Dix-neuvième année - Nouvelle édition. Les Hors-Textes de Tramezzinimag :

06 novembre 2010

c'était un 6 novembre

Il y a 30 ans aujourd’hui mon père nous quittait. Je rends grâce pour tout ce qu’en plus de la vie je lui dois, et de là où il est, je sais qu’avec notre mère, il se réjouit de voir leurs merveilleux petits-enfants grandir et embellir. Je regrette de n’avoir pas su lui dire quand je le pouvais encore, tout mon amour, mon affection, mon admiration et ma reconnaissance ! J'ai découvert récemment dans un carnet lui appartenant, ce texte noté de sa main qui semble comme un conseil, une règle de vie adressée par delà le temps à ses fils. 
 
 
Sous le titre « Le sabbat est fait pour l'homme», il s'agit en fait d'un écrit d'Aelred de Rielvaux, célèbre moine cistercien du XIe siècle, considéré comme docteur de la charité et de l'amitié : 
 « Quand un homme s'est retiré du tumulte extérieur pour rentrer dans le secret de son cœur, qu'il a fermé sa porte à la bruyante foule des vanités et a fait le tour de ses trésors intérieurs, quand il n'a plus rien rencontré en lui d'agité ni de désordonné, rien qui puisse le tourmenter ou le contrarier mais que tout en lui est plein de joie, d'harmonie, de paix, de tranquillité ; quand tout le petit monde de ses pensées, paroles et actions lui sourit comme le ferait la maisonnée d'un père de famille dans une demeure où règne l'ordre et la paix ; alors se lève soudain une merveilleuse assurance. Et de cette assurance vient une joie extraordinaire et de cette joie jaillit un chant d'allégresse qui éclate en louanges de Dieu. 
 
Ces louanges sont d'autant plus ferventes que l'on voit plus clairement combien tout ce qui est bon en soi-même est un don de Dieu. C'est la joyeuse célébration du sabbat qui doit être précédée de six autres jours, c'est-à-dire du complet achèvement des œuvres. Nous transpirons d'abord en faisant des œuvres bonnes, pour nous reposer ensuite dans la paix de notre conscience A partir des œuvres bonnes naît la pureté de la conscience qui conduit au juste amour de soi-même, qui nous permettra d'aimer notre prochain comme nous-mêmes.»
Même pour les non-croyants - mon père croyait en Dieu mais restait profondément agnostique -, ces paroles ont une résonance particulière. Les évidences énoncées sont tellement porteuses de paix et de vérité. un appel à la sérénité que j'assimile bien évidemment aux sensations que procure un séjour à Venise. Pas vous ?

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2 commentaires:

Michelaise a dit…

Hommage sensible à votre papa qui avait choisi et qui vous l'a laissé, un peu comme un message secret... je dis secret car c'est une évidence mais il est tellement important de le dire, de le savoir, de le comprendre et de tenter, tout doucement, tout humblement de le mettre en œuvre !

Anonyme a dit…

Venises86
Je suis entrain d'apprendre, de découvrir, de faire l'apprentissage, d'accepter (lentement), de combattre (instinctivement)et d'accepter (par amour, le fait que, pour mes enfants, je suis une personne âgée qui doit se comporter avec raison pour les rassurer et leur permettre de se positionner dans la vie d'adulte qu'ils construisent. Nous avons tous, souvent, 20 ans dans nos cœurs et nos têtes, alors que nos têtes blanchissent, et peut-être votre père, a-t-il songé, comme moi ces temps ci, à ce que ses enfants trouveront et partageront de son humble humanité. Que la sérénité de Venise me manque quand ces questions m'agitent !

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