sur France Inter). Elle est bientôt en tournée en France.
Quand il pleut et qu'il vente, l'hiver-enfer
(inverno-inferno) est toujours là et redevient virulent. Mais il fait
beau depuis quelques jours à Venise et le ciel est serein aujourd'hui
encore, en dépit d'une température encore bien basse. Ce jour est ainsi un passage,
entre Hiver-obscurité-mort et Printemps-lumière-renaissance. Ce passage
est fêté symboliquement par la purification et la préparation des corps
et des âmes à la nouvelle saison.
Il s'agit du monument érigé par la République à la gloire du célèbre capitaine Angelo Emo, héros de la guerre contre le Bey de Tunis, en 1785. Ce patricien éclairé tenta de réformer la marine vénitienne, sur le modèle de la marine anglaise qui tentait de supplanter notre
magnifique marine royale, voulue par le clairvoyant Louis XVI.
Venise au crépuscule, comme au petit matin,
Cet extraordinaire - et finalement assez esthétique - amas de marchandises pourrait en d'autres lieux se présenter comme une "installation", une de ces œuvres d'art conceptuel qui fascinent l'œil et font tourner l'imagination à mille à l'heure. Ce kiosque de la Strada Nova, situé juste avant Santi Apostoli est situé devant ce qui fut longtemps la résidence du consul d'Espagne, à l'emplacement d'un étal de bouquiniste où on dénichait des trésors. Le marchand était un vieil érudit sympathique.