© Francesco Ferruccio Laiss - Venezia, 1953. |
Quand il marchait dans la nuit, le bruit de ses pas sur les pavés luisants, le silence qui l'entourait et cette obscurité à peine effacée par les réverbères, le transportaient au-delà des ruelles et des campi de la ville. Venise suintait encore les parfums de l'été. Pas un bruit dans la ville endormie. Comme s'il était seul. Il allait ainsi pendant des heures, marchant au hasard, prenant une ruelle ou une autre. Perdu dans ses pensées, il ne voyait pas les bâtiments, les vitrines, les monuments devant lesquels il passait, il les sentait. Comme une présence enfouie au plus profond de lui. Il n'était pas à Venise, il était Venise.
Ces longues marches dans la nuit, c'était son oxygène. Il ne rencontrait jamais personne et croyait la ville entièrement abandonnée. Elle était toute à lui la nuit. Il s'en allait heureux et fébrile, comme l'amant qui va retrouver sa maîtresse. Il se faufilait par les ruelles étroites pour retrouver l'âme de la Sérénissime. Tout ce qu'il est devenu, ses livres, sa vie, la sérénité de ses jours et sa joie profondément ancrée dans son cœur, c'est à ces longues nuits solitaires qu'il les doit... "Et maintenant mon esprit, œuvre si tu peux..."
1 commentaire:
- Marcher dans la nuit, à rêver... Quel délice !
Je cherche un flâneur pour partager ces promenades nocturnes.
M.17