14 mars 2020

Venise et le Coronavirus : plongée dans une cité morte

L'Italie s'est repliée sur elle-même depuis quelques jours, fermant ses frontières et confinant l'ensemble de la population avec des mesures extrêmement sévères de contrôle. Tout le monde plaisantait au début, le beau temps aidant ; beaucoup criaient à l'exagération. 

C'est certainement exagéré cette restriction quasi totale des mouvements de la population, ces contraintes mises en place pour la protection des citoyens. Malgré eux presque. Aujourd'hui, tout le monde se terre chez lui et c'est triste bien sûr. A Venise plus qu'ailleurs, l'absence de gens dans la rue, les magasins fermés, créent une impression très bizarre et qui fait un peu peur. Chaque endroit de la ville ressemble désormais à un tableau de De Chirico : de grands espaces vides et solitaires... C'est beau, fascinant, jamais vu. Mais c'est aussi effrayant. En voici quelques images prises hier en pleine journée

A lire en écoutant la chanson de Vera Lynn, "The White Cliffs of Dover" !

Les vaporetti vides en pleine journée au point que l'ACTV envisage de réduire le nombre de bateaux en circulation et les passages :
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
Les tabacs et autres magasins restreignent les entrées pour se conformer aux instructions des autorités. Quelques exemples :

© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
Le marché du Rialto si vivant tous les jours de la semaine est comme abandonné, en dépit de quelques commerçants présents et qui donnent un peu de vie à ces lieux :

© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
Les bars et les terrasses fermées, comme ici la Pizzeria da Gianni sur les Zattere, le San Vidal ou le glacier Paolin sur le campo Santo Stefano, gardent leur rideau tristement baissé... Pas un chat dans les rues, pas d'enfants qui jouent.Et pourtant, la beauté éclate partout qu'on remarque d'autant plus facilement que rien d'autre ne vient distraire le regard, pas de groupes de touristes bruyants, pas de terrasses bondées sous le soleil...

© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
Partout, les places et les rues totalement et désespérément vide. A San Marco, le Florian aussi est fermé. Lavena semble abandonné aux pigeons qui n'en reviennent pas et commencent de s'inquiéter car, même interdits, les revendeurs de maïs ont disparu en même temps que le touristes gogos. Plus personne pour les nourrir en cachette et plus grand chose à se mettre dans le bec. Plus de musique non plus...

© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.

Il en est de même sur les Zattere ou hier encore les terrasses grouillaient de monde, de passants venus prendre le soleil face à la Giudecca...
 
© Catherine Hédouin - mars 2020.
© Catherine Hédouin - mars 2020.
Pour renforcer la sensation, outre le silence et la clarté des eaux que ne viennent plus troubler les nombreux bateaux qui en temps normal arpentent sans arrêt le grand canal et les voies d'eau partout dans la ville, le ciel s'est mis au gris... Les rues de Dorsoduro sont vides aussi... Mais le soleil va revenir et avec lui peu à peu le retour à la vie normale pour la Sérénissime et ses habitants.

© Catherine Hédouin - mars 2020.

Il y a aussi ce reportage émouvant, diffusé il y a quelques jours par le journal télévisé de la RAI, des images d'une Venise esseulée, silencieuse, mais qui vit malgré tout avec ses habitants déterminés, souriants qui restent soucieux des nombreuses personnes âgées souvent gagnés par l'inquiétude voire l'angoisse. Dieu qu'elle est belle cette ville unique même dans des moments comme ceux que nous vivons et qui ne peuvent plus laisser personne indifférents. une fois encore, Venise montre ce qu'elle est, un lieu unique au monde et un modèle. Gageons, de tout notre cœur, que ces panneaux qui surgissent un peu partout et sur laquelle on peut lire ces trois mots : " Tutto andra bene !" (Tout ira bien): ICI

Difficile de faire des photographies de la belle endormie en ce moemnt. En effet, il est enjoint aux habitants de rester confinés chez eux et de ne sortir que pour des motifs bien précis : se rendre au travail, faire ses courses, se rendre chez le médecin ou le pharmacien (il faut montrer l'ordonnance ou la preuve du Rendez-vous) et pour prendre l'air, faire de l'exercice et promener le chien. Les safaris photographiques ne sont pas prévu dans les activités autorisées (humour)

Mais ces mesures exceptionnelles, si elles restreignent la liberté de mouvements des citoyens, n'ont pas vocation à durer. Elles vont permettre d'enrayer la progression de l'épidémie et devraient aider à un retour à la normale en limitant les occasions de contaminations.Et puis rien n'empêche les vénitiens de se mettre aux balcons pour chanter et faire de la musique, ce qu'ils font, preuve en est une vidéo roborative qui circule partout sur Facebook. Je ne sais pas vous, mais moi cela me met du baume au cœur.

© Catherine Hédouin - mars 2020.
 

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