Loin des hordes , loin des hauts-lieux du tourisme à Venise, il y a la vraie vie. Celle des vénitiens de naissance ou d'adoption qui se déroulent souvent sans que les visiteurs pressés ne remarquent rien. Quelques uns, conquis au premier coup d’œil par la vie unique qu'il nous est donné de vivre sur les campi et le long des calle de la Sérénissime, savent s'imprégner de ce quotidien délicieux. Rien ici n'est pareil, forcément, sans la circulation automobile, sans aucun danger pour les enfants, les chats et les chiens (qui se font de plus nombreux désormais). Les autres ne voient qu'une succession de cartes postales, de verroteries et de masques made in China vendus sur les lieux-mêmes de leur passage.
Et puis il y a aussi les célébrités, vedettes de cinéma ou de la chanson, souvent américaines, qui prennent Venise pour un lieu de tournage et donc un décor qu'ils s'empressent d'acheter à prix d'or pour des soirées bling-bling, privatisant à tout va des lieux historiques et des demeures patriciennes dont les miroirs n'en reviennent pas de refléter tellement de vulgarité, de non-éducation, irrespect aussi... Non la vraie Venise échappe à ces gens qui ne la méritent pas. En voilà quelques instantanés. Prions pour qu'ils ne deviennent pas un jour des documents d'archives, souvenirs d'un temps où la ville était réellement vivante et ses habitants heureux d'y vivre !
Attendrissant spectacle que celui des petites gens sans histoire qui vont leur vie sans faux-semblants, sont tristes ou heureux, rient et pleurent, naissent et meurent comme tout le monde. Combien il est reposant d'être avec ceux qui n'ont pas d'histoire, qui se contentent de vivre sans prétendre donner des leçons au monde. A Venise plus qu'ailleurs on les voit vivre et on s'intègre bien vite à leur vie, s'adaptant en un clin d’œil à leur cadence, puisqu'il n'y a pas dans la Sérénissime tous ces obstacles de la vie moderne qui nous éloignent les uns des autres : pas de voitures, pas de rues encombrées à traverser, pas de bruits qui couvrent les voix, les rires et les pas qui résonnent dans les ruelles ensoleillées...
6 commentaires:
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Je suis en tout points d'accord avec vous cher Lorenzo et chacune de vos lignes me parlent.
La si jolie petite maison au bord de la lagune donne en effet l'envie de se réfugier avec ses chats et d'y cultiver tranquillement un jardin potager, pas trop grand, histoire de retourner la terre à mains nues pour prendre soin de ses racines. -
Après la pavane il y a une gaillarde:
allons d'un bon pas retrouver la simplicité des moments vrais, il faut tourner le dos et ne pas se retourner, faire comme on l'entend, sans regret, et laisser ce petit monde de perdition se dévorer, car ça, ils le font très bien jusqu'à la dernière plume. La résistance a toujours était là pour sauvegarder les hommes, il le faut, en toute quiètude, on est dans le vrai.
Anonyme, quel luxe! -
Parvenus est le bon mot... Ils font pitié à confondre l'inutile avec l'essentiel.
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Que oui, il faut avouer que, sans télé, on est "à l'abri" de ces non-événements... Quant aux vénitiens, simples mais toujours avec la belle figura, comme le sont les italiens, qui ne se laissent que rarement aller à la vulgarité (chez eux... car ailleurs c'est moins sûr)
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Permettez-moi de vous interroger, Lorenzo: les "petites gens sans histoire", "ceux qui n'ont pas d'histoire", ces mots me surprennent un peu. La discrétion, la modestie, la délicatesse ne signifient pas l'absence d'histoire, bien au contraire. Mais, comme vous le faites justement remarquer, il faut prendre le temps de se connaître pour se découvrir alors que l'immédiat clinquant peut recouvrir le vide.
Anne -
Notre vocabulaire est parfois bien pauvre.En utilisant cette expression maladroite je voulais exprimer le bonheur qu'il y a à rencontrer des femmes et des hommes dont le quotidien ressemble à la vie, sans clinquant, sans artifices, sans non plus jamais l'assurance que tout ira bien mais avec la confiance, la foi, parce que les autres sont là, parce que leur vie à eux aussi n'est ni de strass ni de paillettes, mais vraie. C'est dans ce sens qu'elle est sans histoire. Et c'est bien. Alors,vous avez raison, écrivons plutôt "Ceux qui ne font pas d'histoire".
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