Deux
jeunes étudiantes suisses me demandent une adresse de séjour
économique à Venise. Il y a bien sur l’Auberge de Jeunesse à la
Giudecca mais, si l’accueil demeure sympathique, le bâtiment est
excentré. Pleins de petits hôtels existent autour de la gare et les
particuliers louent de plus en plus des chambres de leur maison. Je
connais deux adresses plus que recommandables.
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La première, qu’un ami américain a testé l’an passé, est tenue par un chinois. Située à Cannaregio,
sur la calle Ghetto Novissimo, ce Bed and Breakfast est très propre
et bien tenu. La colazione est abondante et appétissante, l’accueil
attentionné. Les dortoirs sympathiques. Le tout pour 20 euros la nuit !
Mais c’est petit. N’arrivez-pas à onze heures du soir en espérant
trouver un coin disponible. Le quartier est très pittoresque et c'est un
régal, le soir, de se promener aux alentours du ghetto, vers San Alvise, sur la Fondamenta San Gerolamo
où vous croiserez peu de touristes.Il y a tout près d'excellents petits restaurants et des bars tout aussi agréables. Par exemple le seul authentique kebab de Venise, tenu par un syrien ou tout l'Orient se retrouve le soir : persans, syriens, libanais, éthiopiens, égyptiens, étudiants en architecture ou en Lettres. A deux pas, inutile de vous parler du Paradiso Perduto, haut lieu des soirées étudiantes, avec sa cheminée qui permet l'hiver de superbes grillades et ses groupes de jazz. J'y ai réchauffé mes os d'étudiant lorsque je vivais dans mon petit taudis du ghetto. Il y avait aussi, à deux pas de chez le chinois une mamma di gatti qui nourrissait une trentaine de chats faméliques. Juste à côté, une rôtisserie proposait le dimanche du poulet rôti au jus avec des frites... C'était notre repas favori quand nous étions fatigués des pâtes, polenta et autres usuels de la cuisine vénitienne. Je me demande si cette boutique existe encore...
Calle Ghetto Nuovissimo, 1451/A
Contact : Francesca (039) 041 71 97 48
E-mail : zhangguihua62@hotmail.com
.L’autre lieu que j’ai personnellement testé se trouve aussi dans le même quartier de Cannaregio. C’est en plus un lieu assez extraordinaire, chargé d’histoire et de mystères. Il s’agit de la Casa Studentesca Santa Fosca.
Cet
établissement est géré par la Pastorale Universitaire du Patriarcat
de Venise. Au milieu d’un jardin qui mériterait d’être réaménagé
(c’est en projet), cette résidence étudiante ouverte toute l’année aux
voyageurs, jeunes et moins jeunes, est située sur les ruines de
l’ancien couvent de Santa Fosca. Les restes de l’abbatiale du XIVe siècle sont encore bien visibles. Je recommande les chambres du rez-de-chaussée qui donnent sur le jardin ou sur le canal voisin. Le petit déjeuner est servi dans une grande salle où l’ambiance est très familiale. Lits superposés, lavabo dans les chambres. Confort sommaire mais vraiment économique (entre 17 et 22 euros selon que vous choisissez la chambre double – très petite – ou les dortoirs, et selon votre âge aussi). Si vous êtes plusieurs, entre amis ou en famille c’est une solution très économique car vous pouvez aller et venir quand vous le voulez – sauf aux heures prévues pour le ménage dans la matinée – ce qui est très appréciable.
Un bouquet de fleurs, quelques cartes postales sur le mur et vous êtes chez vous pour trois sous. C’est à deux pas du Rio Terra San Leonardo avec plein d’osterie et de baccari dans els environs. L’idéal pour les jeunes. Il y a même internet à disposition dans le hall ! Quand il fait beau, je vous recommande le jardin derrière la cour, pour y bouquiner ou faire de l'aquarelle. Au milieu des merles et des roitelets, dans l'herbe haute, vous rencontrerez certainement le roi des chats et ses acolytes. mais c'est une autre histoire...
Cannaregio, Fondamenta Canal Sante Fosca 2372
Tel. et Fax (039) 041 71 57 75
E - mail: ostello@santafosca.it
http://www.santafosca.it/
http://www.santafosca.it/

son amour pour Venise et qui exprime ses joies et ses colères chaque jour depuis douze mois. Mais je dois avouer qu'un de mes meilleurs moments de la journée, lorsque je quitte mon cabinet, c'est, une tasse de thé fumant sur ma table, 
Hier le Jardin Public débordait des mêmes, vautrés sur les pelouses où ils laissent mille traces de leur passage le soir : bouteilles vides, papiers gras, kleenex ou papier toilette, branches cassées et fleurs arrachées. les barbares sont partout. A Venise aussi me direz-vous, mais quand on veut les oublier, éviter les hordes de veaux déguisés en touristes, il suffit de se perdre dans les dédales et quelques ponts plus loin, on n'entend plus rien que le bruit de nos pas, le chant des oiseaux et le cri des enfants qui jouent dans les cours des maisons, sous le regard des chats endormis sur la margelle d'un puits. Là-bas, même dans un quartier populaire et décati, rien de sordide ne vient vous agresser l’œil. Et si les graffitis et les tags se répandent aussi, ils ne se retrouvent que dans les quartiers du centre. A Bordeaux, les barbares sont partout, autour des Quinconces, sur les marches du Grand Théâtre, sur les quais. Une invasion. et ils saccagent, ils consomment le décor... Saint Michel, hier encore si pittoresque, est devenu un champ de déjections canines arpenté par de jeunes islamistes allumés et agressifs et de babas drogués... Mais bon, voilà, nous en sommes tous là, on ne fait pas toujours et à tout moment ce que l'on veut.. 









C'est celle-là qu'il a peinte, mais dont il ne parle jamais. Les mois et les mois qu'il y a passés ont-ils donc disparu de son souvenir ? Jamais il ne prononce le nom de la ville quand nous sommes ensemble, quoique nous pensions l'un et l'autre à elle. Nulle part elle n'est plus présente que dans cet atelier. Elle est dans ces toiles retournées et que j'imagine à ma guise, tout en regardant dans une vitrine quelqu'une de ces fioles transparentes rapportées de là-bas et qui semblent toujours contenir de l'eau de la lagune, tandis que, sur le parquet, se roule un chat qui porte au cou un de ces colliers en boules de verre coloré qu'on fabrique à Murano, – un chat trapu, rond et baroque, qui a l'air de ces animaux un peu diaboliques dont Carpaccio animait ses compositions et dont il ornait ses terrains semés de fleurettes délicates, sous les pas de ses San Giorgio et de ses Santa Orsala.


Je suis presque certain que le même lieu pris en photo une heure après, montrerait les leoncini (la petite place surélevée qui est devant le palais patriarcal, où on déposait autrefois les noyés pour qu'on vienne les reconnaitre) garnis de papiers gras et de bouteilles vides, comme souvent dès que la bonne saison revient... Bien entendu, s'il y avait davantage de lieux adaptés aux touristes peu argentés, des espaces verts avec des bancs et des tables, des toilettes publiques, des corbeilles plus nombreuses et des "stewards" ou des "hôtesses" pour rappeler les usages à tout ce monde, les choses seraient différentes. mais Venise n'est pas 

Avant tout, vivez comme vous le feriez n'importe où ailleurs :
en regardant les enfants courir après les mouettes. Entendre les cloches de l'église répondre à celles des églises voisines et rentrer chez soi préparer le repas. Les tulipes dans un vase sur la belle nappe bleue, le rayon de soleil qui illumine le pavement de la cuisine, l'odeur des glycines partout dans la ville et bientôt, les cris des enfants qui sortent de l'école... Ailleurs, les cris des barcaroï qui chahutent et plaisantent en livrant leur marchandise au marché, les gondoliers qui sortent du bar entourés de l'odeur du café qu'ils viennent de boire, le livreur de brioches qui s'en va par les calli, le panier sur la tête comme autrefois. Les ouvriers qui poussent leur chariot; les carabiniers, toujours grands, toujours impeccables qui se donnent un air sévère, surtout devant les filles
(et devant les vitrines où ils aiment se contempler)... Tout ce monde est le même qu'ailleurs, mais ici il y a quelque chose de plus. La lumière, les odeurs, le décor ? Tout cela à la fois sans doute. C'est Venise au quotidien. C'est la Venise que j'aime. La prochaine fois que vous y allez, humez cet air unique, ouvrez grand vos yeux à Castello, à Dorsoduro comme à Canareggio. Vous verrez, une heure de quotidien ordinaire vous fera plus de bien qu'une nuit de sommeil. Vous reviendrez réjoui, affamé et heureux ! Essayez.








les Filets de Saint Pierre à la Carlina, les pâtes aux écrevisses et aux courgettes. A la carte des desserts, un merveilleux gâteau au chocolat, des sabayons... Les enfants sont reçus comme des princes et, en été, lorsque les parents dégustent leur Bellini, les enfants seront très fiers de boire aussi leur cocktail, la même chose sans alcool, (jus de pêche fraîche et limonade). Les prix sont bien plus raisonnables que chez le grand frère légendaire de San Marco ! Dès les premiers rayons du soleil, il devient prudent de réserver. Si vous ne connaissez pas allez y déjeuner (dîner en été) et vous ne regretterez pas le déplacement.