VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
30 décembre 2007
Le bonheur est un ange au visage grave*
C'est ainsi que le peintre Ardengo Soffici décrit le jeune homme de dix-neuf ans qu'il rencontra à Venise et qui devait devenir l'un des plus grands artistes de son temps : Amedeo Modigliani. La rencontre eut lieu en 1903. Le jeune Modigliani connaissait à merveille les ruelles de Venise et il entraîna son nouvel ami dans de longues promenades où il lui décrivait chaque monument, contant l'histoire de chaque bâtiment croisé sur le chemin. Passionné par la peinture de Carpaccio, Modigliani se consacra à l'étude de l'histoire de l'art italien. D'abord à Florence, puis à Rome et enfin à Venise où il s'installa avec son ami Oscar Ghiglia avec qui il partagea le même atelier. On est encore loin du Modi, archétype du bohémien de Paris qu'il deviendra quelques années plus tard. "Incroyablement passionné de Carpaccio qu'il semblait vénérer particulièrement", Modigliani va énormément travailler et apprendre lors de son séjour vénitien.
Les cours de l'École libre du Nu de Venise, à l'Accademia, la découverte de "formes pleines de beauté et d'harmonie" comme il l'écrira plus tard, les maîtres coloristes vénitiens mais aussi les cafés où se réunissait alors le monde artistique et littéraire dans lequel il tentait de s'introduire, tout concourt à marquer le jeune


Il habita au confins de Dorsoduro, sur la Fondamenta San Sebastiano, juste avant la Fondamenta San Basilio. La plaque ci-dessus, rappelle son séjour dans la maison (photographie de Christine). Vlaminck disait de lui : "Je l'ai vu ayant faim, je l'ai vu ivre, je l'ai vu riche de quelque argent, jamais je n'ai vu Modigliani manquer de grandeur et de générosité. Jamais je n'ai surpris chez lui le moindre sentiment bas. Je l'ai vu irascible, irrité d'être obligé de constater que la puissance de l'argent, qu'il méprisait tant, dominait parfois sa volonté et sa fierté. Je revois Modigliani assis à une table de café de la Rotonde. Je revois son pur profil de Romain, son regard autoritaire ; je revois aussi ses mains fines, des mains racées aux doigts nerveux, ces mains intelligentes, tracer d'un seul trait un dessin sans hésitation. "

Si vous vous intéressez au personnage, je vous recommande un ouvrage très rude mais qui présente le peintre d'une manière assez originale, comme un Jim Morrison des années folles : "La Vie fantasmagoriquement brève et étrange d'Amadeo Modigliani" par Velibor Colic, traduit du serbo-croate par Mireille Robin (Éditions Le Serpent à plumes).
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(* : citation de Modigliani qu'il signa "le ressuscité" quelques semaines avant sa mort.)
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5 commentaires:
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- Cher Amédée !
M.17 - 30 décembre, 2007
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- Qui peut me traduire la plaque apposée à la maison de Modigliani?
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31 décembre, 2007
- Lorenzo a dit…
- Cela donne à peu près ceci : "J'ai reçu de Venise les enseignements les
plus précieux de la vie. Grâce à Venise, ils m'ont pénétré comme
l'expérience acquise après le labeur." (Modigliani)
Amedeo Modigliani a travaillé ici en 1905
Les Amis des Musées et des Monuments de Venise - 24/05/2002. - 31 décembre, 2007
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- Merci
J'avais vu cette plaque en octobre. BONNE ANNÉE 2008 - 31 décembre, 2007
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- C'est toujours une ville impitoyable !
Une ville très dure.
Une louve.
Elle ne lui laissa aucune chance.
Seuls, les provinciaux distants lui résistent, quand ils ne s'en gaussent pa .
Les vieilles canailles !
Insubmersibles, dans ce chaudron, dans cette barrique.
Ils en font leurs vendanges. Chez les non-ivrognes, on appelle ça le "vin d'Paris". Pour initiés.
La remarque de Vlaminck est très joli , classe ! Elle me fait penser à celle de George Sand à l'encontre d'Eugène Delacroix ou bien à celle de Charles de Gaulle envers Philippe de Hauteclocque entrant dans Panam .
Les Maîtres sont partout !
Pas besoin de les chercher bien loin ; ils sont là, arrivent.
Traversent la Sein, à pied.
Vlaminck, c'est très beau ; ses villages et chemins de Beauce, surtout après son orage, valent de l'or.
C'est notre or à nous !
On s'le garde.
Comme le sourire noir des filles à Van Dongen. Sourire très noir.
Derain aussi, et Matisse du Cateau.
Les heures chaudes de Montparnasse ne sont plus, aujourd'hui, qu'un profond silence.
Celui de la louve morte. - 02 janvier, 2008
En fouillant dans mes tiroirs...
Mon fils Jean,
à l'époque où il daignait se laisser prendre en photo
devant sa maison
préférée. Le cliché date de 2005.
En classant les nombreuses photos de
mes enfants ce soir, je me rends compte que je n'ai aucune photographie
récente d'eux, que ce soit à Venise ou ailleurs. Le temps a passé si vite
en fait. Je me revois les faire poser quand ils avaient six ou sept
ans. On les voit devant San Marco, avec les pigeons de la place, sur le
vaporetto, à la terrasse du Cucciolo, chez Nico, au Florian, au Harry's Dolci, à Torcello ou à Burano...
Peggy Lee chante "Waitin' for the train to come in" un standard de 1953. La journée touche à sa fin avec cet imperceptible malaise des dimanches soirs. Le chat dort sur mes genoux, Constance joue dans sa chambre, Jean déguste l'humour un épisode de "Friends". Les deux grandes sont déjà parties chez leur mère. Il fait nuit dehors. La pendule vient de sonner six heures. J'écoute la BBC sur internet, cette chère Radio 2 qui diffuse le dimanche des programmes de "light music" anglaise des années 30 à 50. Ce son si particulier, un brin nostalgique mais toujours heureux, qui me rappelle mon enfance et nos journées vénitiennes que cette musique rythme à chacun de nos séjours. Sympathique alternative à la musique baroque dont je suis fou...
Dans quelques heures 2007 passera le relais à 2008. Une année nouvelle. Que nous réserve-t-elle ? Beaucoup de séjours à Venise j'espère. Des tas de rencontres et de découvertes. Plus que tout la santé et la joie pour tous ceux que nous aimons.
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2 commentaires:
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- Anonyme a dit…
- Imperceptible malaise du dimanche soir !!!!!
M.17 - 30 décembre, 2007
- Marie a dit…
- Je viens tous les jours et je ne dis rien... Comme une sorte de pudeur
vis à vis de ces impressions de la vie qui court, bien au-delà de
Venise.
Mais ce soir, avec ma soixantaine si vite approchante et tous mes souvenirs qui commencent curieusement, à s'agglutiner comme s'il était temps qu'ils se rappellent à moi, je voulais vous dire que j'aime infiniment votre délicatesse.
Venise a planté sa graine magique dans mon cœur et même si je n'y retournerai qu'au printemps pour une nouvelle découverte, je vous suivrai fidèlement tout au long de cet hiver.... - 30 décembre, 2007
- Lorenzo a dit…
- Merci, mille mercis mes chères lectrices et bonne fin d'année à vous !
- 30 décembre, 2007
28 décembre 2007
Ce quotidien comme un rite

La maison est tranquille. Chacun vaque à ses occupations. Il y en a qui bouquinent en sirotant une bonne tasse de thé, les petits jouent avec les jeux trouvés au pied du sapin. Le chat dort près du radiateur. Tom Waits chante "dead and lovely"... Quel bonheur que l'ADSL et Radioblog, la playlist préparée avant de partir nous permet d'illustrer chaque moment de notre douce vie vénitienne. Le temps passe vite aussi dans la plus belle ville du monde même quand on est fermement décidé à ne pas perdre une minute. Pourtant quelle joie de paresser le matin dans la cuisine en attendant que les muffins finissent de cuire. La gelée de coings (amenée de France) voisine sur la table avec le pot géant de Nutella acheté en arrivant chez Billa. Cappuccino et thé irlandais pour les plus grands, chocolat à l'ancienne pour Constance, la magie du petit déjeuner frappe à nouveau chaque matin.
Avoir le temps.
Prendre le temps. Puis, une fois la table nettoyée, les lits faits, tout le monde se retrouve emmitouflé, ganté, botté et prêt à sortir. Il y a longtemps que les promenades en famille se sont faites rares, sauf pour les sorties estivales en bateau. Chacun va maintenant à sa guise vers la Venise qu'il aime. On se retrouve ensuite, tous fourbus le plus souvent, dans un de nos lieux favoris : le Margaret Duchamps quand il fait beau, les Do Draghi, dans la salle du fond où il fait toujours chaud, (et où la musique est toujours bonne), mais aussi au Florian pour le chocolat à la crème et les pâtisseries aux amandes, le Rosa Salva aux pieds du Colleone, le bar près de l'Arsenal où les tramezzini sont les meilleurs, les plus gros et les moins chers... Tout dépend des balades et activités de chacun... La terrasse flottante de Nico ou le Harry's dolce font aussi nos délices.
Des amis de passage (ils vont à Trieste pour le nouvel an) sont venus déjeuner dimanche. Ils ont laissé une bouteille de leur Sauternes et un disque de Nat King Cole. cette musique convient parfaitement à notre Venise d'hiver. Si seulement nous pouvions faire un feu de cheminée. Certains en font en dépit de l'interdiction séculaire. Chez Bobbo Ferruzzi par exemple. La grande salle de séjour de sa maison près des Zattere resplendit d'un magnifique feu dès qu'il commence de faire froid. L'odeur du bois, le spectacle des flammes dans l'âtre ajoutent à ce décor un je ne sais quoi d'intemporel. Il faut dire que Bobbo collectionne mille choses et sa passion pour les (belles) antiquités fait de sa maison un petit musée : vitraux du XVe, vierge polychrome du XIVe, tissus coptes, céramiques primitives, masques du XVIIe, argenterie et boites médiévales... Tout concourt à faire de chez lui une caverne d'Ali Baba. Sa peinture débordante de couleurs comme les tissus d'Hélène, sa ravissante femme et de Nora (sa fille), qui recouvrent fauteuils et canapés, ensoleillent la maison.
Avoir le temps.





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4 commentaires:
- antoine14 a dit…
- Agréable description de Venise en hiver. Vous me faites patienter chaque jour : je ne retourne à Venise qu'en mai prochain avec ma meilleure amie. En attendant vous lire nous ravit !
- 28 décembre, 2007
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- Grace à vous on se sent chaque jour au profond de venise...où je rêverai d'y vivre...j'attends avec impatience mon 7° voyage dans cette pure merveille... Merci à vous !!!surtout continuez!!!
- 28 décembre, 2007
- Florence a dit…
- Buona passegiata veneziana!!!
- 29 décembre, 2007
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- Cela doit être bien joli Venise en hiver !
- 30 décembre, 2007
27 décembre 2007
Venise, la nuit, la lagune, le brouillard

Peu à peu l'angoisse montait. Personne ne disait rien. Nous savions bien sûr qu'il n'y avait aucun danger mais cette brume, ce silence, la nuit qui venait... Tout contribuait à faire palpiter nos cœurs. La lampe torche éclairait le chenal devant nous. Un corbeau qui serait passé trop près de nous, nous aurait fait hurler de terreur... Quand nous avons franchi les derniers palli et que les masses sombres des palais décatis de la Misericordia prirent forme, nous nous sommes sentis soulagés : La ville était toujours là, silencieuse, mais présente, palpitante. Nous allions enfin retrouver nos repères.
Jamais le retour d'une promenade en barque à travers la lagune ne fut aussi précipité. Le temps de sortir de l'eau les deux barques, de ranger les avirons et de fermer le hangar, nous étions déjà bien au chaud dans la cuisine de la calle Navarro, assis devant une grande tasse de thé fumé. Dehors, le brouillard s'était répandu, dense et froid. Le chat ronronnait près de la cuisinière. Par la fenêtre, on ne voyait ça et là que des points lumineux que nous savions être les réverbères. Il n'y avait pas un bruit. Une fois encore Venise semblait flotter hors du temps et hors du monde...
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1 commentaire:
26 décembre 2007
25 décembre 2007
24 décembre 2007
Natale 2007

Un très
Joyeux Noël
Joyeux Noël
à tous les lecteurs de TraMeZziniMag
et un grand remerciement à tous
pour leur fidélité
pour leur fidélité
leur indulgence et pour leur amitié !
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9 commentaires:
- Marie a dit…
- Heureux Noël à toi et à ceux que tu aimes Et longue vie à tramezzinimag! Amitiés
- 24 décembre, 2007
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- Buon Natale a tutti e a te Lorenzo. E viva Tramezzinimag!!!!!!!!!!!! Fiorenza
- 25 décembre, 2007
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- un très très joyeux Noël à vous et à toute votre famille! à bientôt, Marie G
- 25 décembre, 2007
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- Je vous souhaite aussi un très joyeux Noël, Lorenzo.
- 25 décembre, 2007
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- Buon natale a lei e a tutta la sua famiglia !!!!
- 25 décembre, 2007
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- JOYEUX NOËL à vous Lorenzo et à tous ceux qui vous sont chers. A bientôt de vous lire encore et encore. Agnès
- 25 décembre, 2007
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- merveilleux blog lorenzo merveilleux moments passés à vous lire merveilleuse venise dont vous êtes un merveilleux ambassadeur ! Joyeuses fêtes à vous !
- 25 décembre, 2007
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- Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année et longue vie à votre blog!
- 25 décembre, 2007
- Myriam a dit…
- Je vous souhaite une très joyeuse et agréable future année à vous et à tout ce que vous entreprendrez. Je vous lis depuis une année à peu près, pratiquement tous les jours. J'ai ma dose de Venise quotidienne avec vos articles. J'aime m'évader de la sorte. Vos histoires, vos photos, vos commentaires ..... tout me va !!!! Ne changez rien. Myriam
- 27 décembre, 2007
20 décembre 2007
Venise en hiver c'est cela aussi...

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Photo inédite de Christine. © 10 décembre 2007. Tous droits réservés.
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1 commentaire:
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- La solitude du type qui déambule dans l'hiver de Venise est un luxe phénoménal que je n'hésite pas à m'offrir . Puisqu'il me réchauffe ! Et on y voit tout mieux . Surtout la Grandeur . La parabole de Montherlant , en dessous , est magnifique ; mais , chez ce grand auteur interstellaire qu'y a-t-il de mièvre ? Je me le demande . D'une certaine façon , il ressemble à la vieille cité du Golfe . On a besoin d's'appuyer d'ssus . Délivrance ? Ses hivers sont brûlants . Ses étés reviendront .
- 23 décembre, 2007
à B.L.
"... A la pointe de leur état, je suppose qu'il doit arriver aux mystiques de bonne foi de se demander s'ils ressentent vraiment quelque chose. A la pointe de l'état extrême de la contemplation du corps humain, la sensation est devenu si ténue, qu'un doute nous vient si notre extase n'est pas une fantasmagorie de l'esprit, un langage vulgaire un montage de cou et une pose ; bref, 1° : si l'objet est beau ; 2° : si, l'objet étant beau, nous en sommes touchés. Il vient toujours un moment où enfin nous détournons la tête. Toutes les musiques finissent par le silence."Henri de Montherlant
Fragment lu en écoutant la gavotte de la Sonate da camera a tre n° 2 en mi mineur de l'Opera Prima d'Antonio Vivaldi interprété par Enrico Gatti et l'Ensemble Aurora (Glossa, 2007) et dédié à un ami dont la vie pleine de bouleversements inattendus et parfois douloureux n'est rien d'autre finalement que la substance même de son art, un don du ciel. Qu'il y puise sa vie durant toute sa force et son énergie.
19 décembre 2007
Au royaume des reflets

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Photo inédite de Pierre. © Décembre 2007. Droits Réservés.
18 décembre 2007
Take a walk on the wild side

[...] Je n’ai pas encore assez d’argent pour rentre en France. Il fait très froid. Venise semble vide. Les facs ont fermé hier. Déjà pleins d’étudiants sont repartis dans leurs familles. Il fait nuit tôt. Des vapeurs de brume s’élèvent des canaux. A la lumière des réverbères, cela donne l’impression d’être dans les limbes. Et ce silence… Je marche dans les rues sans but précis. Il est presque minuit. Lou Reed chante dans mon walkman "Take a walk on the wild side". Le saxophone résonne dans ma tête. J’ai l’impression que le musicien est là au coin de la rue, près du kiosque. Tout brille, le sol, les parois des vieux palais délabrés. "Take a walk on the wild side"...



[...]Et
puis je reprendrai le train, Bordeaux-Vintimille, la nuit, puis la
journée seul dans un compartiment. Il y a si peu de monde après la
frontière sur cette ligne en hiver. Et la magie de nouveau : en
pénétrant sur la lagune, le train sifflera. La fenêtre grande ouverte,
j’humerai à pleins poumons cet air unique qu’on respire ici. Je marche
dans la nuit. Mes pas me ramènent vers la fondamenta delle Capucine ou
j’ai élu domicile. Rosa, ma petite chatte grise doit m’attendre derrière la porte.[...]
Juste pour rêver

Quand l'été s'en reviendra, quand la chaude lumière d'avril fera resplendir les façades des palais et que miroiteront à nouveau dans l'eau claire et bleue comme le ciel les campaniles, nous irons de nouveau par les calle, les rughe et les campi, avec cette petite musique dans la tête. Mais de qui est-ce déjà ? Ces cordes endiablées, ces flûtes doucereuses qui chantent comme chantent les oiseaux. Venise alors nous apparaîtra rayonnante et joyeuse.
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17 décembre 2007
Carnets (2)
J'ai toujours été fasciné par ces gens qui peuvent, avec une plume ou un crayon, donner vie en un instant aux paysages qu'ils rencontrent et aux êtres qui les entourent. Leurs ébauches, leurs croquis, ces dessins imparfaits qui remplissent leurs carnets sont toujours remplis de vérité, sans ces rajouts que l'artiste ne peut éviter dans l’œuvre aboutie qu'il offre aux regards sur les cimaises des galeries ou des musées. Ne trouvez-vous pas fascinants les dessins de Dürer, ceux de Michel-Ange, du Carpaccio, de Canaletto ou de Guardi ? Dans la maladresse d'un trait trop rapide, dans les ratures et les gribouillages, il y a toute l'humanité de la création artistique. Ce tâtonnement qui rend l'artiste plus qu'humain et montre la fébrilité qu'il y a à créer, comme si la main était possédée par cette fièvre de création. "Vite, vite dessiner..." C'est pour cela que l'exposition "Détour" du Moleskine Project m'a fasciné. Je recherche depuis tous les croquis réalisés sur le vif à Venise. En voici un exemple superbe : "Quaderni veneziani", le journal dessiné d'une jeune femme brésilienne, Mariadel, en visite dans les musées de la Sérénissime.
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16 décembre 2007
Venise sur un air de joie

C'est le quotidien, la vie de tous les jours, les petits riens. Je me dis souvent quand je suis au milieu des vénitiens, que la musique que j'entends en les voyant vivre ce n'est pas tant du Vivaldi ou du Monteverdi, accompagnements musicaux que je réserve pour mes promenades solitaires davantage vouées à la contemplation des pierres qu'à l'observation des humains, c'est un de ces airs de "light music" anglo-saxonnes des années 30, ces musiques de fox-trot ou de swing toujours remplies de joie et de simplicité, comme les chansons de Sam Browne ou Charlie Barnet. Je pense aussi à Gary Williams, chanteur d'aujourd'hui que nousé coutons assez souvent quand nous sommes à Venise. L'expression d'une joie de vivre sans affectation ni mièvrerie. Écoutez et vous me comprendrez.
Mais trêve de bavardage, feuilletons ensemble cet album de tous les jours : Été comme hiver, la vie se répand chaque jour dans Venise. Même envahie par les hordes de touristes, la ville est une fourmilière et ses habitants vont et viennent comme partout ailleurs, avec l'extraordinaire différence qu'apporte l'eau omniprésente, la multitude de ponts, l'absence des voitures, et ce décor unique dont chaque vénitien, quelque soit son âge et sans en avoir l'air, est conscient.





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2 commentaires:
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- BOnjour, merci pour ce blog très sympathique! Je découvre et redécouvre Venise que j'adore. C'est une ville magnifique. Mon nom de famille est Schiavoni, je pense que ça vous rappelle quelque chose! Bonne continuation, je repasserai par là, c'est sur!
- 17 décembre, 2007
- Lorenzo a dit…
- vous y êtes bienvenu !
- 18 décembre, 2007
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