TraMeZziniMag
souhaite à ses lecteurs une très Bonne Année !
à Venise, à Bordeaux et ailleurs dans le monde :
Que 2007 soit une année de paix et de joie !
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
Vaporetti, trains et bus sur la terre ferme sont prévus toute la nuit pour permettre à tous les vénitiens de se rendre à la fête. Si le temps le permet car on annonçait aujourd'hui une journée et une soirée assez pluvieuse pour terminer l'année. Tiré depuis des barges devant le palais des Doges, le spectacle devrait être cette année encore magnifique. En tout cas, il ne fait pas froid et un petit air printanier souffle ici. Des amis suédois ne nous disaient-ils pas que chez eux les prairies sont vertes comme au printemps... A Bordeaux, l'autre jour, juste avant Noël, tout était gelé et un brouillard givrant recouvrait tout d'un voile de glace comme dans le Docteur Jivago ! Réchauffement, pollution, modifications atmosphérique... cela n'augure rien de bon mais les hommes vont bien se réveiller et faire ce qu'il faut pour éviter de totalement pourrir cette planète au nom du rendement et de l'efficacité.
Savez vous que le Tribunal International chargé des délits contre l'environnement et le patrimoine aura son siège à Venise ? Rien de plus normal. Venise est un haut-lieu culturel, un carrefour, ce peut être aussi un laboratoire où les techniques modernes les plus efficaces sont mises en oeuvre pour sauver ce morceau fondamental du patrimoine de l'humanité. Des savants du monde entier se penchent sur la Sérénissime, mais n'est il pas trop tard ? Les effets du réchauffement tel que les présentent Al Gore dans son film efficacement hollywoodien ne vouent-ils pas Venise à finir noyée sous quinze mètres d'eau, comme des centaines de milliers de kilomètres de terres situées en bor d'océan ? En attendant, préservons ce qui peut être préservé et soyons intraitables avec tous ceux qui polluent, saccagent et consomment consciemment ou inconsciemment notre ville !
Delitto al casin dei nobili
Golden Classics
Quand l'hiver vient, la magie de Venise se fait encore plus grande et délicieux les moments qu'elle sait offrir à ses fidèles qui osent s'aventurer dans le dédale de la cité, la nuit, le matin, le jour. Bientôt la neige recouvrira la ville, la transformant une fois encore en un rêve où tout parait ouaté, trop pur trop beau pour être réellement vrai... Oui Venise en hiver aussi est la plus belle. Venez, vous comprendrez. Joyeux Noël à tous.
Raminagrobis, ancien condottiere au cœur noble est aujourd'hui retiré
des affaires. Il grossit doucement. oh pardon, je voulais dire, il
vieillit doucement. Ses journées il les passe au soleil sur un banc,
tout près du porche de sa noble demeure. D'un œil il repère le touriste
agaçant qui voudrait bien lui faire mille amabilités. Si encore il
avait une friandise, une jolie sardine, un morceau de pâté. L'étranger va lui
tirer le portrait et puis en braillant, bruyamment s'éloigner. Notre
fier soldat n'aura pas bougé une moustache. Un moineau plus tard
peut-être fera les frais de sa méchante humeur. Comment accepter sans
s'énerver d'être sans cesse dérangé pendant la sieste ?
Mon
ami Isidorio est du quartier la plus grande commère. Saviez-vous
qu'untel est rentré à pas d'heure ? Le maître de Fido avait bu hier au
soir ! La fille de l'épicier est rentrée en retard. Son soupirant
l'accompagnait, ils sont restés bien longtemps sous le porche, dans le
noir. Isidorio lui n'a pas le droit de sortir seul. En attendant le retour de sa maîtresse, il surveille la maison et
puis aussi les environs.
Tout d'abord, j'ai logé mes visiteurs inconnus (encore que je sache maintenant qu'ils sont quatre enseignants de l'Université Libre de Bruxelles et deux d'entre eux mèdecins) à la Pensione Accademia, pour faire classique et pratique. J'avais aussi la possibilité de les installer à la Locanda Montin, classique encore. Dommage que la Ca'Frollo n'ait jamais rouvert ses portes ( je vous ai parlé du prix de fou auquel elle s'est vendue ).
Polémique aujourd'hui dans les bars et sur les campi. Le Gazzettino se fait écho du mécontentement de la population devant ce qui semble pour beaucoup être un abus inacceptable en ces temps de restriction et de crainte devant la précarité ambiante. En effet, la tradition venue du temps de la République, de loger quasiment aux frais de l’État (aujourd'hui de la Commune) les gondoliers et leurs familles, dans des appartements sociaux (l'équivalent italien de nos HLM) est très contestée. Bien sur devant le manque de logements disponibles et le nombre incroyable de demandes de la part de familles incapables de se loger par le biais du parc immobilier privé, cet avantage exorbitant est d'autant plus inacceptable que tout le monde sait à Venise combien gagne en moyenne un pauvre gondolier. Bien entendu il faut payer la part due à la confraternité des gondoliers, sorte de syndicat professionnel en même temps que mutuelle d'entraide et de soutien. L'entretien de la gondole coûte cher et la vie est ma foi difficile aussi pour ces messieurs. Mais là où l'inacceptable semble atteint c'est lorsqu'on s'est aperçu que la majorité de ces rameurs d’État, largement subventionnés et logés quasiment gratis, peuvent se permettre de longues et luxueuses vacances... aux Maldives. Bref, polémique et engueulades retentissent depuis quelques jours entre les vénitiens mal logés et leurs concitoyens gondoliers. Affaire à suivre.
Maîtres des lieux jamais contestés, moins nombreux qu'autrefois, ils règnent sur la ville. Laissant aux pigeons qu'ils trouvent vulgaires et indigestes la piazza et ses environs, ils occupent tout les reste de la cité sous la protection de leur grand frère, le lion de Saint Marc. Noblesse oblige, ils descendent de ces patriciens à la fourrure fauve ou grise, qui sauvèrent la Sérénissime de la peste et changèrent ainsi la face du monde. Ils gardent dans leur allure nonchalante, le souvenir d'avoir été des princes redoutés et de fiers combattants. Témoins et mémoire vivante d'une époque où comme en Égypte leurs lointains parents, ils étaient à Venise protégé et adulés.
Pour
la farce, rien de plus simple : prenez du blanc de canard, du foie et
autres abats que vous hacherez ensemble avec de l'ail, du romarin, de la
sauge (fraîche), du sel et du poivre, du vin blanc, pour former un
hachis assez grossier en veillant à ce qu'il ne reste rien de dur sous
la dent, ni bout d'os ni nerfs ou peau trop dure. Enfin, pour raffiner
le tout, je conseille de mettre une belle tranche de foie gras frais ou
cuit. Si vous pouvez mettre la main sur des truffes la farce n'en sera
que meilleure (truffes blanches ou noires, la polémique fera toujours
rage des deux côtés des Alpes). "L'eau est trop sage; on ne l'entend pas. Pris d'un soupçon, je me penche : le ciel est tombé dedans. Elle ose à peine remuer et ses millions de fronces bercent confusément la maussade Relique qui fulgure par intermittences."
(1953)
Au début du XXe siècle, on trouvait dans les rues de Venise des tas de petits métiers. Parmi les quémandeurs de toute sorte, il y avait les marchands de friandises.
J'ai retrouvé dans les papiers de ma grand mère, cette photo d'un certain Camille André Bourdery dit Cab tenant à la main cette confiserie. Voilà la légende de la photo où ce fameux Cab exprime son goût pour la friandise en question :
tenu sous le bras, le carnet de notes avec le guide. certainement le Baedeker. Notez aussi les facchini qui se reposent au pied de la hampe de bronze en attendant le client. Notre Cab était un poète, dessinateur et humoriste dont je conserve quelques cartes, des croquis dans un livre d'or et plusieurs lettres d'Italie. Je cherche en vain depuis des années à savoir qui il était vraiment et comment notre famille était en relation avec lui. Si par hasard, un de mes lecteurs en savait plus sur lui...
Derrière San Marco, il y a le bassin Orseolo, très connu des touristes puisque c'est là, au pied de l'hotel Cavaletto-Bonvechiatti que se trouve le "garage des gondoles" comme disait mon fils quand il était petit. Un lieu très passant où a l'angle de la calle del Salvadego, le bâtiment Pilsen a été mis en vente par adjudication à la demande de la Commune et a trouvé preneur hier.
Les prix se sont envolés puisque l'entreprise qui l'a emporté a payé 16.000 euros par m² acquis ! 2.480.000 euros pour un local de 155 m² sur deux niveaux ! Espace très convoité depuis que la décision du conseil municipal de vendre aux enchères ce bâtiment a été rendue publique. Ce qui fut le restaurant d'entreprise des Assurances Generali deviendra un restaurant de luxe. Affaire à suivre. En espérant que les nouveaux propriétaires ne répercutent pas dans de trop grandes proportions leur mise de départ sur les prix des mets qui seront servis!
Dix mille mètres carrés dévolus aux activités culturelles dans le grand hall du terminal de l'aéroport Marco Polo. Gageons que les exposants parleront de ce nouveau partenaire qui promet d'animer l'antichambre de la Piazza San Marco.
poisson et du persil ; trouver du bon pain vous fait prendre le traghetto pour aller du côté de Sti Apostoli ou jusqu'à Sta Margarita... C'est pas des plus pratiques. Mais on objectera à ces récriminations que les temps changent et que rien n'obligeait après tout le boucher ou l'épicier de vendre ou de se transformer en marchands de masques fabriqués en Corée ou de verreries yougoslaves ! Mais on va encore me traiter de rabat-joie...
Les fauteuils profonds et confortables à souhait sont recouverts d'une simple toile que le maître a peint de ces tons vigoureux dont il a le secret et qui habillent aussi ses tableaux. De chaque côté de la porte d'entrée sont d'ailleurs les placards ou le peintre range les toiles qu'il réalise. certaines sont très anciennes (il y en a de la période scandinave, sud-américaine, parisienne, londonienne...) et d'autres très récentes. Lorsque je dirigeais la galerie, j'adorais venir choisir avec lui dans ses réserves les peintures à mettre en vente.
Occupé tout d'abord en partage avec Bacci-Baïk, un autre vénitien aujourd'hui disparu (Denise sa femme et leur fils perpétuent le souvenir de ce peintre en vendant à quelques mètres de là ses lithographies).
Ce bar, je m'en souviens, utilisait pour sa petite terrasse le long du quai, des tables en fonte et en marbre qui provenaient du premier café Florian. Chaque fois que je m'y accoudais je pensais à Casanova, Rousseau ou Goldoni...
Il y avait autrefois chez Bobo et Hélène, un vieux domestique extraordinaire dont j'ai oublié le prénom. Était-ce Antonio ou Alberto ? Fin cuisinier, il faisait tout dans la maison, allait couper et ranger le bois pour la cheminée, faisait les courses au marché, ou accompagnait Bobo en bateau sur la lagune, il rangeait faisait le ménage et prenait ses repas à table avec la famille comme un vieil ami de la famille. Antique usage que cette proximité faite d'affection, de respect et de familiarité qui mit à l'abri ce pauvre homme sans famille ni ressource.
"A Venise, le silence se voit, c'est le défi taciturne de l'Autre Rive. Brusquement, tout le cortège marin se noie, l'eau est comme les songes, elle n'a pas de suite dans les idées : voilà qu'elle s'aplatit et que je me penche au-dessus d'une grosse touffe de torpeur : on dirait qu'elle jalouse la rigidité cadavérique des palais qui la bordent."
Jean Paul Sartre"Venise de ma fenêtre" in Situations IV,1964, Éditions Gallimard