VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
26 février 2025
Que nous avions l'air bête ces années-là !
16 février 2025
Coups de Cœur N°63
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Aquarelle de Dürer réalisée en 1525 où il décrit son rêve,peut-être pour se souvenir de l'image d'une futur tableau qu'il aura rêvé... |
La lectrice qui vient gentiment de m'écrire une vraie lettre avec des timbres et tout, ne se doutait pas combien l'enveloppe que je retirais de ma boite au milieu des infâmes prospectus dont nous sommes abreuvés quotidiennement et du magazine départemental, allait réenclencher un mécanisme que je croyais définitivement désynchronisé. Cette amie fait partie de ceux qui n'ont jamais renoncé à écrire à la main. Artiste douée - trop discrète - elle complète souvent ses propos de petits croquis qui m'ont toujours enchanté. Recevoir un vrai courrier est devenu tellement rare. Quand je dis aux amis qui partent en voyage de ne pas oublier de m'envoyer une carte postale de leur lieu de villégiature, ils ont un instant d'hésitation. La plupart lèvent les yeux au ciel, la mine contrite. Alors je fais semblant de ne pas relever l'ironie (ou bien serait-ce de la pitié ?) que leur moue exprime et je n'insiste pas ou bien je dis que je collectionne toujours les cartes postales... Je ne suis pas dupe je connais leurs propos «Oh ! Ce pauvre Lorenzo, il ne grandira jamais», «un idéaliste pur et dur», «le monde change et lui demeure» ou des choses du même acabit. On est toujours sot ou imbécile quand on n'a pas les réactions communes, au mieux naïf et à plaindre, «dans ce monde devenu si difficile et si dur».
Il y a longtemps que j'ai cessé d'exprimer mon ressenti quand je suis avec d'autres adultes. Prévert avait raison, ils ne peuvent comprendre et leur tolérance a rapidement ses limites. Difficile de réaliser un jour, soudain, par on ne sait quelle circonstance inattendue, que mes pairs n'ont aucune imagination ou bien l'ont telement étouffée qu'ils ne savent plus. Saint-Exupéry le fait dire au Petit Prince, n'est-ce pas. la proximité des gens sérieux rendait fou furieux Rimbaud... Tout ça pour exprimer ma joie lorsque des gens, jeunes ou vieux, ne perdent jamais cette soif d'invention, de créativité. ils font le monde moins laid, moins triste. Ces adultes sont en colère sans se rendre compte que leur colère, ils se l'adressent à eux-mêmes. Conscients que la femme ou l'homme qu'ils sont devenus a trahi l'enfant pur et émerveillé qu'ils furent. A tout jamais.

22 novembre 2024
Une fois encore, l'heureux temps de la Festa della Salute
Et puis il y a ce sentiment d'appartenance, cette fierté de mettre nos pas dans ceux qui nous ont précédés. Vénitien de sang, je ne suis pas né à Venise - peu s'en est fallu - et si les deux générations d'avant moi étaient davantage liées à Constantinople, Milan et Florence, cette fierté, ce sentiment d'être chez soi, al posto giusto, dans un moment tel que cette fête rituelle, je l'ai toujours ressenti avec force en moi.
Je me souviens de la toute première fois où, étudiant, je décidais de me joindre à la procession. Une grande émotion s'était soudain emparée de moi. Dans mon journal, j'ai retrouvé ces notes :
«J'ai senti vraiment comme une présence invisible. Joyeuse elle m'accompagnait... En fait, je sentais quil s'agissait de l'âme des miens, mes anges comme disait ma grand-mère, tous ceux qui vécurent ici avant moi et qui ont fait que je vive là à mon tour, mettant à mon tour mes pas dans les leurs...»
Ce jour-là, je vous assure que la sensation était très forte, presque palpable physiquement, comme un souffle, une présence...
«ils marchaient tous avec moi, le long de l'étroite calle del Traghetto où débouche le pont votif. Ils m'ont transmis leur foi et leur enthousiasme, tous ceux dont le sang coule dans mes veines, marchands, soldats, marins, médecins, celui qui fut drogman du sultan, l'aïeule qui refusa de quitter Venise quand l'attendait un mariage princier à Candie, [illisible],diplomates, interprètes, poètes, musiciens... D'eux aussi, cette passion pour tout ce qui touche à Venise. Et puis cette impression depuis mes premiers pas sur les "masegni" de la Sérénissime, celle d'être ici depuis toujours, de n'appartenir qu'à ces lieux, ces monuments, ces canaux, ces îles, cette lagune, ma patrie !»
Ces propos maladroits pleins d'emphase, je les ai écrit dans mon journal à dix-sept ans. Je ne m'exprimerai guère différemment aujourd'hui, les lecteurs de Tramezzinimag ne peuvent que le confirmer... Cette Solanità della Madonna della salute ravive à chaque fois ma passion, mon amour pour la cité des doges.
J'ai perdu hélas, une photo qui était rangée dans ce cahier retrouvé. c'est l'amie qui m'accompagnait ce jour-là qui l'avait prise. Elle donnait à voir une figure d'adolescent extatique, la tête un peu penchée comme j'apparais toujours sur les clichés de cette époque. Quand je savais l'objectif pointé sur moi, le regard que j'avais souvent joyeux, se faisait soudain taciturne. Timidité d'adolescent ou coquetterie de celui qui se sait séduisant ? On pouvait croire à mes sourcils froncés qu'être pris en photo me gênait. Il y avait des deux, je pense.
« Tu es encore absent ! » me disait-elle souvent, agacée mais bienveillante. Je devais la rassurer à chaque fois : « Non, non, je suis là avec toi, ce n'est rien. Je pensais». Absent, oui je l'étais, et je le suis resté, surtout au milieu du monde, au milieu des autres. Absorbé en réalité par mille pensées, j'avais du mal à être vraiment là où mon corps se trouvait, avec les gens qui m'entouraient.
Difficile à expliquer, je n'étais plus un jeune garçon que la vie et le monde effarouchaient et pourtant... La mèche en désordre sous le bonnet de laine, ce bonnet aux couleurs vives unies que nous portions tous, selon la mode d'alors, roulé sur le haut du crâne sur nos cheveux longs, imitant sans le savoir les garçons de Carpaccio (ignorions-nous vraiment cette ressemblance après tout ?), je m'étais accoudé à une barrière. L'évasion de mes sens et de mes pensées ne traduisaient ni l'ennui ni la tristesse. Juste la contemplation d'un ailleurs qui pourtant avait tout à voir avec l'endroit précis où nous trouvions.
- 1,5 kg de viande de mouton préparée,
- 1 beau chou de Milan frisé
- 1 céleri-branche,
- 250g de pommes de terre
- 2 carottes
- 3 beaux oignons,
- 1 gousse d'ail
- herbes & aromates : thym, laurier, romarin, baies de genièvre
- Huile d'olive,
- sel et poivre
- Bicarbonate de soude
Retirer la viande du feu et laisser refroidir dans un endroit frais.
Retirer la graisse du bouillon quand elle se fige sur le dessus.
Quand le bouillon est prêt, rajouter la viande refroidie découpée en morceaux. Laisser cuire le tout à petit feu pendant cinq heures pour obtenir le ragoût.
Pendant ce temps, laver le chou, enlever les feuilles blanches et le couper en morceaux.
Faire revenir oignon et ail hachés dans une casserole. Quand l'oignon est fondu verser le chou. Laisser cuire environ six à sept minutes, assaisonner avec du sel et du poivre fraîchement moulu, en arrosant régulièrement le chou avec du bouillon de légumes si nécessaire.
Enfin, ajouter la viande au chou, laisser ce dernier finir de cuire.
Quand le chou est cuit, le mélange doit être moelleux.
06 novembre 2024
Fortuny, un prince de l'esthétique à Venise
« Les hommes et les femmes de la Renaissance» sont rares qui vécurent après le XVIe siècle jusqu'aux temps modernes. Et lorsqu'ils honorent le siècle de leur présence, ils sont exceptionnels ! C'est le cas de Mariano Fortuny y Mandrazo, de l'entreprise éponyme Fortuny. Artiste, designer, photographe, graveur, architecte et peintre, il est arrivé à Venise en provenance de Grenade, à la fin du XIXe siècle, à l'époque où la ville était l'une des plus riches du monde, et il a fini par créer un empire textile.»