Alessandro Marcello, La Cetra.par le Collegium Musicum 90
dirigé par Simon Standage.
Ed. 2007.
Ce concerto magique composé par le frère aîné du célèbre Benedetto Marcello
annonce par l'usage débridé du contrepoint, les grandes oeuvres de
Vivaldi. La vivacité du violon et le chant du hautbois en font une pièce
musicale raffinée et très moderne. L'ensemble que dirige le violoniste
anglaise Simon Standage interprète ce concerto avec brio en dépit d'une rigueur britannique qui aurait mériter de moins se contenir.
Dreams : Oud and Voice
par Samir Tahar.
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Dreams : Oud and Voicepar Samir Tahar.
Next Music, 2006.
CDS8973
Ce grand musicien arabe (il est algérien d'origine bédouine)
présente dans ce magnifique disque des pièces chantées ou instrumentales
sur des thèmes traditionnels bédouins et andalous. La parfaite
illustration musicale de l'exposition sur "Venise et l'Islam" du
Palazzo Ducale dont je vous parlais ce matin. On peut être parfois
dérangé par cette voix aux inflexions tellement différentes du chant
occidental mais les taqasim (pièces instrumentales solo) à l'oud nous offrent un vrai voyage. Ce disque est quelque part très vénitien. Je l'écoute souvent avant ou après le Gloria et le magnificat de Vivaldi quand je me promène à pied ou en bateau dans la cité des doges.
...

Venise,
Venise n'est pas trop loin
par Jean-Michel Brèque
PUF collection Culture-guides. 2007
"Née sur un site hostile et devenue ville du Titien et de Tiepolo, de
Monteverdi et de Vivaldi, Venise est pour moi une cité miracle.
Parcourir le Grand Canal, la plus belle rue qui soit au monde, ou flâner
dans ses calli merveilleusement piétonnes, au milieu des façades
ciselées que relèvent les ors de l'Orient, est toujours un pur bonheur,
surtout dans le monde d'aujourd'hui. Je n'aime pas Venise seulement
parce qu'elle est unique ou qu'elle a su garder sa splendeur au long des
siècles, je l'aime aussi parce qu'elle est fragile et menacée : sa
disparition serait une catastrophe pour l'humanité autant qu'une
blessure intime pour tous ceux qui l'ont une fois visitée. " dit
l'auteur dans la présentation de son ouvrage, l'un des premiers de la
collection que viennent de sortir les Presses Universitaires de France
avec Clio,
cet organisme spécialisé dans le voyage culture. Il s'agit d'un guide
culturel et politique plus que touristique où, chapitre après chapitre,
on apprend mille choses sur l'évolution de la Sérénissime au fil des
siècles et des évènements internationaux, de la fondation de la cité des
doges à nos jours. Des encadrés très bien faits développent certains
détails sur un monument,un lieu un personnage et font de cet ouvrage une
source d'information passionnante.
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Venise n'est pas trop loin
Christian Bruel et Anne Bozellec.
Ed. Être, A propos d'enfances, 2007
Une
BD envoûtante. L'histoire d'une jeune fille à peine adolescente en
vacances à Venise avec sa mère. Sur un campo de Venise, elle découvre un
jeu d'adresse fascinant mais réservé aux adultes, mais ne mesure pas
l'enjeu avant de se retrouver au pied du mur : donner une heure de sa
vie en gage. Comment se sortir de ce mauvais pas ? Le texte de Christian
Bruel, très limpide est enluminé par les montages photographiques d'Anne Bozellec
qui font de ce livre pour jeune adulte une réussite. Les auteurs ont
parfaitement su appréhender la fascination de Venise, son atmosphère et
cette capacité aux grandes choses qui y est donnée aux âmes romanesques
et sensibles.


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Bien
sur les inventions, les techniques modernes peuvent apporter des
solutions durables aux problèmes de restauration, mais doit-on laisser
les adeptes du progrès jouer aux apprentis-sorciers et prendre le risque
de laisser détruire inexorablement les trésors préservés du passé ?
Bref, vous aurez compris que ce sont des idées qu'on pourrait croire
farfelues qui se répandent en ce moment à Venise et sont prises très au
sérieux ! Le président de la région, potentat ultra-libéral aux
ambitions aussi titanesques que ses idées sur la Venise du XXIème siècle
et suivants (s'il y en a), a décidé qu'un métro était
nécessaire pour améliorer les déplacements des vénitiens. Pour qu'ils
aillent plus vite ! Non seulement tout le monde est d'accord pour dire
que faire des trous et autres excavations dans le sous-sol argileux de
la lagune serait prendre un risque démesuré pour l'équilibre de
l'éco-système lagunaire déjà bien mal en point, mais imaginez-vous des
stations souterraines qui déboucheraient place Saint-Marc comme
Si
ces monuments restent debout après de tels travaux, qu'est ce que
Venise aura gagné avec un métro ? Davantage de touristes, qui
circuleront sous terre et s'ajouteront à ceux qui arpentent les ruelles
et les campi. Et puis mettre 30 minutes pour aller d'un point à un autre
en vaporetto restera toujours pour le vénitien qui se rend à son
travail plus appréciable que 5 minutes dans une rame de métro
souterraine, vous ne trouvez pas ? Mais imaginez un peu : 250 millions
d'euros de travaux pour 15 millions de voyageurs par an de Tessera (l'aéroport à l'Arsenal en passant par Murano)
à 9 euros pour les touristes et 3 euros pour le vénitiens, si je ne
m'abuse cela fait 135 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Amortissement des travaux en 24 mois, puis le pactole pour l'ACTV (la société des transports en commun de Venise)
qui en profiterait pour supprimer la liaison en autobus par le pont de
la Liberté et quelques lignes de vaporetti de plus en plus obsolètes (sic).
Le progrès, mes amis, le progrès ! Le climat change et le ciel en ce
début d'été est pourri, l'eau manque et quand elle coule encore dans nos
rivières, elle est polluée, chque jour les sculptures en pierre
d'Istrie des façades vénitiennes se transforment en talc, la lagune
monte et les poissons morts flottent le ventre en l'air partout dans la
lagune, au milieu des algues radio-actives mais vive le progrès et la
fuite en avant du modernisme !

Heureusement,
la protection de l'environnement a de plus en plus d'adeptes, et un
tunnel de plus de huit kilomètres dans la couche d'argile qui forme
l'immédiat sous-sol de la lagune et de la cité des doges (et qui est en contact direct avec la nappe phréatique) représente un frein aux ambitions du Président 



Connaissez-vous
Emily Harvey ? Cette galeriste new yorkaise connue pour son soutien
envers la communauté avant-garde internationale et notamment les
artistes du mouvement Fluxus. Elle partageait sa vie entre New York et
Venise où elle avait élu domicile. Elle aimait Venise et voulait
partager avec dautres lamour quelle avait pour cette ville unique.
La 


Se
rendre à Venise et ne pas descendre à l'hôtel, voilà un vieux rêve que
tout le monde aujourd'hui peut transformer en réalité. Des centaines
d'adresses sont ainsi à la disposition des voyageurs - vous savez
combien je préfère ce terme à celui tellement dévoyé de "touriste" - et il s'ouvre chaque jour un nouveau "bed & breakfast" plus ou moins accueillant. L'idée est bonne : Vivere alla veneziana, entre amis ou en famille pendant quelques jours,
voire
quelques semaines... Attention cependant au danger. Vivre ainsi vous
fera risquer l'addiction. Trop agréablement installés, des habitudes
vite prises chez tel ou tel commerçant bienveillant, quelques bribes
d'italien, deux ou trois rencontres avec des voisins avenants et ça y
est, vous êtes en état de dépendance et la désintoxication devient
impossible. Il n'y a aucun remède et si l'overdose n'est pas mortelle (du moins pas à ma connaissance !), l'embarras peut prendre de terribles proportions. Je sais de quoi je parle !
L'hôtel à Venise lorsqu'on a un budget "normal",
se résume à un décor néo-vénitien avec débauche de damas et de brocard,
nègre de bronze tenant une lanterne dorée, lustres à pampilles dorées
et lions de saint Marc en plâtre doré. Votre chambre matelassée de faux
tissu XVIIIe ouvrira sur un puits de jour sans lumière souvent
nauséabond et dans les catégories les plus simples, le drap du dessus
utilisé par vos prédécesseurs sera devenu votre drap de dessous.
Colazione continentale avec un mauvais pain blanc sans aucun goût, un
petit pot de confiture d'abricot, une plaquette de beurre et un café au
lait sans imagination...
Bien
sur les catégories supérieures ont de belles chambres, des concierges
affables et de gentils grooms en livrée. Mais passer dix jours en
famille au Londra, au Métropole, au Baüer-Grunenwald et à plus forte
raison au Danieli ou au Gritti (je ne parlerai même pas du Cipriani à la Giudecca)
n'est pas pour tous les portefeuilles sauf à pouvoir claquer 1.000 à
5.000 euros par jour. On peut certes dormir au Danieli pour une somme
relativement modique mais ce ne sera pas la chambre de George Sand et
Chopin.
d'amour
romantique au possible situé sur le Grand canal avec une partie de
jardin à votre usage personnel, étage noble d'un vieux palais, duplex
fonctionnel avec terrasse, loft ultra moderne avec jacuzzi et haut
débit... Quant aux tarifs, ils vont de 650 euros à 15.000 euros la
semaine (exemples extrêmes pris au hasard des quelques agences avec qui je suis en contact). La moyenne pour un appartement convenable non inondable (trop de locations sont des magazzini transformés à la hâte et qui malheureusement sont inondés lors de l'aqua alta)
tourne entre 800 et 1.200 euros la semaine en Pleine Saison. Il est
souvent possible de négocier les tarifs pour des durées plus longues.










